François Adrien Boieldieu

François Adrien Boieldieu
François Adrien Boieldieu
François-Adrien Boieldieu, d'après Henri-François Riesener, Bibliothèque nationale de France.
François-Adrien Boieldieu, d'après Henri-François Riesener, Bibliothèque nationale de France.

Naissance 16 décembre 1775
Rouen, Drapeau de France France
Décès 8 octobre 1834 (à 58 ans)
Varennes-Jarcy, Drapeau de France France
Activité principale Compositeur
Œuvres principales
La Dame blanche
François Adrien Boieldieu, peinture de Louis Léopold Boilly, exposition 1800, musée de Rouen[1].

François-Adrien Boieldieu, né le 16 décembre 1775 à Rouen et mort le 8 octobre 1834 à Varennes-Jarcy, est un compositeur français.

Artiste né sous l'Ancien Régime, Boieldieu fit ses armes pendant la Terreur, acquit la célébrité durant le Consulat et l'Empire, fut honoré par les Bourbons puis ruiné par la Révolution de Juillet. Il demeure le principal compositeur français d'opéras du premier quart du XIXe siècle.

Sommaire

Biographie

Boieldieu fut initié à la musique par le maître de chapelle puis par l'organiste de la cathédrale Notre-Dame de Rouen. La Révolution ne freina pas l'activité musicale du théâtre de Rouen, qui continua de présenter les œuvres de jeunes auteurs tels Étienne Nicolas Méhul. Pendant la Terreur, Rouen fut même une des rares villes à conserver une activité musicale importante et, en 1793, plusieurs concerts furent organisés avec les célèbres violoniste Rode et ténor Garat. Boieldieu composa alors ses premières œuvres sur des textes écrits par son père, La Fille coupable en 1793, puis Rosalie et Mirza en 1795, qui lui apportèrent un succès immédiat.

Durant la période révolutionnaire, Boieldieu partit pour Paris et, prudemment, s'y installa comme accordeur de pianos. Seul l'opéra-comique offrait alors des débouchés pour ces œuvres hybrides, proches de l'opéra classique mais comportant des dialogues parlés. L'œuvre la plus typique en est Médée de Cherubini (1797). L'opéra-comique, traditionnellement représenté à la Salle Favart, fut également joué au théâtre de Monsieur dès 1789 et, en 1791, s'installa dans un théâtre neuf, le Théâtre Feydeau, auparavant réservé à la troupe de l'opera buffa. Durant une dizaine d'années, les troupes de Favart et de Feydeau se concurrencèrent, Favart multipliant les spectacles patriotiques et présentant des œuvres plus légères de Méhul, Feydeau proposant plutôt des drames héroïques de Cherubini ou Lesueur. En 1797, Boieldieu proposa à Feydeau La Famille suisse et L'Heureuse Nouvelle. En 1798, il proposa à Favart Zoraime et Zulmare. Le succès fut foudroyant.

Fils spirituel de Grétry, Boieldieu privilégiait les mélodies sans ornements superflus qu'il mettait en valeur avec une instrumentation légère mais soignée et des dialogues spirituels. Berlioz attribuait à sa musique une « élégance parisienne de bon goût qui plaît ». En 1800, il remporta un véritable triomphe avec Le Calife de Bagdad.

En 1804, il partit pour Saint-Pétersbourg afin d'occuper le poste de compositeur de la cour du Tsar jusqu'en 1810 à l'invitation personnelle du tsar Alexandre. Il y composa neuf opéras dont Aline, reine de Golconde (1804) et Les voitures versées (1820). De retour en France, il reconquit le public parisien avec La jeune femme en colère (1811), Jean de Paris (1812), Le Nouveau Seigneur du village (1813) et une dizaine d'autres œuvres.

En 1825, il publia son chef-d'œuvre, La Dame blanche, reprise salle Favart en 1997 et enregistrée sous la direction de Marc Minkowski. Basé sur deux romans de Walter Scott (Le Monastère et Guy Mannering[1]) — fait inhabituel à cette époque —, le livret est construit sur le thème de l'enfant perdu puis heureusement reconnu in extremis. Le style de cet opéra a été repris pour Lucia di Lammermoor, I Puritani et La Jolie Fille de Perth. Reconnu comme une des premières tentatives d'introduction du fantastique dans l'opéra, La Dame blanche a également été un modèle pour les opéras Robert le Diable ou Faust. Il composa un des airs les plus célèbre de la Dame Blanche : Ah! quel plaisir d'être soldat, dans la ville de Villeneuve-Saint-Georges, en 1823.

Boieldieu devint professeur de composition au Conservatoire de Paris et, en 1817, succéda à Méhul à l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France. Il reçut la Légion d'honneur en 1820. Son opéra suivant, Les Deux Nuits (1829) fut admiré par Wagner qui loua « la vivacité et la grâce naturelle de l'esprit français » et qui s'inspira d'un des chœurs pour la « marche des fiançailles » de Lohengrin. Boieldieu perdit progressivement l'usage de la parole, sans doute du fait d'un cancer du larynx. La faillite de l'Opéra-Comique et la Révolution de 1830 ajoutèrent à son malheur. Afin de lui éviter la misère, Thiers lui assura une pension de l'État de 6 000 francs. Le 25 septembre 1834, il fit sa dernière apparition publique pour la première du Chalet d'Adolphe Adam. Peu avant son décès, il eut ainsi l'élégance de passer le flambeau à son brillant élève.

Il était franc-maçon initié à la loge Les Arts et l'Amitié du Grand Orient de France à Paris[2], mais il fut également membre de la Loge la Palestine et membre d'honneur de la Loge les Amis Réunis[3]. Le 13 novembre 1834 son cœur fut déposé au cimetière monumental de Rouen dans un tombeau offert par la ville de Rouen; il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Son fils, Adrien Boieldieu, fut aussi un compositeur français.

Tombe de Boieldieu au Père-Lachaise

Reconnaissance

Son œuvre

Opéras :

  • La Fille coupable
  • Rosalie et Myrza (1795)
  • L'Heureuse Nouvelle, livret de Saint-Just, créé au théâtre Feydeau le 7 novembre 1797 (17 brumaire an VI).
  • La Famille suisse, livret de Saint-Just, créé au théâtre Feydeau le 11 février 1797.
  • Le Pari ou Mombreuil et Merville, livret de Longchamps, créé à la salle Favart (Comédie Italienne) le 15 décembre 1797 (25 frimaire an VI)
  • Zoraïme et Zulnar, livret de Saint-Just, créé à la salle Favart le 21 floréal an VI (10 mai 1798)
  • La Dot de Suzette (1798)
  • Les Méprises espagnoles (1799)
  • Emma ou La Prisonnière (1799) avec Cherubini
  • Béniovski ou Les Exilés du Kamchattka (1800)
  • Le Calife de Bagdad (1800)
  • Ma tante Aurore ou Le Roman impromptu (1803)
  • Le Baiser et la Quittance ou Une Aventure de garnison (1803)
  • Aline, reine de Golconde (1804)
  • La Jeune Femme colère (1805)
  • Abderkan (1805)
  • Un tour de soubrette (1806)
  • Télémaque (1806)
  • Amour et mystère ou Lequel est mon cousin ? (1807)
  • La Dame invisible (1808)
  • L'Athalie (1808)
  • Rien de trop ou Les Deux Paravents (1811)
  • Jean de Paris (1812)
  • Le Nouveau Seigneur de village (1813)
  • Le Béarnais ou Henri IV en voyage (1814)
  • Angéla ou L'Atelier de Jean Cousin (1814)
  • La Fête du village voisin (1816)
  • Charles de France ou Amour et gloire (1816)
  • Le Petit Chaperon rouge (1818)
  • Les Voitures versées ou Le Séducteur en voyage (1820)
  • Les Arts rivaux (1821)
  • Blanche de Provence ou La Cour des fées (1821)
  • La France et l'Espagne (1823)
  • Les Trois Genres (1824) (en collaboration avec Auber)
  • Pharamond (1825)
  • La Dame blanche (1825)
  • Les Deux Nuits (1829)
  • La Marquise de Brinvilliers (1831) (en collaboration avec Auber, Cherubini et d'autres)

Concertos

  • Concerto pour harpe en ut majeur (1800)

Notes et références

  1. Henri Suhamy, Sir Walter Scott, Fallois, 1993, p. 315.
  2. Dictionnaire de la franc-maçonnerie, Daniel Ligou 1974 ISBN 2 13 054497 5
  3. http://musicmac.ifrance.com/

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