- Hô Chi Minh
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Hồ Chí Minh Hồ Chí Minh, portrait de 1946Mandats 1er président de la
République démocratique du Viêt Nam2 septembre 1945 – 2 septembre 1969 Prédécesseur Bảo Đại (empereur du Viêt Nam) Successeur Tôn Đức Thắng Biographie Nom de naissance Nguyễn Sinh Cung Date de naissance 19 mai 1890 Lieu de naissance Province de Nghệ An, Indochine française (Tonkin) Date de décès 3 septembre 1969 (79 ans) Lieu de décès Hanoï (Vietnam) Nationalité vietnamienne Parti politique Parti communiste vietnamien Signature
Présidents du Conseil d'État de la
République socialiste du Viêt Nammodifier Hồ Chí Minh (du vietnamien Hồ Chí Minh ), né Nguyễn Sinh Cung, puis également connu sous le nom de Nguyên Aï Quoc ou encore « l'oncle Hô », est un homme d'État vietnamien.
Il est né le 19 mai 1890 à Hoàng Trù et décède le 2 septembre 1969, à Hanoï.
Il est le fondateur de la République démocratique du Viêt Nam.
En 1976, le nom de Hô-Chi-Minh-Ville (Thành Phố Hồ Chí Minh) fut donné à la ville la plus peuplée du Vietnam, l'ancienne Saïgon.
Sommaire
Biographie
Enfance et jeunesse
Hồ Chí Minh grandit dans le petit village de Kim Liên où vivait son père (Nguyễn Sinh Sắc), à 14 km à l'ouest de la ville de Vinh, district de Nam Đàn dans le nord de l'Annam (actuelle province de Nghệ An, Vietnam).
Le père de Hồ Chí Minh était mandarin dans l'administration du protectorat de l'Annam. Selon les historiens vietnamiens communistes et les archives coloniales françaises, il fut dégradé de sa fonction par le nouveau pouvoir colonial, et sombra progressivement dans une dépression. La déchéance de son père suite à cette injustice coloniale a très fortement marqué le jeune Hô Chi Minh.
Il fait d'abord ses études à Huế, à l'école Quốc Học (littéralement « école nationale » en vietnamien) fondée par le père de Ngô Dinh Diêm.
Sa vie en Occident
Il poursuit ses études à Londres entre 1914 et 1919 puis en France en 1921 où il sera jardinier dans la ville du Havre. Il développe des photos pour subvenir à ses besoins. Il effectue de nombreux petits métiers : retoucheur photographe, cuisinier, balayeur, etc.
Il voyage sur des paquebots et va non seulement en Europe mais aussi à New York où il découvre Harlem. Quelque temps, il est même pigiste pour le New York Times, dans lequel il rédige quelque fois des articles d'opinion sur la vie politique en Indochine.
Il écrit des pièces de théâtre, comme Le dragon de bambou, et un ouvrage anticolonialiste, Le Procès de la colonisation française.
De lignée familiale nationaliste comme Phan Châu Trinh et Phan Boi Chau, il est déçu par le traité de Versailles qui n'applique pas le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes aux colonies.
Son adhésion au communisme
Il est initié en France au communisme par le directeur de L'Humanité, Marcel Cachin. Au congrès de Tours du 25 décembre 1920, il fait partie des fondateurs du Parti communiste français par son intervention sur les colonies.
Au mois de mai 1923, deux militants communistes de premier plan en France sont conviés à Moscou par Dmitri Manouilsky : Nguyen Aï Quoc et Jean Cremet. Il suit la formation du Komintern et va créer des réseaux au Vietnam grâce au PC chinois. Il effectue par la suite plusieurs voyages en Russie soviétique en avril 1927, suite au coup d'État anticommuniste de Tchang Kaï-chek à Shanghai, et en 1936-1937.
En 1930, avec l'aide de Mao, il fonde le Parti communiste indochinois (PCI) pour inclure le Cambodge et le Laos puis en 1941 la Ligue pour l'Indépendance du Viêt Nam (Việt Nam Độc lập Đồng minh Hội ou sa contraction en Viêt Minh) qui combat à la fois les occupants japonais et les colonisateurs français. En 1941, il rentre au Viêt Nam pour lutter contre l'occupation japonaise. En 1942, il prend le nom de Hồ Chí Minh. La même année, il est arrêté par des nationalistes chinois et passe un an en prison en Chine.
Libéré en 1943, ses hommes ayant trouvé dans la jungle un aviateur américain abattu, il est allé lui-même à l'antenne de l'Office of Strategic Services en Indochine avec celui-ci et obtenu des services de renseignement américains argent, armes et munitions, appuyé de plusieurs équipes parachutées du Détachement 101 qui le rejoindront dans la jungle avec des opérateurs radios et des entraîneurs pour ses guérilleros en 1945[1],[2].
L'indépendance
Libéré, Hồ Chí Minh poursuit sa lutte avec la Révolution d'août.
En 1945, il proclame la République démocratique du Viêt Nam à Hanoï et l'indépendance du pays le 2 septembre sur la place Ba Dinh. Élection d'une Assemblée constituante le 6 janvier 1946.
Guerre d'Indochine
Article détaillé : Guerre d'Indochine.Après l'échec des négociations avec Jean Sainteny, il mène le Viêt-minh jusqu'à la victoire contre les Français : le 7 mai 1954. À la bataille de Diên Biên Phu pendant la guerre d'Indochine[3], le Viêt Minh obtient la reddition du camp retranché français.
Partition du Viêt Nam
Le lendemain commencent les négociations sur l'Indochine à la conférence de Genève avec le ministre des Affaires étrangères du Viêt Nam Pham Van Dong qui aboutiront sur l'établissement d'accords de Genève. Le Viêt Nam est divisé temporairement en deux zones de regroupement militaire le long du 17e parallèle :
- – au nord, l'Armée populaire vietnamienne ;
- – au sud, le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient – CEFEO.
Guerre du Viêt Nam
Article détaillé : Guerre du Viêt Nam.Hồ Chí Minh continue la lutte pour la réunification du pays face à Ngô Dinh Diêm qui dirige la République du Viêt Nam du Sud, suite à un coup d'État qui a forcé l'empereur Bao Dai à abdiquer avec le soutien des Américains.
Dès 1960, Hồ Chí Minh et les siens soutiennent la création du Front national pour la libération du Sud Viêt Nam (FNL), bientôt surnommé Viêt Công[4] par les Américains et les Sud-Vietnamiens. Le FNL est approvisionné en hommes, en armes et en matériel par la République démocratique du Viêt Nam du Nord durant la guerre du Viêt Nam[5].
Son décès
Hồ Chí Minh meurt le 2 septembre 1969 alors que le conflit fait toujours rage au Viêt Nam. D'après la romancière et dissidente politique vietnamienne Dương Thu Hương, il se serait donné la mort en arrachant ses perfusions, choisissant ainsi le jour de sa mort. Celle-ci est officiellement annoncée comme ayant eu lieu le 3 septembre pour ne pas ternir la fête nationale de l'indépendance du 2 septembre.
Hồ Chí Minh voulait que ses cendres soient répandues au-dessus du pays, du nord au sud, et ne tenait absolument pas à être embaumé comme Lénine. Pourtant, ses héritiers vont décider de l'embaumer en attendant la réunification afin de ne pas léser les Sud-Vietnamiens lors de la dispersion des cendres. Comme elle n'a jamais eu lieu, sa momie repose toujours au mausolée de Hanoï sur la place Ba Dinh.
Propagande
Figure tutélaire du patriotisme vietnamien, connu sous le nom « affectueux » d'oncle Hồ – Bác Hồ, son nom sera utilisé après la réunification pour rebaptiser la capitale du Sud Viêt Nam. Ainsi, Saigon devient Hô Chi Minh Ville – Thanh Pho Hô Chi Minh – suivant une décision de 1945 du premier gouvernement de la Jeune République démocratique du Viêt Nam. Cette décision de 1945 n'a pu être exécutée qu'en 1975. De son vivant, Hồ Chí Minh a utilisé une propagande « à la soviétique ». Ses camarades communistes utiliseront son cadavre momifié afin de renforcer leur légitimité.
Œuvres
- En juin 1919, il publie un manifeste sur les Revendications du peuple annamite.
- Le Procès de la colonisation française, 1925 ; réédité aux éditions Le temps des cerises, octobre 2007 (ISBN 9782841096862)
- Journal de prison : poèmes, poèmes écrits de 1942 à 1943 lors de sa détention.
Notes et références
- (fr) Hồ Chí Minh, Claude Dulong-Sainteny, 22 septembre 2003, Académie des sciences morales et politiques
- Office Of Strategic Studies en Indochine, Francis Agostini
- « Première Guerre g'Indochine » d'indépendance
- Contraction de Viet Nam cong san : communistes vietnamiens
- « Deuxième guerre d'Indochine » de réunification
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Pierre Brocheux, Hô Chi Minh, du révolutionnaire à l'icône, Payot, coll. « Biographie », 2003
- Daniel Hémery, Ho Chi Minh. De l'Indochine au Viêt Nam, Gallimard, coll. « Découvertes », 2002
- Philippe Franchini, Les mensonges de la guerre d'Indochine, Perrin, 2005, ISBN 2-262-02345-X
- Jean Lacouture, Hô Chi Minh, Éditions du Seuil, 1967
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