Francois Gilles Guillot

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François Gilles Guillot, né le 17 août 1759 à Angers (Maine-et-Loire), militaire français.

Entré comme soldat dans le régiment de Lyonnais-Infanterie le 6 juin 1775, il passa comme sergent dans celui du Maine, le 15 juillet 1780 au dédoublement du régiment de Lyonnais. Sergent-major au même corps le 17 février 1788, il fut nommé adjudant sous-officier le 29 avril suivant, et devint quartier-maître trésorier du 28e d'infanterie (ci-devant Maine) le 1er avril 1791.

Promu capitaine au même corps le 6 novembre 1792, il fit les premières guerres de la Révolution française aux armées du Var et d'Italie, au siège de Toulon et à l'armée des Pyrénées orientales de 1792 à l'an III inclusivement. Nommé chef de bataillon commandant l'infanterie légère à l'armée d'Italie, par le général en chef Brunet, il ne fut point confirmé dans ce grade ; mais sa conduite à l'affaire du 8 septembre 1793, au-dessus de Lantosca, et à celle du 28 vendémiaire an II, à l'attaque de Gilette, où il fut blessé d'un coup de feu à la jambe droite, lui mérita le grade d'adjudant-général chef de brigade, qui lui fut conféré le 13 brumaire suivant.

Il rendit d'importants services pendant le siège de Toulon, et prit une part distinguée à l'enlèvement de la redoute anglaise, ce qui le fit nommer général de brigade par arrêté du représentant du peuple près l'armée devant Toulon, le 30 frimaire de la même année. Il commanda l'avant-garde de l'armée des Pyrénées orientales au siège de Saint-Elme et de Collioure, et fut blessé d'un coup de feu au bras droit à l'attaque des redoutes espagnoles le 30 brumaire an III. Passé à l'armée d'Italie, il y fit les guerres des ans IV et V, et fut réformé le 28 ventôse de cette dernière année.

Remis en activité le 3 germinal an VI, il fut successivement employé depuis cette époque jusqu'au mois de messidor an VIII aux armées d'Angleterre, de l'Ouest, et dans la 13e division militaire. Le 9 brumaire an IX il fut appelé au commandement du département du Var (8e division militaire). Créé membre de la Légion-d'Honneur le 19 frimaire an XII, il en fut nommé commandant le 25 prairial suivant, et continua de servir dans la 8e division militaire jusqu'au mois de novembre 1808, époque à laquelle il alla prendre le commandement de la 2e brigade de la 1e division du 7e corps de l'armée d'Espagne ; il fit les campagnes de 1808, 1809 et 1810 en Catalogne, et fut nommé baron de l'Empire le 15 août 1810.

En 1811 il commandait le 1er arrondissement de la haute Catalogne, sous les ordres du colonel général Baraguay-d'Hilliers, commandant en chef de cette province. Assurer les communications de l'armée avec la France, surveiller les postes ennemis, se porter sur les divers points où ils se présenteraient pour les disperser, tel était l'objet de sa mission. La place de Figuières était située dans son commandement.

Article détaillé : Siège de Figueres (1811).

La garnison française capitula le 19 août 1811, et le général Guillot fut délivré après quarante-neuf jours de la plus dure captivité. Par jugement du 23 août la commission militaire, instituée à cet effet, condamna à la peine de mort Marques, Junyez et Floretta comme coupables d'avoir livré le fort San Fernando aux insurgés espagnols, elle condamna également, par contumace, à la même peine les nommés Pons (Genis) et Pons (Pierre). Quant au général Guillot, il fut immédiatement conduit, par ordre de l'Empereur, à la citadelle de Perpignan pour y être détenu jusqu'à nouvel ordre.

L'Empereur decida qu'un conseil d'enquête examinerait la conduite des officiers supérieurs qui commandaient lors de la surprise du fort, ainsi que les trois officiers subalternes, Minalès sous-lieutenant, faisant les fonctions d'adjudant de place, Celentani, chef de bataillon des troupes napolitaines, et Flaviono, sous-lieutenant au 2e régiment de ligne napolitain, et qui se trouvait de garde au poste de la porte principale. Une commission, prise dans le sein du conseil d'État et composée de MM. les comtes Andréossi, président de la section de la guerre, Gassendi et Lavalette, examina avec beaucoup d'attention toutes les pièces qui lui furent adressées par le ministre de la guerre, relativement à cette affaire, et déclara dans son rapport approuvé par l'Empereur le 8 mai 1812, a que le général Guillot ne pouvait être aucunement soupçonné d'intelligence avec l'ennemi, et qu'en rendant une entière justice à la fidélité de cet officier général, elle aurait voulu pouvoir se convaincre en même temps qu'il n'avait aucune faute d'imprévoyance et de négligence à se reprocher, mais qu'il était des points à l'égard desquels les pièces fournies ne donnaient que peu ou pas de renseignements, et qui ne pouvaient être bien éclaircis que par des confrontations et des débats.

Conformément aux conclusions de ce rapport, l'Empereur décréta, le 12 mai 1812; que le général Guillot, le colonel Yann et les trois autres officiers seraient traduits devant un conseil de guerre extraordinaire convoqué à Perpignan. Après une procédure longue et minutieuse, le général Guillot comparut devant le conseil. Les débats s'ouvrirent le 19 novembre 1813, et par jugement du 24 il fut condamné à la peine de mort à la majorité de cinq voix, comme coupable de négligence, d'insouciance et d'imprévoyance dans son service, en sa qualité de commandant du premier arrondissement de la haute Catalogne, et d'avoir été la cause de la perte du fort de Figuières, soumis à son commandement.

Ses coaccusés furent absous. La sévérité extrême de ce jugement n'obtint point la sanction de l'opinion publique. Le 26 du même mois le général Guillot se pourvut auprès de la Cour de cassation qui, par arrêt du 25 janvier 1814, annula lejugement rendu et renvoya l'accusé devant un autre conseil de guerre pour y être procédé à une nouvelle instruction à partir de l'interrogatoire inclusivement et à un nouveau jugement. Mais cette disposition ne put être exécutée par suite des événements politiques survenus en France à cette époque. Enfin, le 13 mai 1814 Louis XVIII rendit une ordonnance, portant : « Le général de brigade Guillot sera mis en liberté, et il ne sera donné aucune suite à l'accusation qui lui a été faite d'avoir été la cause de la perte du fort de Figuières en 1811. »

Réintégré dans son grade de maréchal de camp le 14 juillet suivant, et nommé au commandement de l'arrondissement de Barcelonnette (Basses-Alpes) le 31 août de la même année, il fut créé chevalier de Saint-Louis.

Lorsque l'Empereur fut revenu de l'île d'Elbe, le général Guillot fut mandé à Paris le 19 avril 1815. Il se présenta aux Tuileries un jour de réception. L'Empereur l'aperçut, il n'avait point oublié qne tous d'eux ils avaient été faits généraux de brigade le même jour au siège de Toulon, et il se rappelait la vive affection qui les unissait autrefois; s'approchant de cet officier général, il lui dit avec une bienveillance toute cordiale : « Tu ne m'en veux pas, Guillot; on a été bien sévère, mais que tout soit oublié.— Sire, lui répondit le général pénétré de la plus vive émotion, je suis toujours le même, toujours aussi dévoué à Votre Majesté. »

Les rapides événements qui, pour la deuxième fois renversèrent le trône impérial, empêchèrent Napoléon de donner suite à la réparation que sa justice réservait au général Guillot, qui resta en disponibilité. Au second retour des Bourbons, il fut admis à la retraite par ordonnance royale du 6 octobre de la même année, il est mort à Draguignan (Var) le 26 janvier 1818.

Source

  • « François Gilles Guillot », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
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