Jean Cremet

Jean Cremet

Jean Cremet, alias L'Hermine rouge, ou encore Le petit rouquin, né en 1892 à La Montagne (Loire-Atlantique) et mort en 1973 à Bruxelles, est un communiste français. Il fut un espion au service de l'Union soviétique.

Sommaire

Origines

Ouvrier chaudronnier à l'arsenal d'Indret, il est le type même du militant anarcho-syndicaliste révolté contre le patronat et toutes les autorités en général, adepte à ses heures de la bande à Bonnot. Intelligent, plein d'énergie, il a été avant 1914 un militant syndical puis un militant socialiste actif. Mobilisé en 1914, envoyé au front, blessé, il sort de la Première Guerre mondiale au comble de la révolte face à l'absurdité du massacre.

Communiste, le Komintern

Il opte presque naturellement pour le PCF lors du congrès de Tours. Premier animateur de la fédération communiste de Loire-Atlantique, il est vite remarqué par les émissaires de l'Internationale Communiste et leur patron, Dmitri Manouilsky. Au mois de mai 1923, deux militants communistes de premier plan en France, sont conviés à Moscou par Dimitri Manouilsky : Nguyen Aï Quoc, le futur Hô Chi Minh et Jean Cremet. En février 1923, le militant annamite avait fait paraître une petite annonce pour des travaux artistiques qui constituaient son gagne-pain, dans le journal dont Cremet était l'un des animateurs, La Bretagne communiste. Dès 1924, il est nommé secrétaire général adjoint du PCF et, en 1925, Staline en personne le recommande aux Camarades français. Il se dépense sans compter dans l'organisation du PCF en province et surtout dans la campagne des communistes contre la guerre du Rif au Maroc. En 1926, il est nommé secrétaire du comité exécutif de l'Internationale à Moscou.

Espionnage

À Paris, Cremet, conseiller municipal du 14e arrondissement et secrétaire général du PC, anime un vaste réseau d’espionnage au service de l’Union Soviétique. Parallèlement, et secrètement, il se fait contacter par les services soviétiques qui lui demandent de monter un réseau d'espionnage visant en particulier les fabrications de guerre. En 1927, à la suite de dénonciations, la Sûreté a vite fait de repérer et d'arrêter tout le réseau, y compris ses responsables soviétiques à Paris.

La Russie, l'Asie

La Sûreté à ses trousses, il trouve refuge avec sa maîtresse à Moscou où, après avoir été le représentant français à l'Exécutif du Komintern, il s'oppose à Staline et à l'expulsion de Trotsky. Lui sauvant la mise, Dmitri Manouilsky, chef de l'appareil technique du Komintern, l'envoie entreprendre de multiples missions clandestines en Europe, puis en Asie. En 1929, après quelques missions secrètes en Europe et au Moyen-Orient, quelques séjours en sanatorium, où il soigne une tuberculose, et quelques sessions de formation dans des centres spécialisés, il est envoyé à Shanghai comme l'un des principaux responsables de l'Internationale pour l'Extrême-Orient (Chine, Corée, Japon, Indochine). Il est envoyé en Chine, au Japon et en Indochine pour aider à organiser des mouvements communistes locaux. Il travaille entre autres avec Hô Chi Minh, et les chefs chinois Zhou Enlai et Deng Xiaoping. Lors du démantèlement des réseaux du Komintern à Shanghai, Hong Kong et Singapour en 1931, il disparaît.

La disparition

Confronté aux coups terribles que les nationalistes portent aux communistes des grandes villes chinoises, déçu de la tournure des événements à Moscou, il décide de rompre avec les communistes. Connaissant les mœurs staliniennes et ce qui pouvait lui en coûter, il décide de plonger dans une " clandestinité de la clandestinité ". Lors d'une ultime mission en Chine, au cours de laquelle il alimente en armes les maquis de Mao Zedong dans le Guangxi, il disparaît de façon mystérieuse. Pendant soixante ans, on le dit mort. Une thèse revient plus souvent que les autres : celle d'un assassinat perpétré par les services spéciaux soviétiques. Un meurtre découlant de son opposition à Staline. En réalité, il n'en était rien. Cremet a lui-même simulé sa mort… Et il fait tout par la suite pour se faire oublier.

Malraux

A l'été 1931, André Malraux et Clara Malraux l'aident à rejoindre l'Europe pour y prendre une nouvelle identité (il devient un des personnages de La Condition humaine, le roman chinois de Malraux [réf. nécessaire] ). De retour en France, via les États-Unis, Cremet change d'identité pour se fixer en Belgique. Il y vit sous un nom d'emprunt jusqu'en 1973 où il meurt à Bruxelles sous le nom de Gabriel Peyrot.

La guerre, la vie

À Barcelone, il défend la République espagnole, rencontre George Orwell, puis réapparaît dans L'Espoir, le nouveau livre de Malraux. À Bruxelles, il se cache pendant trente ans grâce à des femmes remarquables [réf. nécessaire], après avoir dirigé un réseau de résistance antinazie dans la Somme. Enfin, il reprendra sa vie tranquille d'employé modèle, puis de retraité.

Voir aussi

Bibliographie

Article générique


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