- Hattstatt
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Hattstatt Administration Pays France Région Alsace Département Haut-Rhin Arrondissement Guebwiller Canton Rouffach Code commune 68123 Code postal 68420 Maire
Mandat en coursJean-Jacques Felder
2008-2014Intercommunalité C.C. du Pays de Rouffach Démographie Population 850 hab. (2008[1]) Densité 142 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 195 m — maxi. 810 m Superficie 5,98 km2 Hattstatt est une commune française, située dans le département du Haut-Rhin et la région Alsace. Hattstatt fait partie du canton de Rouffach et de l'arrondissement de Guebwiller.
Ses habitants sont appelés les Hattstattois et les Hattstattoises.
Géographie
Hattstatt est un petit village viticole situé à 8 km au sud-ouest de Colmar. On y accède par la route nationale 83. Les villages les plus proches sont dans l'ordre : Herrlisheim-près-Colmar, 1 km ; Gueberschwihr, 2 km ; Rouffach, 6 km.
Héraldique
La commune de Hattstatt possède les armoiries de la puissante et noble famille des Hattstatt. D'or au sautoir de gueules. Déjà en 1285, ce blason est décrit (avec de nombreux autres) dans le poème Le Tournoi de Chauvency, œuvre de Jacques Bretel.
Origine du nom
Le nom du village est probablement dérivé du patronyme Hatton ou Otto premier propriétaire des lieux. Au XIIe siècle l'endroit où se trouve le village portait le nom de Hadestal.
Histoire
Un village construit sur un ancien site gallo-romain
Ce village a probablement été construit sur un ancien emplacement gallo-romain appelé à l'époque Altévic. On a découvert à Hattstatt des tuyaux de conduits remontant à l'époque romaine. Ces tuyaux affectaient la forme d'un cône tronqué renflé à sa base et étaient lutés avec du ciment. Quelques-uns portaient la signature du potier Carpinius.
Au XIIe siècle la famille des Hattstatt s’installe dans le village
Une famille noble, Les Hattstatt, contrôle le village depuis un certain temps. Dès l'année 1180, Henri Ier, évêque de Strasbourg, par une sentence en faveur de l'abbaye de Marbach, s'était élevé contre les prétentions de cette famille noble d'Alsace : Werner, Eppio et Conrad qui revendiquaient la quatrième partie du droit de patronage de Marbach et la huitième partie de la dîme de l'église de Herrlisheim. Dès 1188 le village passe entre les mains d'un certain Conrad Warnier ou Werhner qui est investi dans la dignité de landvogt par Rodolphe de Habsbourg.
En 1285, Conrad et son fils (avec Cunon de Berckheim) sont les invités du comte de Chiny lors des festivités, joutes et mêlées du tournoi qui se déroulèrent entre Montmédy et Chauvency-le-Château. Jacques Bretel, chargé de faire le reportage de ces journées, les range parmi les héros de ces jeux guerriers et raconte leurs exploits dans son poème : Le Tournoi de Chauvency.
La construction d'un château fort
La famille des Hattstatt fait construire un château fort à 826 mètres d'altitude à l'entrée de la vallée de Saint-Grégoire qui reste dans la famille jusqu'au XVIe siècle. Ce château s'appelait le Haut-Hattstatt ou Barbenstein, de la montagne de Barby sur laquelle il était situé. Il est brûlé en 1466, par les habitants de Munster, parce que Jean de Lupfen, seigneur de Haut-Hattstatt, avait attaqué les bourgeois de Turckheim. Après l'extinction des Lupfen, le château passe aux Hattstatt, puis aux Truchsess de Rheinfelden. Le village de Lengenberg, qui dépendait de Barbenstein, a disparu. Le bourg de Hattstatt a été en outre défendu par un autre château qui appartenait aux Hattstatt du XIIe au XVIe siècle et devint ensuite l'apanage des Schauenbourg.
À partir du XIIIe siècle, les biens du village passent à l’évêque de Strasbourg
Vers 1294 les Hattstatt sont contraints d'abandonner tous leurs biens dans le village à l'évêque de Strasbourg. Seul le château reste entre leurs mains, et le village de Soultzbach-les-Bains.
Les Hattstatt retrouvent leurs biens
Vers 1460 les Hattstatt retrouvent leurs biens. Cependant, vers 1466 le château est incendié et son donjon abattu. Vers 1505, Jacques de Hattstatt promulgue un nouveau règlement qui va mécontenter les habitants, mais devant la colère populaire un arrangement est trouvé. La famille Hattstatt est à l'origine de la création d'une maison de bains dont l'eau est réputée pour sa pureté. À l'extinction de la famille des Hattstatt vers 1587, les successeurs sont les Truchsess de Rheinfelden, une famille noble de Suisse qui vendent ensuite une partie du château en ruine à la ville de Colmar. Plus tard c'est la famille des Schauenbourg qui prend possession du village.
Les juifs sont pourchassés
Au début du Moyen Âge, le village de Hattstatt comporte une importante communauté juive qui est pourchassée impitoyablement en raison de rumeurs sciemment colportées. Ils sont accusés d'avoir empoisonné les cours d'eau et sont soumis à des tortures dans le but de leurs faire avouer leurs forfaits. Ils sont brûlés dans un lieu connu sous le nom de Judenbrand, un lieu-dit qui se trouve à Herrlisheim-près-Colmar. En 1375 quelques familles juives feront à nouveau une apparition dans le village ; elles seront au nombre de 43 vers 1780.
Administration
Liste des maires
De 1789 à 1799, les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles, par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.
De 1799 à 1848, La constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799) revient sur l’élection du maire, les maires sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants. La Restauration instaure la nomination des maires et des conseillers municipaux. Après 1831, les maires sont nommés (par le roi pour les communes de plus de 3 000 habitants, par le préfet pour les plus petites), mais les conseillers municipaux sont élus pour six ans.
Du 3 juillet 1848 à 1851, les maires sont élus par le conseil municipal pour les communes de moins de 6 000 habitants.
De 1851 à 1871, les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour 5 ans à partir de 1855.
En 1871, la commune comme une grande partie du Haut-Rhin est annexé par l'Allemagne (traité de Francfort). Le département du Haut-Rhin est alors appelé « Bezirk Oberelsass ».
En 1919, elle redevient française (traité de Versailles) et les maires sont élus par le conseil municipal suite à son élection au suffrage universel.
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 en cours Jean-Jacques Felder Chef comptable Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[2])1962 1968 1975 1982 1990 1999 612 649 671 691 721 784 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes - population provisoire pour 2006 : 840
Lieux et monuments
Église Sainte-Colombe
L'église Sainte-Colombe se trouve perchée sur une colline des hauteurs de la localité d'Hattstatt. Cette église porte encore quelques traces de l'époque médiévale (porte, remparts et fossés). Elle dépendait au début du XVe siècle d'une famille noble, les Schaller, puis des Rotberg. En 1470, elle passe entre les mains du chapitre de la cathédrale de Bâle. Un curé et un vicaire officient alors dans cette paroisse. Elle compte actuellement des éléments de l'ancienne église. Certains pans, datés des XIe, XIIe, XVe, XVIe et XVIIIe siècle, en constituent aujourd'hui l'ossature. Quatre chapellenies dédiées à Notre-Dame, saint Blaise, saint Germain et sainte Catherine sont attestées dès 1444. En 1488 une convention règle les droits de la dîme partagée entre les chapitres de Bâle, de Strasbourg et de l'abbaye de Marbach. La partie inférieure de l'église date du XIIe siècle, c'est donc l'un des plus anciens édifices de la région. Le chœur est de style gothique. Une des fenêtres, renfermant deux lancettes trilobées surmontées sous l'arcade d'un trèfle, l'attribuerait au XIVe siècle si les baies voisines n'étaient géminées de même, mais dont les cintres trilobés et la broderie révèlent le XVe siècle. La nef est coupée par deux rangées d'arcades reposant sur des colonnes basses à chapiteaux cubiques. L'étage intermédiaire du clocher renferme des traces d'arcatures romanes.
Arbre de Jessé
Dans l'église Sainte-Colombe on trouve une fresque découverte en 1926 lors de travaux de rénovations de l'église. Située sur le côté nord de la nef, elle est semble-t-il contemporaine de la construction de l'église romane. Sur cette fresque on découvre un arbre avec des ramifications plus communément appelées arbre de Jessé qui symbolise la généalogie du Christ. Selon la légende, ces branches représentent des hommes et des femmes qui forment la descendance de Jessé et l'ascendance du Christ. Sur la couronne sont dessinés deux trônes, sur l'un desquels repose le Christ, l'autre n'étant pas occupé. Dans la partie inférieure du dessin on découvre le nom de la donatrice.
Statues de Marie-Madeleine, de Catherine, de Saint-Blaise et Sébastien
Ces statues sont datées du XVIIIe siècle. Sur la travée ouest de l'église sont exposés des chandeliers de procession et les porte-cierges de la Confrérie Saint-Sébastien. Elle avait succédé à la Confrérie Saint-Blaise dont la première mention est signalée dans un document de 1330.
Maison de vigneron, 18 rue des Seigneurs
Fontaine Sainte-Colombe, rue principale
Cette fontaine, appelée aussi Stockbrune, au-dessus de laquelle on note la présence de la statue de sainte Colombe, se trouve sur la rue principale.
Oratoire du XIXe siècle, Route de Gueberschwihr
Fonts baptismaux
Dans l'église paroissiale Sainte Colombe se trouve une cuve monolithe posée sur un pied sculpté dont on peut voir sur le côté les armes de la puissante famille des Hattstatts et un écu martelé.
Maison vigneronne datée de 1535
Maison vigneronne, 18 rue des Seigneurs de l'année 1703
Cet édifice dont les pierres de taille sont visibles possède un rez-de-chaussée qui était probablement destiné à entreposer les fûts. Dans la partie inférieure du bâtiment on trouve des ouvertures permettant le libre passage de l'air indispensable pour la fermentation du vin. Ces bouches d'aération possédaient des volets permettant la fermeture des aérations en cas de grand froid. Les tonneaux transitaient par une porte cochère formée d'un grand arc dont le linteau porte l'année 1703 et les initiales du propriétaire (M.R.). Le premier étage était occupé par les propriétaires et comportait de petites fenêtres. L'ensemble de la maison est construit en bois et en torchis.
Ancien puits du Moyen Âge
Ce puits en parfait état de conservation date du Moyen Âge. L'année à laquelle il a été installé n'est plus lisible. Il est situé dans la rue du Bourgrain et peut être daté du XVIe siècle. Sur le puits on trouve les emblèmes de la famille noble des Hattstatt comme sur de nombreux édifices du village. Ce puits a certainement été financé par Nicolas de Hattstatt, qui est à l'origine de nombreux bâtiments dans le village.
Château du Haut-Hattstatt
Le château d'Hattstatt a été élevé par la famille Hattstatt en 1280. Il remplaçait une précédente forteresse érigée à cet emplacement, et qui est déjà citée au Xe siècle. Il est resté en leur possession jusqu'à la fin du XVIe siècle, époque au cours de laquelle il subit plusieurs assauts. Le château est d'abord incendié en 1466 et son donjon détruit. Les successeurs de la famille des Hattstatt, les Truchsess de Rheinfelden vendent en partie les matériaux à la ville de Colmar vers 1646-1647. Actuellement ce château est en ruine et envahi par la végétation. Les vestiges sont peu importants: un bâtiment approximativement rectangulaire occupait le point le plus élevé ; il s'agit des restes du donjon. Un lambeau de mur du côté nord a conservé une fente de tir. Ce bâtiment était entouré d'une enceinte en contrebas, encore bien visible au sud. Dans les fossés, de nombreux abris datant de la première guerre mondiale ont été creusés dans le roc vif.
Jumelage
Avec Wiggensbach (Allemagne)
Personnalités liées à la commune
- Les Hattstatt (famille noble et puissante d'Alsace)
Bibliographie
- Veronika Feller-Vest, Die Herren Von Hattstatt, Rechtliche, wirtschaftliche und kultugeschichtliche Aspeckte einer Adelsherrschaft (13. bis 16 Jahrhundert) - Peter Lang, Bern, Frankfurt am Main, 1982, 458 pages (ouvrage très complet sur cette famille noble avec tableau généalogique)
- Auguste Scherlen, Die Herren von Hattstat und ihre Besittzungen, Colmar, 1908 (Histoire de cette famille)
- Jean-Daniel Schoepflin, Alsatia Illustrata, Colmar, 1751-61 - 2 volumes
- Jean Daniel Schoepflin, L'Alsace illustrée, ou son histoire sous les empereurs d'Allemagne et depuis sa réunion à la France, traduite par L.W Ravenez, Strasbourg, 1849-52 , 5 volumes, François Perrin éditeur, Mulhouse, 1852
- Édouard Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l'Alsace, Rixheim, Imprimerie F. Sutter & Cie, 1910 (2 volumes)
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Hatschbourg
- Liste des communes du Haut-Rhin
- Hattmatt, commune du canton de Saverne dans le Bas-Rhin
Liens externes
Catégories :- Commune du Haut-Rhin
- Histoire de l'Archevêché de Strasbourg
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