Charles Sanson

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Sanson

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Le caveau des Sanson.

La famille Sanson est une célèbre famille de bourreaux normands qui ont exercé à Paris de 1688 à 1847.

Sommaire

L’origine de la lignée, Charles le premier (Charles-Louis Sanson)

Sous le règne de Louis XIV, Charles Sanson était officier.
Près de Rouen, à la suite d'un grave accident de cheval, il avait été transporté par un inconnu dans une maison voisine, il avait été soigné par la fille de son sauveur, la ravissante Marguerite. Charles Sanson était tombé amoureux de sa jolie infirmière qui était devenue sa maîtresse. Guéri, il avait continué à voir Marguerite, à l'insu de son père souvent absent de la maison.
Celui-ci refusait toujours de donner son nom et de préciser quelles étaient au juste ses occupations. Or, un jour, en traversant la place du Puits-Salé, il vit le père de Marguerite attacher des bandits au pilori. C'était le bourreau Pierre Jouënne !
Ainsi donc, il aimait la fille de l'exécuteur des hautes œuvres.
Il fut frappé d'horreur mais, après qu'il eut courageusement lutté et essayé de rompre, la liaison reprit. Obligé de quitter sa lieutenance à cause de ses « amours immondes », il vint un soir proposer à Marguerite de fuir avec elle. Mais l'exécuteur venait d'apprendre l'inconduite de sa fille.
- Le tuer, pourquoi ?
- Parce que la virginité est le seul bien qu'une fille de bourreau puisse apporter à son époux !
Charles Sanson aimait Marguerite et s'inclina.
Vers 1675, près de Rouen, Charles Sanson, épouse Marguerite Jouenne, fille de Maître Pierre Jouenne, le bourreau de Rouen, et devient l’aide de son beau-père.

Mais, la première fois qu'il dut aider son beau-père à rouer un condamné, il « tomba en pâmoison » ! Puis, il s'habitua...
Le procès-verbal d’une exécution à Rouen, en 1675 mentionne que, ayant à « rompre » un condamné, « l’exécuteur des hautes œuvres ayant forcé son gendre, nouvellement marié, à porter un coup de barre au patient, ledit gendre tomba en pâmoison et fut couvert de huées par la foule. »

Marguerite accouche d’un fils, Charles, vers 1681, et, fin 1685, devenu veuf, Charles quitte Rouen. Il se retrouve avec le même emploi d’aide-bourreau à Paris vers 1687, puis monte en grade une année plus tard, suite à la destitution pour cause de proxénétisme de Nicolas Levasseur.
Le 24 septembre 1688, Charles Sanson prenait la succession de son beau-père. Il allait être le chef de cette famille dont Robert Christophe a conté l'histoire dans son ouvrage Sanson, bourreaux de père en fils, pendant deux siècles. Durant six générations, la dynastie Sanson pendit, écartela, « questionna », fit rouler des têtes...
Vers 1696, son fils Charles l’assiste déjà comme aide-bourreau. En 1699, il démissionne et épouse, à Paris, Jeanne Renée Dubut, la sœur du bourreau de Melun. Le couple se retire en 1703 dans l’Aisne, à Condé-en-Brie, où Charles décède en 1707.

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Pierre Jouënne
Exécuteur en chef des arrêts criminels de la ville de Paris
Charles Sanson II

Charles, le fils de Charles

Charles Sanson II (fils de Charles et Marguerite Jouënne, sa première épouse), né vers 1681, après avoir aidé son père à Paris dès 1696 environ, reste aide-bourreau encore deux ans après la démission de celui-ci, n’accédant à la fonction qu’à sa majorité en 1701, et n’obtenant ses « lettres de provision » de bourreau officiel de Paris qu’en 1707, après le décès de son père.

La même année, il épouse à Paris la sœur de sa belle-mère, c’est-à-dire la sœur de la seconde épouse de son père, Anne Marthe Dubut (deuxième sœur du bourreau de Melun).

Charles Sanson fils, après avoir, en 1720, roué vif pour cause d’assassinat le comte de Horn, un cousin du duc d’Orléans, préside en 1721 à l’exécution de Cartouche, le célèbre bandit. Décédé à Paris en 1726, laissant un jeune fils de 7 ans (Charles Jean Baptiste), il est inhumé en grandes pompes dans l’Église Saint-Laurent, où il rejoint les dépouilles de ses parents.

Sa veuve se remarie (l’année suivante vraisemblablement) avec celui qui devient ainsi en 1727 le « régent » de son fils, c’est-à-dire le titulaire par intérim de la charge de bourreau en attendant que ce dernier ait 20 ans. François Prudhomme est un Parisien du même monde, puisque bourreau spécialiste de la torture, dont la fonction le désigne comme « questionnaire-juré ». Il a son moment de gloire en réussissant en 1737 une « décollation » particulièrement remarquée par sa perfection.

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Charles Sanson I
Exécuteur en chef des arrêts criminels de la ville de Paris
François Prudhomme (régence)
Charles Jean Baptiste Sanson

Charles Jean Baptiste Sanson

Charles Jean-Baptiste Sanson, né vers 1719 (fils de Charles et de Anne Marthe Dubut), se voit restituer en 1739 par le second mari de sa mère, François Prudhomme, la charge officielle de « Exécuteur de la Ville, Prévôté et Vicomté de Paris ».

Marié une première fois en 1737 à Paris avec Madeleine Tronson, il épouse à Étampes, en 1741, Jeanne Gabrielle Berger, elle-même fille du bourreau de Sens et petite-fille du bourreau d’Étampes.

Il semble ne souffrir d’aucun mal quand il est frappé par une attaque le laissant à demi-paralysé, en 1754. Il doit passer le flambeau à son fils, Charles-Henri, qui n’a alors que 15 ans, tout en ayant à recourir à nouveau à l’assistance de François Prudhomme (devenu depuis bourreau de Vannes) pour procéder en 1757 à l’exécution du régicide Damiens.

Il s'installe à Brie-Comte-Robert, en Seine-et-Marne mais, bien qu’invalide, il n’obtient pas du Parlement son remplacement officiel dans la fonction par son fils. Devenu veuf vers 1767, il revient habiter à Paris pour y mourir vers 1778, peu après avoir démissionné en bonne et due forme en faveur de Charles-Henri, son fils.

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Charles Sanson II
François Prudhomme (régence)
Exécuteur en chef des arrêts criminels de la ville de Paris
Charles-Henri Sanson

Charles-Henri Sanson, quatrième du nom

Portrait imaginaire de Sanson par Eugène Lampsonius.

Les débuts

Fils de Charles Jean Baptiste et de Madeleine Tronson, Charles-Henri Sanson naît en 1740. Il épouse Marie Anne Jugier à Paris en 1766 qui lui donnera deux fils : Henri, né en 1767 à Paris, qui succédera à son père en 1795, Gabriel, né en 1769, aide-bourreau depuis 1790 environ, qui mourra en 1806, en tombant de l’échafaud, alors qu’il voulait exhiber la tête d’un supplicié à la foule.

Exécuteurs de Paris depuis plus d’un demi-siècle, les Sanson ont une certaine habileté dans leur travail. Le jeune Charles-Henri ne faillira que lors de l’exécution de Lally-Tollendal, en 1766, où il rata la décapitation du premier coup. Son père n’étant pas décédé et se devant d’assister à chaque exécution en tant que chef bourreau, retrouva un instant une vigueur insoupçonnée, et trancha le col de l’infortuné Lally d’un coup supplémentaire.

Charles-Henri pratiqua nombre d’exécutions, dont celles de : Robert François Damiens, l’agresseur du roi Louis XV, qui fut écartelé en 1757, du chevalier de La Barre le 1er juillet 1766 (jeune homme de 19 ans, accusé de blasphème, qui eut la langue coupée, le cou tranché et dont les restes furent brûlés), ainsi que de l’empoisonneur faux dévot Antoine-François Desrues en 1777.

Suite à la démission de son père, Charles Henri devient officiellement le bourreau de la « Ville, Prévôté et Vicomté » de Paris, et la même année (1778) bourreau de la Cour du Roi à Versailles, la « Prévôté de l’Hôtel du Roy », charge exercée jusque là par son demi-frère, Nicolas Charles Gabriel Sanson.

Quand éclate la Révolution, Charles Henri Sanson, qui a alors 50 ans, suit le mouvement sans y participer mais acquiert le titre de citoyen en 1789. On n’exécute plus souvent à cette époque, mais, en 1791, un projet vieux de deux ans refait surface. C’est l’œuvre du docteur Guillotin, qui réclame une exécution uniforme et sans douleur pour les condamnés à mort. Devant la décision de l’Assemblée de pratiquer la décapitation comme moyen unique de mise à mort, Sanson écrit un mémoire où il insiste sur la fatigue de l’exécuteur qui aurait à couper plusieurs têtes d’affilée, l’usure rapide des glaives de justice ainsi que leur coût d’entretien ou d’achat. On parle alors d’un dispositif mécanique. Le docteur Louis rédige un court descriptif de l’engin, mais le prix onéreux de la réalisation incite la réserve. Sanson fait alors part à un de ses amis, un facteur de clavecins d’origine prussienne, Tobias Schmidt, de ses préoccupations, au cours d’une soirée où ils jouent de la musique. Schmidt esquisse alors, sur le verso d’une partition, les plans d’une machine à décapiter et se propose de la fabriquer.

La nouvelle machine

Très vite, Schmidt, assisté de Sanson, s’attelle à la fabrication de l’appareil. En avril 1792, celle-ci est prête, et Sanson porte les plans de la machine au docteur Louis, au palais des Tuileries en présence du roi Louis XVI. Le roi se penche sur les dessins, et juge bien mauvaise l’idée d’un tranchant convexe. D’une plume, il trace une lame triangulaire et demande de pratiquer les essais avec les deux formes de lame. Le 17 avril, la machine, montée à Bicêtre, décapite avec succès deux moutons vivants, mais le troisième n’a la tête qu’à demi sectionnée. On pratique les changements de lame, et on décapite d’autres moutons, ainsi que trois cadavres : l’incision plus nette, plus propre, fait que le couperet oblique est approuvé. L’usage officiel ne se fait pas attendre : le 25 avril, en Place de Grève, Sanson lâche la corde, et le couteau luisant tranche parfaitement la tête du bandit Nicolas Pelletier : la guillotine faisait son entrée dans l’histoire.

Dans le panier des Sanson, tomberont alors 2 918 têtes, dont celles du roi Louis XVI et de Marie-Antoinette, son épouse, des Girondins, d'Hébert, de Danton et des Indulgents, de Charlotte Corday puis de Lavoisier, et celles de Robespierre et des Montagnards. En 1793, Sanson, las de ce métier, propose à son fils Henri de lui succéder. Officiellement, il reste le bourreau, mais n’exercera plus jusqu’à sa mort en 1804.

Après l’exécution de Louis XVI, Sanson exige et obtient le 13 février 1793 un droit de réponse du journal le Thermomètre du jour qui a relaté la mort du roi en l’accusant de lâcheté au moment de monter sur l'échafaud. Le 7 juin 2006, cette lettre manuscrite a été adjugée 120 000 euros lors d’une vente aux enchères à Londres par la maison Christie's.

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Charles Jean Baptiste Sanson
Exécuteur en chef des arrêts criminels de la ville de Paris
Henri Sanson

Henri Sanson

En avril 1793, Henri devient de facto le bourreau de Paris et entre dans l'histoire à son tour en guillotinant Marie Antoinette[1]. En 1795, il exécute Fouquier-Tinville, l’ex-accusateur public du Tribunal Révolutionnaire. Henri, qui fut soldat durant la Révolution, manqua de passer lui-même la tête entre les montants de la « Veuve », mais ce ne fut pas le cas, et il exerça durant trente-cinq ans cette lourde charge. Il exécuta les protagonistes de l’affaire du courrier de Lyon (y compris Lesurques, condamné pour une ressemblance physique). Les sergents de la Rochelle, ou Louvel, assassin du duc de Berry, furent également exécutés par lui. En 1840, il meurt, et c’est son fils et aide Henry-Clément qui prend sa place.

Précédé par Sanson Suivi par
Charles-Henri Sanson
Exécuteur en chef des arrêts criminels de la ville de Paris
Henri-Clément Sanson

Henry-Clément, le dernier

Henry-Clément n’eut guère à exercer. Seules 18 têtes tomberont à Paris durant sa carrière. Les plus célèbres sont celles de Lacenaire et de son complice Avril, en 1836. Amateur de jeux d’argent, il fréquente régulièrement les casini de l’époque, et perd souvent. Cela n’aura aucune réelle incidence sur sa carrière, mais en 1847, ayant perdu plus que de mesure, il place son outil de travail, la guillotine, chez un prêteur sur gages. Arrêté et incarcéré, le bourreau devra raconter ce qu’il a fait de la machine. Libéré pour pratiquer une dernière exécution avec la machine rachetée par l’État, il est démis de ses fonctions en mars 1847. C’est l’exécuteur Charles-André Férey qui prend sa place. Sanson, sixième du nom, ne mourra que bien des années plus tard, en 1889, après avoir écrit ses mémoires et ceux de sa famille.

Précédé par Sanson Suivi par
Henri Sanson
Exécuteur en chef des arrêts criminels de la ville de Paris
Charles-André Férey

Références

  • Michel et Danielle Demorest, Dictionnaire historique et anecdotique des bourreaux, Gens de Justice (1996), réédité en 2007 par les Editions Généalogiques de la Voûte.
  • H. Sanson, Sept générations d’exécuteurs. Mémoires des Sanson, 6 tomes, télécharger sur : http://gallica.bnf.fr/.
  • Jacques Delarue, Le Métier de bourreau, 1989, Fayard, (ISBN 2213023360).

Bibliographie

  • Sanson, bourreaux de père en fils, pendant deux siècles, de Robert Christophe, Arthème Fayard, Paris 1960. de ses futur fils encore vivants Eric Sanson et son fils Hugo Sanson
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