- Famille Caroillon
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La famille Caroillon (ou Carvillon) devient la belle-famille de Denis Diderot dès le mariage de sa fille unique Marie-Angélique avec Abel-François Caroillon de Vandeul. La connaissance de cette famille, dépositaire des archives de Diderot, participe à celle de la réception de l’œuvre du philosophe.
En effet, le profil industriel d'Abel en particulier est bien éloigné des réflexions philosophiques et des idéaux de son beau-père. Il éclaire également la nécessité et l'importance des efforts consentis par Diderot pour doter sa fille pour un si bon parti. C'est en ce sens qu'il avait envisagé la vente de sa bibliothèque, finalement recueillie par Catherine II. Diderot qui, malgré son travail, ne fut que tardivement aisé, voulu mettre sa fille à l'abri du besoin. Elle y fut, sans doute, mais délaissée par son mari et sans doute peu heureuse.
Le conservatisme de la famille, Angélique comprise, incitera à étouffer autant que possible la diffusion de l'œuvre du philosophe. Certains manuscrits seront corrigés, Angélique refusera de collaborer avec Naigeon pour la première édition posthume des œuvres de son père.
Ceci qui explique leur rôle négatif sur la réception du philosophe. On comprend également la dot importante qu'a du céder Diderot pour donner sa fille à marier à ce bon parti
Aperçu généalogique
Nicolas Caroillon x Simone Lasalette
- Denis François G. Caroillon de La Charmotte
- Pierre A. T. Caroillon de Melville des Huots
- Claude-Xavier Carvillon des Tillières
- Aimée Carvillon des Tillières
- Marie Charlotte Eustachine Jeanne (1827-1899), qui épousa Jacquelin de Maillé de La Tour-Landry (1815-1874), duc de Maillé ;
- Rainulphe Marie Eustache d'Osmond (1829-1891), qui épousa Marie Joséphine Tardieu de Maleyssie
- Eustache Conrad d'Osmond (1855-1904) mort sans alliance ni descendance.
- Aimée Carvillon des Tillières
- Abel François Nicolas Caroillon de Vandeul x Marie-Angélique Diderot
- Marie Anne, décédée en bas âge
- Denis-Simon Caroillon de Vandeul (1775-1850) x Eugénie Cardon
- Marie Anne Wilhelmine Caroillon de Vandeul (1813-1900)
- Louis Alfred Caroillon de Vandeul (1814-1900)
- Eugène Abel François Caroillon de Vandeul x Marie Charlotte Holtermann
- Charles Denis Albert Caroillon de Vandeul (1837-1911)
Biographies
Nicolas Caroillon (1708-1766), receveur général et négociant qui avait fait fortune et son épouse Simone Lasalette (1713-1788) ont eu 4 fils. Les quatre frères avaient créé une société, dans laquelle Denis Diderot était associé, qui exploitait des forges en Normandie. La société fut dissoute au début de la Révolution française et Claude-Xavier se brouilla avec Abel François. En 1774 la famille a partiellement acquis le château de Prauthoy.
Pierre A. T. Caroillon de Melville des Huots
Fermier général du Comte d’Artois (le futur Charles X de France) et secrétaire du Roi Louis XVI. Il achète le château de Prauthoy le 25 mai 1789. Il décède en 1796 et le château revient en grande partie en héritage à son frère Abel. Le château ne quittera la famille qu'en 1824, au décès de son épouse (Marie-Angélique Diderot).
Claude-Xavier Caroillon des Tillières
Article détaillé : Claude-Xavier Carvillon des Tillières.Abel François Nicolas Caroillon de Vandeul
Article détaillé : Abel François Nicolas Caroillon de Vandeul.Denis-Simon Caroillon de Vandeul
Denis-Simon Caroillon de Vandeul est né à Paris le 27 juin 1775 et mort à Paris le 5 avril 1850.
Il se présenta une première fois à la députation le 23 février 1821 à Langres mais ne sera élu que le 17 novembre 1827. Il prit place au centre droit et vota avec les royalistes. Sa notoriété parlementaire était alors assez mince.
Il obtint sa réélection le 23 juin 1830 mais, après la révolution de juillet, il se démit du mandat de député. Il accepta le 24 octobre suivant la candidature qui lui fut offerte et fut renvoyé à la Chambre. Il vota d’abord avec l’opposition légitimiste, mais il se rapprocha peu à peu du pouvoir, et, ayant été réélu député le 5 juillet 1831 puis le 21 juin 1834 et le 4 novembre 1837, il fut élevé par le gouvernement de Louis-Philippe Ier (7 novembre 1839) à la dignité de pair de France. Il siégea au Luxembourg jusqu’à la révolution de février 1848.
Officier de la légion d’honneur.
Vers 1830, il achète le Château de Soisy-sur-Seine à Julie Leduc, veuve du Maréchal de Lauriston.
Avec son épouse Eugénie Cardon, ils ont eu 3 enfants :
- Marie Anne Wilhelmine Caroillon de Vandeul, 1813-1900
- Louis Alfred Caroillon de Vandeul, 1814-1900, voir ci-après
- Eugène Abel François Caroillon de Vandeul, voir ci-après.
Louis Alfred Caroillon de Vandeul, 1814-1900
Il fut maire de Soisy-sur-Seine de janvier 1878 à mai 1884. Il existe à Soisy une plaque en marbre à l’entrée de la Salle des Fêtes qui fait mention du don qu’il a fait à la commune. Un boulevard de la ville porte également le nom de Vandeul. Il relie la place du Général-Leclerc à la nationale 448.
Il fait dont d'un tableau à l'état français : Le cortège de Thétis (notice en ligne)
Eugène Abel François Caroillon de Vandeul
Eugène Abel François Caroillon de Vandeul est né le 14 janvier 1812 à Paris et est décédé le 26 mai 1870 à Orquevaux.
Il embrasse la carrière administrative et fut auditeur au Conseil d’État sous Louis-Philippe Ier. Le 13 mai 1849, les conservateurs-monarchistes de la Haute-Marne l’envoyèrent sièger à l’Assemblée législative. Il prit place à droite et vota avec la majorité pour l’expédition romaine, pour la Loi Falloux, pour la loi restrictive du suffrage universel. Il ne se rallia pas à la politique particulière de l’Élysée, et, après le coup d’État, n'est pas réélu dans la 1re circonscription de la Haute-Marne, le 29 février 1852. Il ne se représenta plus.
Avec Marie Charlotte Holtermann, il a eu un fils :
- Charles Denis Albert Caroillon de Vandeul, ci-après.
Il semble s'être ensuite marié avec Clémence Isaure Cardon.
Charles Denis Albert Caroillon de Vandeul
Né en 1837 et décédé le 16 mai 1911.
La base Joconde indique qu'en 1905, il céda au Louvre un "monument funéraire", dit du prince Alexandre Mikhaïlovitch Golitzyne de Jean-Antoine Houdon, qui lui venait vraisemblablement de son ancêtre Denis Diderot.
Il lègue par ailleurs au diocèse de Langres les fonds nécessaires pour la construction de l'église d'Orquevaux et de celle de l'asile des vieillards de Saint-Dizier[1].
Sources
- Adolphe Robert, Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Paris, Bouloton, 1889, volume 5, p. 481-482 (en ligne).
- L'histoire du château de Prauthoy.
- Lionel Gallois, Claude et Abel Gautier : hommes d’affaires langrois des Caroillon de Vandeul. In : Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie (ISSN 0769-0888), octobre 1993, n° 15, p. 113-140.
- Grands notables du Premier Empire, vol. 7 : Aube, Marne et Haute-Marne, Paris, CNRS, 1981, p. 109-113.
- Thierry Claeys, Dictionnaire biographique des financiers en France au XVIIIe siècle, Paris, SPM, 2009 (article Caroillon).
- Guy Richard, La noblesse d'affaires au XVIIIe siècle, Paris, Armand Colin, 1997, p. 104-106.
Notes
- Joseph Drouet, compte-rendu de Chanoine Marcel, Le frère de Diderot, dans : Revue d'histoire de l'Église de France, 1914, n° 26, p. 210-214
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