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Abbaye de Parc
Abbaye prémontrée de ParcPrésentation Nom local Abdij van 't Park (Parkabdij) Culte catholique Rattaché à Ordre des Prémontrés Début de la construction XIIe Autres campagnes de travaux Début XVIIIe Style(s) dominant(s) Baroque et Renaissance Site web www.parkabdij.be/ Géographie Pays Belgique Région Région flamande Département Province du Brabant flamand Ville Oud-Heverlee (Leuven) Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Belgique
modifier Pour les articles homonymes, voir Parc (homonymie).L'abbaye de Parc est une abbaye de chanoines prémontrés, sise à Heverlee, près de Louvain (Leuven) en Belgique. Fondée en 1129 sur des terres données aux chanoines Prémontrés de Laon par le duc de Brabant, Godefroid le Barbu, elle fut reconstruite plusieurs fois. Échappant aux vicissitudes de la Révolution française elle resta entre les mains des chanoines prémontrés qui y continuent leur ministère dans les paroisses des environs.
Sommaire
Histoire
Origine et architecture
En 1129, des chanoines prémontrés venant de Laon, dans le nord de la France, s'installent sur des terres offertes par Godefroid le Barbu, duc de Brabant. Le nom canonique de cette première communauté est Conventus Sanctae Mariae de Parco[1]. L'abbaye connait rapidement la prospérité grâce à d'autres donations. Les premiers bâtiments sont de style roman. Cette première campagne de construction se termine vers 1300. Il n'en reste que quelques vestiges.
Par ailleurs les terres sont défrichées. Les chanoines sont des pionniers dans le domaine de l'agriculture et viennent en aide à une population très pauvre. Suivant leur vocation particulière de prémontrés ils prennent la responsabilité pastorale de nombreuses paroisses des environs. En 1137 une fondation est déjà faite à Ninove.
XVIe et XVIIe siècles
Une seconde campagne de constructions, en style baroque, commence au début du XVIe siècle. La position politique importante acquise par les abbés de Parc requiert que les nouveaux bâtiments aient un certain prestige. La bibliothèque est particulièrement prestigieuse. La proximité de l'université de Louvain y est pour quelque chose. Erasme en est un des visiteurs. Le cloître, la salle du chapitre et le réfectoire sont de cette époque.
Les guerres de religions terminées l'abbaye retrouve une certaine prospérité au XVIIe siècle. Elle est citée en exemple dans le domaine des études et de la discipline religieuse. On réédifie la ferme, la grange aux dîmes. On rénove la bibliothèque (œuvre de Jean-Christian Hansche). De nombreuses cures, églises, et fermes des environs sont restaurées ou reconstruites.
XVIIIe et XIXe siècles
Au début du XVIIIe siècle l’optimisme revient. Une nouvelle campagne de constructions est entreprise. L’esprit religieux est peu présent dans le luxueux château que devient l’abbaye, avec prestigieux escalier d’honneur, porte aux lions et impressionnant portail Saint-Norbert. Une tour baroque est ajoutée à l’église.
Fermeture, suppression et restauration
La fin du XVIIIe siècle est dramatique. Le 4 mars 1789 l’abbaye est fermée manu militari par les troupes de Joseph II, car les chanoines refusent d’envoyer leurs étudiants au séminaire théologique (joséphiste) ouvert par l’empereur à Louvain. Revenus en 1791, ils sont à nouveau chassés en 1793 : cette fois par le pouvoir révolutionnaire français. En 1797 Le général Jourdan fait de l’abbaye son quartier général.
Le désastre n’est pas total cependant. Les prévoyants religieux avaient confié une bonne partie de leurs trésors artistiques et religieux à des amis en Allemagne, Hollande et chez des particuliers à Bruxelles. Au contraire de beaucoup d’autres, l’abbaye de Parc traverse la période révolutionnaire française sans dégâts majeurs. Les bâtiments sont épargnés car immédiatement rachetés (en 1797) par un ami sollicité par les chanoines. Les religieux, encore une soixantaine, sont dispersés dans les paroisses qu’ils desservaient, ou rentrent en famille.
De 1797 à 1834 l’abbaye de Parc n’existe pas, du moins officiellement. En fait, dès 1802 quelques chanoines se risquent à un retour. En 1828, pour survivre, ils sont contraints à vendre des biens immobiliers (brasserie, forge et moulin), du mobilier (ainsi les stalles, des vitraux du cloître) et des livres de la bibliothèque.
Avec l’indépendance de la Belgique (en 1830) et la liberté religieuse garantie par la constitution du jeune pays l’abbaye peut revivre. Les bâtiments sont rendus aux Prémontrés et, le 24 juin 1834, dix religieux, tous curés dans des paroisses des alentours, reprennent la vie conventuelle. En 1872 la dignité abbatiale est rétablie avec la consécration, à Grimbergen, d’Aloïs Franck comme abbé de Parc. Le dernier abbé d’ancien régime était décédé en 1810.
Renaissance
Parc participe au mouvement missionnaire du XIXe siècle. Une mission est ouverte au Brésil en 1894. François Versteylen, abbé de 1887 à 1897, en est l’initiateur. Quentin Nols lui succède et dirige l’abbaye durant près de 40 ans : 1897-1936. Trois revues sont publiées à Parc, et une école est ouverte pour les enfants d’Heverlee.
De nos jours
Située à proximité de l’université de Louvain, l’abbaye est encore un haut-lieu de la culture religieuse. Ses chanoines forment une communauté de huit membres. Sa bibliothèque travaille en liaison avec l’université. Des expositions sont organisées dans le musée de l’abbaye. L’église est paroissiale. Une association des ‘amis de l’abbaye’ met en valeur son patrimoine.
L'abbaye de Parc est un patrimoine unique, doté entre autres d'un domaine vert de 42 hectares, un restant historique dans la périphérie de Louvain. Le mot restant est utilisé à dessein, car sous l'Ancien Régime, le domaine de l'abbaye avait une superficie de 3.500 hectares.
Anecdotes historiques
Une pierre tombale, qui existait jadis à l'abbaye de Parc, relatait l'existence de Gosuinus de Gotsenhoven et précisait : Ici, les armoiries d'Or au sautoir de Sable.. Selon les sources, Gérard Van Goetsenhoven (1380-1434) fût le 21e abbé de Parc[2] ou le 25e abbé de Parc[3], de 1414 à sa mort. Il prit une part active aux affaires publiques de son temps. Ce prélat est considéré comme une illustration de l'ordre des Prémontrés.
En 1416, Jean IV, duc de Brabant, accorda à Gérard van Goetsenhoven le titre de "archichapelain des Ducs de Brabant". L'abbé de Parc était alors membre ordinaire des États du Brabant et Seigneur de Parc, d'Heverlé, etc…
Il se rattache à Parc de grands souvenirs historiques[4]. En 1566 le duc d'Albe y avait son camp. En 1572 le prince d'Orange s'y trouvait avec son état-major. En 1695 Guillaume III, roi d'Angleterre, y logea. En 1713 Louis XV, roi de France, y dîna avec le maréchal de Saxe.
Bibliographie
- A. D'Haenens: Abbaye de Parc à Heverlee. in Monasticon beIge. Liège, 1969, IV (vol. 3), pp. 773-827.
- Maurits Smeyers: De abdij van Park. 850 jaar premonstratenzerleven, Leuven, 1979.
- Willy Verrees: Abdij van 't Park, Heverlee: historisch overzicht en bezoek aan de abdij, Heverlee (Leuven), 1970.
Références
- Elle est à présent connue sous le nom de Abbaye de Parc, et non pas du Parc, comme on l'entend souvent. En néerlandais: Abdij van Park, mais on entend aussi dire Abdij van 't Park ou Parkabdij. Le nom actuel renvoie à l'ancien parc ducal, les terres accordées étant terrain de chasse du duc de Brabant.
- Notice de la Biographie nationale, t. VIII ; Summaria Chronologia insignis ecclesiae Parchensis, ord. praemonstr. Lov. 1662 in 8° ; Chronicon contractum insig. Eccles. Parchensis. Lov. 1726, in 12°
- Van Waefelghem, Nécrologue de l'Abbaye de Parc
- Van Even, Louvain dans le passé et le présent. Louvain 1895 in-fol. page 461
Articles connexes
Liens externes
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