- Langues gaulois
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Langues celtiques
Les langues celtiques forment un groupe de langues indo-européennes séparé en deux branches. Parmi les langues celtiques parlées aujourd'hui, et après la reconnaissance en juillet 2002 du cornique comme langue minoritaire par les autorités du Royaume-Uni, la langue bretonne, parlée en France par 300 000 locuteurs, reste la seule langue celtique encore parlée à ne pas avoir de statut officiel dans sa zone culturelle.
Celtique continental
Article détaillé : Langues celtiques continentales.Les langues de ce groupe étaient parlées sur le continent européen. Toutes sont maintenant éteintes. Le groupe comprenait :
- le galate, autrefois parlé en Galatie ;
- le gaulois, autrefois parlé en Gaule et en Italie du Nord ;
- le norique, parlé en Norique (à peu près l'Autriche d'aujourd'hui);
- le lépontique, parlé en Italie du Nord ;
- le celtibère, autrefois parlé dans l'actuelle Aragon et ailleurs dans la Péninsule Ibérique.
Celtique insulaire
Les langues de ce groupe proviennent toutes de Grande-Bretagne et d'Irlande. On y distingue deux sous-groupes :
Groupe gaélique (ou goïdélique)
- Le gaélique écossais, l'une des langues nationales de l'Écosse ;
- Le gaélique irlandais, première langue nationale d'Irlande et seule langue celte officielle de l'union européenne ;
- le mannois, l'une des langues nationales de l'Île de Man.
Toutes les trois langues dérivent du vieil irlandais, un idiome littéraire important, parlé entre le VIIIe siècle et le Xe siècle).
On mentionne parfois le shelta (la langue des nomades irlandais) (Irish Travellers) comme une langue celtique, mais ce rattachement est impropre : en effet, s'il est exact que le vocabulaire de cette langue présente un fort fond issu du gaélique irlandais, la grammaire de cette langue est basée sur l'anglais ; ceci en fait plutôt une langue germanique à fort apport lexical gaélique.
Groupe brittonique
Les langues brittoniques (terme inventé au XIXe siècle) dérivent de la langue bretonne antique parlée dans l'île de Bretagne par les Bretons, dès avant la conquête romaine jusqu'à l'invasion saxonne, et de son éclatement en plusieurs dialectes, puis langues, un peu sur le modèle du latin et des langues romanes.
Les langues brittoniques sont généralement réduites à trois:
- le gallois, langue nationale du Pays de Galles ; au début du Moyen Âge on parlait aussi des formes de vieux gallois ailleurs dans les îles Britanniques
- le cornique, parlé comme langue communautaire en Cornouailles jusqu'à la fin du XVIIIe siècle (cette langue était considérée comme éteinte, mais elle connaît de nos jours un renouveau) ;
- le breton, langue de la Bretagne, proche cousin du cornique - il est donc classé comme langue celtique insulaire. Bien qu'une influence historique du gaulois sur le breton soit possible, on ne saurait vraiment le prouver.
Il ne faut cependant pas oublier :
- le cambrien dans le Gododdin, le Rheged et le Strathclyde, royaumes de l'Écosse et de l'Angleterre du nord, jusqu’au Moyen Âge. La littérature d'Aneurin et Taliesin, poètes de ces contrées est souvent assimilée à de la littérature galloise, puisque le gallois n'est à l'origine que le nom donné à la langue brittonique de Galles ;
D'autres cas sont mentionnés par les spécialistes :
- d'après une hypothèse de T.F. O'Rahilly, l'ivernique dans le Leinster en Irlande, parlé dans l’Antiquité ;
- le gaulois est parfois considéré aujourd'hui comme faisant partie du groupe brittonique,
- le picte, si tant est qu'il n'existait qu'une seule langue picte, est considéré également par certains chercheurs (d'autres y voient une langue préceltique) comme une langue brittonique, mais la question est encore très controversée.
Taxonomie des langues celtiques
Le schéma présenté ci-dessus ne représente qu'une possibilité taxonomique. La division des langues celtiques modernes en deux catégories, gaélique et brittonique, est certaine. Mais un nombre de celticistes défend une hypothèse selon laquelle le brittonique et le gaulois constitueraient un groupe à part (les langues celtiques-P), laissant le celtibère et le gaélique dans un groupe celtique-Q. Cette classification repose essentiellement sur le traitement du *kw hérité de l'indo-européen : en celtique-P ce phonème devient /p/, tandis qu'en celtique-Q demeure / kw/. On illustre cette différence par les mots pour « tête » : penn en breton, ceann en irlandais (où c note /k/).
Les opposants à l'hypothèse du celtique insulaire répondent que l'évolution du kw en /p/ est assez superficielle et n'empêcherait pas en tout cas l'intercompréhension. Ils considèrent comme plus profondes les particularités du celtique insulaire : les prépositions fléchies, les mutations consonantiques ou encore l'ordre syntaxique VSO (voir plus bas).
On a autrefois classé les langues celtiques avec les langues italiques dans une famille dite italo-celtique pour des raisons de proximité diverses (utilisation de désinences pronominales au sein des flexions nominales thématiques, par exemple). Cette taxonomie est cependant maintenant caduque. Ce ne sont que des coïncidences ou des effets d'interférence linguistique.[réf. nécessaire]
Particularités des langues celtiques modernes
Bien qu'il existe une diversité considérable au sein des langues celtiques, on note plusieurs traits communs qui les distinguent des langues voisines :
- la mutation consonantique (par lénition, eclipsis, voisement, etc.) importante des consonnes initiales après divers mots-outils ;
- des prépositions conjuguées ;
- l'ordre syntaxique verbe sujet objet non marqué (surtout dans les langues gaéliques et dans les formes anciennes des langues brittoniques);
- des particules préverbales;
- l'existence de deux genres grammaticaux (il y en avait trois en brittonique et en vieil-irlandais);
- la formation du génitif par l'apposition;
- un article défini sans article indéfini en regard (sauf en breton);
- une numération en partie vicésimale (à base 20).
Par exemple :
- Ná bac le mac an bhacaigh is ní bhacfaidh mac an bhacaigh leat (cette phrase en irlandais est aussi un virelangue).
Mot à mot : pas dérange avec fils le mendiant et pas dérangera fils le mendiant avec-toi.
Traduction : « Ne dérange pas le fils du mendiant et le fils du mendiant ne s’en prendra pas à toi. »Notes :
- bhacaigh /waki[g]/ (génitif de bacach) est le résultat de la lénition de bacaigh ;
- leat est la deuxième personne au singulier de la préposition le ;
- remarquer l'ordre VSO de la deuxième partie de la phrase, avec les particules négatives ná et ní.
- Pedwar ar bymtheg ar bedwar hugain (gallois).
Mot à mot : quatre sur quinze sur quatre vingts.
- Naontek ha pevar-ugent (breton).
Mot à mot : neufdix et quatre vingts.
- Naoidéag ar cheithre fichid (irlandais).
Mot à mot : neufdix sur quatre vingts.
Traduction : « quatre-vingt-dix-neuf ».
Notes :
- remarquer le système vicésimal ;
- bymtheg est la forme lénifiée de pymtheg, ainsi que bedwar pour pedwar.
Mots celtiques connus
Jean Markale, écrivain très controversé, écrit (« La femme celte », p. 37) qu'environ 1200 mots celtiques sont connus, dont 200 se sont transmis au français. Sont cités en tant qu'exemples : bief, if, bille, soc, ruche, claie, barque, chemin, lieue, lande, grève, roche, char, bec, jarret, briser, changer, border, petit et dru.
Pierre-Yves Lambert donne à la fin de son ouvrage de référence[1] une liste de termes d'origine gauloise bien documentés, dont la présentation est plus scientifique.
Pour une approche plus divertissante voir Henriette Walter (Bibliographie ci-dessous).
Bibliographie
- I.C.Zeuss, GRAMMATICA CELTICA e monumentis vetustis tam Hibernicae linguae quam Britannicarum dialectorum Cambriacae Cornicae Aremoricae comparatis Gallicae priscae reliquis construxit I.C.Zeuss, Phil.Dr.Hist.Prof., editio altera curavit . H.Ebel, .Ph.Dr., Acad.Reg.Hib.Soc.Hon., Acad.Reg.Boruss.Adi.Comm.Epist. Berolini, Apud Weidmannos MDCCCLXXI (1871).
- Franz Bopp, Grammaire comparée des langues indo-européennes traduction de Michel Jules Alfred Bréal de l'École pratique des hautes études et du Collège de France (de 1866 à 1905), membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, quatre tomes in-quarto, Paris, Imprimerie impériale et Imprimerie nationale, 1866-1874
- R. Gray et Q. Atkinson, « Language-tree divergence times support the Anatolian theory of Indo-European origin », dans la revue Nature du 27 novembre 2003.
- J. Markale, «La femme celte», Petite Bibliothèque Payot, Paris, 1989.
- Henriette Walter, « L'Aventure des mots français venus d'ailleurs », Livre de Poche, Paris, 1999.
- Henriette Walter, « L'aventure des langues en Occident », Livre de Poche, Paris, 1996.
Publications périodiques
- Revue Celtique, du Tome I, 1870 au Tome LI, 1934.Éditions Emile Bouillon puis Éditions Honoré Champion, Paris.
- Études Celtiques, Tome I, 1936 - Tome XXXVI, 2008, continue de paraître :, Éditions Les Belles Lettres puis Éditions du C.N.R.S.Paris.
- The Bulletin of the Board of Celtic Studies, est. 1921, Cardiff; merged with Studia Celtica in 1993.
- Zeitschrift für celtische Philologie, gegr. 1897, Halle (Saale)/Tübingen
- Journal of Celtic Linguistics, gegr. 1992, Cardiff
- Celtica. Journal of the School of Celtic Studies, gegr. 1949, Dublin
- The Bulletin of the Board of Celtic Studies, gegr. 1921, Cardiff; 1993 mit Studia Celtica zusammengeführt
- Studia Celtica, est. 1966, Cardiff.
- Studia Celtica Japonica, est. 1988.
- Ériu. Founded as the Journal of the School of Irish Learning, Dublin
- Studia Hibernica, Dublin
- Éigse, Dublin
- Cornish Studies, est. 1993, Tremough
- Proceedings of the Harvard Celtic Colloquium, Cambridge, MA
- Journal of Celtic Linguistics, est. 1992, Cardiff.
- Cambrian Medieval Celtic Studies, est. 1993, Aberystwyth; formerly Cambridge Medieval Celtic Studies.
- Keltische Forschungen, gegr. 2006, Vienne
Articles connexes
- Johann Kaspar Zeuss (1806-1856)
- Franz Bopp
- Whitley Stokes
- Henri Gaidoz
- Henri d'Arbois de Jubainville
- Joseph Loth
- Georges Dottin
- Pierre Le Roux
- Emile Ernault
- Joseph Vendryes
- Marie-Louise Sjoestedt
- Léon Fleuriot
- Christian-Joseph Guyonvarc'h
- Kenneth Jackson
- Pierre-Yves Lambert
- Sir John Rhys (1840-1915)
- Ernst Windisch (1844-1918)
- Henry Jenner (1848-1934)
- Rudolf Thurneysen (1857-1940)
- Kuno Meyer (1858-1919)
- Osborn Bergin (1873-1950)
- Robert Morton Nance (1873-1959)
- Robin Flower (1881-1946)
- John Fraser (Celtisant) (1882-1945)
- Julius Pokorny (1887-1970)
- Sir Idris Foster (1911-1984)
- Bobi Jones (1929)
- Ellis Evans (1930)
- Breandan O. Madagain (1942)
- Nicholas Williams (1942)
- Peter Berresford Ellis (1943)
- Thomas Charles-Edwards
- Richard Gendall
- Ken George
- R. Geraint Gruffydd
- Ailbhe Mac Shamhráin
- Calvert Watkins
- Hermann Wilhelm Ebel
- Helmut Birkhan
- Raimund Karl
- Holger Pedersen
- E. Gordon Quin
- Herbert Pilch
- Pádraig Ó Riain
- Rudolf Thurneysen
- Heinrich Zimmer
- Jehan Lagadeuc
- Pierre de Chalons
- Grégoire de Rostrenen
- Dom Louis Le Pelletier
- Jean-François Le Gonidec
- Amable-Emmanuel Troude
- Charles de Gaulle (Barz Bro C'hall)
- François Vallée
- Meven Mordiern
- Arzel Even
- Guy Étienne
- Roparz Hemon
- Youenn Olier
- François Falc'hun
- Jules Gros
- Francis Favereau
liens externes
- La fête celtique (dernier samedi de juillet)[1]
- PDF-Institut pour la linguistique de l'université de Vienne (Autriche) - Documentation concernant le lépontique et d'autres langues celtiques continentales (en allemand)
- Office de la langue bretonne
- The School of Welsh at Cardiff
- The Department of Celtic Languages and Literatures at Harvard
- The Irish Studies Program at New College of California
- (de) Celtic Studies prospectus from Philipps University of Marburg
- Irish Studies at Saint Mary’s
- Celtic Studies at St. Francis Xavier
- The Faculty of Celtic Studies at University College Cork
- The School of Irish, Celtic Studies, Irish Folklore and Linguistics at University College Dublin
- Celtic at Aberdeen
- (de) Celtic Studies at the University of Bonn
- The Celtic Studies Program at U.C. Berkeley
- The department of Celtic Studies at the University of Glasgow
- Celtic at Oxford
- The Celtic Studies program at the University of Toronto
- (de) Celtic Studies at the University of Vienna
- (nl) Celtic languages and cultures at Utrecht University
- Deutschsprachiges Forum für Keltologie
- Keltologie an der Universität Bonn
- Keltologie an der Universität Marburg
- Keltologie an der Universität Wien
- Studienhaus für keltische Sprachen und Kulturen
- Ernst Kausen, Die Klassifikation der keltischen Sprachen (im Kontext des Indogermanischen). (DOC)
- (en anglais) Le Celte était une culture, pas une langue - Etymologie et véritable origine du Celte
Universités proposant des cours de langues celtiques
Europe
- Université Rennes 2 Haute Bretagne - Skol-Veur Roazhon 2
- Université de Bretagne Occidentale - Skol Veur Breizh-Izel
- Université de Cardiff
- Prifysgol Aberystwyth - Aberystwyth University
- University of Highlands and Islands - Sabhal Mór Ostaig
- University College Cork
- Université de Marbourg
- University College Dublin
- Université d'Aberdeen
- Université de Bonn
- Université de Glasgow
- Université d'Oxford
- Université de Moscou
- Université de Vienne
- Université d'Utrecht
Amérique du nord
- Université Harvard
- New College of California (Irish studies Program)
- St. Mary's University, Halifax, Nouvelle-Écosse (Irish studies program)
- St. Francis Xavier University, Antigonish, Nouvelle-Écosse
- Université de Californie, Berkeley
- Université de Toronto
Notes et références
- ↑ La langue gauloise, éditions errance 1994
- Portail du monde celtique
- Portail des langues
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