- Huppe (oiseau)
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Huppe fasciée
Upupa epopsHuppe fasciée (Upupa epops) Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Aves OrdreCoraciiformesOrdre Upupiformes Famille Upupidae
Leach, 1820Genre Upupa
Linnaeus, 1758Nom binominal Upupa epops
Linnaeus, 1758Répartition géographique / habitat permanent
/ zone de nidification
/ zone d’hivernageStatut de conservation IUCN :
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : La Huppe fasciée (Upupa epops) est un oiseau, seul représentant de la famille des upupidés (ou Upupidae). C'est la seule espèce du genre Upupa.
On la trouve dans les régions chaudes et tempérées de l'Ancien Monde. Elle fréquente la campagne ouverte parsemée de zones de terre nue ou d'herbe rase, de préférence plantée d'arbres âgés.
Sommaire
Liste des sous-espèces et répartition[1]
- Upupa epops africana Bechstein, 1811 — du Sud de la République démocratique du Congo à l'Ouganda et au centre du Kenya, jusqu'au Sud de l'Afrique du Sud ;
- Upupa epops ceylonensis Reichenbach, 1853 — des contreforts de l'Himalaya au Sri Lanka et au Bangladesh ;
- Upupa epops epops Linnaeus, 1758 — nidification du Maghreb à l'Europe du Sud, de l'Ouest et du centre jusqu'en Sibérie orientale et en Chine ; hivernation en Afrique, en Asie du Sud et du Sud-Est.
- Upupa epops longirostris Jerdon, 1862 — de l'Assam au Viet Nam et au Sud de la Chine jusqu'en Thaïlande ;
- Upupa epops major C.L. Brehm, 1855 — Égypte, Est de la péninsule arabe ;
- Upupa epops marginata Cabanis & Heine, 1859 — Madagascar ;
- Upupa epops senegalensis Swainson, 1837 — du Sénégal à la Somalie ;
- Upupa epops waibeli Reichenow, 1913 — du Cameroun au Sud-Ouest du Kenya.
Position systématique[2]
Auparavant classée dans l'ordre des coraciiformes, la classification de Sibley & Monroe range maintenant cette famille des upupidés dans l'ordre, nouveau, des upupiformes.
La sous-espèce Upupa epops africana est parfois considérée comme une espèce, à part entière, la huppe africaine (Upupa africana). Il en est de même de la huppe de Madagascar (Upupa epops marginata) souvent élevée au rang d'espèce propre (Upupa marginata).
Étymologie
Du latin upupa, origine onomatopéique tirée de son chant (« houp-oup-oup »), qui lui a valu son nom dans beaucoup de langues et dialectes, par exemple en anglais (hoopoe), en italien (upupa), en hollandais (weide-)hop etc. De même, elle est appelée « bout bout » dans le centre de la France. Elle est aussi nommée « pue pue » dans certaines régions, allusion à la mauvaise odeur de son nid. Le qualificatif « fascié » fait référence aux rayures noires et blanches de son plumage (huppe, ailes et rectrice).
Caractéristiques
- Longueur : 26-32 cm (bec : 5-6 cm)
- Envergure : environ 45 cm
- Poids : 60-80 g
- Longévité : 11 ans
La huppe fasciée est un oiseau de taille moyenne, au plumage orangé (femelle légèrement plus terne), barré de noir et blanc sur les ailes et la queue. Elle possède une huppe érectile et un long bec mince et recourbé. Ses ailes sont larges et arrondies, et ses pattes courtes mais puissantes.
Galerie de photos
Huppe fasciée sur bois mort
Alimentation
Essentiellement insectivore, la huppe capture la grande majorité de ses proies au sol. Diverses espèces d'insectes (scarabées, grillons, fourmis, courtilières, chenilles, larves diverses, etc.) et de petits invertébrés (mille-pattes, limaces, escargots dont elle casse la coquille) figurent à son menu, mais elle recherche spécialement les insectes colonisant les bouses et déjections de mammifères, qu'elle capture avec son long bec recourbé. Il lui arrive aussi de capturer de temps en temps des insectes en vol ou sur ou dans le bois-mort.
Reproduction et élevage des jeunes
La huppe va nicher dans un trou d'arbre ou de rocher. Elle occupe parfois certaines constructions (bergeries, fermes et même des pavillons modernes), ainsi que les nichoirs artificiels et fréquemment d'anciennes loges de pics mais se contente souvent d'une anfractuosité ou l'ouverture se réduit à une simple fissure. Si on approche la main du nid, les petits se retournent et défèquent en direction de l'intrus ! De plus les déjections que les parents n'enlèvent pas font fuir les prédateurs de par leur odeur. Le petit pour manger lance le morceau de nourriture en l'air et en ouvrant le bec l'avale.
En Europe, la huppe fait une, parfois deux couvées par an.
Migration
Les huppes européennes migrent en général jusqu'à l'Afrique tropicale pour passer la mauvaise saison. L'hivernage est accidentel en France, les rares cas signalés concernent probablement des oiseaux blessés ou affaiblis.
En France, son arrivée est précoce, enregistrée dès la fin février dans le Sud, en mars ou avril dans les régions plus septentrionales. Mais elle quitte nos latitudes dès qu'elle a terminé sa nidification, au mois d'août et plus rarement en septembre.
Protection
La huppe est protégée par la loi en France et dans la plupart des pays européens. Elle n'est pas recherchée par les chasseurs, même si certains en tuent parfois (illégalement) dans certains pays, comme en Roumanie et à Malte.
Par contre, elle est plus souvent capturée en Afrique du Nord, où certaines parties de son corps sont utilisées pour des pratiques médicales et "magiques".
Mais la menace la plus sérieuse réside dans l'industrialisation de l'agriculture (disparition du pâturage extensif, remembrements, destruction des vieux arbres, usage systématique des pesticides). Depuis 1950, elle a disparu de la limite nord de son aire de répartition (Benelux, pays scandinaves) et a vu ses effectifs régresser dans plusieurs pays, dont la France (en particulier au nord de la Loire), mais aussi la Turquie et la Russie. Depuis 1990, les populations sont cependant stables (et parfois en augmentation) dans la majorité des pays d'Europe centrale et orientale, de la Suisse à la mer Noire.
Localement, la pose de nichoirs a pu permettre la conservation de l'espèce, voire son retour dans des régions où elle avait disparu, comme en Suisse romande.
Culture
Db
Le hiéroglyphe représentant la huppe correspond au son db(3). Probablement, 'db' est dérivé d'un nom ancien 'db3' pour l'oiseau : "celui qui bloque (avec du limon)", c'est-à-dire qui bloque le trou du nid creusé dans un arbre. Dans l'écriture hiéroglyphique du mot 'db.t' ("brique d'adobe"), le signe d'une huppe est presque obligatoire, le mot dérivant du même verbe "bloquer" (Drs. Carles Wolterman, égyptologue). [réf. nécessaire]
Elle est assez souvent représentée dans l'art égyptien ancien[3]. Elle est peinte dans des paysages, en vol, posée au sol ou plus souvent perchée dans un arbre (sycomore) ou dans des papyrus.
Une paroi de la tombe de Khnoumhotep II à Beni Hassan (XIIe dynastie) représente un acacia avec cinq oiseaux dont une huppe (en bas, à gauche). De nombreux papyri modernes, vendus sous le nom d'«arbre de vie», s'inspirent de cette peinture censée symboliser les cinq âges de l'Homme (elle pourrait être une forme que prend l'âme humaine, après la mort[4]).
Comme dans un des bas-reliefs du mastaba de Ptahhotep à Saqqarah (Ve dynastie), elle est aussi souvent associée à un jeune garçon qui la tient par les ailes.
À l'époque ptolémaïque, certaines statuettes[5] représentent Harpocrate, dieu enfant, tenant une huppe à l'aigrette repliée comme une pointe.
Au Ve siècle, le lettré Horapollon, dans ses Hieroglyphica, présente la huppe comme un modèle de piété filiale[6]. Le nom égyptien tardif qwqwpd, transcrit koukouphas en grec ancien, a donné celui de Saint Cucufa. Cet nom est derive probablement du nom de l'oiseau dans le Bible: duchifat
الهدهد الهدهد (hudhud : nom arabe de la huppe)
Dans les pays arabes[7], elle est considérée comme une protection contre le mauvais œil. Dans le Coran (Sourate XXVII : Les fourmis, 20-27), la huppe est la messagère du Roi Salomon à la Reine de Saba.
C'est un des oiseaux, personnage principal, de La Conférence des Oiseaux, un recueil de poèmes médiévaux en langue persane publié par le poète Soufi Iranien Farid Al-Din Attar en 1177. Sur l'illustration ci-contre, la huppe est au centre, à droite.
Selon Ibn cAbbâs, qu’Allah les agrée, le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a interdit de tuer quatre animaux : l’abeille, la fourmi, la huppe et la pie grièche. Rapporté par Abû Dâwûd dans le chapitre du comportement (5267) et Ibn Mâjah dans le chapitre de la chasse (3223) avec une chaîne de rapporteurs authentique.
דוכיפת (dūkhīfat : nom hébreu de la huppe)
Le Lévitique (XI, 13-19) la déclarant impure, elle ne peut donc être consommée[7]. Elle a cependant été choisie en 2008, comme oiseau national de l'état d'Israël.
Puput
Puput est le nom occitan (et catalan) de la huppe.
Héraldique
La huppe est représentée dans le blason de quelques villes d'Europe centrale et orientale :
- Armstedt (Schleswig-Holstein, Allemagne),
- Kuktiškės (Lituanie).
Armoiries de la ville d'Armstedt. Armoiries de la ville d'Kuktiškės. Liens externes
- Référence Alan P. Peterson : Upupa epops dans Upupiformes (en)
- Référence Avibase : Upupa epops (+répartition) (fr+en)
- Référence Oiseaux.net : Upupa epops (+répartition) (fr)
- Référence Fauna Europaea : Upupa epops (en)
- Référence ITIS : famille Upupidae (fr) ( (en))
- Référence ITIS : genre Upupa Linnaeus, 1758 (fr) ( (en))
- Référence ITIS : espèce Upupa epops Linnaeus, 1758 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Upupa epops (en)
- Référence NCBI : Upupa epops (en)
- Référence IUCN : espèce Upupa epops Linnaeus, 1758 (en)
Autres liens
- (en) http://www.birdlife.org/datazone/species/BirdsInEuropeII/BiE2004Sp984.pdf
- (de) http://buch.nagon.ch/swifcob/kap1.htm
- (fr) KEIMER (Ludwig) Quelques remarques sur la huppe (Upupa epops) dans l'Égypte ancienne BIFAO 30 (1931) p.305-331
- Vidéo d'une huppe fasciée au comportement étrange
Bibliographie
- BEAMAN M. & MADGE S., Guide encyclopédique des oiseaux du paléarctique occidental, Nathan, Paris, 1998.
- CABARD P. & CHAUVET B., L’Étymologie des noms d'oiseaux, Belin, 2003.
- GÉROUDET P. (mise à jour par CUISIN M.), Les passereaux d'Europe, Delachaux et Niestlé, Lausanne & Paris, 1998 (4e édition, tome 1).
- HOYO J. DEL, ELLIOTT A. & SARGATAL J., Handbook of the birds of the World — Vol 6 : Mousebirds to Hornbills, Lynx Edicions, Barcelone, 2000.
Notes et références
- ↑ The Howard and Moore Checklist of the Birds of the World 3e édition, p.297
- ↑ Handbook of the birds of the World — Vol 6
- ↑ KEIMER (Ludwig) Quelques remarques sur la huppe (Upupa epops) dans l'Égypte ancienne
- ↑ KEIMER p.317
- ↑ KEIMER, 1) Musée du Caire et 2) Musées Royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles p.305-306
- ↑ Orapollo - I Geroglifici, BUR, Milan, 1996, p. 145
- ↑ a et b CABARD P. & CHAUVET B., L’Étymologie des noms d'oiseaux
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