Ephyre

Ephyre

Corinthe

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Corinthe
(el) Κόρινθος
Fontaine Pirène « inférieure »
Fontaine Pirène « inférieure »
Administration
Pays Grèce Grèce
Périphérie Péloponnèse
Nome Corinthie
Code postal 201 00
Indicatif téléphonique (+30) 27410
Immatriculation XA
Maire Alexandros Pneumatikos
Géographie
Latitude 37° 56′ 00″ Nord
       22° 56′ 00″ Est
/ 37.9333, 22.9333
Longitude
Altitude 0 à 10 m
Superficie 10 200 ha = 102 km²
Démographie
Population 36 555 hab. (2001)
Densité 358,4 hab./ km²
Localisation
Greece prefectures map dark.PNG
City locator 14.svg
Corinthe
Internet
Site de la ville http://www.korinthos.gr/

Corinthe[1] (en grec ancien et en grec moderne Κόρινθος / Kórinthos) est l'une des plus importantes cités de la Grèce antique. Elle demeure une ville importante de la Grèce moderne, en abritant 36 555 habitants et en étant capitale du nome de Corinthie. Elle est mentionnée dans l'Iliade, où elle porte aussi le nom d'Éphyre. Occupant une position stratégique sur l'isthme qui relie la Grèce du Nord (l'Attique continental et Athènes dont elle est distante de 86 km) à la presqu'île du Péloponnèse et séparant deux mers importantes (la mer Ionienne et la mer Égée), elle était destinée à devenir une grande puissance maritime.

Elle était également située au carrefour des deux axes commerciaux, l'axe nord-sud et surtout l'axe est-ouest, par lequel arrivaient les marchandises de luxe d'Orient et les produits des colonies occidentales. Il était plus facile de tirer les petits navires à travers l'isthme ou de décharger les marchandises d'un côté pour les recharger sur d'autres navires de l'autre côté, plutôt que d'entreprendre un voyage long et périlleux autour du Péloponnèse. Son port est Léchée (gr. Léchaion ou Lékhaion) : éloigné de la ville, il a été comme Le Pirée, relié à la ville par la construction de longs murs.

L'acropole ou Acrocorinthe domine la ville et abritait autrefois un célèbre temple d'Aphrodite.

Sommaire

Histoire

Antiquité

Dans la mythologie, Corinthe est associée à Sisyphe et à ses descendants ; c'est là que Médée et Jason se réfugièrent après que Médée eut organisé le meurtre de Pélias. Une princesse de Corinthe, Astyoché, donna naissance a un fils d'Héraclès, Tlépolème, qui fut tué par Sarpédon durant la Guerre de Troie.

Corinthe fut occupée par les Doriens vers 700 av. J.-C. Selon la tradition, la ville fut gouvernée de -747 à -657 par l'oligarchie dorienne des Bacchiades ; c'est à cette époque que furent fondées les colonies de Corcyre et de Syracuse (-733).

Des vestiges archéologiques témoignent de l'étendue des relations de la ville avec l'étranger ; Corinthe devint une sorte de centre du commerce maritime pour le monde grec, notamment grâce à ses deux ports, l'un, Léchée (gr. Lékhaion) sur le golfe de Corinthe, et l'autre, Cenchrées (lat. Cenchreæ ou gr. Kenkhreai) sur le golfe Saronique.

Temple d'Apollon

Le Corinthien Améinoclès, qui est le plus ancien armateur grec connu, construisit des navires pour Samos en -704 ; la première bataille navale de l'histoire grecque opposa Corinthe à Corcyre en -664.

Les Bacchiades furent renversés par le tyran Cypsélos en -657. Détrôné, le Bacchiade Démarate aurait émigré en Étrurie et serait le père de Tarquin l'Ancien, roi de Rome.

La puissance et la prospérité corinthiennes atteignirent leur apogée sous Cypsélos et son fils Périandre. Trois ans après la mort de celui-ci, à qui succéda son neveu Psammétique, la tyrannie fut renversée et remplacée par un gouvernement oligarchique qui entretint des relations amicales avec Sparte et Athènes.

Avec la montée de l'impérialisme athénien dans la seconde moitié du Ve siècle , les relations avec Athènes se détériorèrent et la querelle entre les deux cités à propos de Corcyre et de Potidée aboutit à la guerre du Péloponnèse en -431.

Les Corinthiens furent parmi les plus farouches et les plus actifs adversaires d'Athènes pendant toute la guerre, bien qu'ils aient été très éprouvés par la perte de leur commerce, de leur flotte et de leurs colonies. Ils prirent part à la défense de Syracuse, attaquée par les Athéniens lors de l'expédition de Sicile.

Plus tard cependant, Corinthe se joignit à Athènes, à Argos et à la Béotie pour lutter contre la domination tyrannique de Sparte (guerre de Corinthe). L'hostilité de Corinthe, renforcée par sa position à la base de l'isthme, représentait un grave danger pour Sparte, menaçant ses communications terrestres avec le Nord. La guerre se termina par la paix d'Antalcidas, conclue avec l'aide de la Perse.

Statère typique de Corinthe avec le cheval Pégase, vers −345 - −307.

Dans la guerre contre Philippe II de Macédoine, Corinthe rejoignit Athènes pour soutenir la cause de la liberté grecque. Après la défaite des Athéniens et des Thébains à Chéronée (-338), ce fut à Corinthe que Philippe convoqua une assemblée des cités grecques afin de former une confédération sous contrôle macédonien.

Corinthe devint plus tard l'un des bastions de la Ligue achéenne. Elle passa ensuite sous le contrôle de la Macédoine jusqu'à la victoire de Flaminius sur la Macédoine en -198 / -196 ; elle fut alors déclarée ville libre comme toutes les autres cités grecques et devint le siège de la Ligue achéenne.

Lors des campagnes de Rome contre la Ligue, elle fut entièrement dévastée en -146 par Mummius, qui voulait venger les affronts dont avaient été victimes les ambassadeurs romains, et ses habitants furent massacrés ou réduits en esclavage. Selon les mots de Cicéron, cet épisode représenta l'extinction de « la lumière de toute la Grèce » (Tusculanes, III, 53).

Après un siècle de désolation, Corinthe fut reconstruite par Jules César qui en fit une colonie romaine (44 av. J.-C.).

Lorsque l'apôtre Paul se rendit dans la ville, en 52 après J.-C. pour une durée de 18 mois, Corinthe était devenue une cité florissante et la capitale de la province romaine d'Achaïe. Elle était aussi un évêché. Après son voyage, il leur écrivit deux lettres qui font partie du canon biblique.

Moyen Âge

À l'époque byzantine, Justinien entreprit la construction d'un rempart de l'isthme de Corinthe (Hexamilion) en 530 mais la ville subit néanmoins les attaques des Avars, des Slaves puis des Normands.

Au début de l'établissement de la principauté d'Achaïe, l'Acrocorinthe, défendue par le byzantin Léon Sgouros, est assiégée pendant environ 5 ans entre 1205 et 1210. En 1358 elle est attribuée par le prince Robert de Tarente au sénéchal Niccolò Acciaiuoli, puis passe au duc d'Athènes Nerio Ier Acciaiuoli vers 1370, et revient aux byzantins du despotat de Morée en 1395.

En 1400 devant l'avance turque Théodore Paléologue, Despote de Mistra et frère de l'empereur de Constantinople, vendit ses possessions du Péloponnèse. Plusieurs places fortes furent occupées par les Chevaliers et remises en état, tel l'Acrocorinthe, mais les habitants de Mistra refusèrent de reconnaître leur souveraineté. Devant la difficulté le Grand Maître de l'Ordre, Philibert de Naillac rétrocéda Mistra à Théodore Paléologue.

En 1458 la ville de Corinthe tomba aux mains des Turcs après une résistance héroïque menée depuis l'Acrocorinthe.

Époque moderne

Les Chevaliers de Malte la reprirent en 1612 mais elle fut reprise par les Vénitiens en 1687. Les Ottomans la reprirent en 1715 jusqu'en 1822.

En 1858, un tremblement de terre majeur détruisit totalement Corinthe, au point que l'on décida de créer une nouvelle ville sur un plan moderne, au nord-est de l'ancienne, 3 km plus loin, sur le golfe de Corinthe.

L'ancienne Corinthe (Αρχαία Κόρινθος) existe toujours : elle est située à proximité immédiate du site archéologique. Elle s'est relevée de ses ruines, mais ne s'est jamais étendue. Le tourisme est l'activité principale du village.

Époque contemporaine

La ville subit un nouveau tremblement de terre en 1928.

Géographie et économie

À l'occasion de la préparation des jeux olympiques d'Athènes en 2004, la ville de Corinthe a pu bénéficier de deux infrastructures nouvelles permettant des relations beaucoup plus faciles avec la capitale et en particuliers des déplacements quotidiens :

  • l'autoroute régionale dite Voie attique (Attiki odhos) la relie à l'aéroport Élefthérios Vénizélos et aux quartiers Nord et Est d'Athènes.
  • le réseau express régional de chemin de fer la relie au centre d'Athènes.

Le site archéologique antique a reçu 174 146 visiteurs en 2005 et 178 109 en 2006[2].

Notes et références

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  1. La terminaison -nthe est courante en grec ancien : Labyrinthe, Hyacinthe, Acanthe, Menthé... et ressemble au suffixe de participe actif indo-européen -nt-. Elle est héritée d'une langue préhellénique censée en rapport avec les langues anatoliennes.
  2. General Secretariat of the National Statistical Service
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