- Dépôt de La Plaine
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Le dépôt de La Plaine est une ancienne installation de la Compagnie du Nord située à quelques kilomètres de la gare de Paris-Nord, mise en service en 1874 à la Plaine Saint-Denis afin d'entretenir et de gérer les locomotives à vapeur de la Compagnie.
Lourdement bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale, le dépôt fut reconstruit après-guerre et converti en un important dépôt d'entretien des locomotives diesel du réseau nord de la SNCF, puis désaffecté dans les années 1990.
Il ne subsiste que les bâtiments en béton armé de l'entretien des machines, surnommées localement les Cathédrales du rail, dont les façades sont inscrites aux monuments historiques.
Sommaire
Le temps de la vapeur
Le dépôt assurait notamment la gestion des locomotives assurant le trafic des manœuvres des gares du secteur parisien du réseau du Nord, ainsi qu'un trafic de ligne avec des 140 A et des 230 D.
Installations du dépôt vapeur
Locomotives à vapeur en gérance
En 1939, le dépôt gérait 130 locomotives à vapeur au moyen d'un effectif de 1 180 agents.
Les destructions de la Seconde Guerre mondiale
Le 20 avril 1944, un bombardement allié visant les installations ferroviaires de la Plaine Saint-Denis, et notamment les gares marchandises de la Chapelle et de la Plaine Saint-Denis, firent l'objet d'un ratissage systématique par une centaine d'avions anglais et américains. Outre de nombreuses victimes dans le quartier, le dépôt fut détruit en quasi totalité les bâtiments. Seuls subsistent, comme vestiges des premières installations, la maison du contremaître et l'emplacement du pont tournant.
La reconstruction en dépôt mixte vapeur et diesel des installations est achevée en 1952 par les ingénieurs Séchaud et Metz.
L'atelier de levage est reconstruit sur les restes d'un atelier préexistant datant de 1920. Cet atelier se divise en trois bâtiments inégaux dont la structure générale est en poteaux de béton à remplissage de brique, chaque bâtiment étant couvert d'une voûte et d'une charpente en béton[1],[2].
La traction diesel
La transformation en dépôt « diesel » est devenue effective avec l'arrivée des A1AA1A 62000 (ex 040 DA) en 1950. Elle durera jusqu'en 1959, avec l'installation de lavages pour les machines de banlieue.
Outre la traction sur les grandes lignes non électrifiées, les machines du dépôt assuraient également celle de la ligne de Grande Ceinture avec les CC 65500 (ex 060 DA), de la ligne de Petite Ceinture et les manœuvres du triage du Bourget ainsi que des gares et embranchements particuliers de Paris et banlieue.
Progressivement, le dépôt devint le centre de gros entretien et de réparations des locomotives diesel affectées aux dépôts proches, du Bourget et de Bobigny, transformés à cette occasion en dépôts « mouvement »[3] (les CC 65500 étaient aussi conduites par les agents des dépôts d'Achères, Trappes et, en fin de carrière, sur l'étoile Creil/Beauvais). Les fonctions d'entretien étaient assurées par le dépôt de La Plaine, dont l'activité « mouvement » n'utilisait pas les CC 65500 car elle était orientée vers la traction des trains de fret sur la Petite Ceinture, Saint-Ouen et Gennevilliers, les lignes Paris Nord - Le Tréport, Paris Nord - Laon, ainsi que le train postal et la Flèche d'argent desservant Le Touquet et la ligne de banlieue diesel Paris-Nord - Ermont par les Grésillons et la desserte Ermont - Argenteuil.
Installations du dépôt diesel
Le dépôt était équipé de deux halls principaux : l'atelier de révision et l'atelier de petit entretien.
Le Petit entretien était équipé de 13 voies sur fosses, dont 4 équipées de plates-formes permettant un accès aisé aux flancs et à la toiture des machines, et 3 voies équipées d'un appareil permettant de déposer les essieux et leurs moteurs de traction, sans désolidariser les bogies de la caisse.
L'atelier de réparation, installé dans un vaste bâtiment de 80 m sur 23 m, doté notamment de deux ponts roulant capables de lever 60 tonnes, et permettait d'assurer l'entretien simultané de 4 locomotives. Il comprenait également un chantier d'entretien des caisses permettant notamment de désolidariser les bogies des caisses et un chantier d'entretien des bogies. Le dépôt étant alimenté en courant force diphasé (comme le dépôt de La Chapelle), ces ponts roulants comportaient un groupe tournant convertisseur « Léonard » pour produire du courant continu aux différents moteurs de levage et de translation de ce pont, ces moteurs à courant continu permettant des manœuvres très précises et très souples.
Locomotives et autorails en gérance
En 1965, le dépôt gérait :
- 1 Y 51100 ou Y 51200
- 7 C 61000 (ex 030 DA)
- 35 A1AA1A 62000
- 28 BB 63000 (ex 040 DE)
- 35 CC 64000 (ex 060 DA)
- 11 BB 66000 (ex 040 DG).
Au 1er janvier 1965, 580 cheminots y étaient affectés, dont 278 chargés de la conduite des locomotives et 192 pour les ateliers.
En 1966, y étaient affectées :
- des CC 65500 (ex CC 64000)
- des BB 63000
- des A1AA1A 62000
- et des C 61000 avec des trucks TC 61100.
En 1970, le dépôt avait en gérance :
- des CC 65500
- des BB 63000
- et des A1AA1A 62000
ainsi que les autorails X 2051 inox et l'autorail de commandement X 3215 (Renault ABJ3)
La fin du dépôt
Les installations sont fermées en 1990, et la plupart d'entre elles sont détruites, à l'exception des halls de l'atelier de levage et de l'atelier de réparation du petit matériel. Avant d'être complètement fermé, le dépôt de La Plaine ne comportant plus que la partie « conduite » est devenu une unité de production (UP) du dépôt de Bobigny (1991/1992) puis de celui du Bourget - Drancy à la fermeture de Bobigny. Le dépôt a gardé un roulement diesel et autorail sur la ligne de Petite Ceinture et les lignes Paris - Beauvais - Le Tréport et Paris - Laon jusqu'à la fin des années 1990, moment où la majorité des agents de conduite (ADC) a suivi une reconversion vers les machines électriques, et a intégré l'établissement traction du Bourget - Drancy.
Notes et références
- Immeubles protégés et Monuments Historiques de SAINT DENIS, sur le site http://www.annuaire-mairie.fr/. Consulté le 7 juillet 2008
- Anciens ateliers de réparation SNCF de La Plaine, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- gazole, eau, sable...), les contrôles réguliers, le stationnement et les petits dépannages. Un dépôt mouvement assure le ravitaillement des locomotives (
Voir aussi
Articles connexes
- Dépôt des Joncherolles
- Ligne de Grande Ceinture
- Ligne de Petite Ceinture
- Immatriculation des autorails français
- Matériel moteur de la SNCF
- La Plaine Saint-Denis
Bibliographie
- « Dans la banlieue parisienne : au dépôt de La Plaine, dépôt « Diesel » de la région Nord », dans La Vie du Rail, 24 octobre 1965 (N°1017)
- Daniel Vauvillier, « Le dépôt de La Plaine : Diesels lourds et marchandises », dans Ferrovissime, Juin 2008 (N°6)
- Aurélien Prévot, « Souvenirs de La Plaine : les diesels des « Ceinturons » », dans Ferrovissime, Juillet-Août 2008 (N°7)
Catégories :- Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
- Dépôt SNCF
- Monument historique de la Seine-Saint-Denis
- Monument historique inscrit en 2004
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