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Gjergj Kastriot Skanderbeg
Gjergj (Georges en français) Kastrioti (6 mai 1405 - 17 janvier 1468) est né à Dibër, Albanie de Gjergj Kastrioti, seigneur de la moyenne Albanie, qui a été obligé par les Ottomans de payer un tribut à l'Empire. Pour s'assurer de la loyauté de ses dirigeants régionaux, le sultan avait l'habitude de prendre leurs enfants en otage et de les élever à la cour ottomane. En 1423, Gjergj Kastrioti et ses trois frères furent emmenés par les Turcs. Il suivit l'école militaire de l'Empire ottoman et remporta plusieurs victoires militaires en Europe pour le compte de l'Empire. Il reçut alors le titre de Iskander Bey, ce qui signifie en turc prince Alexandre (en l'honneur d'Alexandre le Grand) mais par translittération en albanais, le terme est devenu Skënderbeu. Skanderbeg rejeta l'islam et devient défenseur de la chrétienté en Albanie. Aujourd'hui, l'extension "beg" initialement "bey" en référence au Prince Skander, a disparu avec le temps et laisse place au nom de famille Skander. À ce jours les familles Skander sont présentent en petit nombre et sont pour la plupart repertoriées et concentrées en Tunisie.
Sommaire
Les succès dans l’armée ottomane
Il s'est distingué comme un des meilleurs officiers durant plusieurs campagnes de l'armée ottomane, en Europe et en Asie Mineure, ce qui lui a valu d'être nommé général par le sultan. Il a combattu contre les Byzantins, les Serbes et les Hongrois, et certaines sources prétendent qu'il a entretenu des liens secrets avec la cité dalmate de Raguse, Venise, avec Ladislas Ier de Hongrie et Alphonse Ier de Naples. Le sultan Murad II lui donne alors le titre de Vali ce qui le fait gouverneur général de certaines provinces de l'Albanie centrale. Il était très respecté mais avait le mal du pays. Après la mort de son père et l'empoisonnement de ses frères, Skanderbeg chercha un moyen de retourner en Albanie pour aider ses compatriotes à se soulever contre les armées ottomanes.
Le combat pour la libération de l’Albanie
En 1443, Skanderbeg trouva cette opportunité pendant la bataille qui l'opposa aux Hongrois menés par Jean Hunyadi à Niš, actuelle ville de Serbie. Il changea de camp avec d'autres combattants albanais servant dans l'armée ottomane, et finit par prendre Krujë, le fief paternel en Albanie centrale. Il dressa au-dessus du château le drapeau de ses armoiries (rouge avec un aigle à double tête), et prononça ces paroles : « Je n'ai pas apporté la liberté, je l'ai trouvée ici parmi vous ». Il réussit ensuite à unir les princes albanais à la ville de Lezhë (1444), contre les ottomans. Il commença alors une guérilla contre l'occupant en utilisant le terrain montagneux à son avantage.
Pendant les 25 années qui suivirent, il tint tête à la plus grande armée de l'époque, alors que le nombre de ses combattants n'excéda pas 20 000 hommes. En 1450, l'armée ottomane était conduite par le Sultan Murad II en personne, qui trouva la mort sur le chemin du retour après avoir connu la défaite. En deux autres occasions, 1466 et 1467, Mehmed II, le conquérant de Constantinople, fut également repoussé par Skanderbeg. Après avoir tenté à 24 reprises de prendre Kruje, Mehmed II lui accorda finalement une trêve en 1461 et le reconnut seigneur d'Albanie.
Les relations avec les États chrétiens
Les succès militaires de Skenderbeg attirèrent inévitablement l'attention et l'admiration des États pontificaux, de Venise et de Naples, eux-mêmes inquiets de l'extension de la puissance ottomane dans la mer Adriatique. Skenderbeg sut en tirer habilement profit, et obtenir par un jeu diplomatique et politique de l'argent, du ravitaillement et mêmes des troupes en provenance des trois États italiens. Son partisan le plus fidèle et puissant était Alphonse le Magnanime (de la famille d'Aragon), roi de Naples, qui le prit sous sa protection en tant que vassal en 1451, peu après la deuxième victoire contre Murad II. Sans compter son aide financière, le roi de Naples s'engagea à fournir au dirigeant albanais des troupes, des équipements militaires et à l'abriter, lui et sa famille, en cas de besoin.
En tant que défenseur actif de la chrétienté dans les Balkans, Skenderbeg fut également impliqué dans la politique extérieure de quatre papes, dont Pie II, l'humaniste, écrivain et diplomate de la Renaissance.
Profondément éprouvé par la chute de Constantinople en 1453, Pie II essaya d'organiser une nouvelle croisade contre les Turcs. En conséquence, il fit de son mieux pour venir en aide à Skanderbeg, comme ses prédécesseurs Nicolas V et Calixte III. Cette politique continua avec son successeur, Paul II. Ils lui décernèrent le titre de Athleta Christi.
L’héritage de Gjergj Kastrioti
Après sa mort naturelle en 1468 à Lezhë, son armée réussit à contenir les turcs pendant encore 12 ans. Finalement, en 1480, l'Albanie fut reconquise par l'Empire ottoman. Quand les Turcs découvrirent la tombe de Skanderbeg dans l'église Saint-Nicolas de Lezhë, ils l'ouvrirent et s'emparèrent de ses ossements comme de talismans porte-bonheur. La même année, ils envahirent l'Italie et conquirent la ville d'Otrante.
La renommée posthume de Skanderbeg dépassa les frontières de son pays. Voltaire pensait que l'Empire byzantin aurait survécu s'il avait eu à sa tête un dirigeant de cette qualité. Des poètes et des compositeurs ont également été inspirés par sa carrière militaire. Pierre de Ronsard lui a dédié un poème, tout comme le poète américain Henry Wadsworth Longfellow. Antonio Vivaldi a composé un opéra appelé Scanderbeg.
Skanderbeg est aujourd'hui le héros national de l'Albanie et du Kosovo. De nombreux musées et monuments ont été bâtis en son honneur.
Blason
Sur les armes du royaume albanais que fonda Zog Ier en 1928, nous pouvons découvrir le fameux aigle bicéphale ainsi qu'une tête de chèvre. Pourquoi une chèvre ? Symbole de ce pays d'élevage et de hauts pâturages, la chèvre demeure pour la légende, l'animal qui sauva lors d'une bataille l'Albanie au XVe siècle. En effet, Skanderbeg eut l'idée de mettre des bougies sur les cornes des chèvres, lorsque l'armée ottomane de Murad II entra en Albanie. En pleine nuit, le sultan voyant un nombre incroyable de "torches" croyant avoir affaire aux Albanais, fit demi-tour. Cette ruse sauva momentanément le pays[1].
Notes et références
Sources
La biographie de George Castrioti Scanderbe par Fan S. Noli et l'Encyclopédie Britannica de 1911.
Delavardin, Jacques. Histoire de Georges Castriot, surnommé Scanderberg, roy d'Albanie. Paris : G. Chaudière, 1576.
Paganel, Camille-Pierre-Alexis. Histoire de Scanderbeg, ou Turks et chrétiens au XVe siècle. Paris : Didier, 1855.
Marin Barleti, 1508, Historia de vita et gestis Scanderbegi Epirotarum principis
Filmographie
- 1953 : L’Indomptable Skanderbeu (Skënderbeu) - Serge Youtkevitch (coproduction Union soviétique-Albanie)
Voir aussi
Catégories : Personnalité politique albanaise | Histoire de l'Albanie | Naissance en 1405 | Décès en 1468
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