- Dyrrachion
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Durrës
Durrës Administration Pays Albanie District Durrës Géographie Latitude Longitude Altitude 0 m Démographie Population 115 000 hab. (2003) Localisation Durrës est la deuxième plus grande ville d'Albanie après Tirana. Elle est le principal port du pays.
Sommaire
Géographie
La ville se situe sur le littoral adriatique de l'Albanie, sur une petite péninsule. Elle est à 33 kilomètres à l’ouest de la capitale Tirana et à 200 km de Brindisi. Sa population est d'environ 115 000 habitants.
Toponymie
L'ancienne Épidamne, est une cité grecque et romaine sur la côte de la mer Adriatique en Illyrie, et Albanie actuelle, située environ 30 km à l'ouest de Tirana.
Dans le passé, la ville a eu plusieurs noms, compte tenu de son histoire :
- ses fondateurs l'ont appelée Epidamnos (Επίδαμνος) (Épidamne)
- par la suite elle s'est appelée en grec ancien Δυρράχιον / Durrákhion ce qui a donné en latin Dyrrachium, en slave Drač, en italien Durazzo et en albanais Durrës.
Le nom français, attesté depuis le Moyen Âge, est Duras.
Le nom italien de Durazzo a été remplacé depuis le début du XXe siècle par le nom albanais de Durrës (Durrësi).
Histoire
D'après la légende, la ville - qui est une des plus anciennes d'Albanie - a été fondée par Epidamnos, le roi illyrien de la tribu des Taulant qui habitait dans cette région. Son fondateur lui a donné son nom - Epidamnos (Επίδαμνος) (Épidamne) - et il a appelé la zone portuaire d'après le nom de son arrière petit-fils Dyrrah.
Des colons venus de Corinthe et de Corcyre en Illyrie (Strabon, VI, 316) ont envahi la région et fondé en 627 av. J.-C. une nouvelle cité appelée Dyrrachion. Son gouvernement oligarchique strict est cité en exemple par Aristote dans la Politique, mais finit par entraîner une guerre civile, qui, par l'intervention de Corcyre et de Corinthe à partir de 435 et le jeu des alliances entre cités, devient une des causes de la Guerre du Péloponnèse.
Au IVe siècle av. J.-C., la cité appartient successivement aux royaumes de Cassandre et de Pyrrhus Ier.
En 229 av. J.-C., les Romains s'emparent de la ville à l'occasion de la Première guerre d'Illyrie et la rebaptisent Dyrrachium, la seconde partie du nom grec -damnos étant en latin de mauvaise augure. Pausanias (VI, 10, 8) précise que la cité romaine n'est pas exactement l'ancienne, mais se situe à une courte distance d'elle, et que le nom de Dyrrhachium est celui du fondateur éponyme. De fait, des monnaies du Ve siècle av. J.-C. portent le nom Dyrrachion. Au début de l'époque romaine, la ville garde une semi-autonomie avant d'être transformée en colonie romaine.
La ville revêt une importance stratégique pour Rome car c'est le port d'arrivée des Romains qui traversent la mer Ionienne depuis Brundisium, et le point de départ de la Via Egnatia, la route militaire qui traverse le sud de la péninsule balkanique d'ouest en est et mène à Byzance en passant par Thessalonique. Cette situation explique qu'en 48 av. J.-C., Pompée établisse son camp à Dyrrachium où il repousse une attaque de Jules César qu'il avait tenté d'empêcher en vain de traverser le bras de mer pour passer en Grèce.
Dyrrachium est la capitale de la province de Nova Epirus, et demeure une ville importante dans l'Antiquité tardive, malgré des séismes destructeurs en 341 et 522, et plusieurs attaques barbares, dont celle des Ostrogoths dans les années 480. Le cadre urbain antique de Dyrrachium est mal connu en raison de la continuité d'occupation jusqu'à l'époque contemporaine.
Lors de la partition de l'Empire romain, la ville se situe dans l'Empire romain d'orient. L'empereur Anastase Ier en est originaire et il a donné à sa cité des fortifications imposantes, restaurées au siècle suivant par Justinien Ier.
Au IXe siècle, Dyrrachium devient la capitale d'un thème et plusieurs stratèges commandant ce thème sont connus par des sceaux. Le rôle stratégique de Dyrrachium perdure et la ville tient ainsi une place importante dans de nombreux épisodes militaires de l'Empire byzantin : lors des guerres de Basile II contre la Bulgarie, lors de la révolte de Deljan, comme siège des ducs Nicéphore Bryenne et Nicéphore Basilakios en révolte contre le pouvoir central à la fin du XIe siècle.
Pendant les siècles suivants, la possession de la ville fut disputée entre l'Empire byzantin, la Bulgarie (989-1005), les Normands de Sicile (1082-1083, 1107-1108, 1185) - commandés par Robert Guiscard - y défirent l'empereur grec Alexis Ier Comnène en 1081 - l'Empire serbe (début du XIVe siècle), le Royaume de Sicile (1376-1379) et les Vénitiens (1205). Venise y créa un duché, en 1205, qui fut possédé par plusieurs princes de la Maison capétienne d'Anjou-Sicile. Dès le XIVe siècle, la population de la ville devint majoritairement albanaise et la population totale de la cité atteignit environ 25 000 habitants.
Les turcs ottomans atteignirent la ville en 1392 mais elle fut laissée sous le contrôle de Venise de 1392 à 1501. A la tête de ses troupes, Skanderbeg assiégea la ville en 1447.
La ville est finalement tombée en 1501 aux mains du sultan Bajazet II qui la dévasta et la réunit à l'Empire ottoman. La majorité de la population quitta la ville ce qui la transforma en un village. Elle se développa à nouveau au XVIIe siècle et devint un centre commercial et le port de l'Albanie centrale. Après 1870 la ville continua à croitre lentement et plusieurs compagnies maritimes y établirent des comptoirs. Durrës fut sérieusement endommagée par plusieurs tremblements de terre, notamment en 1372, 1905 et 1926.
Les habitants de la ville prirent part aux soulèvements nationaux de 1878 à 1881 et entre 1910 et 1912. Le 21 novembre 1912 Ismajl Qemali arriva à Durrës et le drapeau albanais flotta sur la ville le 26 novembre 1912. Mais la ville fut occupée trois jours plus tard par la Serbie et resta sous son autorité jusqu'à en mai 1913. Le 7 mars 1913, Durrës devint la capitale de l'Albanie nouvellement indépendante et elle le resta jusqu'en 1920. La ville fut le siège de plusieurs soulèvements et elle fut occupée pa les armées de la Serbie et de l'Autriche-Hongrie en 1916 ainsi que par celles de l'Italie en 1918. Après la Première Guerre mondiale, un congrès se tint à Durrës et une administration provisoire y fut mise en place.
Sous le régime de Zog Ier, les capitaux italiens affluèrent dans la ville et des usines y furent bâties. A la suite des dommages engendrés par le tremblement de terre de 1926, la ville fut rebâtie de manière moderne, son apparence s'améliora, des voies plus larges y furent aménagées et le port prit sa forme actuelle. La population s'accrut, passant de 4 700 habitants en 1923 à 10 500 en 1938.
La ville fut occupée par l'Italie le 7 avril 1939, malgré la résistance des gendarmes albanais, puis à compter d'août 1943 par l'armée allemande, qui dynamita le port en 1944. Le Conseil national de la libération y fut fondé en 1942.
Après la Seconde Guerre mondiale, le port fut reconstruit et Durrës transformée en ville industrielle.
Durrës fut le siège de nombreuses manifestations pendant les années 1990.
Economie
Deuxième ville d’Albanie avec environ 120 000 habitants et principal port du pays, Durrës est l'un des grands pôles commerciaux et de communication d’Albanie. Compte tenu de sa situation géographique, Durrës a des relations maritimes quotidiennes par ferry avec l’Italie, et les activités portuaires concernent la réparation navale.
L’industrie porte sur les produits manufacturés dans le domaine du cuir, des matières plastiques et du caoutchouc, des produits chimiques et électroniques. La région produit du vin, du maïs, de la betterave à sucre et du tabac.
La ville est en train de changer d'architecture avec la construction massive de logements dépassant 10 étages.
Voir aussi
Bibliographie
- « Durrës », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- (en) Oxford Dictionary of Byzantium, s. v. Dyrrachion, vol. 1, 668 ;
- A. Ducellier, La façade maritime de l'Albanie au Moyen-Âge, Thessalonique, 1981.
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