- Abbaye de Panthemont
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Abbaye de Penthemont
L’abbaye de Penthemont se situe à Paris, 37-39 rue de Bellechasse et 104-106 rue de Grenelle.
Sommaire
Histoire
Fondée en 1217 par Philippe de Dreux près de Beauvais, l'abbaye de Penthemont (ou Pentemont, Panthemont ou encore Pantemont) subit en 1670 une inondation qui ruina son couvent et s'installa en 1672 à Paris, dans les bâtiments d'un couvent des sœurs augustines de la Congrégation du Verbe incarné, supprimé en 1670.
L'établissement avait vocation à accueillir des jeunes filles de la haute société et à servir de lieu de retraite pour des dames de qualité. Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé y fit ses études. Joséphine de Beauharnais y séjourna quelque temps alors qu'elle plaidait en séparation contre son premier mari Alexandre de Beauharnais. Louise d'Esparbès de Lussan, comtesse de Polastron et future maîtresse du comte d'Artois, y fut placée par sa famille qui la trouvait trop jeune (quinze ans) pour vivre avec son jeune mari de dix-huit ans. On y menait une vie sociale et culturelle active et les grilles, peu rébarbatives, s'entrouvaient cependant pour celles qui voulaient se rendre à des activités dans « le monde ».
Au début du XVIIIe siècle, les bâtiments hérités des Augustines étaient vétustes et trop exigüs. Marie-Catherine de Béthizy de Mézières, qui fut nommée abbesse en 1743, décida de reconstruire entièrement le complexe conventuel. Plusieurs architectes furent sollicités : Blondel a publié dans l’Encyclopédie un projet de François II Franque, mais c'est Pierre Contant d'Ivry qui fut retenu.
La première pierre fut posée en 1747, mais les fonds ne cessèrent de manquer, malgré les dons du Dauphin et d'Armand-Gaston de Rohan-Soubise, cardinal-archevêque de Strasbourg. Les travaux s'étalèrent quasiment jusqu'à la Révolution et furent continués après la mort de Contant en 1777 par un nommé Petit ; de plus, le projet finalement exécuté est beaucoup moins somptueux que celui que Contant a publié dans ses Œuvres en 1769.
L'abbaye fut supprimée en 1790 et les bâtiments devinrent propriété nationale. En 1803, ils furent transformés en caserne pour la garde nationale, puis pour la garde impériale sous l'Empire, et pour les Cent Gardes sous le Second Empire. La chapelle fut vidée de tout son mobilier et entresolée pour servir d'entrepôts. En 1843, elle fut consacrée au culte réformé. Le reste des bâtiments conserva son affectation militaire. En 1915, ils furent mis à la disposition du service des pensions du ministère de la Guerre. Ils abritent aujourd'hui le ministère des Anciens combattants.
La chapelle
La première pierre de la chapelle fut posée par le Dauphin en 1753. Elle fut bénie en 1756 et achevée en 1766.
La chapelle comporte une nef de plan centré surmonté d'une coupole, puis le chœur des religieuses, de plan allongé, enfin une tour qui comprenait un arrière-chœur en rez-de-chaussée, un oratoire au premier étage, et sans doute un clocher en partie haute. La coupole est construite suivant la technique de la voûte sarrazine, introduite dans le nord de la France par Contant d'Ivry.
En 1844, la chapelle a été transformée en temple protestant par Victor Baltard. Pour installer le buffet d'orgue, celui-ci a condamné la porte sur la rue de Grenelle et transformé en portes les deux fenêtres latérales. Il a supprimé le maître-autel situé entre la nef et le chœur des religieuses, ainsi que l'arc de triomphe qui le surmontait et l'orgue primitif, situé au-dessus du maître-autel, et les autels secondaires situés aux deux extrémités du transept.
Les bâtiments conventuels
Les bâtiments conventuels, achevés en 1783, ont été séparés de la chapelle en 1843. Ils ont de plus été quelque peu transformés sous la Révolution française, puis au moment de l'ouverture de la rue de Bellechasse en 1805, qui entraîna la démolition d'une partie des bâtiments.
Il ne reste quasiment rien des aménagements intérieurs originaux, en dehors de quelques éléments de décor dans l'ancien logis abbatial. On remarque surtout le vestibule et la cage du grand escalier (détruit) ainsi que l'avant-corps central sur le jardin.
Liste des abbesses de Penthemont (ébauche)
- Marie Anne Benigne de Rohan-Guéméné (1690-1743)
- 1743 : Marie-Catherine de Béthizy de Mézières
Bibliographie
- Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, 1994
- François Rousseau, « Histoire de l'Abbaye de Pentemont, depuis sa translation à Paris jusqu'à la Révolution », Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, v. XLV, 1918, p. 171
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