La révolution biologique

La biologie, qui est de manière très simpliste la « science du vivant » à connu des modifications conceptuelles et dogmatiques profondes au cours des derniers siècles. Passant des théories créationnistes aux théories transformistes de Lamarck, en passant par la théorie de l’évolution de Darwin… et plus récemment, avec l’apport des connaissances actuelles toujours plus précises sur la structure cellulaire et sur les structures moléculaires; la biologie a su s’imposer comme une discipline dynamique, au centre d’une impulsion d’innovation qui semble marquer la période XX^e siècle - XXI^e siècle siècle. Les apports de la biologie au domaine médical suscitent de l’espoir pour les générations futures avec la mise à mal des grands fléaux de notre temps, comme le cancer et le SIDA.
L’année 1953 peut être légitimement donnée comme point de départ de cette Révolution biologique: Rapide rétrospective de cette période:

Sommaire 1 La biologie avant 1953 2 L'année 1953 3 D'autres faits marquants en 1953 4 Des progrès à la chaîne... 4.1 La biologie moléculaire 4.2 La génétique 4.3 La microbiologie 5 Des dérives? L’opinion se soulève ! 6 Bilan sur un demi-siècle de marathon 7 Notes et références 7.1 Source

La biologie avant 1953

Pour de nombreux écoliers, la biologie était il y a quelques décennies seulement, la matière la plus ennuyeuse. Il y était surtout question de plantes phanérogames (les ex spermatophytes) et de plantes cryptogames ( les bryophytes, les fougères, les algues…). On décrivait aussi les arthropodes, les cœlentérés . En 1953, on utilise encore pour le baccalauréat des manuels rédigés par des professeurs décédés depuis longtemps, qui avaient déjà servi à nos pères et auxquels on n’avait pas touché d’une virgule.

C’était à cette époque une science « morte » en stagnation, purement descriptive, c’était un bric-à-brac de détails épars, sans aucun lien. Pour l’opinion publique à cette époque, le biologiste est un marginal muni d’une loupe qui se lance à la chasse aux papillons. Le peu d’intérêt que le public manifestait pour les questions de biologie, on le voit dans le fait qu’il fallut 10 ans pour que les spécialistes et les journalistes commencent à comprendre ce qui s’était passé vers 1953, et près de vingt ans pour que l’opinion publique en saisisse la portée.

L'année 1953

Cette année a vu se produire, dans les deux parties du monde les plus éloignées, certains évènements qui devaient révolutionner notre vision du monde de manière non moins radicale que les découvertes de Copernic ou de Darwin. Ce fut entre autres, un article discret paru dans le numéro d’avril de la revue britannique Nature qui disait « Nous voudrions proposer une structure du sel de l’acide désoxyribonucléique ». C’est la découverte de la structure de l’ADN par les biochimistes Watson et Crick. Pour faire simple, cette structure biochimique originale est un pilier de la vie, c’est elle qui code les protéines qui vont structurer le vivant, faire fonctionner les métabolismes, permettre la pathogénicité des virus, des bactéries… c’est la clé qui permet de comprendre l’hérédité, qui permet de comprendre la transmission de maladie… Cette découverte, on le voit bien, marque un réel tournant dans la façon d’envisager le « faire de la biologie ».

La même année, a Chicago, un jeune homme du nom de Stanley Miller notait les résultats d’une expérience qui devait le rendre célèbre: il avait constitué dans un ballon de verre un mélange gazeux analogue à l’atmosphère primitive notre planète avant l’apparition de la vie: de l’ammoniac, du méthane, de la vapeur d’eau et un peu d’hydrogène. Pendant une semaine, il envoya des décharges électriques sous haute tension pour mimer les décharges orageuses au dessus de l’océan primitif; à la fin en examinant les dépôts aqueux, il découvrit, à la stupéfaction de la communauté scientifiques, des acides aminés. Fait capital; Miller démontre que la vie peut naître de la matière inerte. Ceci constitua un coup porté à la théorie selon laquelle la vie est apparue de manière divine.

D'autres faits marquants en 1953

1953, Texas, un étudiant en psychologie, James V. MacConnel commence à dresser des plathelminthes, et il découvre ainsi des choses incroyables sur les mécanismes de la mémoire, tellement incroyables qu’il passe pour un charlatan pendant plus de 10 ans.

1953, près de Munich, l’éthologiste allemand Konrad Lorenz consacre ses recherches sur une réflexion sur le devenir de l’humanité: « Pour qui est pleinement conscient des menaces qui pèsent sur l’humanité, il est presque impossible de conserver quelque optimisme quant à son évolution future ».

1953, Montréal, un jeune docteur, James Olds, découvre par des études fines utilisant des électrodes branchées sur le cerveau d’un rat, les centres du plaisir.

Des progrès à la chaîne...

Ces découvertes, et bien d’autres encore ont donc marqué le point de départ de la biologie moderne. La découvert dans les années 1930 de la microscopie électronique qui permet d’observer des entités nanométriques a permis l’émergence de nouvelles disciplines, ou leur essor, comme la biologie moléculaire, la génétique ou encore la microbiologie.

La biologie moléculaire

Au croisement de la génétique, de la biochimie et de la physique, la biologie moléculaire est une discipline scientifique dont l'objet est la compréhension des mécanismes de fonctionnement de la cellule au niveau moléculaire. Le terme « biologie moléculaire » désigne également l'ensemble des techniques de manipulations d'acides nucléiques (ADN, ARN), appelées aussi techniques de génie génétique.

L’avènement de cette discipline a notamment permis le développement d’organismes génétiquement modifiés (les OGM), mais également dans le domaine de la médecine de substances thérapeutiques recombinantes (l’insuline, les lipases gastriques, les interférons…)

La génétique

C’est la science qui étudie les fonctions chimiques inhérentes à une espèce particulière de molécules appelée gène. Une de ses branches, la génétique formelle ou mendélienne, s'intéresse à la transmission des caractères héréditaires entre des géniteurs et leur descendance. Ce terme regroupe un nombre important de disciplines, la plupart associées à la biologie.

Les progrès dans ce domaine sont très importants: On commence à bien connaître certaines maladies génétiques comme la mucoviscidose, la drépanocytose ou encore l’hémophilie.

La microbiologie

La microbiologie est la science traitant du « vivant invisible » (bactéries, virus, prions...)
Avant découverte de la structure de l'ADN, des scientifiques comme Pasteur ou Koch avaient déjà répertorié de nombreuses bactéries. L’apport des nouvelles connaissances a permis de comprendre de manière précise et exacte les phénomènes de Pathogénèse, de virulence, de possibilités de mutation… on met ainsi au point des thérapeutiques mieux adaptées, qui prennent en compte les possibilités de résistances aux antibiotiques, par l’analyse de gènes… On a ainsi mis au point des traitements contre la tuberculose, la diphtérie, la rage ou l’hépatite B.
Plus récemment, il y a une quinzaine d’année, la maladie de la vache folle fit son apparition. Elle mit à jour un nouveau type d’élément pathogène, à la limite du monde vivant qu’est le prion. Toutes les ressources de la biologie sont actuellement mises à profit pour tenter de mieux comprendre et de lutter contre ce micro-organisme.

Des dérives? L’opinion se soulève !

Malgré l’enthousiasme que suscite la recherche biologique en ce moment, des problèmes se posent actuellement comme ceux liés aux OGM, aux clonages…La recherche, qui ne connaît semble-t-il pas de barrières scientifiques se heurte aux barrières éthique.

Bilan sur un demi-siècle de marathon

On voit bien à travers ces quelques exemples le tournant considérable qu’a constitué 1953. Des découvertes qui auront permis à l’homme de repousser la mort, d’améliorer sa qualité ainsi que son espérance de vie… La biologie semble être de nos jours une science qui globalement provoque plus d’enthousiasme que d’inquiétudes, et ceci quelles que soient les générations. Mais il reste encore beaucoup à faire et les chercheurs le savent bien….

Notes et références

Source

• "La Révolution Biologique" Eckhard Munck.

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