- Isabelle de Hainaut
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Isabelle de Hainaut Isabelle de HainautNaissance 23 avril 1170 Décès 15 mars 1190 Activité principale Reine de France de 1180 à 1190 Isabelle de Hainaut[1], née le 23 avril 1170, morte le 15 mars 1190 à Paris, fille du comte Baudouin V de Hainaut (vers 1150-1195) et de Marguerite Ire de Flandre (1145-1194), dite Marguerite d'Alsace, comtesse de Flandre. Elle est, par son mariage avec le roi Philippe II de France, reine de France de 1180 à 1190.
Sommaire
Ascendance
Ascendance de Philippe Ier de NamurMariage
A la fin du règne de Louis VII, le comte Philippe de Flandre avait proposé au vieux roi sa nièce Ide, fille de son frère Mathieu, comte de Bourgogne. Pour renforcer son influence, il négocie au début de 1180 le le mariage de sa nièce Isabelle, fille de sa sœur Marguerite et de Baudoin, comte de Hainaut. Le parti flamand, rival du parti champenois, espérait ainsi disposer d'un membre influent à la cour, tout comme l'avait fait le parti champenois, son rival, avec Adèle de Champagne dans les dernières années du règne de Louis VII[2].
Le 28 avril 1180, son mariage religieux avec le roi Philippe II de France, dit Philippe Auguste, est célébré par les évêques Henri de Senlis et Roger de Laon[3] en l'église de l'abbaye Saint-Nicolas d'Arrouaise, dédiée à la Sainte-Trinité[4]. Les cérémonies sont célébrées au château de Bapaume[5] à proximité du territoire flamand.
Couronnement
Les grands du royaume sont convoqués au couronnement de la reine qui est prévu pour le jour de la Pentecôte à Sens, et non à Reims, ce qui est en contradiction avec la tradition de confier à l'évêque de Reims les couronnements et offense ce dernier comme membre de la famille de Champagne[6].
La cérémonie a finalement lieu en l'abbaye de Saint-Denis, non loin des possessions flamandes du Valois, où l'archevêque de Sens, assisté des évêques de Paris et Orléans, oint et couronne la reine et à nouveau le roi. C'est le comte de Flandre qui porte l'épée lors de la procession[6]. Le parti champenois est absent. Le roi porte la couronne pendant l'onction de la Reine. Selon Rigord, Une telle foule se presse dans l'église qu'un officier royal chargé de la contenir casse accidentellement trois lampes suspendues devant le maître-hôtel[7].
Dot
Si le mariage entre Isabelle et Philippe procure à la famille de Flandre un parent à la cour, il renforce l'intérêt de la royauté pour la région flamande. Le comte de Flandre donne en dot à sa nièce l'importante région qui portera plus tard le nom d'Artois et qui comporte les villes d'Arras, Bapaume, Saint-Omer, à condition d'en garder la jouissance de son vivant. L'espoir de réunir l'Artois au domaine royal dépend cependant de la naissance d'un héritier à la reine Isabelle.
Tentative de répudiation
En 1183, Philippe Auguste, pressé d'avoir un héritier et brouillé avec les comtes de Flandre et de Hainaut, songe à se séparer d'elle. En mars 1184, la répudiation est décidée. Une assemblée de prélats et de seigneurs réunie à Senlis va se prononcer, quand Isabelle, raconte le chroniqueur Gilbert de Mons[8], pieds nus et habillée en pénitente, fait à pied le tour des églises de la ville et implore Dieu devant le peuple qui l'aimait pour son grand cœur. Celui-ci prend fait et cause pour elle, et Philippe Auguste recule et la garde auprès de lui[9].
Mort
Mère de Louis VIII (1187-1226), Isabelle meurt en donnant le jour à des garçons jumeaux qui ne vécurent pas[10].
Elle est inhumée à Notre-Dame de Paris où les funérailles sont célébrées par l'évêque Maurice de Sully.
Malgré la perte d'Isabelle de Hainaut, Philippe II Auguste quitte le royaume pour la Croisade en 1190, en compagnie du comte de Flandre.
Généalogie
Comme toutes les épouses des rois capétiens, à l'exception d'Anne de Kiev, Isabelle de Hainaut descendait de Charlemagne[11],[12]. Cependant, par rapport à ces dernières, elle en descendait par le compétiteur malheureux d'Hugues Capet, le duc Charles de Basse-Lotharingie, fils du roi Louis IV d'Outremer et frère du roi Lothaire. Elle était d'ailleurs issue de ce prince par ses deux parents[13]. Ce double rattachement au dernier prétendant carolingien permit à certains auteurs médiévaux comme Gilles de Paris de mettre en avant le thème du retour de la royauté à la dynastie carolingienne avec son fils Louis VIII de France[14],[15].
Lien généalogique entre le père d'Isabelle de Hainaut et le duc Charles de Basse-Lotharingie
Louis IV d'Outremer († 954) x Gerberge de Saxe │ ├─>Charles de Basse-Lotharingie († 991) X Adélaïde | ├─>Gerberge X Lambert Ier de Louvain, comte de Louvain († 1015) | ├─>Lambert II de Louvain, comte de Louvain († après le 21 septembre 1062) X Oda de Verdun († après 1054) | ├─>Henri II de Louvain († 1078/1079), comte de Louvain X Adèle, fille du comte Eberhard de Betuwe | ├─>Ide Louvain († 1139) X Baudouin II de Hainaut († 1098) | ├─>Baudouin III de Hainaut († 1120) X Yolande de Gueldre | ├─>Baudouin IV de Hainaut († 1171) X Alix de Namur († 1169) | ├─>Baudouin V de Hainaut(† 1195), comte de Flandre X Marguerite d'Alsace († 1194), comtesse de Flandre | ├─>Isabelle de Hainaut († 1190) X Philippe Auguste († 1223)
Lien généalogique entre la mère d'Isabelle de Hainaut et le duc Charles de Basse-Lotharingie
Louis IV d'Outremer († 954) x Gerberge de Saxe │ ├─>Charles de Basse-Lotharingie († 991) X Adélaïde de Troyes | ├─>Ermengarde († ap. 1013) X Albert Ier de Namur, comte de Namur | ├─>Hedwige (Hadewide) de Namur X Gérard Ier de Lorraine († 1070) | ├─>Thierry II de Lorraine († 1115), duc de Lorraine X Gertrude de Flandre, fille de Robert Ier de Flandre | ├─>Thierry d'Alsace († 1168), comte de Flandre X Sibylle d'Anjou fille de Foulque V d'Anjou | ├─>Marguerite d'Alsace († 1194) , comtesse de Flandre X Baudouin V de Hainaut († 1195), comte de Flandre | ├─>Isabelle de Hainaut († 1190) X Philippe Auguste († 1223)
Galerie
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Sceau d'Isabelle de Hainaut au British Museum.
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Naissance de Louis VIII fils d'Isabelle de Hainaut.
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Dalle funéraire d'Isabelle de Hainaut à Notre-Dame de Paris.
Notes et références
- Isabelle de Hainaut sur le site de la Fondation pour la génénéalogie médiévale
- John Baldwin, Philippe Auguste, Fayard, 1991, p. 38.
- Gabriel Monod et Charles Bémont, Revue historique, volume 53, Librairie G. Bailleère, 1893, p. 273.
- Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, volume 1, chez Desaint et Saillant, 1763, p. 269. Jean-Joseph Expilly,
- Bulletin bibliographique de la Société internationale arthurienne, 1955, p. 94.
- John Baldwin, Philippe Auguste, Fayard, 1991, p. 38.
- John Baldwin, Philippe Auguste, Fayard, 1991, p. 473.
- Antoine Hadengue, Bouvines, victoire créatrice, Plon, 1935, p. 43.
- Christian Bouyer, Les reines de France, Perrin, 1992, p. 158.
- Académie des inscriptions et belles-lettres, Les Capétiens et la France 1942, p. 53. Robert Fawtier, historien médiéviste, membre de l’
- Hervé Pinoteau, La symbolique royale française, Ve - XVIIIe siècle, P.S.R. éditions, 2004, p. 126 et 163.
- John Baldwin, Philippe Auguste, Fayard, 1994, p. 467.
- Gérard Sivéry, Louis VIII Le lion, Fayard, 1995, p. 16.
- Gérard Sivéry, Louis VIII Le lion, Fayard, 1995, p. 45.
- Capétiens. C'est à partir de Louis VIII que le prénom Charles fut couramment utilisé par les
Voir aussi
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