- Tournoi de Chauvency
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Le Tournoi de Chauvency
Le Tournoi de Chauvency, signé du nom du trouvère Jacques Bretel, et dédicacé au comte Henri IV de Salm (ruines de son château: commune de La Broque) raconte les festivités données par le comte de Chiny, Louis V (fils de Arnoul IV de Looz et de Jeanne de Chiny), en 1285, dans le petit village de Chauvency-le-Château, proche de Montmédy.
Pendant six jours, plus de 500 chevaliers vont se défier dans des joutes et au cours de la mêlée d'un tournoi.
Jacques Bretel nous offre là le tableau de la vie que mène l'aristocratie, en cette fin de XIIIe siècle, qui fut le Siècle de Saint Louis et le Siècle d'Or de la Chevalerie.
Contexte historique, politique, géographique et linguistique du Tournoi
Le tournoi se tient juste aux limites de la France et de l'Allemagne, à la frontière des langues romanes et des dialectes germaniques. Les territoires de Montmédy et Chauvency-le-Château sont terres d'Empire et relèvent alors de Rodolphe de Habsbourg... même si, après le Grand Interrègne, chaque petit prince se considère un peu, chez lui, comme le seul maître.
Une fois passé, plus à l'Ouest, le pont qui enjambe la Meuse sous les remparts de Sathenay (aujourd'hui Stenay, à 9 km à vol d'oiseau), c'est le royaume de France, administré par un roi bien plus autoritaire et bien plus fort, qui règne sur l'état le plus puissant et le plus peuplé d'Europe.
Après Philippe Auguste, Saint Louis, et bientôt Philippe le Bel, le prestige de la France est immense. Le style français (appelé plus tard gothique) rayonne partout. Et la seule langue qui se parle et s'écrive dans les sociétés cultivées (en dehors du latin), y compris pour raconter les merveilles du monde (Marco Polo), est le français.
Les comtes de Flandre, pas plus que les comtes de Luxembourg, n'étaient capables de comprendre et de parler les dialectes de leurs sujets. Aussi n'est-il pas étonnant que toute la chevalerie lorraine, allemande, flamande ou anglaise, réunie à Chauvency, ne parle qu'une seule et même langue : le français.
C'est ce français que Jacques Bretel va faire briller de tous ses feux dans son beau reportage poétique, jusqu'à nous en faire oublier l'Allemagne !
Armorial des Blasons du Tournoi de Chauvency
Les miniatures du manuscrit d'Oxford présentent des chevaliers aux prises lors des joutes ou de la mêlée du tournoi. Ils sont facilement identifiables grâce à leurs armes peintes sur leur écu ou bouclier. Cependant, de son côté, dans son reportage, Jacques Bretel décrit plusieurs fois des blasons. Il cite de nombreux seigneurs qu'on retrouve également dans les armoriaux contemporains de cette fin du XIIIe siècle : ainsi dans l'armorial du héraut Vermandois (réalisé un peu avant 1285) sont regroupés par régions de nombreux chevaliers présents à Chauvency. L'armorial de Wijnbergen (des années 1265-1270) cite aussi ces mêmes noms, salués par Bretel lors de ces fêtes, et nous confirme les identités et les origines des personnalités que le héraut Bruiant avait présentées à notre trouvère lors de son arrivée dans le château de Gérard de Looz, frère du comte de Chiny.
Il y avait plus de 500 chevaliers réunis à Chauvency ! Bien sûr, Bretel ne cite pas tous les invités de la fête et ne présente pas tous les seigneurs en lice ou sur le champ de bataille. Dans cet armorial reconstitué à partir de documents d'époque, ne sont cités que les noms auxquels Bretel fait allusion dans son reportage poétique... ou que les chevaliers d'une même famille, susceptibles d'avoir été ensemble à Chauvency, car présentés en groupe dans d'autres armoriaux à l'occasion d'autres réunions lors d'évènements antérieurs. Ces chevaliers d'un même clan familial portent le même blason qu'ils différencient par des brisures, qui permettent de les reconnaitre et de les distinguer.
REMARQUE : l'Armorial est pour l'instant incomplet et inachevé. Il connaitra encore bien des modifications. Les blasons présentés font référence à des noms cités par Jacques Bretel dans son reportage (que les chevaliers soient présents ou non) : ainsi Bretel parle du roi d'Allemagne, du roi de Bohème ou du puissant duc Ferri qui ne sont pas à Chauvency (mais leurs blasons apparaitront ici pour qu'on ait une idée de leurs armoiries)... ou ailleurs il fait allusion à Renaud de Dammartin qui tint Boulogne (et mort depuis longtemps) dont le blason sera également présenté ici (puisque Renaud de Trie en reprend les couleurs sur ses armes). On devine la présence d'autres chevaliers (ou de membres du même clan) uniquement par leur cri d'armes (exemple : Passavant) ou par leur représentation sur les miniatures (exemple : Gouhenans ?): mais il n'y a aucune certitude sur une personne précise dans ce cas. Il va de soi que les dames ou demoiselles seront représentées par leur blason familial d'origine : ainsi les 2 sœurs Isabelle et Jeanne de Quiévrain, qui ont épousé les 2 frères Geoffroi et Thomas d'Âpremont, seront représentées par les armoiries de Quiévrain.
Enfin, les personnalités citées par Bretel seront probablement signalées par le signe +0, les chevaliers vraiment présents sur les lieux par le signe ++ et les chevaliers de même lignée non cités expressément (mais apparaissant dans cet armorial) par un 00.
Rois et Ducs
+0 Rodolphe de Habsbourg, roi d'Allemagne et empereur du Saint-Empire
+0 Ottakar II, roi de Bohême
+0 Ferri III, duc de Lorraine : d'or à la bande de gueules chargée de 3 alérions d'argent.
00 Jean Ier de Brabant : de sable au lion d'or armé et lampassé de gueules.
Chevalerie de Lorraine
+0 Thiébaut II, comte de Bar : d'azur à 2 bars d'or adossés accompagnés de croisettes recroisettées au pied fiché de même.
00 Henri de Bar, son fils : mêmes armes, brisées d'un lambel de 4 pendants de gueules.
00 Jean de Bar, autre fils : mêmes armes, à la bordure de gueules endentée.
++ Jeanne de Bar, sœur de Thiébaut II et de Marguerite, veuve de Ferry de Blâmont, mère d'Henri de Blâmont, épouse de Louis V de Looz, comte de Chiny.
++ Louis V de Looz, comte de Chiny : de gueules semé de croisettes d'or, à 2 bars d'or.
++ Gérard de Looz, seigneur de Chauvency : burelé d'or et de gueules de 10 pièces au lambel d'azur à 3 besants d'argent sur les pointes.
00 Marguerite de Bar, sœur de Thiébaut II et de Jeanne, épouse d'Henri le Blond de Luxembourg.
+0 Henri le Blond de Luxembourg : burelé de 14 pièces d'argent et d'azur, au lion de gueules couronné d'or brochant.
00 Philippa de Luxembourg, fille d'Henri le Blond, sœur du Lion, épouse de Jean Ier d'Avesnes, comte de Hainaut et bientôt de Hollande et de Zélande.
00 Isabelle de Luxembourg, fille d'Henri le Blond, sœur du Lion et de Waleran, épouse de Gui de Dampierre, comte de Flandre et de Namur.
++ Margot de Luxembourg, fille d'Henri le Blond, sœur d'Henri le Lion et de Waleran.
++ Yolande de Luxembourg, fille d'Henri le Blond, sœur d'Henri le Lion et de Waleran.
++ Henri le Lion de Luxembourg : burelé de 14 pièces d'argent et d'azur, au lion de gueules brochant.
++ Waleran de Luxembourg, seigneur de Ligny : burelé de 10 pièces d'argent et d'azur, au chef d'or, au lion de gueules brochant.
++ Waleran de Fauquemont : d'argent au lion de gueules la queue fourchée passée en sautoir, couronné d'or et lampassé d'azur.
++ Geoffroy d'Esch : burelé de 10 pièces d'argent et de gueules.
++ Perrine d'Esch, nièce de Geoffroi (blason non réalisé).
++ Conon d'Ouren (blason non réalisé).
00 Marguerite de Bar, sœur de Henri II, tante de Thiébaut II , épouse d'Henri III de Salm.
+0 Henri IV de Salm : de gueules semé de croisettes recroisetées au pied fiché d'or à 2 saumons d'argent adossés.
+0 Ferry de Blâmont (blason encore non réalisé).
+0 Thomas de Blâmont (blason non réalisé).
++ Henri de Blâmont : de gueules à 2 saumons d'argent adossés.
++ Raoul de Baissy (Béchy ?) : de gueules à la face d'argent.
00 Robert de Baissy : de gueules à la fasce d'argent, brisé d'un lambel de 5 pendants d'azur.
++ Jean, fils de Geoffroi de Rosières : d'or à 7 losanges de sable.
00 Jean, fils de Brun de Rosières : mêmes armes au lambel (4) de gueules.
00 Jean de Bauffremont : vairé d'or et de gueules.
00 Huart de Bauffremont : mêmes armes, brisées d'une cotice de sable.
++ Perrat de Bauffremont : mêmes armes, brisées d'une cotice d'azur.
+0 le seigneur de Florange : d'or au lion de sable, à la bordure de gueules.
++ Hèble de Florange, épouse de Jacques de Boinville, et mère de Jeannette de Boinville.
++ Jeannette de Boinville (blason non réalisé).
00 Jean l'Ardennais, seigneur de Florenville.
++ Agnès de Florenville, née de Strépy, belle-fille d'Isabelle de Chiny, épouse de Jean l'Ardennais (blason non réalisé).
++ Madame de Florenville, née Isabelle de Chiny, épouse d'Otton de Trazegnies , sœur de Jeanne et d'Agnès, tante de Gérard de Looz et de Louis V comte de Chiny, mère de Jean l'Ardennais.
Conflans : d'azur semé de billettes d'or au lion du même.
++ Eustache IV de Conflans : mêmes armes brisées d'une cotice de gueules.
++ Hugues III de Conflans : mêmes armes, à une bande de gueules chargée de 5 coquilles d'argent.
00 Jean de Commercy : d'azur semé de croisettes recroisetées au pied fiché d'or au lion d'argent couronné d'or, brisé d'un lambel de gueules.
++ Agnès de Commercy, sœur de Jean de Commercy, belle-sœur de Mahaut d'Âpremont.
++ Geoffroy III d'Âpremont : de gueules à la croix d'argent.
00 Thomas d'Âpremont : de gueules à la croix d'argent chargée de 5 coquilles de sable.
00 Jeanne d'Âpremont, sœur de Geoffroy, Thomas et Mahaut, épouse de Ferri de Linange.
++ Mahaut d'Âpremont, sœur de Geoffroy, Thomas et Jeanne, épouse de Jean de Commercy.
++ Hugues Beckars de Maizey : de gueules au chevron d'or.
++ Régnier de Creuë : d'or à la croix de sable.
++ Robin de Watronville : d'or à la croix de gueules.
00 Erard de Watronville : d'or à la croix de gueules, brisé d'un lambel de sable.
++ Aubert d'Ornes : d'argent à 5 anneaux de gueules /en sautoir.
/ou : d'argent à la bande coticée de sable à 5 anneaux de gueules.
00 Jacques d'Ornes : mêmes armes, brisées d'un lambel d'azur à tois pendants chargés chacun de 3 besants d'or.
++ Millet de Thyl : de gueules à 3 anneaux d'argent.
++ Jean de Muraut ou Murauvaux (blason en cours de réalisation).
++ le seigneur de Gevigni ou Gviwini (Juvigny).
++ Colart de Cumières : d'or à la fasce d'azur à 3 anneaux de gueules en chef.
++ Guyart de Neuville (blason en cours de réalisation).
++ Alice de la Neuveville (Neuville ?) (blason non réalisé).
00 Lermite de Sathenay (Stenay).
++ Henri de Briey : d'or à 3 pals de gueules.
++ Ouri de Briey, seigneur de Landres : d'or à 3 pals de gueules, brisé d'un lambel de 4 pendants d'azur.
00 le seigneur d'Avillers : de sable à la croix d'or accompagnée au premier canton d'une fleur de lis du même.
++ Geoffroy Roufous de Neuville : d'argent à la croix de gueules, brisé d'un lambel de 4 pendants d'azur.
+0 Espaulars de Cais : d'or à la croix de sable, sur le tout, de Geoffroy de Neuville, son frère.
00 Raoul de Louppy : de gueules à 5 anneaux d'or / en sautoir.
++ Aëlis de Louppy : épouse de Waleran de Géroldseck.
++ Ferri de Chardogne : de gueules à 5 anneaux d'or /en sautoir, au lambel d'azur.
++ André d'Amance : d'argent à la fasce d'azur, accompagné d'un lion passant de gueules au canton dextre du chef.
++ Wichart d'Amance : d'argent à la fasce d'azur au lambel de 5 pendants de gueules.
00 Adam d'Amance : d'argent à la fasce d'azur à une burelle vivrée de gueules en chef.
++ Ferry de Sierck : d'or à la bande de gueules chargée de 3 coquilles d'argent.
Chevalerie de Rhénanie-Palatinat
Linange (Leiningen en Rhénanie-Palatinat) : d'azur à 3 aiglettes d'argent membrées et becquées d'or.
++ Friedrich de Linange : mêmes armes, le champ semé de croisettes d'or.
++ Emich de Linange, comte de Dagsbourg : d'argent au lion de sable à la bordure de gueules.
++ Roger ou Rüdeger de Munsheim (aujourd'hui Monsheim). (blason non réalisé)
Chevalerie d'Alsace
++ Conrad Wernher de Hattstatt : d'or au sautoir de gueules.
++ Conradin de Hattstatt : mêmes armes, accompagné d'une molette de sable en chef.
++ Conon de Bergheim : d'or à la croix de gueules.
00 Ernoult de Bergheim : mêmes armes accompagné d'une étoile de sable au canton dextre du chef et au lambel d'azur brochant.
00 Waleran de Geroldseck : d'argent au lion d'azur armé et lampassé de gueules.
Chevalerie de Flandre
+0 Gui de Dampierre, comte de Flandre et de Namur : d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules.
++ Philippe de Flandre, cinquième fils du comte de Dampierre : (blason encore non réalisé)
++ le Châtelain de Bergues : d'or au lion de gueules.
++ Gautier de Hondschoote : d'hermine à la bande de gueules chargée de trois coquilles d'or posées en pal.
00 Thirry de Hondschoote : d'hermine à la bordure endentée de gueules.
00 Pierre de Hondschoote : d'hermine à la bordure de gueules.
Chevalerie du Hainaut
00 Jean Ier d'Avesnes : d'or à 4 lions rampants, 1&4 de sable, 2&3 de gueules.
++ Florent de Hainaut (blason non réalisé)
.. Maison d'Avesnes : bandé d'or et de gueules de 6 pièces.
++ Béatice d'Avesnes, épouse de Henri le Lion de Luxembourg.
00 Nicolas de Quiévrain : d'or au chef bandé d'argent et de gueules de 6 pièces.
++ Isabelle de Quiévrain, épouse de Geoffroi d'Âpremont ; sœur de Jeanne ; nièce de Gérard de Looz et du comte de Chiny.
00 Jeanne de Quiévrain, épouse de Thomas d'Âpremont ; sœur d'Isabelle ; nièce de Gérard de Looz et du comte de Chiny.
+0 Douai : de sinople au chef d'hermine.
++ Baudoin d'Auberchicourt : de sinople au chef d'hermine à la bordure endentée de gueules.
00 Guillaume de Haussy : d'or au lion de gueules.
++ Sandroi de Haussy : mêmes armes, brisées d'un lambel de 4 pendants d'azur.
00 Robert de Montigny : de sinople au lion d'argent au lambel de gueules.
++ Le Blond de Montigny : mêmes armes, au lambel de gueules à 3 besants d'or.
00 Érard de Montigny : mêmes armes, au bâton de gueules.
++ Symars de Lalaing : de gueules à 10 macles d'argent.
++ Symon de Lalaing : mêmes armes au lambel d'azur besanté d'or.
00 Gautier de Ligne : d'or à la bande de gueules.
++ Fastre de Ligne : mêmes armes, au lambel d'azur.
00 Mobrieux de Ligne : mêmes armes, au lambel d'azur à 3 besants d'argent sur chaque pendant. ||||
Chevalerie d'Artois
++ Huart, seigneur de Bazentin : d'azur semé de fleurs de lis d'argent /ou d'azur à 3 lis d'argent.
++ Simon Boullès de Fléchin : fascé d'or et de sable de 8 pièces, brisé d'un lambel de gueules.
Chevalerie de Bourgogne
++ Aymon de Faucogney Faucogney : d'or à 3 bandes de gueules.
++ Hugues d'Annegray (blason non réalisé)
++ le seigneur de Gouhenans (?) : d'azur à la croix engrelée d'or.
++ Girard de Saint-Remy (blason non réalisé)
++ Philippe de Saint-Remy (blason non réalisé)
++ Milon de Ronchamp (blason non réalisé)
++ Perrart de Grailly : d'or à la croix de sable chargée de 5 coquilles d'argent.
++ Étienne d'Oiselay, seigneur de La Villeneuve : de gueules à la bande vivrée d'or.
++ Jean d'Oiselay, seigneur de Flagy
++ Simon de Moncler (ou Moncley ?) : d'argent à une clé de gueules de champ.
++ Wichart de Passavant (?) : d'hermine à une clé de gueules de champ.
Chevalerie de France
+0 Renaud de Dammartin, comte de Boulogne (blason en cours de réalisation)
00 Mathieu de Trie : d'or à la bande d'azur.
++ Renaud de Trie : d'or à la bande componée d'argent et d'azur bordée de gueules.
+0 Billebaut de Trie : d'or à la bande componée d'argent et d'azur.
++ Jean Porré : de sable à 3 jumelles d'or.
Chevalerie du Berry et du Sancerrois
++ Étienne II, comte de Sancerre (blason pas encore réalisé).
++ Jean de Prie : de gueules à 3 tiercefeuilles d'or.
Cris d'Armes
Pour la chevalerie du Moyen-Âge, le cri d'armes ou cri de guerre est aussi important que le blason. On crie généralement le nom de sa famille, ou le nom de la maison dont on est issu, ou le cri de la bannière pour laquelle on combat (ce mot désignant aussi bien le drapeau que la troupe de combattants, les vassaux, regroupés sous les couleurs de la bannière, portée par le seigneur banneret).
À Chauvency, le cri annonce le chevalier qui arrive et se met sur les rangs au champ de joute : ce sont généralement les hérauts d'armes qui font le cri lorsque les jouteurs entrent en lice pour s'y affronter ou après la passe d'armes pour les exalter. Il est également poussé avec vigueur par les combattants pour s'encourager dans le feu de l'action, juste avant le choc des lances, ou parfois, après la rencontre, en signe de triomphe ou de satisfaction.
Avant la mêlée du tournoi, les cris d'armes sont proclamés ('huchés' dit Bretel) et, au cours des affrontements, ils sont hurlés par les cavaliers qui en viennent aux prises. Les hérauts, qui commentent les exploits, les répercutent aussi à tout instant. Enfin, dans la nuit tombante et les ténèbres, c'est le seul moyen de ralliement et de reconnaissance.
En principe, seul le seigneur prédominant, l'aîné de famille, a le droit de porter le nom, les titres, les armes pleines, et de crier le cri de guerre de la race ou lignée. Les cadets, ou puînés, doivent changer de nom, modifier les armoiries avec des brisures, et, naturellement modifier aussi le cri d'armes.
AmanceÂpremont
Baissy
Bauffremont
Bazentin
'Beaurain !' cri de Colart de Cumières .
Bergheim
Blâmont et Salm
'Boulogne !' cri de Renaud de Trie
Briey
Chardogne et Vanne
Chiny
'Douai !' cri de Baudouin d'Auberchicourt .
Esch
Faucogney
Flandres et Arras
Gevigni ou Gviwini
Grailly
Hainaut
Hattstatt
Haussy
Lalaing
Limbourg
Looz
Montigny
'Montjoie !' cri de Waleran de Fauquemont , seigneur de Montjoie et de Marville, petit-fils d'Ermesinde de Luxembourg.
Neuville
Ouren
Passavant
'Prény !' cri poussé par Régnier de Creuë ainsi que de Robin de Watronville . Ces 2 chevaliers combattraient donc sous la bannière du 'puissant duc Ferry', dont c'est le cri de guerre, comme le rappelle justement Jacques Bretel.
Rosières
Sancerre
Sierck
Vaus
'Vianne !' cri d'Aubert d'Ornes , de Guy de Nuefville , et de Millet de Thil . Ces 3 chevaliers seraient donc apparentés et issus de l'ancienne maison de Vianden, autrefois appelée Vianne, et combattraient sous la même bannière. Leurs armoiries modifiées semblent avoir conservé les mêmes couleurs (argent et gueules) avec 3 anneaux (qu'on peut même lire en tous sens, disposés en sautoir ou à dextre et senestre, pour Albert d'Ornes). De plus, ils vivent tous dans le secteur de Verdun, à quelques km les uns des autres.
Couples et Familles
les Festivités
- Dimanche : arrivée de Bretel à Chauvency en pleine animation. Tous les lieux d'hébergement sont occupés, y compris les granges. Miniatures et récit évoquent même des tentes dressées pour accueillir tout le monde. Soirée de réception au château.
- Lundi et Mardi : joutes à la lance, qui opposent 2 adversaires lancés à fond de train. Il devait y en avoir une centaine par jour (ce qui correspond à la jeunesse réunie à Chauvency) mais Bretel ne décrit que les coups les plus spectaculaires et ne signale que les chevaliers les plus brillants, les plus illustres, les plus âgés, et qui l'ont sans doute payé pour raconter leurs exploits (mécènes probables qui l'accueillent et qui l'entretiennent).
- Mercredi : Journée de repos et de réunion pour organiser la mêlée du tournoi. Les 2 camps qui s'affronteront : chevaliers des pays de dialectes germaniques (installés à Montmédy) contre ceux originaires des pays de langues romanes (sur place, à Chauvency).
- Jeudi : préparatifs et défilé de toute la chevalerie. En fin d'après-midi, les 2 camps se font face puis c'est la mêlée du tournoi qui se termine avec la venue de la nuit. Là aussi Bretel ne signale et n'applaudit que les mêmes héros (qui sont certainement par ailleurs pour la plupart ses protecteurs).
- Vendredi : les adieux, après les dernières danses et le dernier repas.
les Joutes
En 1285, la joute est le nouveau sport chevaleresque qui devient vraiment à la mode. Contrairement à la mêlée trop confuse du tournoi, qui demande un jeu collectif, la joute met en scène l'individu en valorisant sa force, son courage, sa détermination, son habileté, son expérience et sa bravoure. Il s'agit de rompre des lances et d'abattre son adversaire (si possible) lors d'une rencontre rapide et violente, et dans un choc bref et brutal. Auparavant, les chevaliers se sont choisis et engagés l'un envers l'autre et semblent avoir versé une caution (mise qui sera raflée par le vainqueur ?). À Chauvency, il n'existe pas encore de barrière centrale séparant les coursiers des jouteurs qui se mesurent lors de ces rencontres risquées.
- Lundi : l'ouverture des Jeux commence par le défilé d'un cortège de cavaliers conduits par des hérauts qui inaugurent les festivités à grand renfort de cris et sons de trompes. Les jeunes chevaliers nouvellement promus sont si rutilants des couleurs de leurs armoiries qu'ils ressemblent à des papillons : d'ailleurs les miniatures montrent un grand nombre de jouteurs arborant des ailes. Nul doute qu'il ne s'agisse là de ces jeunes déguisés en anges qui paradaient alors dans la cavalcade inaugurale!
1ière rencontreFerri de Chardogne contre Huart de Bazentin.
Chardogne propose de courir la première joute 'sans écu', c'est à dire sans verser d'argent (l'écu est aussi une monnaie), gratuitement, juste pour la beauté du geste. Les chevaux, qui chargent à fond de train, dans un fracas de lances brisées, se heurtent et renversent leurs cavaliers qui tombent à terre, perdent connaissance, piétinés et écrasés par leurs montures. Ferri, une fois ranimé et relevé, a un bras de cassé. Grande émotion de l'assistance et reproches véhéments des hérauts qui s'en prennent aux dames des tribunes.
2nde joute
Bretel signale que ce dernier est accompagné d'un nombre impressionnant d'Alsaciens venus se mettre sur les rangs. Pourtant il ne décrira aucune de leurs joutes. Il ne raconte que la seule action de Conon, landvogt de basse Alsace, qui se mesure avec une grande brutalité au vicomte de Vesoul : sous le choc, les casques volent et les adversaires sont complètement sonnés !
3° joute
Millet de Thil rencontre Ferri de Sierck.
Bretel raconte, avec beaucoup de verve et un très grand talent, cette joute très violente où il met en scène ces 2 adversaires qui s'arrachent leur casque dans le feu de l'action et apparaissent alors tête nue ! Il signale qu'en 28 courses Millet a brisé 16 lances, mais il ne décrira aucun des autres exploits réalisés par ce héros, véritable champion de ces fêtes !
4° joute
(blason d'Ouren à venir) Perrart de Grailly face à Conon d'Ouren.
Très belle évocation de l'ambiance dans les tribunes et de l'atmosphère des jeux, racontée avec un talent véritablement impressionniste. Sous la violence du choc dans cette rencontre, les montures, yeux exorbités, tremblent et chancellent. Un des plus beaux récits de Bretel qui se renouvelle et surprend à chaque fois.
5° joute
Henri de Briey se mesure à Conradin de Hattstatt.
Avec ses 250 vers, cette joute, véritable morceau d'anthologie, est l'une des plus longues ! Les chevaux des deux héros se heurtent de plein fouet, s'écroulent et écrasent leurs cavaliers emportés dans leur chute. Consternation du public devant les chevaliers évanouis, apostrophe de héraut, complainte d'un ménestrel, bribes de conversation. Bretel est parfait !
6° joute
Robin de Watronville s'essaie contre un Limbourgeois.
Récit tout à la gloire de Robin de Watronville (l'un des 4 pairs de l'évêque de Verdun) où Bretel ne se soucie pas de nous présenter son adversaire limbourgeois ou luxembourgeois. Ce texte étant absent du manuscrit d'Oxford, il n'existe donc pas de miniature pouvant nous renseigner sur l'identité du protagoniste. Dans le feu de l'action, les chevaliers se frappent si fort qu'ils se retrouvent lance arrachée et casque brisé !
7° joute
Raoul de Baissy contre un inconnu.
Ici visiblement Bretel s'acquitte avec courtoisie d'un hommage qu'il doit à Raoul de Baissy. Ce récit n'existant pas non plus dans le manuscrit d'Oxford, les miniatures ne peuvent nous renseigner sur l'adversaire de ce chevalier de la suite du comte de Blâmont. La rencontre se produit dans un vacarme épouvantable qui retentit bien loin.
- Mardi : les jeunes rivalisent pour avoir l'honneur de courir la première joute de cette seconde journée de Jeux.
8° course, joute inaugurale de la journéeRégnier de Creuë s'essaie contre un chevalier Anglais.
Le tapage ayant cessé dans les tribunes, l'énorme Régnier de Creuë (l'un des 4 pairs de l'évêque de Verdun) s'élance à la rencontre d'un chevalier anglais dont Bretel ne donne ni le nom ni les armoiries (récit absent du manuscrit d'Oxford). Des lances, ils s'arrachent leur tortil et basculent à la renverse sur leur selle, groggy sous la violence du choc !
9° joute
Beckart de Maizey contre le Français Jean Porré.
Dans ce récit très bref, absent du manuscrit d'Oxford, Jacques Bretel met en valeur un chevalier lorrain face à son adversaire, discret hommage sans doute à un seigneur mécène.
10° joute
(blason de Muraut en cours de réalisation) Waleran de Fauquemont-Montjoie rencontre Jean de Murauvaux.
Waleran de Fauquemont-Montjoie rencontre Jean de Murauvaux (ou de Muraut, l'un des 4 pairs de l'évêque de Verdun) dont le blason n'est pas décrit (récit absent du manuscrit d'Oxford). Bâtons rompus pour tous les deux. Cependant la vedette du récit reste Waleran dont l'une des aïeules n'était autre qu'Ermesinde de Luxembourg.
11° joute
Geoffroi d'Âpremont se mesure au jeune de Sancerre.
Brillante passe d'armes qui oppose Geoffroi d'Âpremont au jeune de Sancerre et se termine sur un savoureux discours adressé aux dames par un héraut. Cette rencontre est la plus spectaculaire des 10 ou 20 courses qui viennent d'avoir lieu et dont Bretel ne souffle naturellement pas un mot.
12° joute
Henri de Blâmont et le seigneur de Gevigni.
Ici, Bretel applaudit Henri de Blâmont, l'un des héros du Tournoi, brillant seigneur de la famille des Salm, beau-fils du comte de Chiny, et probablement l'un de ses grands mécènes. Il met plus discrètement à l'honneur aussi son rival, qui a dû l'accueillir dans son tout proche château de Juvigny.
13° joute
Waleran de Luxembourg-Ligny contre Wichart d'Amance.
Avec grand art, Bretel distribue compliments et applaudissements à ces 2 seigneurs des plus grandes familles du Luxembourg et de Lorraine. Après le choc de la rencontre, les cœurs s'enflamment dans les tribunes.
14° joute
Geoffroi de Neuville opposé à Baudouin d'Auberchicourt.
Une fois de plus, est mis en vedette (et applaudi) l'un de ces petits seigneurs, protecteurs de Bretel, qui affronte ici, pour sa plus grande gloire, un représentant de la célèbre famille des Auberchicourt. La récit se termine par un éloge du frère trop tôt disparu.
Éloge funèbre d'Épaulart, frère de Geoffroi de Neuville.
15° joute
Pierre de Bauffremont contre un inconnu.
Bauffremont, seul héros de cette rencontre brutale, frappe de toute sa force son adversaire, en plein heaume, d'un coup de lance, et l'achève, au passage, d'une formidable gifle de son écu en pleine figure : tout le monde s'extasie devant ce coup de maitre ! Par courtoisie, Bretel tait le nom du malheureux rival qu'on ne peut identifier, puisque la miniature n'existe pas dans le manuscrit d'Oxford.
16° joute
Perrart de Bauffremont face à Jean de Rosières.
Ces 2 'cousins' (au lien de parenté très lâche) s'affrontent à fond de train dans un fracas de lances et des gerbes d'étincelles : éclats et éclisses volent jusqu'au ciel !
17° joute
Gérard de Looz et Renaud de Trie.
Cette seconde journée de joute s'achève sur le combat de Renaud de Trie contre le seigneur des lieux, Gérard de Chauvency, dont les louanges sont chantées avec beaucoup de grâce et de courtoisie...
la Mêlée du Tournoi
Henri de Blâmont ouvre les hostilités et engage la bataille dans la plus pure tradition guerrière : seul et caracolant sur son cheval, il se précipite sur les adversaires (Flamand et Hennuyers) et donne ainsi, après le rituel défi et la mise en scène symbolique du premier sang versé, le coup d'envoi aux différents assauts du tournoi.
Après ce premier choc, Raoul de Baissy et Jean de Rosières volent à son secours... Les bataillons s'assemblent et la mêlée devient générale.
Geoffroy d'Âpremont avec Collard de Cumières , Hues Beckars de Maizey et Perrart de Bauffremont-Removille , se précipite sur le Châtelain de Bergues , secondé par Boullès de Fléchin et une foule de Flamands. Corps à corps des 2 chevaliers commenté par les hérauts et les dames des tribunes.
Alors, Henri le Lion de Luxembourg défie Renaud de Trie et c'est l'un des grands moments épiques du tournoi.
Perrart de Grailly et le comte de Sancerre se démènent dans la mêlée et font le vide autour d'eux... Mais voilà qu'interviennent Waleran de Luxembourg-Ligny , Waleran de Fauquemont-Montjoie et Henri le Lion de Luxembourg : Grailly et Sancerre sont renversés et jetés à terre, tandis que les hérauts les protègent du piétinement des chevaux et célèbrent leur valeur et leur détermination.
Henri de Briey , Ouri, son frère , Guy de Neuville , Jean de Rosières , Collard de Cumières , Aubert d'Ornes et Régnier de Creuë chargent à leur tour et se portent à la rencontre de Baudoin d'Auberchicourt , accompagné de Gauthier de Hondschoote , Sandroi de Haussy , Le Bleu de Montigny et Symar de Lalaing ... et ça tape et ça crie de tous les côtés.
C'est le moment choisi par Philippe de Flandres allié à Florent de Hainaut pour se précipiter sur la troupe du comte de Chiny et du seigneur d'Esch . En mauvaise posture, Chiny semble hors de combat, et son cheval, perdu ! Mais voici André d'Amance qui surgit et sauve la monture du comte !
Dans cette pagaille, Florent de Hainaut se bat comme un lion ! Beaucoup sont restés sur le terrain, dont les abords sont couverts de corps de blessés allongés et recouverts de manteaux et de couvertures... tandis que les jeunes en difficulté se sont regroupés autour de Geoffroy d'Esch , qui, se dressant comme une tour sur le champ de bataille, les protège et les instruit !
Alors, dans les lueurs du Couchant, tandis que la nuit tombe, apparait Gérard de Looz de Chauvency ! Le suivent Simon de Moncler , Étienne d'Oiselay et Geoffroy de Neuville , pour le dernier baroud d'honneur, au milieu des cris d'armes qui retentissent dans l'obscurité : Looz ! Chiny ! Esch ! Âpremont ! Passavant ! Boulogne ! Blâmont ! Limbourg ! Hainaut ! Montjoie ! Arras ! Hattstatt !
...Et, nous dit Bretel, "de tous côtés et en tous sens, ils accoururent, plus de 500 !" Ainsi se finit le tournoi.les Miniatures du Manuscrit d'Oxford
- 01. Folio 107 recto. Jacques Bretel invite Conrad Warnier de Hattstatt
Cette première miniature représente un Jacques Bretel, blond aux yeux bleus, relativement jeune, tout de rouge habillé et coiffé d'un immense chapeau de feutre remarquable. Il fait face à un cavalier, vêtu de bleu, tête nue, chevelure et barbe abondantes, brandissant dans sa main gauche un tronçon de lance et saluant de la droite. Ce seigneur est assis sur un cheval pommelé, bridé et sanglé de rouge.
- 02. Folio 111 recto. Chardogne/Bazentin
Sur un fond or, endommagé, en viennent aux prises Ferri de Chardogne, à gauche, et Huart de Bazentin, à droite. Les armoiries couvrent écus et housses des chevaux. Cavaliers et montures arborent des cimiers. Bazentin se distingue même par des ailes d'ange éployées qui lui poussent dans le dos, et par la hauteur impressionnante des plumes de paon qui somment son casque !
Entre les 2 jouteurs qui s'affrontent, s'interpose un minuscule héraut qui commente l'action au porte-voix. Dans le coin gauche, sur 2 rangs, 6 ou 7 spectateurs symbolisent l'assistance, tandis qu'un autre s'isole à l'extrémité droite. Au milieu, semblant offrir un bouquet de fleurs, une jeune fille s'apprête à récompenser le vainqueur (?).
La miniature complète ici le récit de Bretel qui ne décrit pas les armes de Bazentin.
- 03. Folio 112 recto. Faucogney/Bergheim
Les chevaliers et leurs montures, tout d'or revêtus, se détachent bien sur le fond bleu tout guilloché d'un décor losangé de lignes blanches à points rouges. Les timbres des heaumes sont surmontés de cimiers figurant des êtres surnaturels, ange ou elfe (?) s'échappant de branchages et de feuillages, qui surmontent aussi le cimier des chevaux. En marge, un héraut (?) semble compter les points.
La peinture renseigne parfaitement sur les armoiries de ces grands seigneurs, non décrites dans le texte de Bretel, et qui sont présentées dans les anciens armoriaux de cette époque.
- 04. Folio 112 verso. Thil/Sierck
Dans un décor identique au précédent, les 2 jouteurs sont présentés dans le feu de l'action, au moment du choc de la rencontre, lorsque volent les heaumes et qu'apparaissent les têtes nues ! Les chevaliers, qui ont dû participer au défilé d'ouverture des Jeux, tout ailés, semblent voler sur leurs montures : ce sont des anges ! Les casques qui tombent, sont ornés de cimiers à plumes ou à crinière. Très riche harnois aux armoiries des combattants.
Au premier plan, en plus petit, les hérauts, d'une part 3, d'autre part 2, retiennent leur souffle, pendant que 2 curieux, à l'angle gauche, se tassent dans leur coin, yeux tout écarquillés.
- 05. Folio 113 recto. Madame de Chiny ouvre le bal du Lundi
Dans un décor de pure fantaisie, sous une feuillée, sur une pelouse de rêve, à moins qu'il ne s'agisse des fresques des murs du château, ou d'un fond de tentures rouges à décor de fleurs et feuillage stylisés, Madame de Chiny ouvre le bal, avec un jeune à chaque main. Sur la gauche, un musicien de vièle, l'archet en main, l'accompagne.
Dans des reflets d'or, effet des flambeaux qui flamboient, danseurs et fleurs s'éclairent, enluminant, illuminant de féérie cette fête de nuit. Et, à eux seuls, symbolisant la danse, ils deviennent la foule des dames et de leurs cavaliers qui tournoient.
- 06. Folio 113 verso. Grailly/Ouren
Du haut des tribunes, seigneurs et dames, coiffées de couronnes dorées, regardent les exploits des 2 chevaliers qui s'affrontent en lice. Des tentures peintes en trompe l'œil masquent les échafaudages et donnent l'illusion de murailles et de tours crènelées, les beffrois, dont parle Bretel.
En dessous, les jouteurs, avec heaume à cimier, épatent la galerie, tandis qu'un minuscule héraut, bras écartés, observe le choc, que commentent 3 de ses collègues à gauche, au pied des gradins.
Le reportage de Bretel est une fois de plus complété par la peinture de l'enlumineur qui nous renseigne sur les armoiries d'Ouren non décrites.
- 07. Folio 114 recto. Briey/Hattstatt
Se détachant sur le joli décor à fond bleu, losangé de blanc et ponctué de rouge, les 2 rivaux s'affrontent, accompagnés d'écuyers (?) sur des chevaux pommelés. Cavaliers et montures arborent des cimiers, mais la chimère qui surmonte le timbre du casque du jeune Conradin, par ailleurs encombré d'immenses ailes, est de loin la plus extravagante ! L'indispensable héraut s'agite en milieu de piste, tandis que 2 têtes de spectateurs ou de hérauts (?) occupent les angles supérieurs de cette scène.
- 08. Folio 116 recto. Âpremont/Sancerre
Les 2 chevaliers évoluent sur un fond d'or, limité dans la bordure bleue supérieure, qui lui sert d'horizon et de ciel, par une scène de chasse où un lièvre tente d'échapper aux crocs d'un lévrier qui va le happer... et que surveille son maitre, couronné de fleurs, prêt à lâcher l'émerillon ou le faucon dont il vient d'ôter le chaperon aveuglant.
Sous cette scène, s'élancent, lances baissées, les 2 jouteurs. À gauche, tout en soie rouge, lui et sa monture, Joffroi d'Âpremont, reconnaissable à sa croix d'argent. Il porte 2 ailes éployées qui le font prendre pour un ange tout droit sorti du paradis (comme le remarquera Bretel lors du défilé du tournoi, le jeudi après-midi).
À droite, le comte de Sancerre, parfaitement reconnaissable à ses armoiries bien décrites (et répétées sur la housse du cheval), malgré la maladresse du peintre-enlumineur : celui-ci porte effectivement un écu d'azur à bande d'argent, côtoyée de 2 cotices d'or (où seules manquent les minuscules potences et contre-potences).
Cavaliers et montures arborent des cimiers, et sont flanqués d'écuyers (?) montés sur des chevaux pommelés. Au centre, sur le gazon, un héraut arbitre la rencontre, que suivent des yeux, à l'extrême gauche, 2 spectateurs attentifs.
- 09. Folio 117 recto. Blâmont/Juvigny
Sous des tribunes surchargées de dames à couronnes dorées, comme autant de reines, se ruent les 2 héros de cette course. Le public déborde des gradins et s'installe même le long des tentures peintes à décors de muraille. Au milieu de la scène, un héraut commente dans son porte-voix. Entre les tours des beffrois, badigeonnées en trompe l'œil, se profilent 3 ou 4 pavillons et tentes.
- 10. Folio 118 verso. Luxembourg-Ligny/Amance
Sur fond d'or, lancés à fond de train, coursiers et chevaliers s'affrontent et se mesurent, lances croisées, avec cimiers, housses et écus armoriés. Wichart d'Amance, dont Bretel oublie les armoiries, porte ici les armes pleines pour défendre le renom de sa famille. Une impressionnante figure couronnée se dresse sur le casque de ce chevalier affublé d'ailes d'ange déployées. Sur la droite, le héraut, pour une fois en marge de l'action, agite encore le drapeau du signal de départ (où s'inscrit une lettrine d'or). Vis à vis de lui, 4 autres de ses collègues observent le choc.
- 11. Folio 119 verso. Neuville/Auberchicourt
Avec leurs cimiers remarquables, qui débordent de l'enluminure, sur fond d'or, chevaux et chevaliers se chargent. Du timbre du casque de Joffroi, aux ailes d'ange, surgit un archer, tandis que sur le cimier de Baudouin se dresse un chasseur à 2 autours branchés.
Au premier plan, de part et d'autre, un héraut -celui de gauche agite encore un manche de drapeau(?)-. Au centre, l'éternel arbitre qui brandit sa masse d'armes (?). Dans le coin supérieur gauche, 3 personnages, symbolisant les spectateurs (?) en rang.
- 12. Folio 120 recto. Looz/Trie
Dans des tribunes archi-combles, dames, couronnées d'or, et invités de marque regardent les héros de la dernière joute. 'Les escaliers' semblent même encombrés de spectateurs.
- 13. Folio 123 recto. Danse du Chapardeur du Mardi
- 14. Folio 131 recto. Blâmont ouvre les hostilités du tournoi
- 15. Folio 132 verso. Le Lion de Luxembourg dans le feu du tournoi
Armes et Parures
Chansons
Jeux
Parmi les jeux de société auxquels Jacques Bretel fait allusion (le jeu du roi et de la reine ; le jeu du roi qui ne ment ; le béguinage ; l'ermite ; le pélerinage ; le provençal ; Bérengier), il en est 2 qui sont décrits longuement : le 'robardel' qu'on pourrait traduire par le 'chapardeur'... et le 'chapelet', traduisible par la 'couronne de fleurs'.
- Le Robardel-Chapardeur
Le mardi soir, après le repas, les danses et les chants, vers minuit, se donne la petite pantomime du Chapardeur.
Elle met en scène une joueuse de viole, Perrine d'Esch, qui fait danser une jolie bergère que tout le monde reconnait, Agnès de Florenville, avec son berger, nippes retroussées (touz escouciez) et chapeau de travers.
La bergère, habillée d'une tunique rouge de fine étoffe de soie cloquée (cote vermoille d'escarlate a petit clopiaus), s'attife et fait la coquette (se cointoie) en minaudant devant son miroir, tandis que son berger tourne, danse, bondit, pirouette, se démène en tous sens et joue avec une pomme.
Et voilà que le lascar (li huitars) virevolte autour de la belle, lui passe la main aux fesses, lui pelote les seins (les rains, le pis, la memelette), et lui vole un double baiser, habilement chapardé, au moment où elle s'y attendait le moins !
Pour finir, devant l'assemblée captivée, il jongle avec sa houlette d'argent (malcon d'argent), comme le ferait une majorette aujourd'hui ! Bretel découvre alors que le rôle du berger était tenu par une fille : Jeannette de Boinville !
- le Chapelet-Couronne de fleurs
Le jeu de la Couronne de fleurs (en ancien français: Chapelet) a lieu le jeudi soir, après la mêlée du tournoi, et ce spectacle clôt en quelque sorte les festivités. Le lendemain, on fait les malles et on se quitte.
C'est la plus grande dame de l'assistance qui en est l'actrice : Béatrice de Luxembourg. Après l'avoir suppliée de tenir ce rôle, la voici debout, seule en scène, qui dialogue en chantant avec un musicien de vielle, qui lui propose de choisir un 'amant', puisqu'elle est seule et sans ami.
Madame de Luxembourg refuse, disant qu'elle préfère sa couronne à un mauvais mariage. Mais le ménestrel lui assure de trouver un chevalier servant digne d'elle et de son rang... Et tandis qu'il cherche parmi l'assistance un amoureux de mérite, la comtesse se livre à un petit jeu théâtral, dansant et chantant, où elle mime la passion et l'impatience amoureuse, se parant et jouant de sa couronne.
Pour finir, toujours chantant, le ménestrel revient avec l'élu, 'noble et de grand cœur et courtois' : André d'Amance, petit-fils de Mathieu II de Lorraine, le chevalier-même qui, au plus fort de la mêlée du tournoi, sauva et rendit son cheval et son honneur au comte de Chiny !
À la fin du XIII° siècle, dans ses 'baleries' et danses de théâtre, la comédie musicale, en germe, existait déjà !
le Pardon
À la fin de la 2ième journée de joutes, le mardi soir très tard, après le bal, les chants et la petite représentation théâtrale du Chapardeur, il est décidé d'organiser la fameuse Mêlée du tournoi et de son Pardon.
Toute la chevalerie se réunira jeudi pour en élire le comité organisateur et procéder au partage des forces qui devront s'affronter.
Et, après les défilés de chevaliers en grande parade, la mêlée du tournoi aura effectivement lieu le jeudi à la vêprée. Ce n'est plus le combat à l'ancienne, où l'on se chargeait de front à la lance, mais une guérilla de groupes qui s'affrontent à l'épée, au gourdin ou à la massue. Tous les coups sont permis pour désarçonner l'adversaire et s'emparer de son cheval. On se défie, s'insulte, s'emporte et se déchaine ! C'est le triomphe du plus fort, du plus hargneux, du plus teigneux, l'exaltation des valeurs viriles agressives un peu sauvages : le tournoi minait bien la guerre !
Une vieille tradition voulait qu'après la bataille, les combattants fassent pénitence et demandent à Dieu pardon pour tous les péchés qu'ils venaient de commettre : insultes, brutalités, sang versé, butin convoité, extorqué, déchainement de toutes les passions si peu chrétiennes, Orgueil, Colère, Envie !
À Chauvency aussi, même si le tournoi n'est qu'un simulacre de combat, il y aura bien cette cérémonie du Pardon, le soir, après la bataille. Mais cela se fera sur un mode plus courtois. C'est à Bretel qu'on demandera d'officier et de faire le sermon (un sarmons d'armez). Il y parlera du culte de l'Amour (courtois), donnera en exemples Hélène et Pâris, Didon et Énée, ou Lancelot, Tristan, Kaherdin, Pallamide et la reine Guenièvre. Et pour finir donnera comme pénitence de ne plus médire ni se vanter !...
Et c'est Simon de Lalaing qui, au nom de toute la chevalerie, demandera l'absolution et, comme oraison, chantera la dernière chanson !
Vins et Épices
"Beaucoup y eut de vins et mets : chacun y eut ce qu'il voulait." Si Bretel ne nous renseigne guère sur les menus des festins et les vins plus ordinaires, il n'oublie jamais de célébrer les grands crus servis plus tard en cours de soirée : prestigieux, ces vins du Rhin, de Beaune, d'Arbois ou d'Auxerre coûtent des fortunes ! La renommée de ces derniers surtout était très grande, les vins de Basse-Bourgogne ayant la réputation de se conserver longtemps et de bien supporter le vieillissement.
Au Moyen-Âge, le prix des vins de bonne qualité est très élevé et ils valent d'autant plus cher qu'ils viennent de loin, le coût des transports étant alors excessif. De plus, les rendements de l'époque ne dépassent pas 15 à 20 hectolitres à l'hectare ! Le vin est donc une boisson de luxe destinée à une clientèle riche, recherchée par les gens aisés qui veulent imiter la noblesse, et souvent réservée à la caste aristocratique.
À une époque où n'existent ni chocolat, ni thé, ni café, ni eau-de-vie (trop rare et alchimique), c'est le seul tonique connu, beaucoup plus alcoolisé que la bière plus populaire ou que l'hydromel. Mais le vin à cette époque se conserve mal et, au bout de 6 mois, il est acidifié. De plus on ignore alors le collage, et de ce fait, à cause des impuretés, il fermente très vite : aussi le vin vieux est imbuvable !
Le vin nouveau, du mois d'Octobre, fraichement tiré du tonneau, est de meilleure qualité car il n'a pas eu le temps de s'éventer... Sinon, souvent, pour en masquer l'aigreur, on y mêlait des épices. Ainsi poivrait-on le vin, et le 'poivrot' devint celui qui abusait de la 'dive bouteille' : il se poivrait !
D'ailleurs les bouteilles n'existaient pas ! Le verre était bien trop précieux et servait parfois à faire de la verrerie de luxe, exposée à côté des hanaps d'or ou de vermeil. Les bouteilles pour transporter, conserver ou présenter le vin, d'abord inventées en Italie au XVI°siècle, ne furent fabriquées (en gros verre noir ou vert) qu'au début XVII°siècle en France... et les boutoilles, dont parle Bretel, n'étaient que des outres ou des pichets. Quant aux bouchons de liège, ils seraient une invention de Dom Pérignon pour ses vins de Champagne !
Les épices aussi, au Moyen-Âge, valaient leur pesant d'or ! Clous de girofle, cannelle, gingembre ou zédoaire, et poivre venaient de fort loin. Quant au miel, qui servait à adoucir et sucrer, pour le récolter des ruches, il fallait en tuer l'essaim ! Épices, dragées (qui feront la réputation de Verdun), autres délices, noix et noisettes étaient donc servis, comme le précise Bretel, en fin de soirée, avec les bons vins, avant d'aller se coucher.
Il n'est pas étonnant que les Chiny se soient ruinés en de pareilles festivités !
l'Art de Bretel
Dans les pas de Bretel ?
Dans son reportage, Jacques Bretel montre qu'il connait bien nombre d'invités qui lui sont déjà très familiers. Et s'il choisit et met en scène dans son Tournoi certains chevaliers, il semble que ce soit pour leur rendre un hommage évident et les remercier de leurs libéralités et de leurs bienfaits.
- En Meuse
Poète itinérant, errant de château en château, Bretel célèbre surtout demoiselles, dames et chevaliers qui l'ont accueilli, reçu et généreusement traité lors de ses étapes sur les chemins qu'il parcourait le long des rives de l'Ornain, dans la vallée de la Meuse, et aux bords de la Chières ou de la Semois. Il vit donc dans les limites de la Meuse actuelle et connait parfaitement les personnalités qu'il présente.
Neuville à 5km500 de Louppy à 6km de Chardogne à 6km500 de Bar à 14km500 de Ligny à 21km de Commercy à 11km d'Âpremont à 12km de Maizey à 12km500 de Creuë à 16km de Murauvaux (Blason de Merauvaux-Muraut) à 4km500 de Watronville à 14km d'Ornes à 5km de Thyl à 11km de Champneuville à 3km500 de Cumières à 18km500 de Dun à 17km500 de Chauvency à 4km de Montmédy à 20km de Florenville à 5km de Chiny
... ou de Thyl à 7km de Damvillers (Blason de Merauvaux-Muraut) à 15km de Juvigny à 6km de Montmédy à 4km de Chauvency
- En Lorraine, Luxembourg, Alsace
Connu et apprécié sur les bords de la Meuse, Jacques Bretel est aussi estimé des grands seigneurs de Lorraine. Il fréquente la cour des Luxembourg où il a connu (selon le manuscrit de Mons) Henri le Blond. Il connait parfaitement la famille de Florange. Il a l'amitié des Briey. Il est protégé des Salm et Salm-Blâmont dont il connait tout l'entourage (les Baissy et les Rosières). Il est au mieux avec les Hattstatt... et a été probablement l'hôte des Bergheim et des Amance qu'il remercie en les immortalisant dans son beau récit du Tournoi.
- Pour suivre les pérégrinations de Jacques Bretel, il est préférable d'utiliser les cartes de Cassini du XVIIIe siècle qui font mention de beaucoup de lieux disparus depuis, et qui sont plus fidèles aux paysages d'avant la Grande Guerre (14-18 a considérablement bouleversé certains endroits de la campagne Meusienne). Les distances parcourues sont toujours données en ligne droite, à vol d'oiseau, et arrondies (site conseillé : Carte de Cassini et en fin d'article, liens externes : la carte de Cassini superposée à la carte de France de Google Maps).
le Calendrier du Tournoi
- 1270 Mort de Saint Louis devant Tunis, lors de sa dernière Croisade. Blondel de Luxembourg s'était engagé dans cette expédition.
- 1273 Rodolphe de Habsbourg, roi d'Allemagne.
- 1275 Naissance de Henri VII de Luxembourg, fils de Henri le Lion.
- 1278 Mort d'Ottokar II de Bohême, écrasé par Rodolphe de Habsbourg, à la bataille de Dürnkrut, dans la plaine de Vienne, où chargent aussi Conrad Warnier de Hattstatt et ses 100 chevaliers d'élite.
- 1281 Mort de Blondel de Luxembourg. Henri le Lion lui succède.
- 1282 Vêpres siciliennes: Charles d'Anjou chassé par les Aragonais. Aymon de Faucogney, Milon de Ronchamp et Pierre de Bauffremont volent à son secours dans les Pouilles.
- 1284 Effondrement des voûtes de la cathédrale de Beauvais (48 mètres).
- 1285 Brillante fête chevaleresque, entre Chauvency et Montmédy, immortalisée par Jacques Bretel dans le Tournoi de Chauvency. Mort de Philippe le Hardi, à Perpignan. Philippe le Bel règne...
- 1288 Désastre de Worringen : les Luxembourg et nombre de leurs alliés meurent sur le champ de bataille.
- 1291 Prise de Saint-Jean-d'Âcre : les croisés chassés de Terre Sainte. Les Suisses se liguent contre les Habsbourg.
- 1294 À la cour des Bar, le duc de Brabant, vainqueur de Worringen, au cours d'une joute festive est tué par Pierre de Bauffremont.
- 1298 Le Livre des Merveilles (rédigé en français), de Marco Polo.
- 1302 La chevalerie française, écrasée par la piétaille flamande, lors de la célèbre bataille des Éperons d'Or, à Courtrai. Parmi les morts, plusieurs seigneurs présents à Chauvency.
- 1307 Faillite bancaire des Buonsignori, 'Rothchild' du XIII° siècle. Arrestation des Templiers sur ordre de Philippe le Bel.
- 1309 La Papauté s'installe en Avignon : début de crise dans l'Église. Le sire de Joinville dicte et publie La Vie de Saint Louis.
- 1312 Jacques de Longuyon compose les Vœux du Paon pour le prince-évêque de Liège, Thiébaut de Bar, compagnon de l'empereur Henri VII.
- 1315 Henri VII de Luxembourg, roi des Romains et du Saint-Empire, meurt lors de son expédition en Italie : fin du rêve impérial. Simon de Marville déplore sa mort dans les Vœux de l'Épervier. Les fantassins suisses écrasent les Habsbourg à Morgarten. Pluie continuelles, récoltes pourries, vie chère, famine et grande mortalité...
Sources
- Jacques Bretel : Le Tournoi de Chauvency, 1285 (manuscrits de Mons et d'Oxford).
- Henri et Philibert Delmotte : Les Tournois de Chauvency.
- Maurice Delbouille : Le Tournoi de Chauvency.
- Early Rolls of Arms : Armoriaux du XIII° siècle (Vermandois, Wijnbergen, Chifflet-Prinet, Bigot, Heralds, Camden, Walford, Galloway).
- Armorial de Franche Comté par Jules & Léon Gauthier ( des Archives Doubs-Côte d'Or & des Archives Nales) H. Champion Ed. Paris 1911.
- Armorial de l'ancien duché de Luxembourg
- Dominique Henriot-Walzer : Dictionnaire du Tournoi de Chauvency, 1285 (ouvrage à paraitre).
- Marcel Lachiver : Vins, vignes et vignerons, Histoire du vignoble français (Paris, Fayard 1988).
- A. Henry : Le Jeu de Saint Nicolas de Jehan Bodel. Introduction, édition, traduction, notes, glossaire complet, tables Bruxelles, Presses Universitaires ; Paris, P.U.F.,1962 ( nombreuses notes très riches sur les vins au Moyen-Âge).
- Larousse de vins, librairie Larousse , 1970.
Études
- Nancy Freeman Regalado : Picturing the story of Chivalry in Jacques Bretel's Tournoi de Chauvency (Oxford, Bodleian Library, Ms Douce 308). Published in 'Tributes to Jonathan J.G. Alexander : Making and meaning in the Middle Ages and the Renaissance'. Eds Susan L'Engle and Gerald B. Guest. London: Harvey Miller-Brepols,2006, pp. 341-52.
- Inès Leroy : Le tournoi de Chauvency: Mise en scène d'une société dans un récit poème. Louvain-La-Neuve Année académique 2000-2001
Bibliographie
- Mons, Bibliothèque de la ville, manuscrit MS 330-215
- Oxford, Bodleian, manuscrit MS Douce 308 (15 miniatures)
- Reims, Bibliothèque municipale, MS 1007 (fragments)
- Les tournois de Chauvency donnés vers la fin du XIII° siècle, par H.Delmotte, Valenciennes,1835.
- Hecq Gaëtan, Jacques Bretex ou Bretiaus Le Tournoi de Chauvency, Mons, 1898.
- Maurice Delbouille, Le Tournoi de Chauvency, Liège et Paris, Droz, 1932.
- Jacques Bretel, Le Tournoi de Chauvency, 1285, Éditions de La Joyeuserie, Dampicourt, Belgique, 1997 : traduction intégrale en français moderne par Dominique Henriot-Walzer.
- Université de Metz, colloque du 27 février au 1er mars 2007, Lettres et musique en Lorraine du XIIIe au XVe s. Autour du Tournoi de Chauvency.
Liens externes
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