Histoire de Tournai

Histoire de Tournai

L'histoire de la ville de Tournai débute à la fondation de la cité durant les temps romains et se poursuit jusqu'à nos jours. Cela couvre de nombreuses périodes de l'histoire européenne et la vie de la ville fut marquée par de nombreux changements de régime. Cité royale sous les premiers mérovingiens, elle fut par la suite intégrée dans la Francie occidentale puis dans le royaume de France au sein du comté de Flandre avec une large autonomie qui lui permit d'être une «république communale». La ville flamande devint également anglaise pendant quelques années, puis fut intégrée au reste des Pays-Bas espagnols sous Charles Quint, passa dans le royaume de Louis XIV, puis réintégra les Pays-Bas, à ce moment-là autrichiens, qu'elle ne quittera plus malgré l'occupation française sous le Directoire et l'Empire, le régime hollandais après le Traité de Vienne et enfin l'indépendance nationale de la Belgique.

Sommaire

Origines

On ne sait pas à quand remonte la fondation de la ville de Tournai. Comme ce fut souvent le cas au Moyen Âge pour d'autres villes, pour des raisons de prestige, un chanoine du XIIe siècle l'attribua au roi romain Tarquin l'Ancien.

Si l'on range au rayon des fables cette origine légendaire, force est de constater qu'il n'est fait mention d'aucune ville dans la Belgique Ancienne dans les documents les plus dignes de foi qui nous renseignent sur cette partie de la Gaule du temps de César. Il est donc impossible de savoir si Tournai était déjà fondée à l'époque de la Guerre des Gaules. Si c'était le cas, il est probable que cela fut une minuscule bourgade sur cet endroit dépendant du territoire des Ménapiens à la limite de la Nervie[1].

Les premières véritables agglomérations naquirent sous le régime romain, elles furent très peu nombreuses : seulement Tongres et Tournai.

Détail de la table de Peutinger. Tournai (Turnaco) sur la droite.

Le premier document authentique qui révèle l'existence de Tournai est une carte : la table de Peutinger. Tournai (Turnaco) y figure comme station postale.

L'Itinéraire d'Antonin, datant du IIIe de notre ère, montre également l'emplacement de la ville dans l'Empire romain. Elle y figure avec la voie romaine qui la reliait à Cologne.

La Notitia Galliarum (Notice des Gaules), contemporaine à l'Itinéraire, qui catalogue dix-sept provinces et cent vingt villes romaines en Gaule parle de deux villes dans la partie qui correspond au territoire du Royaume de Belgique, il s'agit de Tongres et de Tournai. Tournai, ciuitas Tornacensis, est le chef-lieu de la Ménapie et se situait dans la Belgique Seconde[2].

Saint Jérôme signale Tournai dans une de ses lettres[3] de 409, il mentionne que la ville fut saccagée par les Vandales en 407.

On peut aussi parler de la légende concernant Saint Piat, qui vient dans les contrées belges vers la fin du IIIe siècle pour y prêcher l'Evangile et convertir les cœurs au christianisme. La légende parle de la conversion de trente mille personnes. Ce chiffre est exagéré mais il indique qu'à l'époque de la visite de ce missionnaire, la cité avait acquis une certaine importance car les prédicateurs se dirigeaient vers les centres les plus peuplés.

Période romaine

Tournai devint réellement une agglomération durant la domination romaine, avec le statut de municipe et dirigé par une assemblée appelée curie.

Tournai était à l'embranchement de chaussées romaines à cette époque. Une principale venant du Sud-Est, de Bagacum (Bavay) et repartant de Tournai vers le Nord-Ouest pour passer par Viroviacum (Wervik), Castellum Menapiorum (Cassel) et aboutir à Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer). Une secondaire venant du Sud-Sud-Ouest reliait Nemetacum Atrebatum (Arras) à Tournai pour continuer son tracé vers Asse au Nord-Nord-Est après avoir traversé l'Escaut. Ces deux axes forment au sein de la jeune agglomération romaine le cardo et decumanus.

Haut-Empire

Durant le Haut-Empire, Tournai est une agglomération assez étendue, la pax romana règne, il n'y a pas de fortifications car le besoin de se défendre n'existe pas. Les habitations sont éparses sur une quarantaine d'hectares, principalement sur la rive gauche plus élevée qui permet d'éviter les crues mais il y avait quelques bâtiments sur la rive gauche près de l'actuelle rue de Pont et également un quartier commercial au Luchet d'Antoing qui sert d'embarcadère pour le commerce de la pierre de taille et de la chaux. La ville jouissait à cette époque d'un certain confort, il existait un aqueduc et des canalisations d'eau et des égouts. Certaines habitations possédaient un hypocauste et l'on a même retrouvé une baignoire en marbre[4] à l'emplacement actuel de la Place Saint-Pierre.

Bas-Empire

Les invasions barbares du IIIe siècle et les troubles politiques au sein de l'Empire interrompirent l'essor de l'agglomération et changèrent l'aspect de la ville. Après un siècle de crises, le Dominat est instauré et l'Empire subit de grandes réformes. Tournai devient le caput ciuitatis (chef-lieu) de la Ménapie à la place de Cassel et doit maintenant défendre la frontière Nord de la Gaule à cause de son nouveau rôle militaire. Sa taille se réduit car elle doit s'abriter derrière une enceinte. Cette fortification construite à la fin du IIIe et au début du IVe siècle est une muraille en pierre formant un demi-cercle fermé[5] par une défense naturelle, l'Escaut. Le fleuve, ainsi que les voies romaines dont la ville se situe au carrefour sont des voies d'infiltration des Barbares. Tournai est en charge du contrôle de ce nœud routier et de cette route fluviale[6]. L'embarcadère du Haut-Empire qui était situé au luchet d'Antoing fut déménagé au Bas-Empire à l'intérieur des fortifications, près de l'actuel quai du Marché-aux-Poissons.

La Notitia Dignitatum Occidentis[7] mentionne qu'à l'époque il existait dans la ville un procurator gynæcii Tornacensis. Ce gynécée était un atelier de tissage de la laine où l'on employait des femmes pour la confection de l'équipement des troupes romaines. La même notice de l'empire parle d'un numerus Turnacensium[8], un corps de Tournaisiens préposés à la défense du Litus Saxonicus en Bretagne[9] qui était caserné à Portus Lemanis (Lympne), sur la côte du Kent.

Les premières communautés chrétiennes à Tournai datent de cette époque. À la fin du IIIe siècle, le missionnaire Saint Piat originaire de Bénévent y fonde la première communauté chrétienne dont on a retrouvé les premiers vestiges et sépultures en dessous de l'église portant le nom de ce même missionnaire, l'église Saint-Piat.

Les grandes migrations de peuples germaniques au début du Ve siècle marquent la fin de la période romaine de Tournai. Elle fut envahie par les Francs peu de temps après le saccage des Vandales. C'est à cette époque que Tournai se germanise, comme en témoigne notamment le mobilier funéraire retrouvé lors de fouilles.

Période mérovingienne

L'occupation franque commence à Tournai vers 431, quand Clodion s'y installe grâce à la signature d'un fœdus. Sous son successeur Mérovée, qui donnera son nom à la dynastie mérovingienne, la ville va jouer le rôle de capitale du royaume salien jusqu'au règne de Clovis avec certains attributs du pouvoir, comme celui de la frappe.

Le fils de Mérovée, Childéric, est surtout connu pour sa sépulture qui contenait un trésor important. Il succéda à son père en 458 et il règna pendant 23 ans. À sa mort en 481, son fils Clovis est élevé à Tournai sur le pavois. Il se lance très vite dans des conquêtes et déménage le trone dès 486 vers Soissons puis Paris. À sa mort, Tournai fut attribuée à son fils Clotaire.

C'est à l'époque des conquêtes de Clovis que Tournai devient un siège épiscopal dépendant de l'Archevêché de Reims. L'évêque sera le gestionnaire de la ville à partir de ce moment, à la place du roi qui a installé sa capitale plus au sud d'abord à Soissons puis Paris.

Le berceau de la dynastie des Mérovingiens reste important malgré la perte de son statut de capitale. D'après Grégoire de Tours, le roi de Neustrie Chilpéric vint trouver refuge à Tournai dans les alentours de 575 car il était en guerre contre son frère le roi d'Austrasie Sigebert. Sigebert, apprenant cela, partit avec son armée pour assiéger la ville mais il mourut assassiné à Vitry par des serviteurs de la reine Frédégonde. Chilpéric put ainsi réunir le royaume d'Austrasie avec le sien. Cet épisode de la vie de la cité sera utilisé au XIIe siècle par les chanoines du Chapître de Tournai pour fabriquer une fausse charte du roi Chilpéric, le Diplôme dit de Chilpéric, accordant en remerciement le privilège de lever une taxe (tonlieu) sur le passage des marchandises de l'Escaut[10].

Après, Tournai rentre dans une période d'ombre durant tout le VIIe et VIIIe siècles où l'on n'a que très peu d'informations sur la ville. On sait que Tournai garde pendant cette période son siège de diocèse et l'administration épiscopale ainsi que son commerce fluvial même si l'évêque déménage à Noyon et reste jusqu'en 1146 prélat des deux villes.

Période carolingienne

Après une période de près de deux siècles où l'on ne sait pas grand chose sur la ville, elle retrouve une certaine visibilité historique grâce à la fin de la dynastie mérovingienne qui devenait décadente (Les Rois fainéants) et qui fut remplacé par les Carolingiens. Cette période de renouveau du royaume franc, avec un nombre important de documents de l'époque laisse présager que la ville fut prospère.

Le commerce fluvial prenant plus d'importance à cette époque, la cité de Tournai gagne le statut de portus ce qui montre son importance économique. Tournai qui était sous la juridiction de l'évêque voit son pouvoir être contrebalancé par la nomination en 817 d'un comte, fonctionnaire laïc au service de l'empereur Louis le Pieux, qui reçoit une partie du fisc royal de la ville. La présence de ce comte laïc restera fort présente jusqu'à l'affaiblissement du pouvoir royal vers la fin du siècle. L'empereur organisa également le clergé de la cathédrale afin que les chanoines puissent assurer leur mission de prière, de bienfaisance et d'enseignement.

La taille de Tournai s'agrandit, des nouveaux bâtiments et des nouveaux quartiers apparaissent en dehors des murs de la ville. Les anciennes enceintes sont toujours existantes mais sont en ruine (Tornacus, nunc multiplici prostata ruina/ Funditus ah! turres deflet cecidisse superbas. comme l'écrit Milon d'Elnone vers 850[11]) et des nouveaux quartiers et bâtiments apparaissent en dehors des murs. La ville n'a pas besoin de les rénover ou de les agrandir car elles n'ont que peu d'utilité au milieu de l'empire pacifié de Charlemagne. Le besoin de nouvelles enceintes se fera sentir à la fin du IXe siècle quand elles s'avèreront incapables d'arrêter les incursions normandes, notamment le pillage de Tournai en 880. L'évêque Heidilon recevra de Charles le Simple l'autorisation[12] de les redresser vers 898, en plus de certains droits qui appartenaient auparavant au comte laïc.

Période féodale

Après le Traité de Verdun qui sépare l'Empire carolingien en 843 entre ses fils, l'Europe entre dans l'ère de la féodalité. Des luttes dynastiques commencent et Tournai comme tout le reste des territoires qui deviendront les «Pays-Bas» fait l'objet d'enjeu d'expansion territoriale des vassaux qui cherchent à se soustraire à l'autorité de leur suzerain. Intégré dans la Francie Occidentale de Charles le Chauve, le Tournaisis est vite récupéré par la nouvelle et ambitieuse maison de Flandre à la fin du IXe siècle par Baudouin Ier. Les comtes de Flandre y installent une châtellenie qui a son siège à la porte de la cité qui devient dès ce moment une co-seigneurie ecclésiastique vassale directe du roi de France en échappant dès lors à la circonscription territoriale flamande. Cette dualité entre Tournai et le Tournaisis, entre une ville ayant une grande autonomie et son pays flamand dura jusqu'à l'occupation française.[réf. nécessaire] Les deux seigneurs de la Ville étant l'évêque qui réside à Noyon et le Chapitre de la cathédrale sur place.

Le siège de la Châtellenie était situé dans le quartier du Bruille, appelé aussi Îlot flamand de ce fait, sur la rive droite de l'Escaut. Ce quartier fut acquis par la ville de Tournai par son achat à la châtelaine Marie de Mortagne en 1295[13]. Cette expansion de la ville se déroule durant l'essor économique et démographique de la ville qui se situe au XIe et XIIe siècles. La ville développe à l'époque des activités commerciales qui lui permirent de se faire un nom comme la pierre de Tournai et le drap. En 1147, la ville est érigée en commune jurée par les patriciens.

République communale

En lutte avec un comté de Flandre très turbulent, Philippe Auguste accorde deux chartes l'une en 1188 et l'autre en 1211 à Tournai qui lui accorde des privilèges. Ces chartes mettent fin à la seigneurie ecclésiastique, l'évêque Everard d'Avesnes «rendait» officiellement la cité au roi de France. C'est un lien de vassalité directe qui unit Tournai à la couronne. Elle peut s'administrer elle-même selon ses propres intérêts sans l'intermédiaire d'un représentant de l'autorité royale.

La ville est administrée par quatre collèges appelés consistoires, celui des jurés, celui des échevins, celui des eswardeurs et celui des mayeurs. Ensemble, ces quatre consistoires forment les «Consaux», nom qui sera celui des autorités communales jusquà la fin de l'Ancien Régime. Les Consaux siègent à la Halle des Consaux, aujourd'hui disparue.

Directement sous la dépendance du roi, Tournai constitue un «un boulevard de la monarchie à l'extrémité nord du domaine royal» par rapport à des vassaux revendicatifs comme le comte de Flandre. Ce dernier, alors Baudouin de Constantinople, s'allie d'ailleurs avec les Anglais après le refus du roi de France de rendre des terres aux Flandres et fait le siège de Tournai sans succès. Son beau-fils, le Comte Ferrand, donne tout autant de fil à retordre à son suzerain. Celui-ci prend Tournai le 1er octobre 1213 avec l'aide de l'empereur Otton de Brunswick mais elle retourne à la couronne après qu'ils furent vaincus en 1214 à la bataille de Bouvines.

Après cette période troublée et forte des privilèges accordés, la commune prospère. Signe de cette prospérité, la guilde locale des drapiers, la Charité de Saint-Christophe, s'affilie à la Hanse flamande de Londres. La ville s'enrichit et sa population croit, les pouvoirs communaux grignotent les pouvoirs concurrents qui peuvent rester comme l'évêque ou le châtelain et achètent des terres pour grandir, comme ce fut le cas avec les quartiers du Bruille et des Chauffours en 1295. Ce dernier quartier aussi sur la rive droite de l'Escaut comprenait Allain et Warchin, des terres dépendant de l'Empire.

En 1313, le roi de France Philippe le Bel envahit le Tournaisis, s'empare de la châtellenie et des derniers droits de justice scabinale que celle-ci détenait. En 1321, l'évêque abandonne à Philippe V, en échange de la seigneurie de Wez, l'hommage et le fief de la châtellenie et de l'avouerie de Tournai ainsi que différents droits économiques. En 1323, c'est à l'avoué de vendre son office et ses droits à Charles le Bel. La commune se montre cependant si jalouse de son autonomie et parfois si revendicatrice qu'en 1332, le roi la supprime.

Durant la guerre de Cent Ans, Tournai reste fidèle au Roi de France et sa position géographique qui faisait d'elle «une des portes du royaume de France» la met au centre de considérations stratégiques et militaires. La fidélité au Roi de France, garant des libertés communales, fut remerciée par Sainte Jeanne d'Arc dans une célèbre lettre où elle loue la loyauté tournaisienne envers la couronne française:

« Gentils et loyaux Français de la ville de Tournay, la pucelle vous fait savoir des nouvelles de par deça. En huit jours, elle a chassé les Anglais de toutes les places qu'ils tenaient sur la Loire, en les prenant d'assaut et autrement. Il y a eu beaucoup de morts et de prisonniers et elle les a mis en déroute. Sachez que le comte de Suffolk, son frère la Pole, le sire deTalbot, le sire de Scales et messire Jehan Falstaff, ainsi que plusieurs chevaliers et capitaines ont été pris. Le frère du comte de Suffolk et Glasdas sont morts. Maintenez vous bien loyaux Français, je vous en prie et je vous prie et vous demande d'être prêts à venir au sacre du gentil Roy Charles à Reims où nous serons bientôt. Venez au-devant de nous quand vous saurez que nous approcherons. Je vous confie à Dieu, Dieu vous soit en garde et vous donne la grâce de pouvoir maintenir la bonne cause du Royaume de France. Ecrit à Gien, le 25 e jour de juin. Aux loyaux Français de la ville de Tournay[14] »

La résistance opposée par la ville durant le siège de 1340 aux troupes anglaises d'Edouard III aidées par les milices de Jacques van Artevelde lui vaut la restitution du droit de commune et l'acquisition de tous les droits du châtelain, de l'avoué et de l'évêque. Un an plus tard, après l'achat de la moitié de la justice de Saint-Brice détenue par un parent des châtelains, la commune est enfin le seul seigneur de tout son territoire.

La commune est pourtant à nouveau supprimée en 1367 : les finances de la ville souffrent, entre autres, des guerres des rois de France et les Tournaisiens sont pressés par leur souverain de payer de nouveaux impôts, ce qu'ils refusent et des émeutes ont lieu. Le 6 février 1370, les libertés communales sont rétablies avec une nouvelle constitution qui donne tous les pouvoirs à l'aristocratie urbaine. En 1423, une révolution démocratique a lieu et les artisans regroupés en corporations de métiers participent dès lors au gouvernement de la ville. Il y a alors un quatrième collège, celui des doyens et sous-doyens des métiers, aux côtés des ceux des eswardeurs, des jurés et des échevins.

Cette accession des gens de métier au pouvoir s'explique par le fait que le XVe siècle est un âge d'or pour la cité qui est alors renommée sur le plan de l'art. Ses peintres, ses tapissiers, ses sculpteurs sur pierre et ses fondeurs de laiton produisent énormément de chefs-d'œuvre. Issues de la grande école flamande, la peinture et la tapisserie tournaisiennes acquièrent des lettres de noblesse. Des maîtres comme Jacques Daret, Robert Campin, Roger van der Weyden sortent de la guilde de Saint-Luc, la corporation des peintres et les ateliers de tapisserie qui avaient souffert de la guerre de Cent Ans retrouvent leur éclat, notamment suite au déclin d'Arras. Ils exportent dans tout l'Occident et sont les fournisseurs attitrés des Ducs de Bourgogne qui maintenant reignent sur presque l'ensemble des Pays-Bas.

Occupation anglaise

C'est grâce à ces Ducs de Bourgogne que les destinées de Tournai vont changer. L'empereur Maximilien, maître des Pays-Bas bourguignons par son mariage avec la fille de Charles le Téméraire, reprend la lutte contre la France au sein de la Sainte Ligue le 17 mai 1512 s'alliant avec le pape Léon X, l'Espagne du roi Ferdinand d'Aragon et le roi Henri VIII d'Angleterre. Maximilien amène ce dernier à s'emparer de la ville en 1513, en souhaitant probablement l'annexer un jour aux Provinces des Pays-Bas. Henri VIII s'empare facilement de Tournai, mal défendue par une petite garnison et une maigre artillerie, la commune capitule après quelques jours de bombardement.

La période anglaise de Tournai débute officiellement le 25 septembre 1513, quand Henri VIII fait son entrée dans la ville au matin. À cheval, vêtu d'une robe de drap d'or, portant un collier de pierreries et de perles, il se présente à la Porte Sainte-Fontaine. Entouré de treize pages d'honneur portant une robe de drap d'or et d'un grand nombre de princes et de seigneurs et escorté par les huit cents archers de la garde, ils chevauchent dans Tournai et sont accueillis par les chanoines. Ces derniers élèvent au-dessus du roi un dais aux couleurs anglaises : velours rouge et bleu semé de fleurs de lys et de léopards. Et ils font ensuite le tour de la cathédrale puis le roi y entre où il «fait salutation à Dieu et à Notre-Dame». L'après-midi, Henri VIII se rend au marché près du beffroi, pour recevoir le serment de fidélité du peuple.

Henri VIII considère que la cité de Tournai fait partie intégrante de son royaume. Tournai et le Tournaisis sont une constituency et sont donc autorisés à envoyer deux députés à la Chambre des communes. Le roi anglais y laisse vingt mille cavaliers et quatre mille fantassins, qui seront logés dans le quartier de Bruille. Ce quartier s'appellera par la suite «quartier du Chateau» car le roi d'Angleterre ordonne d'y construire une citadelle pour son armée. De cette citadelle qui fut détruite en 1669-1688 lors de l'aménagement des fortifications par Vauban, il reste une imposante tour dont les murs font près de 7 mètres d'épaisseur et que l'on nomme aujourd'hui la Tour Henri VIII.

Les Anglais resteront à Tournai jusqu'en 1519, date à laquelle François Ier rachète la ville[15]. Tournai est la seule ville de Belgique à avoir été anglaise.

Période espagnole

Le retour à la couronne de France ne durera pas longtemps. Charles Quint prit Tournai durant la sixième guerre d'Italie au bout d'un blocus de 3 mois et d'un siège de 6 semaines[16]. Les troupes de l'empereur obtinrent la reddition de la ville le 3 décembre 1521, bien que le château résistât encore quinze jours[17]. L'Empereur réalisait un vieux rêve bourguignon : la fin de la présence française dans cette région. Les Tournaisiens crièrent «Vive Bourgogne» lors de l'entrée des troupes de l'empereur dans leur ville. Par le décret impérial d'annexion du 15 février 1522, Tournai entrait donc théoriquement dans le giron flamand et le souverain des Pays-Bas devenait par la même occasion «Seigneur de Tournai»[18]. Dans les faits, la dépendance ne fut que judiciaire, les appels se faisant devant le Conseil de Flandre. Pour le reste, Tournais et le Tournaisis votaient leurs propres subsides, avaient leurs propres États et envoyaient leurs propres députés aux États généraux[19].

L'appartenance de Tournai à la Flandre et au reste des Pays-Bas fut officialisée par la Pragmatique Sanction de 1549. Ce document ne fait pas la mention de Tournai car elle fait partie intégrante du Comté de Flandre. Il établit que les Pays-Bas espagnols, aussi appelés Dix-Sept Provinces, forment un tout et qu'ils sont une entité séparée du Saint Empire romain germanique mais aussi du Royaume de France.

Sitôt la ville conquise, Charles-Quint modifia la composition du gouvernement communal, supprimant le consistoire des eswardeurs et celui des doyens des métiers[20].

Au milieu du XVIe siècle, la Réforme recueillit une large audience à Tournai, malgré les efforts de Philippe II pour l'éradiquer. En 1566, une grande partie de la population était acquise au calvinisme. Les 23 et 24 août, les églises et les établissements religieux catholiques furent saccagés. Le gouvernement envoya Philippe de Montmorency, comte de Hornes, rétablir l'ordre. Jugé trop peu zélé, il fut rappelé à Bruxelles et remplacé par Philippe de Noircarmes, qui inaugura une période de répression. De septembre 1567 à fin novembre 1569, 152 personnes furent exécutées sur la Grand-place de Tournai et de nombreux protestants tournaisiens choisirent l'exil.

Tournai français sous Louis XIV

Au cours de la Guerre de Dévolution, l'armée française vint investir Tournai le 21 juin 1667. Le siège fut mené par Vauban[21], directement sous les ordres de Louis XIV. Il ne dura que deux jours. Dotée d'une maigre garnison, avec pour seules défenses l'enceinte médiéval et le Château de Henri VIII, la ville offrit de capituler le 23. .

Louis XIV, qui accordait beaucoup d'importance à la ville, confia à Guillaume Deshoulières[22] la construction d'une nouvelle citadelle, en haut de la ville. . Commencée dès 1667 et terminée en 1674, celle-ci constituait un pentagone muni de cinq bastions et entouré de fossés et de remparts. Elle était équipée d'un réseau de galeries de contre-mines conçu par l'ingénieur Jean de Mesgrigny[23]. La ville elle-même fut entourée de bastions pour protéger les courtines et les portes. Les travaux de mise en défense entraînèrent la rectification des berges de l'Escaut. La physionomie de la ville en fut profondément affectée. Pour construire la nouvelle citadelle, les habitants de la paroisse Sainte-Catherine furent déplacés vers les site du Château de Henri VIII, démantelé. La rectification des berges de l'Escaut pour les besoins de la défense de la ville entraîna la modification du système de ponts. Le Pont à Ponts se vit amputé de quelques arches; le Pont du Château doté d'une balustrade métallique et rebaptisé Pont de Fer; c'est également à cette époque qu'on construisit le Pont Notre-Dame. Ces travaux entraînèrent la reconstruction de bon nombre de maisons. Cette activité s'étendit à la plupart des quartiers de la ville, qui prit alors la physionomie qui fut la sienne jusqu'aux bombardements de 1940.

Tournai connut sous Louis XIV une période de prospérité qui prit fin lorsqu'éclata la guerre de Succession d'Espagne, la ville se trouvant sur un théâtre d'opérations. Le duc de Marlborough et le prince Eugène vinrent mettre le siège devant Tournai[24]. Attaquée par les Alliés le 7 juillet 1709, la ville capitula le 29. Les troupes françaises retirées dans la citadelle continuèrent de résister. Malgré que Jean de Mesgrigny eût tenté d'inonder le plat pays et fait bon usage de son système de contre-mines, la garnison, qui était à court de vivres et de munitions, fut obligée de capituler le 3 septembre. La chute de cette place réputée inexpugnable fit grand bruit dans toute l'Europe. Par le Traité d'Utrecht, le Tournaisis fut à nouveau rattaché aux Pays-Bas méridionaux, qui revenaient à la maison d'Autriche. Pour se prémunir de futures attaques françaises, les Hollandais obtinrent par le Traité de la Barrière de pouvoir stationner des garnisons dans plusieurs villes-frontière, parmi lesquelles Tournai.

Période autrichienne

Le retour de Tournai dans le giron des Pays-Bas ne profita pas à la ville sous le règne de Charles VI. Administrativement, elle cessa de jouer le rôle important que Louis XIV lui avait dévolu, notamment par l'établissement du Parlement des Flandres, et retomba au niveau d'une quelconque ville de province. Économiquement, elle souffrit d'être privée de débouchés vers les marchés français. Elle dut par ailleurs supporter le poids de l'entretien d'une garnison hollandaise.

L'avènement de l'impératrice Marie-Thérèse entraîna un nouveau siège de Tournai au cours de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748). En 1745, une armée française commandée par le Maréchal de Saxe encercla la ville. Dès le 30 avril, les travaux d'approche commencèrent et le 3 mai, les Français commencèrent à canonner les remparts. À l'approche d'une armée composée d'Anglais, d'Autrichiens et de Hollandais, le Maréchal de Saxe, laissant une partie de ses troupes devant Tournai, se porta vers ses adversaires et les défit à la bataille de Fontenoy. Le 11 mai, les Français victorieux reprirent le siège de Tournai. La ville se rendit le 23. La garnison hollandaise tenait néanmoins toujours la citadelle et se défendit avec acharnement, faisant un usage judicieux de son système de contre-mines. Comme lors du siège de 1709, la garnison se retrouva à cours de vivres et de munitions et obtint de pouvoir quitter la ville avec les honneurs de la guerre. Le 24 juin, le roi Louis XV faisait son entrée dans la ville. L'occupation française fut de courte durée. Par le traité d'Aix-la-Chapelle (1748), Louis XV restitua ses conquêtes et Tournai retourna à l'Autriche.

Le reste du règne de Marie-Thérèse se déroula sous de meilleurs auspices sur le plan économique, notamment dans le domaine de la bonneterie et des filatures. Cette époque vit également la naissance et le développement de la porcelaine de Tournai. En 1750, Le Lillois François-Joseph. Péterinck avait créé une fabrique de porcelaine qui prit bientôt le nom de «Manufacture impériale et royale». Son renom s'étendit loin au-delà de Tournai, rivalisant avec la porcelaine de Sèvres ou de Saxe. Il en allait de même des tapis de la firme Piat Lefèbvre et fils, qui faisait vivre 1 200 ouvriers en 1786. La croissance démographique de Tournai était tout aussi éloquente: la population passa de 21 392 habitants en en 1746 à 25 726 en 1786.

En 1781, Joseph II succéda à sa mère. Contrairement à cette dernière, il vint visiter Tournai en juin 1781. La ville lui réserva un bon accueil. Ce souverain féru des Lumières se lança dans des réformes mal comprises, qui finirent par lui aliéner la population. Ses premières mesures modifièrent le paysage de Tournai. Il obtint le démantèlement des places fortes remontant au Traité de la Barrière, faisant raser les bastions de la citadelle qui remontait à louis XIV. L'esplanade qui précédait cette dernière fit place à un nouveau quartier. Dans le domaine religieux, il procéda à la suppression de nombreux couvents, dont à Tournai ceux des clarisses, des Croisiers et des Célestins, dont les bâtiments furent affectés à de nouvelles destinations. Joseph II était réformiste jusqu'à la méticulosité: il bannit les cimetières de l'intérieur des villes et on lui doit à Tournai la création des cimetières Nord et Sud. Il s'engagea ensuite dans des réformes administratives et judiciaires qui provoquèrent une levée de boucliers. En 1787, il bouleversa l'ancien système de duchés et de comtés des Pays-Bas, qu'il remplaça par neuf «cercles». Tournai et le Tournaisis auxquels étaient adjoints Courtrai, Ypres, Roulers et meni, devaient former un de ces cercles. Dans la foulée, Joseph II remodela le système judiciaire, supprimant toutes les anciennes juridictions et les remplaçant par 63 tribunaux de Première instance. Tournai était l'un d'entre eux. Cette dernière réforme suscita une irritation telle qu'elle fut suspendue par les gouverneurs généraux des Pays-Bas. À cette occasion fut créée à Tournai une «société patriotique» et les magistrats de Tournai arborèrent les couleurs du Brabant qui était à la tête de l'opposition.

États-Belgiques Unis

Joseph II renia les concessions des gouverneurs généraux et la situation s'envenima. En octobre 1789 éclata une révolte, à laquelle les Tournaisiens ne participèrent pas dans un premier temps. Ce n'est que le 4 décembre 1789 que les partisans tournaisiens de la révolution formèrent un «comité général». Leurs revendications, qui tendaient à un retour au régime des bannières de 1423, avaient un caractère à la fois «démocratique et rétrograde»[25], «progressiste dans son désir d'égalité sociale, mais retardataire dans ses moyens jusqu'au point de retourner au Moyen Age»[26]. A Tournai, le conflit avec le pouvoir central autrichien se doubla d'une lutte interne entre le pouvoir existant des Consaux et les métiers. Ces derniers prétendirent envoyer seuls au nom de Tournai des députés au congrès qui aboutit à la constitution des États-Belgiques Unis.

Occupation française

Régime hollandais

Monument rappelant le souvenir des soldats français morts durant le siège de la citadelle d'Anvers en 1832. (Tournai, place de Lille)

Période nationale

Première guerre mondiale

Au début de la guerre, contrairement à toute attente, l'armée française défendit des positions dans et autour de Tournai. L'épisode le plus connu est celui des 83e et 84e régiments de la 88e division territoriale française qui subirent de lourdes pertes le 24 août 1914 en tentant de ralentir l'avance allemande. Ces soldats venaient de Vendée et leur héroïsme fut commémoré après la guerre par le monument connu sous le nom de «Monument des Vendéens». Le 27 septembre 1914, pendant la course à la mer des belligérants, Tournai vit brièvement revenir des troupes françaises. Elles quittèrent à nouveau la ville le 1er octobre. La ville subit ensuite quatre années d'occupation allemande, faites, comme ailleurs en Belgique, de déportations, de réquisitions et de privations. À la fin de la guerre, Tournai se retrouva dans la zone des opérations. Le 8 novembre 1918, les Allemands en retraite firent sauter tous les ponts de la ville, sauf le Pont des Trous. Le 10 novembre le roi Albert Ier et la reine Elisabeth firent leur entrée dans la ville.

Seconde guerre mondiale

Notes et références

  1. Puisqu'il n'existait pas de ville en Belgique avant la période romaine, Tournai ne pouvait être la capitale des Nerviens comme l'ont avancé plusieurs auteurs. D'ailleurs, Tournai dépendait de la Ménapie et ne pouvait donc être capitale de la Nervie
  2. Notitia Galliarum, VI, ed. A. W. Byvanck, Excerpta Romana. De bronnen der romeinsch geschiedenis van Nederland, t. I, La Haye, 1931, p569.
  3. S. Hieronymus, épist. XCI, ad Agueruchiam, t. IV, Paris, 1706
  4. On la laissa sur place après les fouilles car l'air libre l'endommageait.
  5. Son tracé exact demeure toutefois inconnu.
  6. Surtout que les fleuves prennent une importance économique nouvelle en Europe à l'époque.
  7. Notitia Dignitatum Occidentis, XI, ed. A. W. Byvanck, op. cit., p569.
  8. Notitia Dignitatum Occidentis, XXVIII, ed. A. W. Byvanck, op. cit., p571.
  9. A.-G.-B. Schayes La Belgique et les Pays-Bas, avant et pendant la domination romaine, Emm. Devroye, Bruxelles, 1858, t. II, p. 284
  10. Paul Rolland Le diplôme dit «de Chilpéric» à la cathédrale de Tournai, in Bulletin de la Commission Royale d’Histoire, 90 (1926), blz. 143-188.
  11. Milon d’Elnone, Vita sancti Amandi, p. 589, 38-39
  12. Actes de Charles III le Simple, p. 1-4, n° 2
  13. La transaction commença en 1288.
  14. La lettre originale de Jeanne d'Arc brûla lors des bombardements de mai 1940. Mais la traduction ci dessus est le contenu restitué en français moderne par Maurice Houtart en 1908. Et voici le texte en vieux français : Gentilz loiaux Franchois de la ville de Tournay, la pucelle vous faict savoir des nouvelles de par dechà que en VIII jours elle a cachié les Anglois hors de toutes les places qu’ilz tenoient sur la rivire de Loire, par assaut ou aultrement ; où il en a eu mains mors et prinz, et lez a desconfis en bataille. Et croiés que le comte Suffort, Lapoule son frère, le sire de Tallebord, le sire de Scallez, et messires Jehan Falscof et plusieurs chevaliers et capitainez ont esté prinz, et le frère du comte de Suffort et Glasdas mors. Maintenés vous bien loiaux Franchois, je vous en pry, et vous pry et vous requiers que vous soiés tous prestz de venir au sacre du gentil roy Charles à Rains où nous serons briefment, et venés au-devant de nous quand vous saurés que nous aprocherons. A Dieu vous commans, Dieu soit garde de vous et vous doinst sa grace que vous puissiés maintenir la bonne querelle du royaume de France. Escript à Gien le XXVe jour de juing.
  15. Le roi, avec l'aide financière des Tournaisiens, paya 50 000 écus d'or. The English Occupation of Tournai 1513-1519, p.275
  16. Les enceintes urbaines en Hainaut, p.245
  17. Paul Rolland, Histoire de Tournai, Casterman, 1956, p. 185
  18. Ce titre perdurera jusqu'à Joseph II
  19. Hervé Hasquin, Dictionnaire d'histoire de Belgique, Didier Hatier, 1988, p. 459
  20. Chotin 1840, p. 117.
  21. Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant. Vauban - L’intelligence du territoire. Éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, Paris, 2006. Préface de Jean Nouvel. 175 p, ISBN 2-35039-028-4, p 166
  22. Rolland 1956, p. 231.
  23. Rolland 1956, p. 232.
  24. Rolland 1956, p. 244.
  25. Rolland 1956, p. 286.
  26. Rolland 1956, p. 287.

Voir aussi

Bibliographie

  • Paul Rolland, Histoire de Tournai, Casterman, 1956 
  • A.-F.-J. Bozière Tournai. Ancien et Moderne, Éditions Culture et Civilisation, Bruxelles, 1974
  • Alexandre-Guillaume Chotin, Histoire de Tournai et du Tournésis, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Massart et Janssens, 1840 
  • Joseph Alexis Poutrain Histoire de la Ville et Cité de Tournai
  • Jean Dumoulin et Jacques Pycke Tournai, coll. Cités de Belgique, Editions Artis-Historia, Bruxelles, 1986
  • Société Royale d'Histoire et d'Archéologie de Tournai, Les enceintes de Tournai des origines aux XIXe siècle, Publications extraordinaires, tome II, Tournai, 1985
  • (en) Charles Greig Cruickshank, The English Occupation of Tournai 1513-1519, Clarendon Press, Oxford, 1971, (ISBN 0198223439)
  • Les enceintes urbaines en Hainaut, Crédit Communal de Belgique, Bruxelles, 1983

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