- Mohenjo-Daro
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Mohenjo-daro
Ruines archéologiques de Mohenjo-daro 1
Patrimoine mondial de l’UNESCO
Vue des ruines aujourd'hui
Latitude
LongitudePays Pakistan Type culturel Critères (ii)(iii) Subdivision Sind 138 Région 2 Asie/Océanie Année d’inscription 1980 (4e session) Mohenjo-daro — littéralement le Mont des morts, un nom qu'il partage avec Lothal — est un site important de la civilisation de la vallée de l'Indus, on y trouve les vestiges d'une des plus grandes cités de l'Âge du bronze. Il est situé au Pakistan à 300 km au nord-nord-est de Karâchi.
Ayant subi peu de dégradations modernes, son état de conservation est meilleur que celui d'Harappâ, et par suite, c'est une importante source d'informations sur la civilisation à laquelle la ville appartenait. Elle a été construite durant le IIIe millénaire avant J.-C. et a été abandonnée à la fin du XVIIIe siècle av. J.-C., vraisemblablement en raison d'un changement du cours du fleuve.
Sommaire
Découverte d'une civilisation inconnue
Le site est redécouvert dans les années 1920. Entre 1922 et 1927, des fouilles à grande échelle y sont entamées par Rakhal Dâs Banerjî puis continuées par Madho Sarup Vats et Kashinath Narayan Dikshit sous la direction de John Marshall. Ernest MacKay y effectue d'autres fouilles de 1927 à 1931. Mortimer Wheeler complète ces travaux en 1950 par des excavations de moindre envergure.
Les travaux effectués sur le site ont permis de dégager une centaine d'hectares des ruines de la ville, dix fois plus que ce qui avait été révélé dans les années 1920, mais probablement seulement un tiers de la surface totale à étudier. Avec Mohenjo-daro c'était la première fois que l'on mettait au jour des vestiges de la civilisation de la vallée de l'Indus dont on ignorait jusqu'alors l'existence.
Mohenjo-daro ne s'est pas bâtie au hasard des constructions ajoutées au cours du temps, mais comme les autres villes de la civilisation de l'Indus, Harappâ, Kâlîbangan ou Lothal, elle révèle une urbanisation réfléchie et planifiée dans le tracé des rues, formant une grille et dont au moins un boulevard large de 10 mètres partageait la ville basse en deux. En effet, il existe, comme dans les autres sites de l'Indus, une division de la ville en deux parties que l'on nomme traditionnellement la citadelle ou ville haute et la ville basse. Les constructions sont faites de bois durci au feu, de briques séchées au soleil, communes en Mésopotamie ou cuites au four, une caractéristique de l'Indus qui assurait une plus grande longévité aux bâtiments. Ces dernières suivaient les normes de dimensions standardisées de la civilisation de l'Indus, la largeur du double de la hauteur, la longueur du double de la largeur (à comparer à la norme NF actuelle : longueur 240 mm x largeur 115 mm x hauteur 52 mm).
Les deux villes
On estime généralement la population de la ville à 40 000 personnes. Les fouilles ont révélé, outre les maisons d'habitation comportant souvent une salle de bain, un système de drainage des eaux usées, un confort probablement inventé par cette civilisation, ainsi que des greniers.
La citadelle possède un Grand bain, l'ancêtre des bâolis ou des tanks que l'on trouve dans l'Inde entière et au Sri Lanka, de 14 m de long sur 9 m de large, avec une profondeur de 2,40 m. Ce réservoir est entouré de petites pièces dont l'une abrite un puits. La citadelle comporte aussi d'immenses greniers de 50 x 20 m, une grande structure résidentielle. La découverte peut-être la plus inattendue est celle d'un bâtiment comportant un hypocauste, probablement pour le chauffage de l'eau du bain.
À l'est de la ville haute, c'est la ville basse, très étendue, où l'on trouve le plan de rues en grille. Celles-ci y sont droites, longées par le système d'égouts. Elles déterminaient des blocs d'habitation de 390 x 260 m. Les constructions possèdent un toit en terrasse, toujours très courant dans le monde indien actuel, soutenu par des poutres et auquel mène généralement un escalier. Certaines possédaient probablement deux étages et la plupart jouissent d'une petite salle de bains. Les maisons sont de tailles diverses, certaines petites, d'autres plus spacieuses comportent une cour intérieure, sans ouverture sur la rue et donnent dans une ruelle, pour s'isoler de l'agitation des rues principales.
Des fours de potiers, des cuves à teindre, des ateliers de travail des métaux, de fabrication de perles et de travail des coquillages y ont été mis au jour. Les habitants de la ville maîtrisaient l'irrigation et contrôlaient les crues du fleuve. On a retrouvé au cours des fouilles une grande quantité de sceaux de terre comportant des inscriptions, ainsi que des œuvres plus rares, en pierre comme la statuette de stéatite (17,7 cm de haut) dénommée, certainement de façon incorrecte, le Prêtre-roi ou celle en bronze connue sous le nom de la Danseuse.
La société
D'après les objets manufacturés et d'autres indices découverts sur le site, les archéologues se font une idée acceptable de cette civilisation, dont l'écriture n'a toujours pas été déchiffrée (mars 2008). En étudiant les plans et les constructions de Mohenjo-Daro et Harappâ, on peut déduire que ces deux cités faisaient partie d'une aire culturelle identique, et partageaient peut-être une communauté de gouvernement, en tant que capitales régionales. Les deux villes ont été construites avec des briques standardisées, de forme et de dimensions. À l'inverse d'autres civilisations, les inhumations se révèlent assez simples, sans objets funéraires remarquables par leur richesse. On en déduit que cette société ignorait la division en classes sociales. Aucune structure identifiable comme palais ou temple n'a été retrouvée dans les villes de l'Indus en général et à Mohenjo-Daro en particulier. Ce peuple agricole probablement paisible n'a laissé aucune trace d'activité militaire incontestable, même si l'emploi de couteaux, de lances et de pointes de flèche de cuivre et de bronze est avéré. Les villes comportaient cependant des fortifications.
La ville a été successivement détruite et reconstruite au moins sept fois. Les crues de l'Indus sont la cause la plus vraisemblable des destructions. À chaque fois, la nouvelle ville a été édifiée au-dessus de l'ancienne.
Voir aussi
Bibliographie
- Louis Frédéric, Dictionnaire de la civilisation indienne, Robert Laffont, 1987
- Gordon Johnson, Atlas de l'Inde, Editions du Fanal, 1995
- Jarrige J.-F. (dir.), Les cités oubliés de l'Indus. Archéologie du Pakistan, Musée Guimet, 1988. Ouvrage fortement documenté, incontournable et faisant référence au niveau international
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