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Argos (ville)
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ΆργοςDonnées générales Pays Grèce Périphérie Péloponnèse Nome Argolide Population 24 239 hab. (2001) Superficie 138 km² Densité 638 hab./km² Altitude 42 m Code postal 21200 Indicatif téléphonique (+30) 2751 Immatriculation AP Longitude 22'43°E Latitude 37'37°N Site web www.argos.gr Politique Maire Vasilios Mpoures Parti au pouvoir {{{parti}}} Argos (en grec ancien Ἄργος) est une ville d'Argolide dans le Péloponnèse, située près de Nauplie. Son nom viendrait de la racine grecque arg-, qui signifie « quelque chose de brillant » (cf. argyros signifie « argent »). Située au pied de deux citadelles remontant à l'antiquité, elle est aujourd'hui un centre agricole (élevage, plantations de tabac et citrons).
Sommaire
Géographie
Alimentation en eau
Argos dépend pour son alimentation en eau des très nombreux puits qui se trouvent dans la plaine argolide, appelés matia (les yeux) et dont on attribue la création aux Danaïdes. Depuis 1954, les eaux de l'Erasinos approvisionnent la ville et en 1972, les eaux de l'Amymoni sont venues s'y joindre.
Économie
Agriculture
La plaine d'Argos est très fertile en raison des alluvions déposés par les rivières, dont l'Erasinos. La principale activité agricole est maraîchère. Au XIXe siècle, les agriculteurs se consacraient surtout à la viticulture ainsi qu'à la culture spéculative du tabac, mais les diverses crises de la fin du siècle les ont poussé vers le maraîchage.
Les principales productions actuelles sont les fruits, les légumes et les légumes secs, les citronniers, les céréales, les oliviers, le tabac, le coton et la vigne. Les melons et les citrons d'Argos sont très réputés. Il y a aussi un peu d'élevage.
Industrie
Les principales industries à Argos sont le tissage et les conserveries.
Histoire
Mythologie
La ville a pour fondateur mythique Argos, fils de Zeus. La ville est également associée à la légende de Io, Danaos, Persée ainsi qu'à la geste des Atrides.
Homère mentionne dans ses épopées l'« Argos pélagique », qui désigne les plaines de Thessalie, ainsi que l'« Argos achéenne », expression qui recouvre aussi bien le Péloponnèse dans son ensemble que la ville d'Argos à proprement parler. Aux côtés de Tirynthe ou encore d'Épidaure, Argos prend part à la guerre de Troie sous le commandement de Diomède[1]. Elle est également citée comme étant l'une des villes chères à Héra[2].
Antiquité
À la fin de l'âge du Bronze, Argos est l'un des centres et l'une des principales places-fortes de la civilisation mycénienne. Cependant, le nom pré-grec de son acropole, Larissa, suggère que le site était auparavant occupé par les Pélasges. Le site d'Argos fut, avec Mycènes et Tirynthe, occupé très tôt pour son emplacement géographique et sa position dans les plaines fertiles d'Argolide.
Après les siècles obscurs, elle retrouve son importance, remplaçant Mycènes. Sous le règne du tyran Pheidon, au VIIe siècle avant notre ère, elle soumet les cités péloponnésiennes. On lui attribue la première utilisation des pièces de monnaie et de la balance en Grèce continentale. Pheidon est défait par les Spartiates en 668 avant notre ère. Argos est définitivement éclipsée par Sparte à partir du VIe siècle av. J.-C.. Elle ne participe pas aux guerres médiques. La rivalité avec Sparte explique qu'Argos adopte systématiquement un parti anti-laconien pendant la guerre du Péloponnèse, soit qu'elle reste neutre, soit qu'elle s'allie à Athènes. La bataille de Mantinée, en 418 av. J.-C., finit par convaincre Argos de s'allier avec Sparte[3]. Elle rompt cependant son traité au début de la guerre de Corinthe, en 395 av. J.-C., et rejoint ensuite la Ligue achéenne.
Pyrrhus s'attaque à Argos en 272 avant notre ère. Il y est tué, en recevant une tuile lancée depuis un toit par une vieille femme. La cité est incluse dans la province romaine d'Achaïe en 146 avant notre ère.
Moyen-Age
Article connexe : Seigneurie d'Argos.Argos devient le centre d'un évêché au Ve siècle avant d'être élevé au rang de métropole en 1088.
Au XIIe siècle, une forteresse est construite au sommet de l'acropole et appelée Kastro Larissa. Argos est tour à tour occupée par les Francs (à partir de 1212) puis par les Vénitiens jusqu'en 1463. La ville est ravagée par les Ottomans en 1397, puis ils la contrôlent jusqu'en 1686, date à laquelle elle est reprise par les Vénitiens, avant de retomber sous domination ottomane en 1716 et ce jusqu'à la guerre d'indépendance grecque en 1821.
Guerre d'indépendance
En 1822, Khursit Pacha, gouverneur ottoman du Péloponnèse, demanda à Mahmud, Pacha de Dráma, dit Dramali Pacha, de reconquérir la péninsule alors presqu'aux mains des insurgés grecs. Un de ses objectifs était Argos, alors siège du gouvernement provisoire de la Grèce insurgée. La défense de la ville avait été confiée à Dimítrios Ypsilántis à la tête de 700 hommes. Dramali Pacha aurait eu 20 000 soldats.
Le 24 juin (julien) 1822, Dramali mit le siège devant Argos. Malgré la disproportion des forces, la citadelle tint bon, principalement grâce à l'inefficacité de l'artillerie ottomane. Theódoros Kolokotrónis envoya fin juillet une colonne de secours à la ville. Elle fut repoussée et perdit plus de 150 hommes. Le 1er août, il tenta une nouvelle attaque pour dégager la ville, à la tête de ses hommes renforcés par 1 300 Arcadiens. Les combats se déroulèrent pendant trois jours et trois nuits entre des moulins proches d'Argos et la citadelle. L'objectif de dégager la ville ne put être atteint. Cependant, les défenseurs purent profiter du tumulte pour évacuer. Le 3 août, les Ottomans s'emparèrent donc de la citadelle d'Argos. Cependant, leurs vivres s'épuisèrent. Ils décidèrent de se replier et furent massacrés par les Grecs dans les défilés de Dervénakia.
En 1825, la ville fut ravagée par Ibrahim Pacha. En 1829, la quatrième assemblée nationale se tint à Argos, à la demande de Ioánnis Kapodístrias. Il y obtint les pleins-pouvoirs. En 1832, la ville fut occupée par les troupes françaises de l'expédition de Morée après une altercation avec des pallikares.
Archéologie
La ville moderne couvre en grande partie la ville antique. Les fouilles ont commencé dans les années 1920, dirigées par l'archéologue néerlandais Wihlem Vollgraff. Dans les années 1950, l'école française d'Athènes a pris le relais.
Les fouilles d'Argos ont permis de mettre au jour des murailles mycéniennes, les vestiges de temples d'Apollon Python et d'Athéna ainsi que d'un théâtre. Les tombes ont également livré une abondante quantité de céramique de la période géométrique.
Jumelage
Notes
- ↑ Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 559).
- ↑ Iliade (IV, 51-52).
- ↑ Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse [détail des éditions] [lire en ligne] (V, 6, 82).
Bibliographie
- Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine [détail des éditions] [lire en ligne], chap. XV (« Légendes argiennes »).
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