La Vieille

La Vieille

Phare de la Vieille

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48°02′26″N 4°45′23″O / 48.04056, -4.75639

Phare de la Vieille
Le phare par temps calme, la tour Temperley est en blanc sur la droite (aujourd'hui disparue)
Le phare par temps calme, la tour Temperley est en blanc sur la droite (aujourd'hui disparue)

Coordonnées 48° 02′ 26″ Nord
       4° 45′ 23″ Ouest
/ 48.04056, -4.75639
Pays France France
Localisation Plogoff, Finistère
Construction 1882 à 1887
Hauteur 26,90 m
Élévation 33,90 m
Portée 18 milles marins
Feux 3 occ. blanc rouge vert, 12 s
Optique Lentille 4/5 horizon, focale 50 cm, ∅ 3 m
Lanterne Lampe halogène 250 W
Aide sonore Vibrateur ELAC-ELAU 2200 (2+1 sons, 60 s)
Automatisation 14 novembre 1995
Gardienné non
Visiteurs non

  Géolocalisation sur la carte : Finistère

(Voir situation sur carte : Finistère)
Phare de la Vieille

  Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Phare de la Vieille

Le phare de la Vieille est un phare maritime du Finistère (France) construit de 1882 à 1887 sur le rocher de la Gorlebella (« la roche la plus éloignée » en breton). Il éclaire et sécurise fortement le passage du raz de Sein en compagnie de la tourelle de la Plate (cardinale ouest). Il est situé à un mille marin du raz de Sein sur la commune de Plogoff et appartient à l'État français.

L'« Enfer » de la Vieille doit sa célébrité à sa situation isolée en mer dans une zone agitée. De plus, il se démarque par son histoire et son passé riches : entre les études de faisabilité et le premier allumage, près de dix ans ont été nécessaires pour sa construction. Avant-dernier phare français à être automatisé (en 1995), les gardiens en place refusèrent la relève en signe de protestation.

Sommaire

Construction et mise en service

Le 30 novembre 1861, la Commission des phares rend un avis favorable à la construction d'un phare de 3e ordre sur le rocher (qui signale les passages dangereux et les récifs le long des côtes, comme ceux de 3e ordre) et les ingénieurs sont invités à présenter un avant-projet en 1862. Cet avant-projet est toutefois ajourné en raison de difficultés financières mais aussi car d'autres chantiers comme celui d'Ar Men viennent d'être entrepris.

Le projet est repris 10 ans plus tard, mais le directeur du Service des Phares reconnaît que « la construction d'un phare sur la Vieille est ajournée à un avenir plus ou moins éloigné et les difficultés mieux connues de l'accostage peuvent même faire prévoir un abandon du projet » à Paris le 1er juin 1872. La Commission des phares réunie le 14 janvier 1873 confirme cette opinion et conclut que « les difficultés exceptionnelles que présente cet ouvrage obligent à ajourner l'exécution surtout en présence des travaux analogues entrepris sur la roche d'Ar Men ».

En attendant, le feu de Tévennec et le fanal du Raz, allumé en 1874, pallient cette absence.

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Études de faisabilité

Le Raz de Sein et le phare de la Vieille vus depuis la Pointe du Raz

La construction du phare de la Vieille n'est confirmée qu'à la suite d'une série d'études de faisabilité.

C'est en 1879 qu'une première série de cinq débarquements est effectuée sur le rocher, durant lesquels la roche, le régime des courants et les conditions d'accostage sont étudiés. Des pêcheurs de l'île de Sein parviennent durant ces accostages, bon gré mal gré, à effectuer quelques forages où sont scellés des organeaux d'amarrage. Des maçons ayant participé à l'édification du phare d'Ar-Men réaliseront 6 mètres cubes de maçonnerie dans les parties basses, améliorant sensiblement les points d'accostage dont le plus important permet d'aborder le rocher par le nord-est.

L'année suivante, en 1880, une dizaine d'accostages sont effectués. Des organeaux et des barres de scellement sont fixés, ce qui permettra d'établir la base d'un massif qui sera par la suite utilisé comme plate-forme de débarquement des matériaux de construction. Ce massif est établi à l'aide de 37 mètres cubes de maçonnerie.

Le ministre des Travaux publics Carnot émet une dépêche le 29 janvier 1881 indiquant que « des renseignements recueillis et des résultats obtenus pendant les deux campagnes de 1879 et 1880, il ressort que l'on peut établir un phare sur la roche la Vieille, dans des conditions de dépense parfaitement en rapport avec les services à rendre ». Un crédit de 100 000 francs est voté en avril 1882.

Localisation du phare de la Vieille en Bretagne

Si les travaux sont officiellement envisagés, l'entreprise s'annonce difficile : en effet, dans cette zone maritime, il y a en quasi permanence de violents courants qui entourent le rocher de la Gorlebella du fait de sa position allongée dans le sens des courants. Ces éléments n'offrent que peu de zones abritées, et surtout pendant un court laps de temps.

Le phare de la Vieille et la pointe du Raz, au petit matin, depuis une vedette allant sur l'île de Sein au départ du continent.

Au sud gisent des basses. À l'est et à l'ouest, tout stationnement est interdit à cause de courants dont la vitesse varie entre 6 et 15 nœuds. La Vieille n'est en fait abordable que par la face nord seulement trois jours avant et après le quartier de la lune, sous réserve que la mer soit parfaitement calme. Si la mer est agitée, on peut assister à un remous de 40 à 50 mètres dans cette zone.

Malgré ces nombreuses difficultés, le chantier s'annonce moins périlleux que la construction d'Ar Men. Ceci est lié au fait que la roche émerge de quatorze mètres au-dessus des plus hautes mers, et s'étend sur cinquante mètres en longueur et vingt mètres en largeur, offrant ainsi la possibilité de construire une plate-forme de vingt mètres sur dix.

L'ingénieur Fenoux, qui était responsable de la construction du phare, avait estimé qu'il serait possible d'effectuer une campagne de cinq mois par an, à raison d'un jour de beau temps sur deux pendant les six jours de chaque quartier, ce qui représenterait environ trente accostages par an.

Construction

Le phare de la Vieille juste après sa construction

Le 29 janvier 1881, le ministre des Travaux public donne son accord définitif pour la construction de ce phare après deux années d'études. À partir de là, les travaux s'organisent depuis l'île de Sein, où les matériaux (pierres de taille) sont entreposés. L'ingénieur en charge de la surveillance des travaux, le conducteur Probestau, s'installe sur l'île. La construction de la Vieille ayant lieu après celle d'Ar Men, l'expérience apportée par la construction de celui-ci est mise à profit. Ainsi, les campagnes de construction débutent le 1er mai de chaque année. Les ouvriers sont embarqués dans un petit bateau à vapeur qui prend en remorque une grosse chaloupe pontée contenant les matériaux de construction ainsi que les canots d'accostage. Des mouillages sont installés pour permettre au vapeur et à la chaloupe de mouiller :

  • trois corps-morts mouillés dans le sud-ouest de la roche permettent d'amarrer la chaloupe durant le flot et une partie du jusant, à petite distance des mâts de charge installés sur le rocher ;
  • une bouée se trouve un peu à l'écart, où mouille le vapeur ;
  • si les vives-eaux sont trop importantes, le vapeur va mouiller en baie des trépassés où il se tient prêt à intervenir au moindre signal.

Les premiers accostages sont mis à profit pour établir un petit abri maçonné dans un creux à l'est du rocher. Cet abri sert à accueillir les ouvriers, leurs vivres et leurs outils, ce qui permet à l'équipe de travailler au dérasement de la roche sans discontinuer lorsque le temps n'était pas trop mauvais.

C'est le 5 août 1882 que les maçonneries du soubassement sont débutées. La construction de la tour, de sa plate-forme, ainsi que d'une partie des travaux intérieurs est achevée en 1886 après trois saisons de travaux. L'autre partie des travaux intérieurs se termine en 1887. La maçonnerie est hourdée au ciment Portland de Boulogne gâché à l'eau de mer pour le soubassement et la plate-forme, et à l'eau douce par ailleurs afin de mieux garantir la salubrité des logements.[1]

L'étude et la construction sont dirigés de 1879 à 1885 par l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées Fenoux. C'est l'ingénieur en chef Considere qui la dirige en 1886 et 1887. L'ingénieur ordinaire Miniac suit le chantier tout au long de son déroulement.

Le feu de la Vieille s'allume finalement le 15 septembre 1887. La date de fin des travaux, 1887, est portée sur la tour.

Architecture et aménagement

Le phare par temps calme, où l'on voit la tour Temperley en blanc sur la droite (arrachée par la mer en 2008).

L'architecture de la Vieille relève d’un souci esthétique mais aussi de celui d’éviter aux navigateurs de la confondre avec la tour voisine de Tévennec. C'est pour cette raison que le phare possède une forme quadrangulaire et trapue, légèrement crénelée. Cette tour est carrée et demi-cylindrique sur sa face nord, et s'élargit vers la base. La structure du phare a été construite en pierre de taille à bossages de granite gris de l'île de Sein, alors que la tour et les angles de l'édifice sont en mœllons enduits de granit bleu de Kersanton. Le crènelage de la tour est un encorbellement sur corniche à modillons qui supporte une balustrade en pierre de taille. La lanterne est couverte d'un toit bombé en zinc, alors que le phare lui-même est recouvert d'une terrasse.

L'intérieur du phare a été aménagé dans un souci d'efficacité. Ainsi, on trouve au rez-de-chaussée la citerne d'eau et divers matériels d'accostage. On trouve à l'étage supérieur quatre pièces superposées accueillant respectivement les citernes de pétrole hier, de gasoil aujourd'hui, la cuisine, la chambre à coucher et la chambre de veille. Sous la lanterne, une petite pièce accueille les groupes électrogènes.

Un nouveau système de relève des gardiens par débarquement à chariot et à tour Temperley sera installé durant l'été 1926. Il a été démonté depuis l'automatisation du phare en novembre 1995. Désormais, l'accès au phare se fait par hélitreuillage.


Histoire du signal

Une lentille de Fresnel, feu de phare

Au cours de son histoire, le feu de la Vieille aura éclairé le raz de Sein de différentes façons :

  • Le premier feu fixe est allumé le 15 septembre 1887. Il était à secteurs blancs rouges et verts et disposait d'une focale de 50 cm. Au même instant, les deux feux de la pointe du Raz s'éteignent ;
  • En 1898, le feu est équipé d'un système à occultations toutes les 5 secondes.
  • En 1904, le brûleur est renforcé par un brûleur à pétrole à incandescence ;
  • Un signal de brume est ajouté le 15 novembre 1913 ;
  • Le signal actuel à 3 occultations (2+1) blanc, rouge et vert et à 5 secteurs blanc, rouges et verts, d'une portée de 18 milles, est installé en 1939.

Les combustibles ont également varié :

  • Huile minérale, installé en 1887
  • Vapeur pétrole, installé en 1898
  • Automatisation électrique en 1995

Les groupes électrogènes servaient à la vie des gardiens, mais pas directement au fonctionnement du feu du phare, qui fonctionne à l'huile jusqu'en 1995.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le feu est évacué le 21 janvier 1944 et n'est rallumé que le 1er juin 1945.

Son électrification avec l'île de Sein eut lieu en 1992 et son automatisation le 14 novembre 1995. Il était l'avant-dernier phare français à être automatisé, avant Kéréon.

Le 10 mars 2008, suite a une violente tempête, le Temperley est arraché, et ne sera pas remplacé[2].

Vie dans le phare

Le phare de la Vieille face à une mer agitée, vu depuis la pointe du Raz

Gardiens et relève

Le phare était normalement occupé en permanence par deux gardiens, relevés régulièrement, mais pas en même temps. Deux vedettes venaient le ravitailler, la Blodwen et la Velléda, toutes deux sous la dépendance des Phares et balises du Finistère.

La relève du phare de la Vieille se déroulait toujours de la même façon : la vedette devait s'approcher le plus près possible du phare, malgré le chahut des vagues et de la houle. Une fois à proximité, l’équipage accrochait le filin lancé par les gardiens. Ce filin était appelé cartahu, et servait à l'installation d'un va-et-vient. Ensuite, le passager se « capelait », c’est-à-dire qu’il s’assurait d’une ceinture de sauvetage, puis s’installait avec son bagage à califourchon sur une sorte de gros ballon qui glissait le long du cartahu. Par temps houleux, la manœuvre était particulièrement délicate et difficile. Par tempête, elle était généralement impossible.

Lors des relèves, et ce pour tous les phares utilisant le cartahu, c'est d'abord le gardien "montant" qui utilisait le "ballon". Une fois sur le débarcadère, il passait au gardien "descendant" son gilet de sauvetage, puis aidait à manœuvrer le va-et-vient pour assurer la descente de son collègue sur la vedette, suivie du transfert du ravitaillement. Cette procédure garantissait la présence permanente d'au moins deux hommes sur le phare, ce qui était indispensable non seulement pour assurer le service, mais aussi pour effectuer la relève dans de bonnes conditions.

Noël Fouquet, Jean Donnart, Michel Rozenn et Guy Lasbleiz passent leur dernière nuit sur le phare avant son automatisation le 14 novembre 1995. En effet, protestant contre cette décision, Jean Donnart et un de ses collègues avaient refusé une précédente relève, ce qui explique la présence de quatre gardiens dans le phare lors de son extinction au lieu de deux[3]. Depuis, le phare est télécommandé depuis l'île de Sein.

Les emplois réservés corses de la Vieille

À la suite de la Première Guerre mondiale, la France comptait de nombreuses gueules cassées dans sa population. Une loi, promulguée en février 1924, créait des « emplois réservés » à ces personnes. Ces emplois étaient censés être moins pénibles que la moyenne, et étaient gardiens de squares, huissiers de ministères, employés de bureau, garde champêtre et facteur rural. Mais on pouvait aussi y trouver la profession de gardien de phare.

C'est ainsi qu'en 1925, deux Corses furent nommés à « l'Enfer » de la Vieille. Messieurs Terracini (affecté au phare le 3 juin 1925) et Ferracci (affecté le 22 novembre) étaient tous deux blessés à un poumon, et le premier avait les muscles du bras droit sectionnés, tandis que le second avait dans son corps une balle qui n'avait pu être extraite par les chirurgiens de l'époque, et qui pouvait parfois se déplacer. Leur condition physique n'était donc probablement pas adéquate pour monter et descendre les 120 marches de la tour et pour effectuer l'exercice périlleux de la relève.

La Vieille, vu depuis la pointe du Raz, au début du siècle

Dès lors qu'ils comprirent la difficulté du métier, ils demandèrent plusieurs fois au Ministère leur mutation, ce qui fut refusé à chaque fois. Habitués au climat corse plus clément, le moral des deux hommes ne faisait que diminuer. Les conditions de séjour dans le phare, l'humidité, les hurlements du vent, la taille gigantesque des vagues et de leurs embruns, parfois plus hautes que la tour (trente-trois mètres) étaient un calvaire pour ces deux hommes. Ils devinrent rapidement neurasthéniques. Malgré cela, le feu s'allumait toutes les nuits.

La troisième semaine de décembre 1925, le temps devint exécrable. Le raz de Sein était en ébullition permanente, ne laissant aucun répit aux deux hommes. La visibilité étant nulle, la relève était impossible avec les moyens de l'époque. Le gardien-chef était à terre, les deux Corses seuls « à bord ». Le drapeau noir, signal de détresse, fut rapidement hissé. Malgré leur courage, les ravitailleurs ne pouvaient s’approcher suffisamment de la Vieille, le canot du baliseur Léon Bourdelles manquant d'être englouti avec tous ses occupants.

Deux mois plus tard, à la faveur d'une éclaircie, les deux hommes avaient été vus en piteux état. À ce moment là, c'était la brume qui empêchait toute visibilité. Le 19 février 1927, le feu s'éteignit, et la sirène ne fonctionnait déjà plus. Dès lors, une goélette de Paimpol, la Surprise, alla se jeter sur les roches de Plogoff.

Plus d’une semaine plus tard, le bateau de ravitaillement put s’approcher suffisamment pour lancer le cartahu. « Courageusement, malgré l'état de la mer, le ravitailleur Clet Coquet est retourné dimanche après-midi vers le phare, emmenant avec le gardien chef Kerninon son propre fils qui a consenti à remplacer lui aussi l'un des Corses »[4]. Mais les deux mutilés n’avaient pas la force de se servir de ce mode de passage. Une équipe de jeunes marins bretons, et nageant dans la mer glaciale, accrochés à des cordages et grâce à un filin, réussit à mettre alors pied sur l'îlot et à ramener, par la même voie, les deux rescapés. Ceux-ci étaient « noirs comme des démons et littéralement en lambeaux »[5]. Ces deux gardiens furent par la suite affectés à des phares continentaux.

Leur calvaire fut médiatisé suite au naufrage et l’affaire, qui fait grand bruit jusqu’à Paris, provoqua l’interdiction définitive d’employer des mutilés de guerre dans les phares en mer.

Divers

La tourelle de la Plate et le phare de la Vieille sur son rocher vus du Raz de Sein. Notez l'absence de la tour Temperley.

Références

Sources générales

Notes

  1. Jean-Christophe Fichou, Phares : Histoire du balisage et de l'éclairage des côtes de France, pages 246-247, 2006 (ISBN 978-2914209106)
  2. [1], Photos de la tempête du 10 Mars 2008 sur le site de la SNPB
  3. Françoise Lancelot, « Jean Donnart, Gardien du phare de la Vieille », in l’Humanité (14 avril 1995) [lire en ligne]
  4. « Phare de la Vieille », in La Dépêche (27 février 1926) [lire en ligne]
  5. « Les mutilés de la Vieille », site d'un amoureux du raz de Sein.
  6. « Phare de la Vieille », émission pour les 30 ans de Thalassa, France 3 (5 septembre 2005)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Anatole Le Braz, Le Gardien du Feu, 1900.
  • Yves Heurté, Le Phare de la Vieille, Seuil Jeunesse, 1995 (ISBN 2020231743) : Récit de fiction ayant lieu dans le phare de la Vieille.

Filmographie

  • Gardiens de Phare, réalisé par Jean Grémillon en 1929 ;
  • les Gardiens du feu, réalisé par Jean-Yves Le Moine et Thierry Marchadier en 1992, qui raconte la vie des deux gardiens du phare de la Vieille lorsque son feu fonctionnait encore au pétrole.

Liens externes

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