- Dépôt des joncherolles
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Dépôt des Joncherolles
Le dépôt des Joncherolles est une ancienne installation de la Compagnie du Nord située à 8 km de la gare du Nord, mise en service en 1934 à Villetaneuse, et s'étendant également sur Pierrefitte-sur-Seine et Saint-Denis afin d'entretenir et de gérer les locomotives à vapeur du service de banlieue.
Afin de loger une partie des salariés, la Compagnie du Nord réalisa à Villetaneuse[1] une cité ouvrière jouxtant le dépôt, qui subsiste toujours, mais a désormais un statut HLM et est propriété d'une filiale de la SNCF, la SA HLM La Sablière.
Après l'électrification des lignes de banlieue, la SNCF ne l'a plus utilisée après 1970, et a démoli les installations vapeur fin 1983.
Le site revit à partir des années 1990, lors de la construction d'un important atelier d'entretien dévolu aux rames de banlieue de la SNCF. Celui-ci constitue le Site des Joncherolles de l'établissement de maintenance du matériel (EMM) de Paris-Nord [2].
Le site doit se développer, dans le cadre du Projet grand Joncherolles, afin de gérer l'intégralité des rames de banlieue de la région SNCF de Paris-Nord.
Sommaire
Le temps de la vapeur
Le dépôt des Joncherolles fut le dernier dépôt créé par la Compagnie du Nord, et le dernier établissement avant les créations — récentes — des installations TGV. Il était destiné à gérer et entretenir les locomotives à vapeur du service de banlieue, alors en pleine expansion, qui dépendaient auparavant du dépôt de la Chapelle (près de la gare du Nord)[3].
En raison de l'électrification progressive des lignes de la banlieue nord, le dépôt des Joncherolles a fermé ses portes le 12 décembre 1970[4].
Installations du dépôt vapeur
Longeant la ligne Paris - Lille peu après la gare de Saint-Denis, ses installations étaient constituées par une demi-rotonde en béton de 12 voies, ainsi que de 17 voies non couvertes. L'ensemble était desservi par une plaque tournante de 24 m de longueur. Les autres installations étaient notamment constituées d'un portique pour le chargement du charbon (en provenance notamment des mines d'Aniche et de Liévin), appelé « toboggan » et d'un bâtiment administratif, avec un foyer et une cantine[4].
En 1968, le dépôt comptait 160 agents de conduite et 70 ouvriers, pour le personnel roulant, auquel il fallait ajouter 64 agents sédentaires, soit 294 emplois[5].
Locomotives à vapeur en gérance
Les premières locomotives gérées par le dépôt furent des 230 série 3121 à 3125 ainsi que des 232 TA, mutées au dépôt de Fives à partir de 1934-1935 et remplacées par des 141 TC, locomotives à vapeur emblématiques de la banlieue nord, les 040 TG 32, 42 et 45 et les 050 TQ 5 et 32 et quelques 231 E.
Parmi les autres machines qu'elle géra, on peut signaler des T9.3 AL et ex-Prusse attribuées à la Compagnie du Nord par la convention d'armistice de la Première Guerre mondiale, ou, après la Seconde Guerre mondiale, six 030 TU d'origine américaines. En 1961, le dépôt gérait la 040 TA du chemin de fer d'Enghien à Montmorency.
En 1968, à la fin de la vie du dépôt vapeur, celui-ci avait notamment en gestion les locomotives 141 TC 1, 2, 5, 8, 10, 12 à 16, 20, 25 à 27, 30, 32 à 34, 36, 37, 39, 40, 41, 45, 47, 49, 50, 51, 53, 54, 57, 58, 59, 60 et 69[6]. Celles-ci circulaient sur les lignes de banlieue suivantes :
• Paris — Ermont par les Grésillons,
• Paris — Persan - Beaumont par Monsoult, par Valmondois et par Pontoise ;
• les trains-navettes entre Ermont et Argenteuil,
• certains trains entre Persan - Beaumont et Creil, des trains omnibus entre Paris et Beauvais ou autour de cette ville.Le dépôt disposait d'une annexe à la gare de Persan - Beaumont, le dépôt de Beaumont, et, à la fin de l'exploitation, les locomotives 141 TC étaient exploitées en pool, avec deux équipes titulaires, l'une des Joncherolles, l'autre de Beaumont. En 1968, les locomotives en pool des deux dépôts tractaient 264 trains journaliers, soit un parcours mensuel de 240 000 à 265 000 km. Elles parcoururent en 1967 2 838 000 km[4].
Installations actuelles : L'EMM de Paris-Nord
À l'occasion de la réalisation de la jonction des banlieues Sud-est et Nord dans le cadre du RER D, la SNCF a créé un important site de remisage et d'entretien sur l'emplacement de l'ancien dépôt, gérant une centaines de rames transilien utilisées sur la banlieue nord.
Le bâtiment d'entretien accueille des rames de banlieue entières sur ses 4 voies (3 sur fosses, 1 de levage), auxquelles il faut rajouter 3 courtes voies prévues pour la descente de bogies et l'échange d'essieux.
À ce bâtiment a été rajouté un bâtiment annexe abritant un tour en fosse, permettant de reprofiler les essieux des rames.
L'atelier est équipé d'un tour en fosse qui lui permet de reprofiler les roues des essieux sans les démonter.
L'atelier comprend un vérin en fosse, qui permet de déposer un bogie afin d'assurer son entretien. Ici, le bogie est en cours de déplacement latéral sur le vérin, après qu'il a été désolidarisé de la voiture par une translation verticale.
L'unité de nettoyage des Joncherolles assure chaque année 16 100 nettoyages de rames, 960 lavages de rames et 720 grands nettoyages, remettant la rame dans son état d'origine[7].
Rames en gérance
- 61 rames Z 20500 (affectées à partir de fin 1988)
- 13 rames Z 20900
- des Rame inox de banlieue (RIB) Z 6100 et des Rame inox omnibus (RIO)
- 12 Rames VB 2N toutes modernisées et des rames VO 2N
- les rames RIB dites « Sandwich », utilisées entre Paris et Beauvais
Le projet grand Joncherolles : l'entretien des NAT
Afin de permettre l'entretien des Nouvelles automotrices Transilien (NAT) du réseau nord qui seront livrées à partir de 2009, la SNCF a acquis un terrain jouxtant ses installations actuelles et va y construire un nouvel atelier d'entretien de 4000 m², dévolu à ces matériels. Cet atelier à trois voies aura une toiture dotée de panneaux photovoltaïques et les installations bénéficieront d'une nouvelle station d'épuration permettant de recycler 70 % des eaux de lavage, soit 55 m³ d'eau économisés par jour[8]. L'investissement sera de l'ordre de 62 millions d'euros, dont 3,9 apportés par Plaine Commune[8], et permettra de rassembler les activités de la Chapelle et des Joncherolles sur un seul site.
A l'échéance 2015, les installations s'étendront sur plus de 12 hectares, dotées de 12 km de voies (dont 10 voies nouvelles), et permettront la maintenance de 160 à 170 rames du réseau Transilien, soit la totalité de celles affectées au Transilien Paris-Nord (ligne "H") et la moitié de celles affectées au RER D.
L'établissement emploiera 500 personnes environ, dont 330 cheminots SNCF et 170 salariés de l'entreprise titulaire du marché de nettoyage des rames.
Le site bénéficiera donc d'investissements importants en outillage, et comprendra notamment un nouveau vérin en fosse traversant de 2 voies, permettant de traiter les NAT et les Z 20500 sans devoir démonter chaque voiture[9].
Le chantier de modification des Joncherolles débute au printemps 2009, en vue d'une livraison en deux phases (avril et octobre 2010)[8]. Cela permettra l'accueil des NAT, dont les premiers exemplaires de pré-série seront livrées en 2009, et la série de 2009 à 2014, à raison de 30 rames par an[10].
Notes et références de l'article
- ↑ Une petite partie du site se trouve également sur les communes de Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis et Épinay-sur-Seine
- ↑ L'EMM Paris Nord gère :
- Pour l'activité banlieue de la SNCF, le site de La Chapelle, qui entretient les locomotives électriques, le site des Joncherolles (rames de banlieue) et deux sites satellites, Mitry et Persan - Beaumont ;
- Pour l'activité Fret, le site du Bourget et ses sites satellites de Creil, Vaires et Noisy-le-Sec.
- ↑ Lors de la création de la SNCF, le dépôt de la Chapelle gérait les locomotives « grandes lignes », les dépôts de La Plaine et du Bourget gérait les locomotives de trains de fret, le dépôt de Mitry-Mory les locomotives desservant la banlieue de la ligne Paris-Alnay, et les Joncherolles celles des lignes Paris – Ermont, Paris – Pontoise, Paris – Persan - Beaumont et Paris – Creil
- ↑ a , b et c Didier Leroy et Paul-Henri Bellot, Paris-Nord et sa banieue, La vie du Rail, 2009 (ISBN 978-2-915034-99-8)
- ↑ Vauquesal Papin, Les vétérans des Joncherolles et de Nogent, article paru dans le N° 1166 du 3 novembre 1968 de l'hebdomadaire La vie du rail
- ↑ Les autres 141 TC étaient gérées au dépôt de Persan - Beaumont
- ↑ Panneau d'exposition lors des portes ouvertes du 24 novembre 2007.
- ↑ a , b et c Hervé Guénot, « L'atelier de maintenance SNCF du Grand Joncherolles se met au vert », dans Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment, 13 février 2009
- ↑ Source : Plaquette de communication interne de l'EMM de Paris-Nord, novembre 2007
- ↑ Source : plaquette de présentation du Projet grand Joncherolles, 2007
Voir aussi
Articles connexes
Liens et documents externes
Bibliographie
- Vauquesal Papin, Les vétérans des Joncherolles et de Nogent, article paru dans le N° 1166 du 3 novembre 1968 de l'hebdomadaire La Vie du Rail.
- Jacques Lefèvre, Il y a 35 ans : fin de la vapeur au dépôt des Joncherolles, article publié dans le N°211 (6/2005) de la revue Voie Etroite éditée par l'APPEVA (ISSN 0766-6144)
- Le dépôt vapeur des Joncherolles, article publié dans Loco Revue N°478 de 1986
Sites Internet
- Diane Grimonet, Reportage photo à l'Atelier des Joncherolles (29 janvier 2006) sur le site http://www.fedephoto.com/
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