Jean-pierre dellard

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Jean-Pierre Dellard

Jean-Pierre Dellard est un général de brigade français né le 8 avril 1774 à Cahors et mort le 7 juillet 1832 à Besançon (Doubs).

Sommaire

Biographie

Volontaire le 31 août 1792 dans une compagnie franche de son département, il devint fourrier peu de temps après, et entra par incorporation, le 1er octobre suivant, avec ce grade, dans le 23e bataillon de volontaires, amalgamé plus tard dans la 36e demi-brigade de ligne.

Il fit les campagnes de 1792 et 1793 aux armées de Hollande et du Nord, assista à l'occupation de la place de Geertruidenberg, et prit part à toutes les affaires qui eurent lieu en avant de Lille.

Dans une découverte qu'il avait été chargé de faire sur Lanois, au mois d'août 1793, il fondit le premier sur une centaine d'Autrichiens et les força à prendre la fuite. Dans un engagement qui eut lieu le 29 septembre de la même année, il reçut une blessure à la jambe droite. Le 29 floréal an II, il contribua à la prise de 400 Autrichiens, et tomba au pouvoir de l'ennemi le 3 prairial suivant au combat de Templeuve, près de Tournai.

Rendu à la liberté dans le mois de frimaire an IV, il rejoignit son régiment à l'Armée de Sambre-et-Meuse. Adjudant-major le 1er messidor même année, il prit rang de capitaine le 1er messidor an V, commanda à Bâle le dépôt général des conscrits, et rentra à son corps après avoir incorporé environ 13 000 jeunes soldats.

Il se fit remarquer à l'armée d'Helvétie en l'an VI et en l'an VII, notamment dans les journées des 27 et 28 thermidor de cette dernière année à Insielden et au pont du Diable. Placé à la tête de quelques hommes, il poursuivit 2 000 Autrichiens jusque sur les bords du lac de Zurich, où il les força de mettre bas les armes. Le 10 fructidor suivant, il concourut à l'attaque du pont d'Uzenach, et enleva le lendemain, à la tête des grenadiers de son bataillon, celui de Nasel.

Chargé par le maréchal Soult, la veille de la bataille de Zurich, de reconnaître la rivière de la Linth, au-dessous du lac, il s'acquitta de cette mission avec autant d'intelligence que de valeur ; organisa lui-même un corps de 200 nageurs, armés de piques, de sabres et de pistolets. Le jour de la bataille, il franchit la rivière avec ses hommes, s'empare des redoutes et des retranchements autrichiens, encloue les pièces ennemies, jette l'épouvante dans ses rangs et tue le général en chef Hotze dans son quartier général. Avant d'effectuer ce passage, il avait adressé à sa petite troupe l'allocution suivante: «Vous allez vous couvrir de gloire en portant dans un instant l'épouvante et la mort dans les rangs ennemis ; vous ne pouvez pas faire de prisonniers; égorgez donc tout ce que vous rencontrerez. Marchez réunis, suivez mes traces en silence. Vaincre ou mourir, tel est notre mot d'ordre. Je vous rallierai sur la rive droite par un coup de sifflet. »

Cette action d'éclat valut à Dellard le grade de chef de bataillon sur le champ de bataille et un beau cheval dont le général Soult lui fit présent. Le lendemain, aidé seulement de son domestique, il prit 80 Autrichiens qu'il conduisit au quartier général. La confirmation de sa nomination comme chef de bataillon ayant été retardée, il fut de nouveau promu à ce grade sur le champ de bataille du 12 floréal suivant par le général Moreau, commandant en chef de l'armée du Danube, pour sa conduite à la prise du fort de Hoentwill. Le premier Consul le confirma dans son grade le 29 vendémiaire an X, pour prendre rang de sa première nomination (4 vendémiaire an VIII).

Au passage du Rhin, à la tête d'un bataillon de la division Vandamme, il exécuta la première attaque contre la cavalerie autrichienne, placée sur le plateau en avant de Stockach (3 mai 1800), et soutint le lendemain, pendant plus d'une heure, à Mœskirch, le feu d'une batterie formidable placée au centre de armée ennemie. Placé quelques jours après à la tête d'un détachement composé de son bataillon, (de cavalerie et d'artillerie légère, et chargé d'éclairer la marche de la division Vandamme sur le Lech, il passa ensuite le Danube près de Dillingen, marcha sur Donawerth et suivit de près le corps autrichien du général Kray. Il repassa le Danube à Donawerth, se porta sur Neubourg, et de là sur le Tyrol, dans la direction de Dorneubirch. Cet officier supérieur coopéra à la prise d'Immenstadt, et établit, avec son bataillon, des communications entre cette ville et la place de Bregentz, sur le lac de Constance.

Aussitôt qu'il apprit la reddition de Feldkirch et la rupture de l'armistice conclu entre le général Moreau et le commandant de l'armée autrichienne, Dellard rejoignit le corps du général Lecombe, qui formait l'aile droite de l'armée, et s'empara d'Ober-Auerdorff, point important par sa position dans la vallée de Kustein. Major du 46e de ligne le 20 brumaire an XII, membre de la Légion d'honneur le 11 germinal suivant, il fit les campagnes de l'an XIV, et servit en 1806 au camp de Boulogne, où il devint, le 10 février 1807, colonel du 16e léger. Il fit, à la tête de ce corps, les guerres de 1807 et 1808 à la Grande Armée, en Prusse et en Pologne, et prit une part glorieuse à la bataille de Friedland.

Après la paix de Tilsitt, le 16e léger rétrograda sur Berlin, où il cantonna pendant un an. Le 18 août 1808, le colonel Dellard quitta le camp de Mitrow, et se rendit en poste, avec son régiment, à l'armée d'Espagne où il arriva le 29 octobre. Le 11 novembre suivant, le 16e léger battit seul l'aile gauche de l'armée espagnole, commandée par le général Black. Ce régiment, fort de 5 000 hommes, et posté d'une manière désavantageuse, détruisit ou dispersa 15,000 Espagnols qui occupaient les hauteurs d'Espina de los Monteros. Au moment de marcher à l'ennemi, le colonel Dellard s'adressant à sa troupe, lui dit : « Brave 16e, votre immortelle réputation commande ma confiance : c'est à moi de gagner aujourd'hui la vôtre; j'y parviendrai et je vous ferai faire de belles choses si vous exécutez en silence et avec calme les mouvements que je vous commanderai. » Atteint d'une balle en abordant le premier les colonnes ennemies, il continua de commander. Dans une revue passée à Burgos, le 22 du même mois, Napoléon Ier accorda douze décorations au 16e léger ; cette distribution se faisait sous les yeux de l'Empereur ; il se retourna vivement vers Dellard et lui dit : « Vous ne demandez donc rien pour vous, colonel. — Sire, répond ce dernier, ma récompense est dans celle que Votre Majesté vient d'accorder aux braves que je commande. » L'Empereur le nomma le même jour officier de la Légion d'honneur, et peu de temps après baron de l'Empire.

Il se distingua particulièrement au passage du Sommo-Sierra et à la prise de Madrid ; une balle lui traversa le bras gauche au moment où il prenait d'assaut la caserne des gardes du corps. Après avoir rétabli sa santé aux eaux d'Aix-la-Chapelle, il alla reprendre le commandement de son régiment à Tolède. Il commanda l'Arzobispo, d'où il observa et éclaira les routes de Truxillo et d'Estella; rendit compte le premier de la marche de l'ennemi sur Ocana, et manœuvra avec le premier corps pour empêcher les ennemis les Espagnols de passer le Tage. Il occupa successivement différentes villes et s'empara d'Agado. Il se signala à la défaite des insurgés dans la Sierra-Morena, à la prise de Séville et à Puerto-Santa-Maria. Le roi Joseph Bonaparte lui fit offrir, en son nom, un anneau de grand prix.

Il assista au siège de Cadix jusqu'au mois de juillet 1810, et passa ensuite avec trois bataillons d'élite, sous les ordres du général Latour Maubourg commandant une division de cavalerie à Médina-Sidonia. Chargé des reconnaissances sur Gausin et Saint-Roch, surpris et environné sur les hauteurs de Ximena par cent-soixante insurgés embusqués, il les délogea avec quatre voltigeurs qui l'accompagnaient, et rejoignit sa colonne après avoir bien reconnu la position de l'ennemi. Ses nombreuses blessures et les fatigues de cette guerre longue et difficile le forcèrent à rentrer en France dans les derniers mois de 1810 pour y rétablir sa santé.

Nommé commandant d'armes à Ostende, le 23 janvier 1811, l'Empereur l'appela, en 1812, à faire partie de l'expédition de Russie. Dans la journée du 11 novembre, il défendit, avec 230 hommes d'infanterie contre 2 000 hommes de cavalerie et quatre pièces de canon, les approvisionnements considérables qu'il avait formés dans le château de Clementina, et qu'il fit partir jusqu'à Smolensk; ces provisions devinrent l'unique ressource de la Grande Armée au moment de sa retraite.

De retour en France, il alla commander la place de Bayonne. Il y reçut le brevet de général de brigade, daté de Dresde, le 8 août 1813, et l'ordre de se rendre à Magdebourg. À peine arrivé sur le Rhin, il y trouva des lettres de service qui le nommaient gouverneur de Cassel et commandant supérieur des fort de Montébello, de Saint-Hilaire, ainsi que des avant-postes chargés de la défense de forteresse de Mayence. Il conserva ce commandement pendant la durée du blocus de cette place.

Louis XVIII lui confia le commandement de la place de Valenciennes : il contribua, pendant les Cent-Jours, à la conservation de la ville. Sous la seconde Restauration, le gouvernement le maintint dans ce commandement. En 1818, il passa à celui de Cherbourg. Il avait été nommé chevalier de Saint-Louis le 11 octobre 1814.

Le 20 août 1823, Louis XVIII lui donna le commandement de Besançon. Il mourut dans cette ville le 7 juillet 1832.

États de service

Titre, honneurs, distinctions

Source partielle

« Jean-Pierre Dellard », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)

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