Le Sceptre d'Ottokar

Le Sceptre d'Ottokar
Le Sceptre d'Ottokar
8e album de la série Les Aventures de Tintin
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Auteur Hergé
Genre(s) Franco-Belge
Aventure

Personnages principaux Tintin
Milou
Dupond et Dupont
Bianca Castafiore
Lieu de l’action Drapeau de Belgique Belgique
Syldavie
Bordurie

Éditeur Casterman
Première publication 1939 (noir et blanc)
1947 (couleur)
Nb. de pages 62 (couleur)
108 (noir et blanc)

Prépublication Le Petit Vingtième
Albums de la série Les Aventures de Tintin
L'Île Noire
Le Crabe aux pinces d'or

Le Sceptre d’Ottokar est le huitième album de bande dessinée des aventures de Tintin, prépublié en noir et blanc du 4 août 1938 au 10 août 1939 dans les pages du Petit Vingtième, supplément du journal Le Vingtième Siècle. La version couleur de l'album est parue en 1947

Sommaire

Synopsis

Tintin trouve sur un banc public une serviette appartenant à un certain professeur Halambique. Il s’agit d’un spécialiste de sigillographie qui doit se rendre prochainement en Syldavie pour étudier le sceau du roi Ottokar. Tintin découvre par hasard que le professeur et lui-même sont sous surveillance. Intrigué, il décide d’enquêter. Il est très vite repéré et reçoit plusieurs messages d’avertissement, puis il est victime d’un attentat à la bombe, qui échoue grâce à l’intervention des Dupondt.

Le reporter accepte alors d'accompagner le professeur en Syldavie en qualité de secrétaire. La veille du départ, Tintin est très surpris d'entendre le professeur crier à l'aide au téléphone, sans raison apparente puisqu'il le trouve quelques instants plus tard en train de normalement faire sa valise. Dans l'avion, Tintin remarque le comportement bizarre du professeur. Il ne fume plus et, alors qu'il était auparavant très myope, voit parfaitement de loin.

Réplique du sceptre d'Ottokar

Le pilote de l’avion les transportant vers Klow, actionne une trappe éjectant Tintin dans le vide. Miraculeusement sauvé, ce dernier comprend qu’il est face à un complot de grande ampleur visant à renverser le roi de Syldavie Muskar XII. Selon lui, le professeur Halambique est un imposteur dont le but est de voler le sceptre. En effet d’après une vieille tradition syldave, le roi doit absolument présenter son sceptre au public le jour de la Saint-Wladimir pour pouvoir régner.

Tintin décide donc de se rendre à Klow, la capitale au plus vite pour prévenir le roi. Mais il doit affronter bien des difficultés pour continuer son voyage. De nombreux guet-apens lui sont tendus à la fois par des gendarmes syldaves membres du complot tel que Sprbodj ou Wiszkiszek, ou par le propre aide de camp du roi, le colonel Boris. Il parvient enfin après moult péripéties à rencontrer Sa Majesté, avec laquelle il se rend au Château Kropow où sont gardés la Couronne et le Sceptre d’Ottokar.

Dans la première version de l’album, les gardes du Château Kropow étaient inspirés des Beefeaters qui gardent la tour de Londres. Le costume sera « balkanisé » par Jacobs en 1946[1].

Malgré toutes les mesures de sécurité (le château possède une garde spéciale tout entière dévolue à la garde du sceptre et des gardes qui restent nuit et jour dans la salle du trésor dont la porte est en permanence fermée), le vol a lieu. Avec l'aide de ses amis, les policiers Dupond et Dupont, Tintin cherche à retrouver le sceptre avant la Saint-Wladimir qui a lieu dans trois jours. Il découvre que les conspirateurs (dont le photographe officiel de la Cour Czarlitz) se sont servis d'un appareil photographique truqué, muni d'un ressort pour lancer le sceptre à travers les barreaux des fenêtres du château. Ayant retrouvé la trace des voleurs, Tintin les poursuit avec les Dupondt, puis seul, les arrête avant qu'ils n'aient pu franchir la frontière bordure et reprend possession de l'insigne royal. Il découvre alors dans la poche du bandit poursuivi, un message écrit par un certain Müsstler qui lui révèle la vraie nature du complot : la Bordurie, pays voisin, envahira et annexera la Syldavie à l'occasion des troubles causés par la chute du roi.

Tintin doit rentrer à Klow au plus vite pour rapporter le sceptre car la Saint-Wladimir est proche. Affamé, il est contraint de faire un détour par la Bordurie pour manger, puis il s'empare d'un avion militaire bordure pour rejoindre Klow. L'appareil est repéré et abattu par la DCA syldave, mais Tintin se sauve en sautant en parachute et rejoint Klow à pied. Il perd sans s'en apercevoir le sceptre au cours de sa marche, et le pouvoir de Muskar XII ne doit son salut qu'à la clairvoyance de Milou qui rapporte au palais le symbole de la monarchie syldave ...

Grâce à Tintin, l'Anschluss bordure échoue avec l'arrestation par la police syldave de tous ses complices, suivie plus tard du démantèlement progressif du Z.Z.R.K. (sigle de Zyldav Zentral Revolutzionär Komitzät, en français Comité Central Révolutionnaire Syldave), bras armé du parti La Garde d'Acier, dont Müsstler est le chef suprême. Il s'avère que dans l'avion qui le menait en Syldavie, Tintin avait voyagé avec Alfred Halambique, le frère jumeau malfaisant du sigillographe Nestor Halambique. Celui-ci avait été kidnappé par des membres du Z.Z.R.K. peu avant son départ ; Alfred est lui aussi arrêté, tandis que le vrai Nestor Halambique est libéré. Le jeune monarque décore Tintin en le nommant chevalier de l'ordre du Pélican d'Or.

C'est dans cet album qu'apparaissent pour la première fois Bianca Castafiore, mais aussi le colonel Boris (alias Jorgen).

Contexte

De l’aveu même d'Hergé[2], Le Sceptre d’Ottokar est le récit d’un « Anschluss » raté. Le sujet était brûlant d’actualité à l’époque, puisque l’album, sorti en 1939, s’inscrit dans le contexte de trois annexions qui eurent lieu peu avant le début de la Seconde Guerre mondiale : l’Anschluss de l’Autriche par l’Allemagne nazie en mars 1938[3], l’affaire des Allemands des Sudètes en septembre 1938 (et l’annexion de la Bohême-Moravie qui en découlera en mars 1939), et celle de l’Albanie monarchiste par l’Italie fasciste en avril 1939.

Autour de l'album

Messerschmitt Bf 109 que pilote Tintin dans Le Sceptre d'Ottokar (dans la version en couleur de 1946).

L'ouvrage peut être lu comme la défense d'un régime politique paisible, loyaliste et royaliste (tel que la Belgique) s'opposant à un gouvernement militaire fasciste et expansionniste (tel que l'Allemagne de l'époque)[réf. nécessaire]. Les ordres d'invasion de la Syldavie sont signés d'un certain Müsstler, mot-valise construit sur les noms des dictateurs italien (Mussolini) et allemand (Hitler)[4]. En outre l'armée de l'envahisseur est équipée de matériel germanique. Ainsi la marque du constructeur Heinkel est elle, dans la version parue en 1939, clairement inscrite sur l'avion militaire dérobé aux Bordures, comme le fera sèchement remarquer à Hergé un officier-censier allemand pendant la guerre[5], tandis que la peinture de son empennage évoque visiblement le brassard nazi[6]. Dans la version actuelle datant de 1946, c'est d'un chasseur Messerschmitt Bf 109 que Tintin s'empare[3].

Ainsi après Le Lotus bleu en Asie, le Sceptre d'Ottokar est une dénonciation des nationalismes agressifs des années 1930. Hergé, qui travaillait alors dans un journal édité par la droite conservatrice (le Petit Vingtième), marque ses distances avec l'extrême-droite alors puissante en Belgique (et ceci en dépit des tentatives de récupération dont il fut l'objet, de la part de certains politiciens, tel Léon Degrelle) qu'il n'a pas alors suivi dans le Rexisme[réf. nécessaire].

Anecdotes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Hergé et Jacobs apparaissent dans la version revue de l’album (page 38, dernière case et page 59, dernière case)[7]. En page 59 apparaît aussi son ami Jacques Van Melkebeke[8].
  • Près de quarante ans après la parution de l’album, un sceptre ayant appartenu au roi Ottokar II de Bohême a été découvert lors de la restauration de la cathédrale Saint-Guy à Prague[9],[10].
  • Des récents recherches sembleraient montrer que Hergé est lié à la famille royale du Montenegro (la Maison Petrović-Njegoš) par son oncle[réf. à confirmer] [11] et que le Montenegro serait la source d’inspiration de la Syldavie[réf. à confirmer] [12]

Les personnages

Personnages principaux

  • Tintin
  • Milou
  • Nestor Halambique. Expert en sigillographie. Il est l’élément déclencheur de l’intrigue : Tintin trouve sa serviette et son adresse sur un banc public et en repartant de chez lui, il surprend une discussion qui le met sur la piste d’un complot visant à renverser le roi de Syldavie.
  • Alfred Alambique. Frère jumeau de Nestor. Il travaille pour le Z.Z.R.K. Son rôle est de se substituer à son frère et de pénétrer dans la salle renfermant le sceptre grâce à un laissez-passer appartenant à ce dernier.
  • Dupond et Dupont. Détectives et amis de Tintin. Ils sont très présents dans cet album. Ils aident notamment Tintin et le roi à comprendre comment le sceptre a été volé. Puis ils se lancent à la poursuite des bandits qui s’en sont emparé mais ils ne parviennent pas à suivre Tintin.
  • Muskar XII, roi de Syldavie. Il est au centre d’un complot d’ampleur internationale visant à annexer son pays. Beaucoup d’officiers qui l’entourent, comme son aide de camp ou le capitaine des gardes du palais, en font partie. Tintin le rencontre dans des circonstances assez mouvementées et le met aussitôt au courant de ce qui se trame contre lui. Il ne se doutait de rien auparavant.

Personnages secondaires

  • Bianca Castafiore. La célèbre cantatrice, qui deviendra un des personnages phares de l’œuvre hergéenne, fait ici sa première apparition. Elle prend Tintin en autostop tandis qu’il essaye d’échapper à des ennemis syldaves. Tintin quittera la voiture au plus vite pour ne plus avoir à l’écouter chanter. On la revoit plus tard donner un concert à l’opéra de Klow puis chanter devant le roi dans son palais. Étant pour le moment un personnage secondaire, son apparence est encore très brouillonne par rapport aux albums postérieurs où elle apparaît tels que les Bijoux de la Castafiore.
  • Colonel Boris (aussi appelé Jörgen dans d’autres albums). Aide de camps de Muskar XII. Il est membre du complot. On le retrouve bien plus tard dans Objectif Lune et On a marché sur la Lune où son rôle est beaucoup plus important.
  • Müsstler. Chef du parti la garde d’acier et des Z.Z.R.K. C’est lui le grand organisateur du complot visant à l’annexion de la Syldavie par la Bordurie. On ne le voit jamais. Son nom est une contraction de Mussolini et Hitler.
  • Czarlitz. Photographe officiel de la cour. Fait partie du complot.
  • Sprbodj. Commandant de la gendarmerie du village syldave de Zlip faisant partie du complot bordure contre le roi Muskar XII. Il fait arrêter Tintin sous le prétexte que ses papiers ne sont pas en règle et organise le guet-apens tendu par ses gendarmes au cours de son transfert à Klow.
  • Spororowitch. Membre du comité central révolutionnaire syldave résidant en Belgique. Photographie Tintin quand il sort de l’appartement du vrai professeur Halambique.
  • Sirov. Reçoit l’ordre par Trovik de liquider Tintin qui voyage dans une charrette de paysan. Cependant il rate son coup car Tintin a quitté la charrette plus tôt.
  • Trovik. Membre du comité central du Z.Z.R.K. C'est lui qui coordonne les actions des différents membres du complot. Il ordonne à plusieurs reprises l'élimination de Tintin. Bien qu'on ne le voit que deux fois, il est une des pièces maîtresses de la machination.
  • Wizskizzek. Commandant d’une gendarmerie syldave et un des membres du comité central révolutionnaire Z.Z.R.K. Tintin lui fait part de ses soupçons concernant l’imposture du professeur Halambique et la conspiration visant la chute de la monarchie syldave. Mais il ignore que ce dernier fait aussi partie du complot.
  • Wagner. Accompagnateur de la Castafiore. Son nom n’est pas prononcé et il ne parle pas.

Adaptations

Autres versions de l'album

L'album fut redessiné en couleurs en 1947 et Hergé, avec l'aide de son nouveau collaborateur Edgar P. Jacobs, en profita pour balkaniser un peu plus les décors et les costumes[13].

Version animée

Cet album fut adapté dans une série semi-animée en 1957, puis dans la série animée de 1992.

On notera que, dans la version animée, le jumeau qui fume est l'imposteur, contrairement à la version dessinée.

Notes et références

  1. Philippe Goddin (préf. Raymond Leblanc, éditeur), Hergé et Tintin reporters : Du petit vingtième au journal de Tintin, Bruxelles, Éditions du Lombard, 1986, 256 p. (ISBN 2-8036-0581-3), p. 61 
  2. Numa Sadoul, Entretiens avec Hergé : Édition définitive, Tournai, Casterman, coll. « Bibliothèque de Moulinsart », 1989, 3e éd. (1re éd. 1975), 256 p. (ISBN 2-203-01708-2), p. 153 
  3. a et b Rémi Kauffer, « L'Anschluss : valse brune à Vienne », dans Historia, Paris « Hors-série » « Les personnages de Tintin dans l'histoire : Les événements de 1930 à 1944 qui ont inspiré l'œuvre d'Hergé », juillet 2011, p. 82-87 
  4. Frédéric Soumois, « Du rififi dans les Balkans », dans Historia, Paris « Hors-série » « Les personnages de Tintin dans l'histoire : Les événements de 1930 à 1944 qui ont inspiré l'œuvre d'Hergé », juillet 2011, p. 80-81 
  5. Numa Sadoul, Entretiens avec Hergé : Édition définitive, Tournai, Casterman, coll. « Bibliothèque de Moulinsart », 1989, 3e éd. (1re éd. 1975), 256 p. (ISBN 2-203-01708-2), p. 110 
  6. Frédéric Soumois, Dossier Tintin : Sources, Versions, Thèmes, Structures, Bruxelles, Jacques Antoine, 1987, 316 p. (ISBN 2-87191-009-X), p. 142 
  7. Frédéric Soumois, Dossier Tintin : Sources, Versions, Thèmes, Structures, Bruxelles, Jacques Antoine, 1987, 316 p. (ISBN 2-87191-009-X), p. 151 
  8. « Une galerie de portraits tout à fait ressemblants », dans Géo, Paris « Hors-série », no 1H « Tintin, grand voyageur du siècle », novembre 2000, p. 36-39 
  9. L’œuvre intégrale de Hergé, tome 5, p.9, éditions Rombaldi
  10. Benoît Peeters, Le monde d'Hergé, Tournai, Casterman, décembre 1984, 2e éd., 320 p. (ISBN 2-203-23124-6), p. 102 
  11. Éric Meuwissen, « De Chaumont au Monténégro », dans Le Soir, 13 janvier 2001, p. 15 [texte intégral (page consultée le 23 septembre 2011)] 
  12. Clémentine Hillairet, « Monténégro et Syldavie, blanc bonnet et... - Saint-Nazaire », dans Ouest-France, 4 avril 2011 [texte intégral (page consultée le 23 septembre 2011)] 
  13. Frédéric Soumois, Dossier Tintin : Sources, Versions, Thèmes, Structures, Bruxelles, Jacques Antoine, 1987, 316 p. (ISBN 2-87191-009-X), p. 149 

Annexes

Lien externe

Bibliographie

  • Pierre Pachet, « Comment faire échouer un "anschluss" », dans Philosophie Magazine, Paris « Hors-série », no 8H « Tintin au pays des philosophes », septembre 2010, p. 32-34 
  • Jean Rolin, « Balkans : Où est passée la Syldavie », dans Géo, Paris « Hors-série », no 1H « Tintin, grand voyageur du siècle », novembre 2000, p. 124-138 

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Le Sceptre d'Ottokar de Wikipédia en français (auteurs)

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