- Joseph Wright of Derby
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Joseph Wright of Derby Autoportrait 1780 Naissance 3 septembre 1734
DerbyDécès 29 aout 1797
DerbyNationalité Royaume-Uni Activité(s) Peintre Maître Thomas Hudson Mouvement artistique Romantique modifier Joseph Wright, appelé Joseph Wright of Derby, né le 3 septembre 1734 à Derby et mort le 29 août 1797 dans la même ville, est un peintre paysagiste et portraitiste britannique. Il a été reconnu comme « le premier peintre professionnel à représenter l'esprit de la révolution industrielle[1] ».
Il est célèbre pour sa technique du clair-obscur, qui accentue les contrastes entre les parties claires et sombres, et pour ses tableaux de scènes éclairées à la bougie. Ses tableaux représentant les débuts de la science par l'alchimie, souvent tirés des réunions de la Lunar Society, groupe de scientifiques et industriels très influents vivant dans les Midlands anglaises, forment des archives importantes sur le combat de la science contre les valeurs religieuses et l'obscurantisme au siècle des Lumières.
Le conseil communal de Derby possèdent beaucoup de tableaux et dessins de Wright qui sont maintenant exposés au Derby Museum and Art Gallery, où ils sont de temps en temps prêtés à d'autres galeries d'art.
Sommaire
Biographie
Joseph Wright est né à Irongate à Derby, fils de l'avocat puis secrétaire de mairie, John Wright (1697-1767), et de sa femme, Hannah Brookes (1700-1764); il est le troisième de leur cinq enfants. Wright est allé au lycée général de Derby et a appris lui-même à dessiner en faisant des copies de gravures. Voulant devenir peintre, Wright décida d'aller à Londres en 1751 et fut l'élève du portraitiste de renom, Thomas Hudson, également maître de Joshua Reynolds. Après avoir peint des portraits à Derby pendant longtemps, Wright travailla de nouveau avec Hudson en tant qu'assistant, pendant quinze mois. En 1753, il revint dans sa ville natale de Derby où il diversifia sa pratique du portrait en utilisant la technique du clair-obscur sous lumière artificielle, pour laquelle il est considéré comme maître en la matière, et en peignant des tableaux de paysages. En 1756, Wright entra de nouveau à l'atelier de Thomas Hudson pendant quinze mois, ce qui fut à l'origine d'une très longue amitié avec son camarade John Hamilton Mortimer. Wright passa période fructueuse à Liverpool, entre 1768-1771, durant laquelle il peignit beaucoup de portraits, dont des tableaux de nombreuses personnalités éminentes de la ville et leur famille.
Joseph Wright épousa Ann Swift (aussi connue sous le nom de Hannah), dont le père travaillait dans les mines de plomb, le 28 juillet 1773[2]. À la fin de cette même année, il parti visiter l'Italie, où il resta jusqu'en 1775. Wright et sa femme eurent six enfants, mais trois d'entre eux moururent en bas âge. À Naples, Wright fut témoin d'une éruption du Vésuve, ce qui fut le sujet de ses tableaux suivants. À son retour d'Italie il s'installa à Bath dans le Somerset en tant que peintre portraitiste, mais ne rencontrant que peu de succès, il retourna à Derby définitivement. Il devint alors de plus en plus asthmatique et nerveux près de sa maison et il fut soigné par son ami le Dr Erasmus Darwin. Ann Wright mourut le 17 août 1790. Le 29 août 1797, Wright mourut dans sa nouvelle demeure du n° 28 sur Queen Street à Derby, où il passa ses derniers jours avec ses filles[2].
Wright fut un contributeur régulier des expositions de la Society of Artists (Société des artistes) et de la Royal Academy dont il fut élu associé en 1781 puis membre à part entière en 1784. Cependant, il déclina ce dernier privilège, en réponse à un affront qu'il pensait avoir reçu et coupa tout lien officiel avec la Royal Academy, bien qu'il continua de contribuer aux expositions de 1783 à 1794.
Dès 1765, Wright exposa ses œuvres à Londres chaque année à la Society of Artists de 1765 à 1776, puis moins régulièrement de 1778 à 1794 à la Royal Academy. Wright exposa également à la Free Society of Artists de 1778 à 1783, ainsi qu'à la Society for Promoting the Arts (association pour promouvoir l'art) de Liverpool. Le surnom « Wright of Derby » lui fut attribué pour la première fois par un critique de l'exposition de The Gazetteer en 1768. À une époque où il n'était pas poli d'appeler un artiste par son prénom, il était indispensable de pouvoir différencier les œuvres de deux « M. Wright »; Joseph Wright, qui commença a exposé en 1765, et Richard Wright, de Liverpool, qui commença en 1762. Le surnom de « Wright of Derby », d'abord donné pour des questions de commodité, lui est resté jusqu'à nos jours.
Œuvres
Voir la catégorie : Tableau de Joseph Wright of Derby.Wright a atteint son apogée avec ses sujets éclairés à la bougie, dont the Three Gentlemen observing the 'Gladiator' (1765), A Philosopher Lecturing on the Orrery (1766), que l'on peut voir au Derby Museum and Art Gallery et An Experiment on a Bird in the Air Pump (1768) exposé à la National Gallery de Londres en sont d'excellents exemples. Son tableaux Old Man and Death (1774) est aussi une œuvre remarquable et unique.
Joseph Wright of Derby a peint Dovedale by Moonlight, saisissant un paysage rural de nuit à la pleine lune. Il est exposé à The Allen Memorial Art Museum à l'Oberlin College[3]. Son compagnon Dovedale by Sunlight (vers 1784-1785) saisit les couleurs de ce paysage de jour. Dans un autre Moonlight Landscape (paysage au clair de lune) qui se trouve au John and Mable Ringling Museum of Art de Sarasota en Floride, tout aussi spectaculaire, la lune est cachée par un pont en arc au dessus de l'eau, mais illumine la scène où l'eau scintille, par opposition à l'obscurité du paysage. Un autre tableau fameux de son excursion au Lake District est Rydal Waterfall, peint en 1795.
Cave at evening (à gauche) a été peint avec le même type de clair-obscur utilisé par Joseph Wright. Il l'a peint en 1774, lorsqu'il était en Italie. On peut noter les ressemblances qu'il y a avec un autre tableau de lui fait en 1778 Grotto by the Seaside in the Kingdom of Naples with Banditti, Sunset (Grotte en bord de mer dans le royaume de Naples avec des bandits, au coucher du soleil) exposé au Musée des beaux-arts de Boston[4].
Peindre le siècle des Lumières anglaises
Wright était proche des industriels pionniers des Midlands. Deux de ses mécènes les plus importants étaient Josiah Wedgwood, qui contribua aux débuts de la révolution industrielle et innova tant sur le plan de l'organisation de la production de la poterie, et Richard Arkwright, considéré comme le créateur du système usinier (factory system) dans l'industrie du coton. Un de ses élèves, William Tate, était l'oncle de l'homme d'affaire excentrique, constructeur de tunnel Joseph Williamson, et acheva certaines œuvres de Wright après sa mort. Wright connaissait également Erasmus Darwin ainsi que d'autres membres de la Lunar Society, qui rassemblait d'importants industriels, des scientifiques et des philosophes. Bien que les réunions se tenaient à Birmingham, Erasmus Darwin, grand-père de Charles Darwin, vivait à Derby, et certains des tableaux de Joseph Wright, sur lesquels il a également utiliser la technique du clair-obscur, sont inspirés des rassemblements de la Lunar Society. An Experiment on a Bird in the Air Pump (1768), montre des personnes rassemblées autour d'une expérience sur la nature de l'air et de sa capacité à permettre la vie.
The Alchemist Discovering Phosphorus (1771) décrit la découverte de l'élément phosphore par l'alchimiste allemand Hennig Brand en 1669. Un flacon dans lequel une grande quantité d'urine a été portée à ébullition s'enflamme, comme le phosphore, présent en grande quantité dans l'urine, prend feu au contact de l'air.
A Philosopher Lecturing on the Orrery (Philosophe faisant un exposé sur le planétaire) montre un ancien mécanisme permettant de décrire le mouvement des planètes autour du soleil. Le scientifique écossais James Ferguson (1710-1776) prit en charge une série de conférence à Derby en juillet 1762[5],[6] basées sur son livre Lectures on Select Subjects in Mechanics, Hydrostatics, Pneumatics, Optics &c (1760). Pour illustrer ses conférences, Ferguson utilisa divers instruments, maquettes et machines. Wright assista certainement à ces cours, d'autant plus que des billets étaient disponibles chez John Whitehurst, proche voisin de Wright, horloger et scientifique. Wright a d'ailleurs sûrement fait appel à la connaissance pratique de Whitehurst pour en savoir plus sur le planétaire et son mode de fonctionnement.
On considère que ces tableaux rapportant des faits concrets ont aussi un sens métaphorique; l'incandescence du phosphore devant une figure priant faisant écho à la transition houleuse de la foi à l'interprétation scientifique et à l'instruction, et les diverses expressions sur les visages autour de l'oiseau dans la pompe à air indiquant l'inquiétude concernant la possible inhumanité du siècle des sciences à venir[6]. Ces tableaux représentent un point culminant des enquêtes scientifique qui commencèrent à dévaloriser le pouvoir de la religion dans les sociétés occidentales. Dix ans plus tard, des scientifiques se retrouvèrent persécuter en réaction à la Révolution française de 1789, paroxysme de la pensée des Lumières. Joseph Priestley, membre de la Lunar Society, quitta l'Angleterre en 1794, après que son laboratoire de Birmingham fut détruit et sa maison brûlée par la foule en colère parce qu'il soutint ouvertement la Révolution française. En France, le chimiste Antoine Lavoisier fut guillotiné à l'apogée de la Terreur. L'homme politique et philosophe Edmund Burke, dans ses fameuses Réflexions sur la Révolution de France (1790), associa les figures de la philosophie naturelle, en particulier Priestley, à la Révolution française. Il écrivit plus tard dans sa Lettre à un noble seigneur (Letter to a Noble Lord) (1796) que les radicaux qui soutenaient la science en Angleterre « ne faisaient pas plus attention aux hommes dans leurs expériences qu'à des souris dans une pompe à air[7] ». À la lumière de ce commentaire, le tableau de Wright montrant un oiseau dans une pompe à air, achevé plus de vingt ans auparavant, semble particulièrement prémonitoire.
C'est sur cette base que Charles Darwin, petit-fils du membre de la Lunar Society, Erasmus Darwin de Derby, contribuerait au conflit entre la science et la foi un demi siècle plus tard, avec la publication de son livre L'origine des espèces en 1859.
Mémoriaux
Le lieu de naissance de Wright, au n°28 sur Irongate à Derby, est marqué par une représentation d'un planétaire sur le trottoir à proximité.
Joseph Wright fut enterré dans les terres de St Alkmund's Church à Derby. L'église fut détruite de façon controversée en 1968 pour faire de la place à une nouvelle portion de la rocade intérieure passant par le centre ville et se trouve maintenant sous la route. Les restes de Wright ont été transposé au Nottingham Road Cemetery. En 1997, sa pierre tombale fut placée à côté de la cathédrale de Derby et en 2002, elle fut apportée à l'intérieure et fixé à un mur à un endroit bien visible près du mémorial très fréquenté à Bess of Hardwick[8].
Joseph Wright est aussi l'homonyme du Sixth Form Centre (deux dernière année du lycée) situé sur Cathedral Row à Derby, pas très loin d'Irongate. Le Joseph Wright Centre a été ouvert en 2005 comme lieu vedette du Derby College. Le college a été nommé d'après ce peintre du XVIIIème siècle parce que ses « œuvres ont immortalisé les nombreuses avancées scientifiques et technologique de la révolution industrielle. Fidèle à l'esprit de réussite de Joseph Wright, ce nouveau centre est devenu le cadre idéal pour faire progresser vos projet de carrière[9]. »
Autres Œuvres
- Grotto by the Seaside in the Kingdom of Naples with Banditti, Sunset (1778) Musée des beaux-arts de Boston [1]
- Mrs. Francis Boott (1790-3) Musée des beaux-arts de Boston [2]
- Roméo et Juliette : la scène du tombeau (1790) Derby Museum and Art Gallery
- Le Tombeau de Virgile (trois versions, de 1779 à 1785)
- Cave at evening, 1774 (Smith College Museum of Art, Northampton)
- The Blacksmiths shop, 1771, (Yale Center for British Art)
- Matlock Tor by Moonlight, 1777-80, (Yale Center for British Art)
- Self-portrait, 1780, (Yale Center for British Art)
- Cottage on Fire at Night, 1785-93, (Yale Center for British Art)
- Academy by Lamplight, 1768-71, (Yale Center for British Art)
- An Experiment on a Bird in the Air Pump (L'Expérience avec l'oiseau dans la pompe à air), (1768), Derby Museum and Art Gallery
- Vesuvius from Posillipo, 1788, (Yale Center for British Art)
- La Veuve indienne, 1783-1784, Derby, Museum and Art Gallery
- Le vieil homme et la mort, vers 1774, Wadsworth Atheneum, Hartford, Connecticut
- A Philosopher Lecturing on the Orrery (Un philosophe fait une leçon sur le planétarium de table), (1764-1766), 147,3 x 203,2 cm, Derby, Museum and Art Gallery
- The Alchemist Discovering Phosphorus (L'achimiste découvrant le phosphore), (1771), Derby, Museum and Art Gallery
Voir aussi
Références
- F. D. Klingender; quoted in Ellis Waterhouse, Painting in Britain 1530 to 1790, Fourth Edition, New York, Viking Penguin, 1978; p. 285.
- Joseph Wright of Derby Biograph. Consulté le 1er décembre 2007
- Joseph Wright of Derby at the Allen Memorial Art Museum
- (en) MFA.org
- Joseph Wright of Derby: Art, the Enlightenment and Industrial Revolution. Consulté le 23 novembre 2007
- Joseph Wright of Derby: Art, the Enlightenment and Industrial Revolution. Consulté le 23 novembre 2007
- (en) Letter To A Noble Lord, ourcivilisation.com, 1795-1796. Consulté le 9 mai 2011
- (en) Photographs around Iron Gate & Sadler Gate in Derby City Centre, England. Consulté le 2007-12-01
- Website, with photos, of the Joseph Wright Centre, Derby College.. Consulté le 8 juin 2009
- (en) « Joseph Wright of Derby », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail de l’édition] [lire en ligne]
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article en anglais intitulé « Joseph Wright of Derby » (voir la liste des auteurs)
Bibliographie
- Joseph Wright of Derby: painter of light, 2 vols, B. Nicolson, (1968)
- The life and works of Joseph Wright, commonly called ‘Wright of Derby’, W. Bemrose, (1885)
- Wright in Italy, D. Fraser, (1987)
- Joseph Wright of Derby, J. Wallis, (1997)
- ‘Wright of Derby: Gothick realist’ in Art News [USA], R. Rosenblum, , 59/1 (March 1960), 24–7, 54
- ‘Addenda to Wright of Derby’, B. Nicolson, Apollo, 88 (1968), suppl. Notes on British art, 12, pp. 1–4
- ‘Wright of Derby: addenda and corrigenda’, B. Nicolson, Burlington Magazine, 130 (1988), 745–58
- Joseph Wright of Derby: Das Experiment mit der Luftpumpe: eine heilige Allianz zwischen Wissenschaft und Religion, W. Busch, (Frankfurt am Main, 1986)
- Painting for money: the visual arts and the public sphere in eighteenth-century England, D. H. Solkin, 214–46 (1993)
- Andrew Graciano, “‘The Book of Nature is Open to All Men’: Geology, Mining and History in Joseph Wright’s Derbyshire Landscapes” The Huntington Library Quarterly (68: 4, 2005), 583-600.
- Andrew Graciano, “Shedding New Botanical Light on Joseph Wright’s Portrait of Brooke Boothby: Rousseauian Pleasure versus Medicinal Utility” Zeitschrift für Kunstgeschichte (3:2004), 365-380.
Liens externes
- Gallerie des tableaux de Joseph Wright au Derby Museum and Art Gallery
- 'Fleetwood Hesketh' (1769)
- profil Getty Museum profil
- John and Mable Ringling Museum of Art
Catégories :- Peintre britannique
- Peintre romantique
- Naissance à Derby (Angleterre)
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- Derby Museum and Art Gallery
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