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Insécurité
L'insécurité désigne dans leur vie quotidienne le sentiment fait d'anxiété ou de peur que peut ressentir un individu ou une collectivité devant ce qui peut advenir. Il s'oppose au sentiment de sécurité ou de sérénité.
Sommaire
Sentiments et types d'insécurité
Le sentiment d'insécurité peut être individuel ou collectif. Il combine le danger réel ou imaginé et la perception de sa gravité (tolérance ou aversion au risque, résistance au changement, aliénation ...). Les éléments perçus collectivement comme angoissants peuvent varier d'un pays à l'autre, d'une période à l'autre, d'un segment de population à l'autre.
Certains acteurs politiques et certaines organisations sectaires n'hésitent pas à jouer sur les peurs collectives, voire à les susciter, dans l'optique de s'assurer un pouvoir sur les populations sensibles à ce discours.
Parmi les éléments perçus comme cause d'insécurité et faisant fréquemment débat, les questions de l'emploi, des retraites, de logement, de délinquance, d'instabilité ou d'arbitraire juridique, de santé, de particularisme, d'action terroriste ou guerrière etc.
Des auteurs comme Fappani Frederic font apparaître la notion de sentiment d'insécurité entre 1970 et 1980 :
« Dès les années 1970 - 1980, l'utilisation de la notion de "sentiment d'insécurité" fait son apparition. Ce sont les rapports Peyrefitte de 1977 et Bonnemaison de 1982 qui la consacreront. Cependant, il s'agit d'une manière de se saisir de la question de l'augmentation de délinquance dans les quartiers populaires sans avoir à se prononcer sur les causes. Il s'engage à l'époque un débat sur la réalité de l'insécurité en banlieue, mais aussi dans nos villes. Ainsi , bon nombre d'ouvrages apparaissent autour de cette thématique. Dans son ouvrage l'historien Jean Claude Chesnais (1) déclare qu'on ne saurait pas tenir compte du sentiment d'insécurité pour orienter une politique pénale. Parce que de la même manière, tenons nous compte de la perception sensible de l'inflation pour une politique économique ? Certains s'interrogent sur l'insécurité : ne serait - elle pas une manipulation de l'Etat comme le défend l'auteur L. Bui Trong (2) ou alors quelque chose d'irréel comme le suggère l'ouvrage de W.Ackerman, R.Dulong et H.-P. Jeudy, (3) dont le titre seul interroge la réalité de l'insécurité. A partir du colloque de Villepinte d'octobre 1997, le débat bat son plein. En 1998, c'est la création des contrats locaux de sécurité. ( C.L.S ) »— Fappani Frederic, Les dossiers de l’éducation, Violence à l’école, Les objets sociomédiatiques[1]
Géographie de l'insécurité
L'insécurité et le sentiment d'insécurité peuvent être considérés comme des « risques », au même titre que les risques naturels ou technologiques, les conflits armés, etc. À ce titre, certaines études vont tenter de réaliser une « cartographie » de l'insécurité.
Cette approche s'entend surtout dans le cadre de l'insécurité en milieu urbain, et confine au recensement des lieux où le sentiment d'insécurité et/ou les « incivilités » ont soit le plus de chance d'arriver, soit arrivent le plus souvent. Dans cette optique, on peut citer la typologie proposée par Dubois-Maury et Chaline[2] concernant les types de zones où l'insécurité est susceptible d'apparaître :
- Les zones en état de dysfontionnement socioéconomique ;
- Les lieux de concentration temporaire de population et de convergence des modes de transport ;
- Les transports en commun.
Pour lutter contre le sentiment d'insécurité en termes géographiques il est fait appel aux notions anglo-saxonnes d'« espace défendable » ou de « prévention situationnelle »[3], qui visent à donner l'impression d'un espace moins criminogène en le rendant inconfortable pour le contrevenant (visibilité par autrui, suppression des moyens de fuite, etc.). Il s'agit de procéder à divers aménagements architecturaux et à promouvoir la présence physique d'agents de sécurité et/ou de médiation, ainsi que la vidéosurveillance.
Insécurité, politique et médias
Arrêt sur image, émission de France 5 consacrée aux médias, a fourni une intéressante statistique le 7 octobre 2005, relative aux journaux de TF1, France 2 et France 3. Ces trois chaînes ont traité 158 fois d’insécurité en septembre 2001, contre 66 fois seulement en septembre 2002. Comme si la délinquance avait chuté de près de 60% en un an.
Annexes
Bibliographie
- Sebastian Roché, Sociologie politique de l'insécurité, PUF, Coll. « Quadrige », 2004 - ISBN 2-13-053704-9.
- Sebastian Roché, Tolérance zéro ? Incivilités et insécurité, Paris, Odile Jacob, 2002.
- Sebastian Roché, La délinquance des jeunes. Les 13-19 ans racontent leurs délits, Paris, le Seuil,2001
- Sebastian Roché, La Société d’Hospitalité, Paris, le Seuil, 2000.
- Sebastian Roché, La société Incivile, Paris, le Seuil, 1996
- Sebastian Roché, Insécurité et libertés, Paris, le Seuil, 1994.
- Sebastian Roché, Le sentiment d'insécurité, Paris, P.U.F.,1993
- Laurent Bonelli, La France a peur. Une histoire sociale de l'insécurité, Paris, La découverte, 2008.
Notes et références
- ↑ Fappani Frederic, Les dossiers de l’éducation, Violence à l’école, Les objets sociomédiatiques, éd. Cursus (2002) Ouvrages cités par l' auteur dans ce passage : (1) Jean Claude Chesnais , Histoire de la violence en Occident de 1800 à nos jours , Edition Laffont, 1981 (2) L. Bui Trong , L'insécurité des quartiers sensibles : une échelle d'évaluation, Les cahiers de la sécurité intérieures, août - octobre 1983. (3) W.Ackerman, R.Dulong et H.-P. Jeudy, Imaginaire de l'insécurité, Librairie des Méridiens, 1983.
- ↑ Dubois-Maury, J., & Chaline, C. (2002). Les risques urbains. Paris : Armand Colin.
- ↑ [pdf] Frédéric Ocqueteau, « Mutations dans le paysage français de la sécurité publique » , Les annales de la recherche urbaine, n° 83-84, septembre 1999, p.7-13.
Articles connexes
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