- Bernard Larrouturou
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Bernard Larrouturou (né le 24 septembre 1958 à Clermont-Ferrand) est un chercheur français en informatique. Il est diplômé de l'École polytechnique, dont il est entré et sorti major en 1980, et de l'École nationale des ponts et chaussées. Il a notamment été président directeur général de l'INRIA et directeur général du CNRS.
Il est le frère de l'économiste Pierre Larrouturou.
Sommaire
Fonctions
- Président directeur général de l'INRIA (de 1996 à juillet 2003)
- Directeur général du CNRS (du 1er août 2003 à janvier 2006)
- Directeur de l'innovation de Schneider Electric (de novembre 2006 à février 2008)
Une période de forte croissance à l'INRIA
Pendant sa direction, l'INRIA a bénéficié d'une forte croissance dont les points forts sont les suivants :
- Création de l'unité de recherche Futurs, multi-localisée à Bordeaux, Lille et Saclay et qui préfigure la création de trois nouvelles unités à l'horizon 2008.
- Pour accompagner le transfert vers l'industrie, création de la filiale « Inria-Transfert » et de « I-Source », fonds d'amorçage national dans le domaine des STIC.
Un projet pour le CNRS
Avec Gérard Mégie, il a été l'auteur d'un projet de réforme du CNRS en 2004.
Cette action a finalement engendré une crise entre le CNRS et ses tutelles qui s'est achevée par son limogeage en janvier 2006.
Rapport sur l'immobilier universitaire parisien
Genèse
Le 31 décembre 2008, Valérie Pécresse, alors ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, confie à Bernard Larrouturou la mission de réaliser un rapport sur l'immobilier universitaire parisien. Cette demande fait suite à un audit de l'inspection générale des finances sur le même sujet commandé en juillet 2008 pour tenter d'expliquer l'incapacité des universités parisiennes à se qualifier pour la première vague du plan campus, lancé un an plus tôt. L'objectif de ce second rapport était de passer du constat et de l'inventaire à l'établissement d'un plan directeur pour que "Paris soit au XXIe siècle une des plus grandes et une des plus attractives villes universitaires du monde"[1]. Après un premier rapport d'étape rendu le 5 octobre 2009, sa mission est reconduite pour un second volet, axé sur la concertation avec les différents établissements concernés[2]. Une deuxième mouture est finalement rendue publique le 19 février 2010.
Contenu
Le rapport s'articule autour de six grands axes. Une première partie est consacrée à une note d'intention qui souligne l'ambition prise par l'État. Il souligne les nombreuses difficultés du paysage universitaire parisien largement handicapé par des contraintes historiques, géographiques et financières. Sont ainsi dénoncés les difficultés pour les étudiants (morcellement institutionnel et géographique de l'activité universitaire, cherté de la vie, sous-dimensionnement des installations pour la vie universitaire), les orientations spécifiques à l'enseignement supérieur parisien (complexe de supériorité, concentration particulièrement importante de grandes écoles, trop grande place des humanités) et la très forte sédimentation institutionnelle qui gène la prise de décision. En même temps, le rapport souligne les avantages de la place universitaire parisienne, qui concentre une densité exceptionnelle de chercheurs et d'institutions de premier plan, sur une véritable rente de situation (aura de Paris et de la Sorbonne).
La seconde partie s'attache à la question des regroupements institutionnels. Elle préconise la réduction du nombre d'acteurs par le recours aux fusions d'universités et aux structures confédérales comme les PRES, ainsi que leur regroupement dans des territoires cohérents. C'est ici que le contexte de rédaction se fait particulièrement sentir puisqu'on retrouve l'argumentaire du plan campus sur la volonté de créer des pôles forts et lisibles sur le plan institutionnel et territorial.
Une troisième partie traite de la vie étudiante, partant du constat que l'offre de services à destination des étudiants (logement, restauration, lieux de travail, équipements sportifs etc.) est largement sous-dimensionnée.
Une quatrième partie s'attèle au problème des bibliothèques et de l'accès à la documentation, soulignant à la fois la richesse des collections localisées à Paris, leur accès difficile faute de places et leur sous-utilisation. Le rapport préconise ici l'augmentation des horaires d'ouverture des bibliothèques, le recours renforcé aux ouvrages numériques et en libre accès, ainsi qu'une meilleure coordination des achats. Ce dernier point fait suite au constat que les magasins des bibliothèques parisiennes sont souvent saturés et comptent de nombreux doublons. En la matière, le recours au stockage délocalisé des livres est recommandé.
Les deux derniers points proposent un schéma directeur et des instances de pilotage pour le mettre en œuvre. Elles soulignent la nécessité de concerter les très nombreux acteurs présents à Paris et reprennent les préconisations de l'audit de l'IGF : rationalisation des implantations, vente des bâtiments de l'indivision de l'université de Paris, etc. Le caractère très comptable du premier audit se retrouve ici très nettement. Dans ce but, sont recommandés la révision des plans quadriennaux des établissements et la créations d'instances de pilotage comme une chancellerie unique pour l'ensemble des université d'île de France, ou un "établissement public d'aménagement universitaire de la région Île-de-France" (Epaurif).
De façon générale, le rapport dénonce l'absence d'information fiable sur les surfaces et leur affectation, l'irresponsabilité et l'égoïsme des affectataires ainsi que le manque de bonne volonté à tous les niveaux.
Réception
En dépit des déclarations officielles, le rapport a été fraîchement reçu. L'association Sauvons la recherche a procédé à une double analyse détaillée du document, soulignant dès le rapport d'étape un certain nombre de points inquiétants, de son point de vue. Elle dénonce ainsi dès la première mouture des propositions dans la droite ligne de la loi LRU, visant à l'instauration d'un système de concurrence généralisée, à la substitution d'une logique comptable à une véritable politique d'État et au renforcement d'une forme de monarchie présidentielle au sein des universités[3]. Des changements dans la rédaction du second rapport ont également inquiété l'association[4]. Certains présidents d'université ont attaqué le rapport, le considérant comme un nouvel avatar des innombrables et contradictoires directives gouvernementales sur l'enseignement supérieur, et dénonçant la concertation de façade affichée par le ministère[5]. Le groupement Paris Universitas a également dénoncé le rapport avec virulence par la voix de son délégué général, Gilbert Béréziat[6].
Références
Voir aussi
Liens externes
- Historique de l'INRIA
- Notice biographique sur le site du CNRS
- Projet pour le CNRS (Gérard Mégie et Bernard Larrouturou)
- Divorce entre Larrouturou et Schneider Electric
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