Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec (film)

Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec (film)

Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec

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Logo du film

Réalisation Luc Besson
Scénario Luc Besson
d'après l'œuvre de
Jacques Tardi
Acteurs principaux Louise Bourgoin
Mathieu Amalric
Gilles Lellouche
Jean-Paul Rouve
Sociétés de production EuropaCorp
Apipoulai Productions
TF1 Films Production
Pays d’origine France
Genre Fantastique
Sortie 2010
Durée 105 minutes

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec est un film d'aventures français écrit, produit et réalisé par Luc Besson d'après la bande dessinée du même titre de Jacques Tardi (1976), mettant en scène Louise Bourgoin dans le rôle-titre, Gilles Lellouche en inspecteur Caponi, Jean-Paul Rouve en aventurier et Mathieu Amalric. Produit par EuropaCorp, il est présenté en Première au Festival international du film fantastique de Bruxelles le 9 avril 2010 et sorti le 14 avril 2010 en France, en Belgique et en Suisse dans les régions francophones.

De passage à Cannes pour le Festival 2009, le réalisateur a annoncé au Journal du dimanche son intention d'adapter les neuf volumes de la bande dessinée en une trilogie[1].

Sommaire

Synopsis

En cette année 1912, Adèle Blanc-Sec, jeune journaliste intrépide, est prête à tout pour arriver à ses fins, y compris débarquer en Égypte et se retrouver aux prises avec des momies en tout genre. Au même moment à Paris, c'est la panique. Un œuf de ptérodactyle, vieux de 136 millions d'années, a mystérieusement éclos sur une étagère du Jardin des Plantes, et le reptile sème la terreur dans le ciel de la capitale. Pas de quoi déstabiliser Adèle Blanc-Sec, dont les aventures révèlent bien d'autres surprises extraordinaires.

Fiche technique

Distribution

  • Louise Bourgoin : Adèle Blanc-Sec, jeune feuilletoniste de romans populaires, est une jolie femme élégante qui plaît beaucoup aux hommes, contrairement aux femmes qui la haïssent et la jalousent. On a reproché à Luc Besson d'avoir modifié son sale caractère de la bande dessinée originale pour des raisons commerciales[4].
  • Philippe Nahon : Professeur Ménard, un scientifique au Jardin des Plantes de Paris, aime passer plus de temps à l'intérieur du Muséum d'histoire naturelle à faire revivre des espèces disparues de dinosaures.
  • Gilles Lellouche : Inspecteur Léonce Caponi, à la fois idiot et intègre, cherche désespérément à devenir commissaire et supporte mal la présence d'Adèle Blanc-Sec, cherchant à l'arrêter à plusieurs reprises.
  • Nicolas Giraud : Andrej Zborowski, jeune assistant du professeur Ménard, par qui l'aventure arrive au moment où Adèle s'approche et dompte le ptérodactyle. En même temps, il est épris d’amour pour elle, ce qui ne l'empêche pas de lui écrire des lettres d’amour.
  • Jean-Paul Rouve : Justin de Saint-Hubert, chasseur de safari professionnel au regard perçant et au chapeau colonial vissé sur son crâne, a accepté la mission de capturer le ptérodactyle survolant sur Paris, confiée par les hautes autorités françaises.
  • Mathieu Amalric : Dieuleveult, un savant et médecin égyptologue, de petite taille, vêtu de noir et portant des lunettes de soleil. Maniaque et méchant, il voue sans véritable raison une haine inextinguible à mademoiselle Blanc-Sec dont il cherche à tout prix à débarrasser.
  • Jacky Nercessian : Marie-Joseph Espérandieu, un savant spécialiste de l'Égypte et ami du professeur Ménard, timide et charitable.
  • Laure de Clermont-Tonnerre : Agathe Blanc-Sec, la sœur d'Adèle, tombe dans le coma depuis l’accident au cours d’une partie de tennis entre Adèle et elle qui, à la différence de la bande dessinée originale où on les voit plutôt ennemies dans le huitième tome Le Mystère des profondeurs, s'entendent parfaitement bien. C’est une situation bouleversante de tristesse et d’émotions, résume le réalisateur[4]. Avec ça toutes les filles vont aller voir le film, tandis que la « violence » dans la bande dessinée n’est pas suffisante pour attirer les garçons voir le film.
  • Gérard Chaillou : Le Président Armand Fallières au nœud papillon, blanc barbu et sourcils froncés, admire Adèle Blanc-Sec.
  • Frédérique Bel : Une bourgeoise qui assiste à l'exécution de Marie-Joseph Espérandieu.

Production

Série de bande dessinée

Jacques Tardi au Salon du livre de Paris, le 28 mars 2010 à l'occasion de la sortie du film.

Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec est à l'origine une série de bande dessinée franco-belge créée en 1976 par Jacques Tardi pour les éditions Casterman après la parution dans le quotidien Sud Ouest[5] du 25 janvier 1976 au 10 mars 1976.

La naissance veut qu'à l'époque de l'après Mai 68, l'auteur multiplie les idées d'émancipation et de lutte pour l'égalité des sexes pour créer une héroïne Les Aventures d’Édith Rabatjoie[6], qui deviendra par la suite le second personnage principal d'Adèle et la Bête, premier tome de la série Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec; c'est au début du deuxième tome, Le Démon de la Tour Eiffel, qu'Adèle Blanc-Sec acquiert définitivement sa propre identité : Édith Rabatjoie s'y tuera en tentant de traverser la Manche à bord d’un Ptérodactyle II[5]. Toutefois, l'auteur a toujours été intéressé par le roman-feuilleton, populaire à la Belle Époque, comme le célèbre Arsène Lupin paru en 1910 et les lieux de Paris. C'est pourquoi Adèle Blanc-Sec est contemporaine. Quant à l'ambiance fantastique, il s'inspire du réalisateur allemand Fritz Lang et l'écrivain Jules Verne[6] pour les incroyables inventions.

Naissance du film

EuropaCorp, Studio cinématographique de Luc Besson et Pierre-Ange Le Pogam, annonce qu'il a acheté en janvier 2008[7] les droits de la série Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec de Jacques Tardi afin de l'adapter à l'écran en trois longs métrages. La réalisation n'étant pas encore prononcé, la discrétion a pourtant duré jusqu'en mai 2009, lors du Marché du Film du 62e Festival de Cannes, où Luc Besson a révélé sa volonté de réaliser cette adaptation.

« Cela faisait dix ans que nous essayions de récupérer les droits d’adaptation de la bande dessinée de Jacques Tardi. Luc Besson a toujours été passionné par Adèle Blanc-Sec, ce personnage hors du commun. A l’époque, les droits avaient été cédés à un réalisateur de renom mais le projet n’a jamais vu le jour. Quand nous avons appris que les droits étaient de nouveau disponibles, nous n’avons pas hésité une seconde et tout s’est fait très vite. »

— La productrice Virginie Silla[8]

C'est à l'âge de ses seize ou dix-sept ans que Luc Besson découvre Adèle Blanc-Sec, offert par son père[9], et sans doute à la fin du second millénaire qu'il a finalement la passion du personnage Adèle Blanc-Sec pour en faire une adaptation cinématographique. Pour commencer, il tente alors de contacter l'auteur de cette bande dessinée Jacques Tardi qui refuse sèchement, car ce dernier est justement en train de le faire avec un autre réalisateur avant qu'il ne se fâche au bout d'un moment[10] parce qu'il n’a jamais abouti, raconte Jacques Tardi[4]. J’ai donc été très en colère à cette époque contre ce réalisateur qui n’avait rien compris à l’art. Je ne voulais alors plus entendre parler de cinéma. Quelques années plus tard, Luc Besson le rencontre régulièrement dans le but de le convaincre en lui disant que je n'étais pas le cinéma. Petit à petit, on a commencé à prendre le thé, à discuter[10] : l'auteur lui donne en fin compte carte blanche après six années d’attente et de négociations.

Scénario

Pour écrire le scénario, Luc Besson s'est inspiré de deux des quatre premiers tomes[11]: Adèle et la Bête (1976) et Momies en Folie (1978).

« J'ai commencé à écrire Adèle Blanc-Sec et je suis vraiment tombé amoureux du script. Lorsqu’il a fallu choisir le réalisateur, j’ai écarté une demi-douzaine de très bons cinéastes, trouvant toujours de mauvaises excuses. Je me suis donc rendu à l’évidence : si j’étais aussi difficile pour choisir un réalisateur, c’est que j’avais envie de le diriger moi-même. »

— Luc Besson[12]

Casting

Indiana Jones en jupon

Après avoir joué le rôle-titre Sagan de Diane Kurys (2008), Sylvie Testud a été un moment pressentie pour incarner Adèle Blanc-Sec[13] avant que Luc Besson eut officialisé son choix : ce sera Louise Bourgoin[14]. Il l'avait appréciée dans La Fille de Monaco d'Anne Fontaine (2008) et a appelé son agent pour s'organiser la rencontre[15]. Le fait qu’elle soit capable d’interpréter toutes sortes de personnages différents m’a séduit car cette aptitude là est rare. Son talent est parfaitement adapté au rôle d’Adèle pour lequel elle doit avoir une quinzaine de déguisements., explique le réalisateur[16]. Nous nous sommes rencontrés, elle m’a plu tout de suite, j’étais sûr que c’était elle Adèle. Louise est une personne très ouverte, toujours sur le coup, capable de passer du chaud au froid en un clin d’œil tout comme le personnage d’Adèle en moins folle… Elle est une jeune femme extrêmement sérieuse sur qui l’on peut compter. Avec Adèle c’est un peu plus compliqué parce qu’elle poursuit sa route et rien ne peut l’arrêter ! Sur le tournage, l’équipe avait surnommé Louise « la comptable » parce qu’elle passait son temps à vérifier les raccords, les nombres de plans, elle savait tout. Notre collaboration a été une vraie révélation.

« C'était en décembre 2008. Je marchais dans la rue et l'assistante de Luc Besson m'a appelée : il désire me voir, Est-ce que je peux me libérer ? On est allés déjeuner. Il m'a donné le script d'Adèle Blanc-Sec. Je l'ai lu et l'ai appelé aussitôt pour lui dire que j'avais très envie de le faire. On a re-déjeuné ensemble et il m'a serré la main et dit : O.K., c'est toi ! »

— Louise Bourgoin[17]

Lancer la carrière d'une actrice au cinéma est une manière habituelle chez Luc Besson qui a su révéler Anne Parillaud dans Nikita, Natalie Portman dans Léon et encore Milla Jovovich dans Le Cinquième Élément, Jeanne d'Arc.

Amalric : Dieuleveult

Ayant déjà joué le rôle du méchant comme dans Quantum of Solace (2008) face à James Bond, Mathieu Amalric est l'un des premiers acteurs que le réalisateur admire beaucoup, aussi bien l’homme que l’acteur, l’un des plus doués de sa génération, capable de se métamorphoser d’une manière incroyable, et a choisi pour l'incarner le redoutable Dieuleveult. La proposition de ce dernier fut une chance exceptionnelle grâce au fils de Mathieu Amalric qui avait déjà pris une décision déterminée de suspendre son métier d'acteur au profit de la mise en scène[18].

Gilles Lellouche et ses coussins

Gilles Lellouche et Luc Besson se sont déjà connus en 2003 sur le tournage de son premier court métrage Pourkoi… passkeu. Ce dernier lui demande de prendre quelques poids avant de commencer le film, puis d'ajouter quelques coussins un peu partout[19] pour bien camper son personnage Caponi.

Tournages

Avec un budget de trente millions d'euros[20], le tournage a débuté août 2009 comme prévu, au cœur de Paris, à la Porte Saint-Denis[11], à la place de la Concorde, à Madeleine et dans la rue de Rivoli[20], toutes transformées en début XXe siècle, mais aussi au Palais de l'Élysée et au Palais du Louvre. J’ai préféré tourner à Paris même, que sur fond vert ou studio, afin de faire de belles images de la ville même si j’ai passé cinq mois à effacer les feux rouges, panneaux et tout ce qui n’était pas d’époque, ajoute Luc Besson[21].

En mi-octobre 2009[20], tout l'équipe s'est trouvé au Jardin des Plantes pour filmer l'intérieur de la galerie de paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle où commence l'intrigue, celle de l'éclosion d'un œuf de ptérodactyle. Ce fut un endroit idéal pour Luc Besson, alors fidèle à la série. Sans oublier le zoo de Vincennes[22], fermé au public depuis fin novembre 2008 pour rénovation jusqu'au printemps 2014[23], il y conserve encore quelques girafes, des hippopotames, des lémuriens, etc.

Début novembre, à Mortagne-au-Perche[20] dans l'Orne, une commune se situant non loin de Saint-Langis-lès-Mortagne et de Bazoches-sur-Hoëne, où se trouve un manoir studio de Bry-sur-Marne[20] appartenant au réalisateur.

Une semaine après, l’équipe s'envole vers l'Égypte[20], précisément au Caire[24], pour capter les décors naturels où le personnage d’Adèle Blanc-Sec a affaire avec la momie Patmosis et filme à partir des six heures du matin avant que les touristes ne viennent les perturber[21]. La plupart des scènes égyptiennes s'est en revanche déroulée en studio où près de huit cent mètre carré de décors sont construits, près de huit mois[25] de préparation.

Les derniers moments de tournages amènent à la gare de l'Est, avec deux cent figurants et une cinquantaine de véhicules avec lesquels la séquence est devenue périlleuse à cause de risques de neige., raconte le réalisateur. La production, dont ma femme Virginie à sa tête, en avait eu la trouille faramineuse. Mais depuis le début, j'étais persuadé qu'il neigerait pas. Et j'ai gagné mon pari ![Note 1].

Le tournage du film a duré dix-huit semaines[20], d'août à novembre 2009.

Promotion

Présentation publique

EuropaCorp révèle son premier teaser en décembre 2009[26] ainsi que sa première affiche du film sur laquelle montre Louise Bourgoin en Adèle Blanc-Sec avec son gigantesque chapeau du XIXe siècle voilant une partie de son visage, et sa bande annonce officielle en mars 2010[27]. Quant au poster[28], après différentes présentations, deux s'affichent définitivement début avril 2010 : le premier sous forme de dessin repère, l'ombre de la bête réveillant la surprise d'Adèle Blanc-Sec en pleine salle du Muséum d'histoire naturelle et le second, l'héroïne étant en premier plan sur le ptérodactyle avec les têtes sur les angles.

Sortie internationale

L'avant-première du film a d'abord lieu au 28e Festival international du film fantastique de Bruxelles le 10 avril 2010 en présence de Luc Besson, accompagné de Louise Bourgoin et de Jean-Paul Rouve, puis à l'UGC Normandie à Paris le 12 avril 2010[29].

Réception

Box-office

La première projection parisienne du mercredi 14 avril 2010 dans les vingt-trois salles fait 2 656 entrées[30],[31], soit une bonne moyenne de cent quinze entrées par copie, avant que le film ne prenne la première place en une semaine avec 642 629 entrées[32] pour 636 copies sur toute la France. Ce n'est pourtant pas le meilleur démarrage chez le réalisateur depuis Léon (1994) atteignant les 792 000 entrées. Au bout de la quatrième semaine, à partir du 5 mai 2010, le film se retrouve au sixième rang avec 1 386 796 entrées pour 604 séances, détrôné trois semaines auparavant par Camping 2 de Fabien Onteniente qui se retrouve au premier rang (2 948 282 entrées) et Iron Man 2 de Jon Favreau au deuxième (1 807 608 entrées) depuis deux semaines.

Ce fut un succès en Chine avec 5,5 millions d'euros de recettes en deux semaines[33]. C'est également la plus grosse réussite jamais réalisée en Chine : Selon UniFrance « avec près de 2 millions d’entrées, il devient le plus gros succès à ce jour pour un film de langue française sur ce territoire » ; bien que la production française EuropaCorp la plus rentable dans le pays ait été Le Transporteur 3 totalisant 6 millions d'euros[34] en 2009.

Sorti dans 17 pays, le film a récolté 33 millions $ US.

Pays ou région Box-office Box-office
arrêté le…
Nombre de
semaines
Crystal Clear app package network.png Mondial[35] 33 931 847 $ 32
Drapeau de France France[36] 1 621 846 entrées 7 juillet 2010 (fin) 11
Monde Monde[36] [37] 4 858 328 entrées 32

Réception critique

Le film a reçu un accueil mitigé dans l'ensemble de la presse[38], même si des journaux d'ordinaire peu tendres avec le cinéma de Luc Besson lui ont été assez favorables. Les spectateurs sont également partagés et le film est jugé dans l'ensemble assez moyen[39].

Les Inrockuptibles, dont les journalistes n'ont pas été conviés aux projections de presse, s'avouent agréablement surpris par le résultat final, « loin de la daube ultime à laquelle on pouvait s'attendre au vu des productions Europa Corp ». Pour l'hebdomadaire culturel, le film ne s'est pas laissé dévorer par son imposant budget et réussit à conserver « la légèreté et le charme modeste d’un épisode d’une série télé des années 1960/1970 ». Le journal relève l'hommage de Luc Besson à James Cameron à travers certains plans et l'utilisation narrative du Titanic. La dimension comique du film est louée : « pour une fois chez Besson, cela ne manque ni de fraîcheur, ni de fantaisie »[40]. Télérama salue également l'humour du film et l'habileté de cette superproduction « qui évite le dopage artificiel des ré­cits d'aventures »[41]. Le journal déplore toutefois la piètre qualité des dialogues. D'autres journaux, comme Le Monde, Le Parisien[42], ou Têtu[43], reprennent ce grief et rappellent que la faiblesse des dialogues constitue le talon d'Achille du cinéaste depuis ses débuts.

Le mensuel Studio Ciné Live juge favorablement cette « comédie d'aventure débridée et délirante », remplie de « références et de clins d'œil ». Le journal y voit le meilleur film de Besson « depuis longtemps »[44]. Le magazine Première se réjouit que Luc Besson n'ait pas cédé à l'hystérie ou à la surenchère de ses films précédents et évoque « un divertissement familial qui vaut le coup », même s'il n'atteint pas la densité et la noirceur de son modèle de papier[45], ce que Ouest-France souligne également[46]. Le Figaro évoque un film « distrayant » mais regrette, à l'inverse des précédents journaux, que le film utilise les bruyantes « recettes des blockbusters hollywoodiens », ce que corrobore Le Parisien en évoquant un scénario « surchargé de péripéties »[42].

Le quotidien Le Monde souligne le flottement du film, qui oscille entre « les programmes pour la jeunesse des après-midi (…) et le grand spectacle hollywoodien ». Le journal regrette la faiblesse de la reconstitution historique, noyée sous les signes d'une contemporanéité un peu infantile. Le Point évoque lui aussi un casting inégal ainsi qu'un « manque de cohérence formelle », qui hésite « entre le ton parodique propre à la bande dessinée et l'aventure à grand spectacle »[47]. L'Express juge le film « de bonne facture » mais un peu « trop illustratif »[48]. Les Cahiers du cinéma relève les analogies entre l'univers de Besson et celui de Jean-Pierre Jeunet et trouve le film « moins régressif » que les autres films de Besson. Pourtant, souligne la revue de cinéma, « le récit ne décolle jamais, les dialogues sont plats, (...) les personnages grossiers »[49].

La prestation de Louise Bourgoin a été diversement appréciée : Télérama précise qu'elle « n'est pas encore une actrice confirmée » mais que son « faux-naturel » à la Brigitte Bardot insuffle de l'énergie et de la fraîcheur au film[41]. L'Express y décèle « la naissance d'une comédienne qui va compter »[48]. Studio Ciné Live salue la prestation de l'actrice qui fait d'Adèle Blanc-Sec une héroïne « résolument contemporaine », même s'il regrette son débit quelquefois trop rapide ou mécanique[44]: elle fait souvent preuve d'une bien mauvaise diction. Le Monde déplore toutefois que l'actrice se soit débarrassée de « l'air renfrogné qui faisait tout le charme de l'Adèle de papier »[50]. Même grief chez Le Point, pour qui l'actrice, « malgré tous ses efforts, offre une performance bien éloignée de l'aplomb et du piquant de la Blanc-Sec » de Tardi[47]. Le Monde regrette également la réduction des seconds rôles à des caricatures (comme Gilles Lellouche et Jean-Paul Rouve[50]. Ce défaut est également relevé par le magazine Première, qui trouve les deux acteurs « désastreux »[45], par Fluctuat.net qui déplore leur sur-jeu[51]) et par Les Cahiers du cinéma (« piteux Gilles Lellouche, dont la moindre intention de jeu ne fait que désigner la surcouche de latex, qui est en fait un gros patachon obsédé par la bouffe »). La prestation de Mathieu Amalric recueille en revanche les faveurs de la presse[45],[52] — son apparition étant même jugée trop courte[49],[41],[53],[50].

Musique

Catherine Ringer[54] signe avec Éric Serra la première chanson du générique de fin L'Adèle. Après un intermède filmé, le générique final complet apparaît, accompagné de la chanson Adèle Blanc-Sec, interprétée en duo par Louise Bourgoin et Thomas Dutronc.

Anachronismes

Plaques de la locomotive 141 TB 407, montrant son dépôt historique d'appartenance : Nogent-Vincennes

Dès la campagne de promotion, certaines erreurs ont été repérées :

On peut également citer, comme autres anachronismes :

  • La scène de l'exécution capitale, dans la cour de la prison, anticipe de 27 ans la fin des exécutions sur la voie publique, qui sera décidée le 24 juin 1939 par décret-loi d'Édouard Daladier, président du Conseil.
  • Le plan dans lequel Armand Fallières, président de la République, téléphone depuis le palais de l'Élysée au ministre de l'Intérieur, pour lui donner implicitement des ordres, alors que la réalité du pouvoir exécutif, jusqu'en 1958, était détenue par le président du conseil des ministres, siégeant à l'hôtel Matignon, le président de la République ayant un rôle essentiellement honorifique.

Autour du film

  • Une chasse au ptérodactyle a été ouverte le 1er avril 2010 sur la page Facebook[55] d'Adèle Blanc-Sec : l'objectif de ce jeu de piste est de découvrir les ptérodactyles cachés sur les plans de pagesjaunes.fr en résolvant trois énigmes en rapport avec l’histoire et les vidéos du film. Le gagnant remportera un voyage en Égypte sur les traces d'Adèle Blanc-Sec.
  • Une application iPhone inspirée de l'univers d'Adèle Blanc-Sec a également été créée. Développée par Dassault Systèmes, elle permet de faire poser le ptérodactyle sur ses photos, en réalisant son propre montage à partir de la taille, l'orientation et pose choisies pour le ptérodactyle.
  • À l'écran ont également participé l'auteur Jacques Tardi en poinçonneur, son épouse et leur fils en porteur de bagages[12], insisté par Luc Besson pour juste un clin d'œil.
  • Par curiosité, quand on demande Pourquoi Adèle porte-t-elle ce manteau vert ? à l'auteur d'Adèle Blanc-Sec qui répond : Par rapport à Bécassine ! Adèle est d’une certaine façon une anti-bécassine. En Adèle est rousse et ces couleurs s’accordent à merveille…[56].
  • Le chef de décors Hugues Tissandier a eu l'idée d'ajouter une statue dans les objets qui tournent[57], il s'agit d'un fétiche arumbaya de L'Oreille cassée de la série des Aventures de Tintin. On peut aussi noter qu'Adèle se retrouve à ramer dans un sarcophage tout comme Tintin dans Les cigares du pharaon.

La suite

Luc Besson a indiqué au Journal du dimanche[1], lors du Festival de Cannes en 2009, que la série des Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec comprend neuf tomes et qu'il aurait donc de quoi faire des suites[12]. Après ses trente ans d'expérience, il signale que rien n’est absolument fait ni décidé. C’est le public qui décidera de cette suite possible. L’envie et l’excitation sont donc très présentes, mais ce n’est pas à nous de décider : en voyant le film, le public saura nous le faire sentir par ses réactions.

Distinctions

Récompenses

Nominations

Notes et références

Notes 
  1. Adèle Blanc-Sec, les photos commentées dans Studio Ciné Live no 15 de mai 2010, p.54.
Références 
  1. a et b « Du nouveau pour Adèle Blanc-Sec ! », sur le site Allociné, le 18 mai 2009.
  2. Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec sur JP's Box-Office
  3. Unifrance Fiche : Adele Blanc-Sec
  4. a, b et c « Adèle Blanc-Sec : Le film par Luc Besson, Interview », sur le site Culture's Pub, le 19 avril 2010.
  5. a et b « LE COIN DU PATRIMOINE BD : Jacques Tardi avant « Adèle Blanc-Sec » », sur le site BD Zoom, le 20 avril 2010.
  6. a et b « Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec », sur le site Pixel Création, en avril 2010.
  7. « Une nouvelle trilogie pour Luc Besson ! », sur le site Allociné, le 29 janvier 2008.
  8. « Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, entretien avec Virginie Besson-Silla », sur le site FiveSpirit, le 3 avril 2010.
  9. « Avec "Adèle Blanc-Sec", Luc Besson réalise un rêve », sur le site La Provence, le 8 avril 2010.
  10. a et b « Le cinéma puise son inspiration dans les bulles », sur le site Le Figaro, le 28 janvier 2010.
  11. a et b « Luc Besson a commencé à tourner « Adèle Blanc-Sec » », sur le site ActuBD, le 10 septembre 2009.
  12. a, b et c « Luc Besson : « Le film d’Adèle Blanc-Sec est un cadeau au public », sur le site Actua BD, le 12 avril 2010.
  13. « Adèle Blanc-Sec, incarnée par Sylvie Testud au cinéma », sur le site Wartmag, le 15 mai 2009.
  14. « Louise Bourgoin sera Adèle Blanc-Sec pour Luc Besson », sur le site Cinémovies, le 15 mai 2009.
  15. « Luc Besson confirme une autobiographie à venir préparée avec Marc-Olivier Fogiel », sur le site Télé 2 Semaines dans le paragraphe Au sujet d'Adèle Blanc-Sec, le 2 février 2010.
  16. « Secrets de tournage, un premier grand rôle », sur le site Allô Ciné.
  17. « Louise Bourgoin, blessée sur le tournage, vous dévoile un nouveau teaser d'Adèle Blanc-Sec ! », sur le site PurePeople, le 5 février 2010.
  18. « Secrets de tournage, Mathieu Amalric en méchant », sur le site Allô Ciné.
  19. « Secrets de tournage, Le personnage de Caponi », sur le site Allô Ciné
  20. a, b, c, d, e, f et g « Besson, Adèle et le dinosaure  », sur le site Le JDD, le 17 novembre 2009.
  21. a et b « Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec », sur le blog Le Monde, le 7 avril 2010.
  22. « Luc Besson a tourné au zoo de Vincennes », sur le site Le Parisien, le 15 octobre 2009.
  23. « Le zoo de Vincennes à l'heure écolo », sur le site Le Figaro, par Claire Bommelaer, en 24 février 2010.
  24. « Filming locations for Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec », sur le site IMDb.
  25. « Secrets de tournage, décors et lieux de tournage  », sur le site Allô Ciné.
  26. « VIDEO – Les Aventures d’Adèle-Blanc-Sec, premier teaser », sur le site Première, le 22 décembre 2009.
  27. « VIDEO - Adèle Blanc-Sec : la bande-annonce définitive », sur le site Première, le 23 mars 2010.
  28. « Adèle Blanc-Sec > Affiches (4 sur 4) », sur le site Allô Ciné.
  29. « VIDEO - Adèle Blanc-Sec : le tapis rouge ! », sur le site Première, le 14 avril 2010.
  30. « 1ères séances : Adèle et Matt Damon font la loi ! », sur le site Allô Ciné, le 14 avril 2010.
  31. « Premières séances : démarrage prometteur pour Adèle Blanc-Sec », sur le site Excessif, le 14 avril 2010.
  32. « Adèle Blanc-Sec rafle la tête du box-office », sur le site Le Point, le 22 avril 2010.
  33. « Adèle Blanc-Sec cartonne en Chine », sur le site L'Express, le 26 août 2010.
  34. « Adèle Blanc-Sec séduit le public chinois », sur le site Le Journal de Dimanche, le 27 août 2010.
  35. Fiche Mojo Adele Blanc-Sec
  36. a et b Fiche J-P Box-Office Adele Blanc-sec
  37. Unifrance Bilan Février 2011
  38. Revue de presse de AlloCiné.
  39. Critiques spectateurs sur AlloCiné et sur l'Imdb.
  40. « Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec », sur le site Les Inrockuptibles, le 14 avril 2010.
  41. a, b et c « Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, Film français de Luc Besson », sur le site Télérama.
  42. a et b « Les films de la semaine : Adèle Blanc-Sec, mensonges d'État, ode à New York », sur le site Le Parisien, le 12 avril 2010.
  43. « Coups de cœur ciné: «Green Zone» et «New York, I Love You» », sur le site Têtu, le 14 avril 2010.
  44. a et b « Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, pétillant (Studio Ciné Live) », sur le site Studio Ciné Live, le 13 avril 2010.
  45. a, b et c « Adèle Blanc-Sec, les critiques de Première », sur le site Première.
  46. « Adèle Blanc-Sec, des aventures format grand écran », sur le site Ouest-France, le 14 avril 2010.
  47. a et b « Adèle Blanc-Sec », sur le site Le Point, le 7 avril 2010.
  48. a et b « Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec et 8 fois debout, vus par Éric Libiot », sur le site L'Express, le 12 avril 2010.
  49. a et b Les Cahiers du cinéma, mai 2010, n°656, critique du film par Jean-Philippe Tessé, p. 46
  50. a, b et c « "Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec" : Adèle Blanc-Sec expliquée aux enfants », sur le site Le Monde, le 13 avril 2010.
  51. « Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec », sur le site Fluctuat, le 12 avril 2010.
  52. « Adèle Blanc-Sec coche la case Indiana Jones », sur le site 20 minutes, le 14 avril 2010.
  53. « Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec: du Besson pour du grand public. », sur le site Le Post, le 16 avril 2010.
  54. « Catherine Ringer pour le générique d'Adèle Blanc-Sec », sur le site Excessif, le 8 février 2010.
  55. « Adèle Blanc-Sec, le film », sur le site Facebook.
  56. « Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, entretien avec Jacques Tardi  », sur le site FiveSpirit, le 3 avril 2010.
  57. « Interview de Luc Besson pour son film Adèle Blanc-Sec », sur le site Ciné Alliance, le 30 mars 2010.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes


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