- Henri Jacques Goüin-Moisant
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Henri-Jacques Goüin-Moisant' Nom de naissance Henri-Jacques-Marie Goüin Naissance 14 février 1758
Tours, Royaume de FranceDécès 5 avril 1823
Tours, Royaume de FranceNationalité Française Profession Banquier;
Négociant;
ArmateurAutres activités Député;
Vice-Président de la Chambre de Commerce de Paris;
Maire de Tours;
Membre du Conseil général d'Indre-et-Loire; ...Distinctions Légion d'Honneur Enfant Ernest Goüin Famille Famille Goüin Henri-Jacques-Marie Goüin-Moisant[1] est né le 14 février 1758 à Tours et décède le 5 avril 1823 à Tours.
Henri Jacques Goüin-Moisant fut banquier-négociant, maire de la ville de Tours en 1795, vice-Président des Chambres de Commerce de Paris et de Tours et député royaliste de l'Indre-et-Loire de 1815 à 1823.
Sommaire
Sa famille
Le père d’Henri Jacques Goüin-Moisant, Henry-Pierre Goüin (1732-1782) est banquier à Tours. Le 23 mai 1757, il épouse à Tours, Anne Marie Renée Leroux, fille de Jacques Leroux, propriétaire de La Plaine-Fondettes (près de Tours), et de Marie Anne Baudichon. C’est lui qui modifie l'hôtel de Xaincoings, construit à Tours au XVe siècle, remanié au début du XVIe siècle dans le style de la Renaissance, et acquis par sa famille en 1738 de Gilles Douineau.
Son frère, Auguste Raymond, se marie avec l’une des filles d’Armand Joseph Dubernad, ami d’Henri Jacques Goüin-Moisant, avec qui il fait des affaires et auquel il a permis d’acheter le château de La Bourdaisière. Un autre de ses frères, Alexandre-Pierre-François, épouse une des filles d'Étienne Benoist de La Grandière, maire de Tours.
Leur nom est associé à deux institutions importantes de la Touraine du XIXe siècle, la Caisse d'Épargne et de Prévoyance de Tours et la Société archéologique de Touraine, mais aussi et surtout à la banque, à la diffusion du chemin de fer, au château de La Plaine à Fondettes et à la politique et à la haute administration.
Biographie
Avant 1815
Henri Jacques Goüin-Moisant est un excellent homme d’affaires. Il dirige entre autres la maison Moisant et Gouin à Rouen. Ses magasins à Tours sont rue du commerce. Il fait également du négoce avec l'outre-mer à partir de Morlaix et est souvent cité dans les archives du tribunal de Morlaix, comme armateur et négociant. Les Dubernad et les Goüin sont en quelque sorte associés. Selon un tableau dressé en 1787, Henri Jacques Goüin-Moisant est franc-maçon, comme ses amis morlaisiens. Il est membre de la loge tourangelle La Concorde écossaise. Il est également secrétaire-greffier du Point-d'Honneur au département de Langeais.
Armand Joseph Dubernad fait des affaires en Touraine avec Henri Jacques. Ce dernier devient officier municipal de Tours le 14 Frimaire an II. Goüin-Moisant est administrateur de l'Hospice des enfants naturels de la Patrie, mais surtout ce fils de banquier dirige la Commission qui saisit et vend les biens nationaux. L'assignat, la monnaie-papier, perd de plus en plus de sa valeur, soit 60 % en 3 ans, de 1790 à 1793. La bourse est fermée. Avec le début de la Terreur la même année, la non-acceptation de l'assignat est passible de la peine de mort. Il faut donc acheter des biens nationaux et payer en assignats. Henri Jacques Goüin-Moisant signale à son ami la possibilité d’acheter le château de La Bourdaisière, à Montlouis, son immense parc et des vignes. La ruine qui s’annonce de toutes les façades maritimes de la France fait qu’Armand Joseph Dubernad préfère accroître son patrimoine immobilier ailleurs qu’à Morlaix.
Après le 9-Thermidor, Henri Jacques Goüin-Moisant devient maire de Tours le 19 Germinal an III. Il est soupçonné d’avoir de l’indulgence, voire de la sympathie pour les royalistes par les Thermidoriens.
Le 26 septembre 1798, l'administration réclame à Armand Joseph Dubernad 24 francs, mais les frères Goüin, ses fondés de pouvoir, écrivent au préfet que Dubernad est en avances de 31 francs, trop payés et le préfet annule sa dette. La somme est dérisoire, mais le préfet ne peut rien refuser à Henri Jacques Goüin-Moisant. Il va être Président du tribunal de commerce, puis nommé maire de Tours, par arrêté de Bonaparte, le Premier Consul, le 2 mai 1800. Mais il décline cet honneur et laisse le siège à Étienne-Marie Cassin, nommé le 12 Prairial an VIII.
Après 1815
Henri Jacques Goüin-Moisant, vice-président de la chambre de commerce, est élu député par le département d'Indre-et-Loire en 1816. Tout le monde pense qu’il va siéger dans cette partie de la chambre où se réunissent les défenseurs des libertés constitutionnelles, les plus honorables appuis des manufactures, du commerce et de l'industrie française. Cette attente a été trompée. C'est au centre, puis au côté droit parmi les hommes monarchiques, que Goüin-Moisant est allé s'assoir. Ses votes se sont ressentis des alliances qu'il semblait contracter avec l'ancienne noblesse, et ces votes ont toujours été comptés parmi ceux de la majorité. Goüin-Moisant ambitionne peu les palmes de la tribune, et on le voit rarement essayer de les cueillir. Une fois cependant, en 1815, il veut donner un gage de ses opinions, et en faire une profession de foi authentique, et prit une part active à la discussion du projet de loi sur les cris séditieux[2]. Lors de la discussion sur le projet de loi sur les cris séditieux, il demande en effet que les crimes désignés par l'art, fussent punis des travaux forcés pendant dix ans, et de la peine de mort, s'ils avoient des coopérateurs. Les coupables dévoient être punis comme parricides, s'il avoit eu commencement d'exécution. Les injures, outrages et calomnies contre les personnes de la famille royale dévoient être punis suivant la gradation suivante : cinq ans de travaux forcés, les travaux à perpétuité, la mort[3].
Henri Jacques Goüin-Moisant appuya le projet de loi relatif à la continuation du monopole du tabac jusqu'au 1er janvier 1826, et combat les amendements proposés par la commission. Il observe que prolonger seulement dix ans la durée du monopole, ne tendroit qu'à ramener dans un an une discussion qui, peut-être, n'est pas sans de graves inconvéniens dans le produit des ventes de la régie ; au lieu qu'en acquiesçant à la prolongation de cinq années demandée par le gouvernement, la situation financière de la France, en s'améliorant, pourra peut-être permettre de rendre en France la culture et le commerce du tabac extrêmement libres, en ne conservant qu'un droit de douane à l'entrée des feuilles du tabac exotique.
Henri Jacques Goüin-Moisant est l’un des 27 commissaires de la Chambre des députés[4] et président du collège électoral d'Indre-et-Loire, en remplacement de Destouches en 1817[5]. Il remplit différentes fonctions dans son département. Après la session de 1819, où il a, comme par le passé, voté avec la majorité, le conseil général de ce département lui décerne des remerciements solennels, pour la part qu'il avait prise aux délibérations de la chambre. La députation d'Indre-et-Loire faisant partie du renouvellement de 1822, Goüin-Moisant se trouve rendu aux occupations de la vie privée.
Mariage et descendance
Le 14 mai 1781, Henri Jacques Goüin-Moisant épouse Madeleine-Rose Moisant (1762-1832), fille de François Moisant, conseiller du Roi en l'Hôtel de ville de Tours, échevin de Tours et administrateur de l'Hôtel-Dieu de Tours, et de Madeleine-Michelle Quantin, et se fit appeler Goüin-Moisant. Madeleine-Rose était la nièce de Michel Banchereau, maire de Tours, et était la tante de Pèdre-Michel-Charles Moisant, qui reçu de sa Sainteté Pie IX, pour services éminents rendus à l'Eglise, le titre de comte, transmissible à ses neveux et à leur postérité. Ils eurent quatre enfants :
- Henry Goüin (1782-1861), banquier à Tours, président de la Chambre de Commerce de Tours, fondateur et premier président de la Société archéologique de Touraine et un des fondateur de la Caisse d'épargne et de prévoyance de Tours. Le 25 août 1805, il épousa sa cousine Alexandrine Pauline Gondouin (1784-1847), fille de Pierre-Charles Gondouin, conseiller du roi et notaire à Paris, à qui le futur Louis XVIII avait laissé en dépôt une somme considérable lors de son départ en immigration, et de Agathe-Charlotte-Pauline Goüin.
- Charles Goüin (1783-1855), banquier à Tours, épouse en 1812 Anne-Henriette Goüin (de La Grandière) (1794-1864)
- Édouard Goüin (1787-1864), industriel du textile, négociant et banquier à Nantes, Vice-Président de la Chambre de Commerce de Nantes, Conseiller municipale de Nantes, marié à Alexandrine-Stéphanie Goüin (de La Grandière) le 22 juillet 1809. Ils sont les parents de :
- Jules Goüin (1789-1869), banquier et négociant à Nantes, Président du Tribunal et de la Chambre de Commerce de Nantes et conseiller municipale de Nantes. Épouse Elisabeth du Moustier (1800-1972), fille de Gabriel et de Louise-Antoinette Meinert.
Notes et références de l'article
- Parfois écrit Goüin-Moisan
- Biographie nouvelle des contemporains (1787-1820), de Antoine-Vincent Arnault, p.285.
- Biographie spéciale des pairs et des députés du royaume, session de... p.257.
- Histoire de la restauration et des causes qui ont amené la chute de la ..., p.81.
- L'ami de la religion et du roi journal ecclésiastique, politique et littéraire..., p.57.
Liens externes
Précédé par Henri Jacques Goüin-Moisant Suivi par Ambroise Gidoin
Maire de Tours
1795 - 1795Etienne Auger-Jolivière Catégories :- Naissance en 1758
- Personnalité politique de la Révolution française
- Histoire moderne
- Ancien député d'Indre-et-Loire
- Ancien maire d'Indre-et-Loire
- Maire de Tours
- Député de la Restauration
- Décès en 1823
- Banquier français
- Ancien conseiller général d'Indre-et-Loire
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