- C.N.R.S.
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Centre national de la recherche scientifique
Centre national
de la recherche scientifiqueCréation : 19 octobre 1939 Siège : Paris Pays : France Rattachement : Ministère de l'Enseignement supérieur
et de la RechercheDirecteur : Arnold Migus Disciplines : Recherche fondamentale Chercheurs statutaires : 11 595 Site : http://www.cnrs.fr Le Centre national de la recherche scientifique, plus connu sous le sigle CNRS, est le plus grand organisme public français de recherche scientifique. Classé comme établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST), il est placé sous la tutelle administrative du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Fondé par le décret-loi du 19 octobre 1939[1], afin de « coordonner l’activité des laboratoires en vue de tirer un rendement plus élevé de la recherche scientifique ». Le CNRS fut réorganisé après la Seconde Guerre mondiale et s'orienta alors nettement vers la recherche fondamentale.
En 2009, il employait environ 30 000 personnes[2] : 26 100 permanents (11 700 chercheurs et 14 400 ingénieurs, techniciens et administratifs, ainsi que 4000 contractuels). Son budget annuel est d'environ 3,3 milliards d'euros dont 500 millions de ressources propres[3]. Le CNRS exerce son activité dans tous les domaines de la connaissance à travers 1100 unités de recherche et de service labellisés[2] dont la plupart sont gérées avec d'autres structures (universités, autres EPST, grandes écoles, industries...) pour quatre ans sous la forme administrative d'«unités mixtes de recherche».
Le CNRS figure au cinquième rang mondial[4] (après la NASA et trois autres instituts américains) et au premier rang européen (avant la Max-Planck-Gesellschaft et le CERN) selon le classement mondial « Webometrics », qui mesure la visibilité sur le web des instituts de recherche. Onze autres organismes français figurent dans les cent premières places mondiales (dont l’INIST et l’IN2P3 qui font partie du CNRS).
Sommaire
Historique
Article détaillé : Histoire du CNRS.Le CNRS est né le 19 octobre 1939, de la fusion entre une agence de moyens, la Caisse nationale de la recherche scientifique et une grande institution de laboratoires et de chercheurs, le Centre national de la recherche scientifique appliquée[5].
Cette fusion a été préparée par Jean Zay avec l'aide de ses sous-secrétaires d'État à la recherche, Irène Joliot-Curie puis Jean Perrin. Le décret organisant le CNRS est signé par le président de la République en exercice, à savoir Albert Lebrun, le président du Conseil, Édouard Daladier, le ministre de l’Éducation nationale Yvon Delbos succédant à Jean Zay[6], et le ministre des Finances Paul Reynaud. La création du CNRS prétendait de « coordonner l’activité des laboratoires en vue de tirer un rendement plus élevé de la recherche scientifique » ; et selon les termes de Jean-François Picard, de « fondre en un organisme unique, en quelque sorte l’aboutissement logique du jacobinisme scientifique et centralisateur ».
La fusion est née au début de la seconde guerre mondiale, elle ne suscita donc aucun écho dans la presse[7]. A son commencement, les recherches étaient menées aux besoins de l'armée française à tel point qu'elle fut qualifiée de « science conquérante ».[7] Menacé par le Régime de Vichy[8], le CNRS est réorganisé à la Libération.
En 1966 sont créées des unités associées. Il s'agit de laboratoires universitaires, soutenus par le CNRS, grâce à ses moyens humains et financiers. En 1967 est fondé l'Institut national d'astronomie et de géophysique, qui deviendra en 1985 l'Institut national des sciences de l'univers (INSU). L'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) est créé à son tour en 1971.
En 1982, la loi du 15 juillet, dite loi Chevènement de programmation des moyens de la recherche publique, décrète que les personnels chercheurs, ingénieurs techniciens et administratifs passent sous le régime de la fonction publique : ils deviennent fonctionnaires, avec un statut semblable à ceux des maîtres de conférences et des professeurs des universités.
Rôle et organisation
Le CNRS est classé comme établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) et placé sous la tutelle administrative du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ; il est actuellement régi par les articles L. 321-1 à L. 321-6 du code de la recherche et par le décret no 82-993 du 24 novembre 1982, modifié en dernier lieu par le décret no 2007-195 du 2 février 2007.
D'après le décret portant organisation et fonctionnement du Centre national de la recherche scientifique, le CNRS a pour missions :
- d'évaluer, d'effectuer ou de faire effectuer toutes recherches présentant un intérêt pour l'avancement de la science ainsi que pour le progrès économique, social et culturel du pays ;
- de contribuer à l'application et à la valorisation des résultats de ces recherches ;
- de développer l'information scientifique, en favorisant l'usage de la langue française ;
- d'apporter son concours à la formation à la recherche et par la recherche ;
- de participer à l'analyse de la conjoncture scientifique nationale et internationale et de ses perspectives d'évolution en vue de l'élaboration de la politique nationale dans ce domaine.
Pour l'accomplissement de ces missions, le Centre national de la recherche scientifique peut notamment :
- créer, gérer et subventionner des unités de recherche ;
- contribuer au développement de recherches entreprises dans les laboratoires relevant d'autres organismes publics de recherche, des universités et autres établissements d'enseignement supérieur, des entreprises nationales, des entreprises et des centres de recherche privés ;
- mettre en œuvre des programmes de recherche et de développement technologique ;
- recruter et affecter des personnels de recherche dans la limite des emplois autorisés par la loi de finances ;
- prendre en charge des déplacements et des séjours de personnels en tout lieu où les appellent les missions du centre ;
- construire et gérer, le cas échéant, dans le cadre d'accords nationaux ou internationaux, des grands équipements de recherche ;
- constituer des filiales et prendre des participations ;
- participer, notamment dans le cadre des groupements d'intérêt public, à des actions menées en commun avec des services de l'État, des collectivités locales ou d'autres organismes publics ou privés, français ou étrangers ;
- participer à l'élaboration et à la mise en œuvre d'accords de coopération scientifique internationale et de coopération pour le développement;
- assurer l'élaboration et la diffusion de la documentation scientifique et la publication des travaux.
On peut distinguer trois rôles fondamentaux du CNRS dans la recherche :
- Financement du fonctionnement de la recherche: Le CNRS finance 1170 laboratoires de recherche, dont 98 unités propres et 1072 unités mixtes de recherche (UMR), partagées avec un établissement d'enseignement supérieur, un autre organisme de recherche, une fondation ou une entreprise. Le CNRS participe à leur budget et à leur dotation en personnel, parfois à leurs locaux. Le Comité national du CNRS évalue tous les quatre ans ces unités de recherche, cette évaluation conditionne son apport financier, et peut donner lieu à la réorganisation ou à la rupture du contrat d'association avec l'unité.
- Emploi et gestion de personnels de recherche:Le CNRS rémunère des chercheurs, ingénieurs et techniciens, qui travaillent en règle générale dans les unités de recherche du CNRS ou dans les unités qui y sont associées. Les chercheurs sont évalués par le Comité national tous les deux ans. Certains peuvent être également « mis à disposition » d'un autre établissement dans le cadre d'un projet de recherche.
- Financement de projets de recherche : le CNRS sélectionne et finance des projets de recherche spécifique, auquel des chercheurs de tous statuts sont habilités à prendre part.
Ce triple rôle contribue à la difficulté de définir la part du CNRS dans la recherche en France. En pratique, un chercheur du CNRS travaille très souvent dans un laboratoire d'une université, n'importe où en France : ceci conduit généralement à une complication et un manque de lisibilité des affiliations dans les publications des chercheurs français[9]. Il faut aussi distinguer la recherche financée par le CNRS, et celle des chercheurs du CNRS. Enfin, du fait en particulier de l'intégration du CNRS et de la recherche universitaire, les résultats de la recherche seront souvent le fruit d'une collaboration entre chercheurs du CNRS et d'autres organismes, ou universitaires. Ces dernières années, la politique suivie a été d'augmenter la part des associations entre le CNRS et les universités, ce qui a contribué à accroître la confusion des rôles et a entraîné une certaine pression corporatiste de la part des professeurs d'université. L'habilitation à diriger des recherches, délivrée par les universités, tend à devenir un point de passage obligé dans la promotion des chercheurs du CNRS.
Découpage administratif
Instituts
Le CNRS comporte neuf instituts dont deux nationaux.
- Institut de chimie (INC)
- Institut Écologie et environnement (INEE)
- Institut national de physique (INP)
- Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3)
- Institut des sciences biologiques (INSB)
- Institut des sciences humaines et sociales (INSHS)
- Institut des sciences mathématiques et de leurs interactions (INSMI)
- Institut des sciences et technologies de l'information et de l'ingéniérie (INST2I)
- Institut national des sciences de l'univers (INSU)
Chaque institut gère la politique scientifique de son domaine.
Découpage en sections
Il existe également un découpage plus fin en sections[10] :
- 1 → Mathématiques et interactions des mathématiques
- 2 → Théories physiques : méthodes, modèles et applications
- 3 → Interactions, particules, noyaux du laboratoire au cosmos
- 4 → Atomes et molécules, optiques et lasers, plasmas chauds
- 5 → Matière condensée : organisation et dynamique
- 6 → Matière condensée : structures et propriétés électroniques
- 7 → Sciences et technologies de l'information (informatique, automatique, signal et communication)
- 8 → Micro et nano-technologies, électronique, photonique, électromagnétisme, énergie électrique
- 9 → Ingénierie des matériaux et des structures, mécaniques de solides, acoustique
- 10 → Milieux fluides et réactifs : transports, transferts, procédés de transformation
- 11 → Systèmes supra et macromoléculaires : propriétés, fonctions, ingénierie
- 12 → Architectures moléculaires : synthèses, mécanismes et propriétés
- 13 → Physicochimie : molécules, milieux
- 14 → Chimie de coordination, interfaces et procédés
- 15 → Chimie des matériaux, nanomatériaux et procédés
- 16 → Chimie du vivant et pour le vivant : conception et propriétés de molécules d'intérêt biologique
- 17 → Système solaire et univers lointain
- 18 → Terre et planètes telluriques : structure, histoire, modèles
- 19 → Système Terre : enveloppes superficielles
- 20 → Surface continentale et interfaces
- 21 → Bases moléculaires et structurales des fonctions du vivant
- 22 → Organisation, expression et évolution des génomes
- 23 → Biologie cellulaire : organisation et fonctions de la cellule ; pathogènes et relations hôte/pathogène
- 24 → Interactions cellulaires
- 25 → Physiologie moléculaire et intégrative
- 26 → Développement, évolution, reproduction, vieillissement
- 27 → Comportement, cognition, cerveau
- 28 → Biologie végétale intégrative
- 29 → Biodiversité, évolution et adaptations biologiques : des macromolécules aux communautés
- 30 → Thérapeutique, médicaments et bio-ingénierie : concepts et moyens
- 31 → Hommes et milieux : évolution, interactions
- 32 → Mondes anciens et médiévaux
- 33 → Mondes modernes et contemporains
- 34 → Langues, langage, discours
- 35 → Philosophie, histoire de la pensée, sciences des textes, théorie et histoire des littératures et des arts
- 36 → Sociologie, normes et règles
- 37 → Economie et gestion
- 38 → Sociétés et cultures : approches comparatives
- 39 → Espaces, territoires et sociétés
- 40 → Politique, pouvoir, organisation
Délégations régionales
Le CNRS compte également 20 délégations régionales qui assurent des missions de représentation au sein des diverses instances locales impliquées dans la recherche et l’enseignement supérieur, de gestion de proximité des laboratoires et des personnels et d'accompagnement des projets scientifiques locaux.
- Ile-de-France
- Paris A (01)
- Paris B (02)
- Ile-de-France Est (03)
- Ile-de-France Sud (04)
- Ile-de-France Ouest et Nord (05)
- Paris Michel-Ange (16)
- Grand-Est
- Centre Est (06)
- Alsace (10)
- Nord-Ouest
- Centre-Poitou-Charentes (08)
- Bretagne et Pays de la Loire (17)
- Nord, Pas-de-Calais et Picardie (18)
- Normandie (19)
- Sud-Est
- Rhône Auvergne (07)
- Alpes (11)
- Provence et Corse (12)
- Côte d'Azur (20)
- Sud-Ouest
- Languedoc Roussillon (13)
- Midi Pyrénées (14)
- Aquitaine Limousin (15)
Comité national de la recherche scientifique
C'est l'instance du CNRS chargée de l'évaluation de la recherche scientifique des unités de recherche financées par le CNRS, ainsi que, individuellement, de chaque chercheur rémunéré par le CNRS. Il est divisé en 40 sections, plus 7 sections interdisciplinaires, focalisées sur des domaines de recherche[11]. Chaque section est composée de 21 membres, qui sont spécialistes du domaine scientifique concerné, et viennent de différents horizons (chercheurs au CNRS, dans d'autres EPST ou EPIC, dans le secteur privé, enseignants-chercheurs, chercheurs étrangers…). Un tiers d'entre eux est nommé par le ministère de la Recherche, deux tiers sont élus par l'ensemble des personnels de recherche du domaine (chercheurs, enseignants-chercheurs et ingénieurs, personnels techniques et d’administration des organismes publics et universités français), afin de permettre un contrôle des orientations scientifiques et de garantir l'indépendance de la recherche. Il n'existe pas de code déontologique et méthodologique de l'évaluation professionnelle au CNRS ; chaque section du Comité national de la recherche scientifique publie lors de son renouvellement les critères qui seront employés pour mener l'évaluation des chercheurs et des laboratoires[12]. Les mots-clés fréquemment rencontrés comprennent la « production » scientifique, l'adéquation des recherches entreprises avec le contexte scientifique, leur rayonnement national et international, le rôle dans la formation de docteurs, l'animation et la valorisation scientifique. En pratique, toutefois, les critères bibliométriques (nombre de publications dans des revues ou chez des éditeurs considérés comme pertinents) demeurent largement prépondérants.
Unités de recherche et de services
Le CNRS possède 98 laboratoires de recherche, dits unités propres de recherche (UPR) ou unités de service et de recherche (USR). Il participe également au financement et à la dotation en personnels de 1223 laboratoires de recherche associés à des établissements d'enseignement supérieur (pour 90 % d'entre eux) ou à d'autres organismes de recherche, sous différents types de contrat d’association :
- association en tant qu'unité mixte de recherche (UMR) ;
- association en tant qu'unité de recherche associée (URA) ;
- association en tant que formation de recherche en évolution (FRE)[13].
- association en tant qu'équipe d'accueil (EA)
- association en tant que jeune équipe (JE)
- association en tant qu'équipe postulante (EP)
- association en tant qu'unité propre de recherche de l'enseignement supérieur associée (UPRESA)
Par ailleurs, il existe des unités de service qui regroupent des moyens de soutien à la recherche, par exemple des services administratifs communs, des centres de calcul, voire des bibliothèques, etc. :
- des unités propres de service (UPS) ;
- des unités mixtes de service (UMS).
On fait peu ou pas du tout de recherche dans les unités de service, et en conséquence le personnel de ces unités comporte très peu de chercheurs, voire aucun, mais plutôt des personnels ingénieurs, techniciens et administratifs. Parmi ces unités figure l'Institut de l'information scientifique et technique, spécialisé dans la conservation et la diffusion de publications scientifiques, y compris via internet.
Chaque unité est munie d'un code numérique unique. Ainsi, UMR 1234 désigne une UMR précise, UMS 3456 une UMS précise.
Chaque structure dépend d'un (ou parfois plusieurs) département scientifique.
Certaines structures dépendent aussi de l'un des deux instituts du CNRS :
- l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) ;
- l'Institut national des sciences de l'univers (INSU), qui est notamment muni d'une division technique chargée de l'élaboration ou de la maintenance de différents matériels expérimentaux de terrain, allant du navire scientifique à la sonde spatiale.
Les unités propres du CNRS
Le CNRS compte 62 unités propres de recherche situées principalement à Paris (11), Gif sur Yvette (8), Marseille (7), Strasbourg (5), Grenoble (3), Toulouse (3) et Orsay (3):
- Laboratoire Photons Et Matière, Paris
- Centre de recherche sur l'hétéroepitaxie et ses applications, Valbonne
- Laboratoire Interfaces et Systèmes Electrochimiques, Paris
- Laboratoire de photonique et de nanostructures, Marcoussis
- Institut Charles Sadron, Strasbourg
- Centre d'études et de recherches par irradiation, Orléans
- Laboratoire d'anthropologie urbaine, Ivry sur Seine
- Centre Jean Pépin , Villejuif
- Laboratoire d'énergétique moléculaire et macroscopique, combustion, Châtenay-Malabry
- Milieux, sociétés et cultures en Himalaya, Villejuif
- Institut d'histoire du temps présent, Paris
- Neurosciences cognitives et imagerie cérébrale, Paris
- Institut de recherche et d'histoire des textes, Paris et Orléans
- Institut de génétique humaine, Montpellier
- Laboratoire d'ingénierie des matériaux et des hautes pressions, Villetaneuse
- Laboratoire pour l'application des laser de puissance, Arcueil
- Biologie cellulaire et moléculaire de la sécrétion, Paris
- Centre d'études biologiques de Chizé, Beauvoir-sur-Niort
- Dynamique de l'évolution humaine : individus, populations, espèces, Paris
- Centre de génétique moléculaire, Gif-sur-Yvette
- Unité de neurosciences intégratives et computationnelles, Gif-sur-Yvette
- Développement, évolution et plasticité du système nerveux, Gif-sur-Yvette
- Neurobiologie génétique et intégrative, Gif-sur-Yvette
- Régulation de la transcription et maladies génétiques, Paris
- Centre de recherches pétrographiques et géochimiques, Vandœuvre-lès-Nancy
- Institut de chimie des substances naturelles, Gif-sur-Yvette et Nouméa
- Institut des sciences du végétal, Gif-sur-Yvette
- Institut de biologie moléculaire des plantes, Strasbourg
- Information génomique et structurale, Marseille
- Institut Néel, Grenoble
- Institut de combustion, aérothermique, réactivité et environnement, Orléans
- Laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur, Orsay
- Laboratoire Aimé Cotton, Orsay
- Laboratoire de photophysique moléculaire, Orsay
- Centre de recherches sur les matériaux à haute température, Orléans
- Centre de biophysique moléculaire, Orléans
- Laboratoire des champs magnétiques intenses, Grenoble
- Centre de recherches sur les macromolécules végétales, Grenoble et Gieres
- Laboratoire des sciences du génie chimique, Nancy et Vandœuvre-lès-Nancy
- Laboratoire de mécanique et d'acoustique, Marseille
- Centre de recherche de la matière condensée et des nanosciences, Marseille
- Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes, Toulouse
- Centre d'élaboration de matériaux et d'études structurales, Toulouse
- Laboratoire de chimie de coordination, Toulouse
- Laboratoire procédés, matériaux et énergie solaire, Perpignan et Font-Romeu-Odeillo-Via
- Centre de recherches Paul-Pascal, Pessac
- Laboratoire des propriétés mécaniques et thermodynamiques des matériaux, Villetaneuse
- Architecture et réactivité de l'ARN, Strasbourg
- Immunologie et chimie thérapeutiques, Strasbourg
- Réponse immunitaire et développement chez les insectes, Strasbourg
- Laboratoire d'enzymologie interfaciale et de physiologie de la lipolyse, Marseille
- Laboratoire d'ingénierie des systèmes macromoléculaires, Marseille
- Laboratoire de combustion et de détonique, Poitiers
- Évolution, génomes et spéciation, Gif-sur-Yvette
- Bioénergétique et ingénierie des protéines, Marseille
- Laboratoire de neurobiologie cellulaire et moléculaire, Gif-sur-Yvette
- Laboratoire de chimie bactérienne, Marseille
- Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux, Pessac
- Institut de chimie des surfaces et interfaces de Mulhouse, Mulhouse
- Régulation de l'expression génétique chez les microorganismes, Paris
- Transporteurs mitochondriaux et métabolisme, Paris
- Laboratoire de biochimie théorique, Paris
Direction du CNRS
Catherine Bréchignac a été nommée depuis le 11 janvier 2006 présidente du CNRS suite à la démission de Bernard Meunier, le 5 janvier 2006. Mme Bréchignac était directrice générale du CNRS de 1997 à 2000.
Arnold Migus a été nommé directeur général du CNRS le 18 janvier 2006 suite à la mise à l'écart de l'ancien directeur général Bernard Larrouturou.
Présidents
- René Pellat : 1989 - 4 novembre 1992
- Édouard Brézin : 4 novembre 1992 - 31 octobre 2000
- Gérard Mégie : 1er novembre 2000 - 5 juin 2004
- Bernard Meunier : 21 octobre 2004 - 5 janvier 2006
- Catherine Bréchignac : Depuis le 11 janvier 2006
Directeurs généraux
- Henri Laugier : octobre 1939 - 1942
- Charles Jacob : 1942 - 20 août 1944
- Frédéric Joliot-Curie : 20 août 1944 - 3 février 1946
- Georges Teissier : 4 février 1946 - 27 janvier 1950
- Gaston Dupouy : 1950-1957
- Jean Coulomb : 1957-1962
- Pierre Jacquinot : 1962-1969
- Hubert Curien : 1969-1973
- Bernard Gregory: 1973-1976
- Robert Chabbal : 1976-1979
- Jacques Ducuing : 1979-1981
- Pierre Papon : 1982-1986
- Serge Feneuille : 1986-1988
- François Kourilsky : 1988 - 18 juillet 1994
- Guy Aubert : 19 juillet 1994 - 19 juillet 1997
- Catherine Bréchignac : 19 juillet 1997 - 2000
- Geneviève Berger : 2000 – 1er août 2003
- Bernard Larrouturou : 1er août 2003- janvier 2006
- Arnold Migus : depuis le 18 janvier 2006
CNRS et les distinctions
De nombreux chercheurs ayant reçu des prix internationaux ont été au cours de leur carrière membres du CNRS ou bien ont travaillé dans un laboratoire associé au CNRS. Peu d'entre eux ont cependant été durablement membres du CNRS, en effet, avant 1982, celui-ci n'accordait que des emplois non fonctionnaire, et une évolution de carrière comme professeur des universités était la norme. Par ailleurs, travailler dans un laboratoire associé au CNRS ne signifie pas appartenir au CNRS.
Prix Nobel
Plusieurs des prix Nobel français ont été employés par le CNRS, notamment en début de carrière, et la plupart ont travaillé dans des laboratoires universitaires associés au CNRS.
Parmi ceux qui en ont été salariés à un moment de leur carrière :
- Prix Nobel de physique
- 1966 : Alfred Kastler, École normale supérieure (directeur de recherche au CNRS de 1968 à 1972)
- 1991 : Pierre-Gilles de Gennes, Collège de France
- 1992 : Georges Charpak, École supérieure de physique et de chimie industrielles et CERN (chercheur du CNRS de 1948 à 1959)
- 1997 : Claude Cohen-Tannoudji, Collège de France et École normale supérieure (attaché de recherches du CNRS de 1960 à 1962)
- 2007 : Albert Fert, Unité mixte de physique CNRS/Thales, en commun avec Peter Grünberg (physicien allemand)
- Prix Nobel de physiologie ou médecine
- 2008 : Luc Montagnier, Professeur Emérite à l'Institut Pasteur, Unité d'Oncologie Virale, directeur de recherches honoraire au CNRS[14] et membre des Académies des Sciences et de Médecine. Prix en commun avec Françoise Barré-Sinoussi et Harald zur Hausen[15].
- Prix Nobel de chimie
- 1987 : Jean-Marie Lehn, Université Strasbourg I et Collège de France (chercheur du CNRS de 1960 à 1966)
Médaille Fields
Parmi les mathématiciens français ayant obtenu la médaille Fields, seul Jean-Christophe Yoccoz semble n'avoir jamais été employé par le CNRS (il a cependant travaillé dans une unité associée au CNRS).
- 1950 : Laurent Schwartz, université de Nancy (boursier du CNRS de 1940 à 1944 à l'université de Toulouse)
- 1954 : Jean-Pierre Serre, Collège de France (attaché, puis chargé puis maître de recherches du CNRS de 1948 à 1954)
- 1958 : René Thom, université de Strasbourg. (chercheur du CNRS de 1946 à 1953 ??)
- 1966 : Alexander Grothendieck, Université de Paris. (chercheur du CNRS ??)
- 1982 : Alain Connes, Institut des hautes études scientifiques (stagiaire, puis attaché, puis chargé de recherches du CNRS de 1970 à 1974)
- 1994 : Pierre-Louis Lions, université Paris-Dauphine (attaché de recherches du CNRS de 1979 à 1981)
- 2002 : Laurent Lafforgue, Institut des hautes études scientifiques (chargé de recherches du CNRS de 1990 à 2000 à Paris-XI)
- 2006 : Wendelin Werner, université Paris-Sud 11 (chargé de recherches du CNRS de 1991 à 1997 à Paris-VI puis ENS)
Prix Abel
Un chercheur a obtenu le Prix Abel :
- 2003 : Jean-Pierre Serre (chercheur au CNRS de 1948 à 1954)
Autres
- 2003 : la Délégation aux entreprises reçoit l’European Grand Prix for Innovation Awards, prix européen de l'innovation pour les organismes scientifiques.
- 2007 : Le prix Turing qui est la plus haute distinction en informatique, considéré comme le prix Nobel dans ce domaine, est attibué à Joseph Sifakis, directeur de recherche au CNRS dans le laboratoire Verimag qu'il a fondé.
Distinctions décernées par le CNRS
Depuis 1954, le CNRS décerne chaque année trois types de médailles[16] à des chercheurs travaillant en France :
- Une médaille d'or du CNRS[17] au chercheur qui a contribué de manière exceptionnelle au dynamisme et au rayonnement de la recherche française.
- Une quinzaine de médailles d'argent[18] pour distinguer un chercheur en début de carrière mais déjà reconnu pour la qualité et l'originalité de ses travaux.
- Une quarantaine de médailles de bronze[19] pour récompenser et encourager un jeune chercheur, spécialiste de talent dans son domaine.
Depuis 1992, le CNRS décerne aussi une autre récompense appelée Cristal du CNRS[20] à ses techniciens, ingénieurs et personnels administratifs pour leur « maîtrise technique et leur esprit innovant ».
CNRS en chiffres
- Au 1er janvier 2003, il y avait 26 167 employés statutaires du CNRS.
- Au 1er janvier 2004, ils étaient 26 080.
- La dotation de l'Etat au du CNRS s'élevait à 2 214 millions d'euros en 2004. Ses ressources propres s'élevaient à 513 millions d'euros (2007). A titre de comparaison, le budget de recherche de l'Université de Californie en 2004 était de 2 950 millions de dollars (800 millions de fonds propres).
- L'échelle des salaires en janvier 2006 allait de 1477 euros (salaire brut minimal d'un adjoint technique de la recherche début de carrière) à 6243 euros (pour un directeur de recherche hors classe, fin de carrière). Les salaires mensuels bruts moyens des chercheurs étaient 5912 (DRCE), 4949 (DR1) 3903 (DR2), 3192 (CR1), 2459 (CR2) ; ceux des ingénieurs : 4468 (IRHC), 3897 (IR1), 3029 (IR2), 3845 (IEHC), 3180 (IE1), 2607 (IE2), 3228 (CMR), 2329 (AI) ; ceux des techniciens : 2300 (TCE), 2147 (TCS), 1920 (TCN), 1897 (AJTP), 1676 (AJT), 1625 (AGTP), 1574 (AGT).
- Plus de 4 000 brevets actifs
Effectifs
Le personnel titulaire du Centre relève de différents corps régis par les dispositions du décret no 83-1260 du 30 décembre 1983 commun à tous les EPST, complété pour les dispositions propres aux corps du CNRS par le décret no 84-1185 du 27 décembre 1984.
Il comprend :
- les directeurs de recherche et chargés de recherche ;
- les ingénieurs de recherche et les ingénieurs d'études ;
- le personnel administratif et technique.
Bilan en 2004
D'après le bilan social 2004 publié par la direction des ressources humaines du CNRS, les effectifs des personnels du CNRS en 2004 étaient de :
- 25 980 agents fonctionnaires dont
- 11 626 chercheurs dont 3 625 femmes
- 14 354 IT (ingénieurs, techniciens) dont 7 460 femmes
- 11 695 non permanents ou stagiaires.
Les emplois du CNRS sont inégalement répartis sur le territoire, puisque 41,7% sont en Île-de-France, 11,7% en Rhône-Alpes… pour 0,2% en Limousin et 0,1% dans les DOM-TOM.
Les emplois techniques sont divisés, comme pour les ingénieurs et techniciens de recherche et de formation, en BAP (Branche d'activité professionnelle) numérotées de A à H :
- BAP A : Sciences du vivant
- BAP B : Sciences chimiques et sciences des matériaux
- BAP C : Sciences de l'ingénieur et instrumentation scientifique
- BAP D : Sciences humaines et sociales
- BAP E : Informatique et calcul scientifique
- BAP F : Documentation, édition, communication
- BAP G : Patrimoine, logistique, prévention
- BAP H : Gestion scientifique et technique
Le recrutement se fait par concours externe, basé sur le dossier des candidats (incluant notamment leurs publications précédentes) et un entretien avec un jury, la promotion par concours interne, sélection professionnelle, proposition au choix.
Les agents du CNRS sont aussi divisés en corps :
- Ingénieurs, classés dans la catégorie A de la fonction publique.
- Les ingénieurs de recherche (IR) titulaires d'un diplôme d'ingénieur délivré par une ENSI, d'un doctorat, d'une agrégation.
- Les ingénieurs d'études (IE) titulaires d'une licence, d'une maîtrise, d'un DEA, d'un DESS ou d'un diplôme d'ingénieur non reconnu pour postuler au corps des IR
- Les assistants-ingénieurs (AI) titulaires d'un DUT ou BTS.
- Techniciens (TCN=technicien classe normale, TCS=technicien classe supérieure, TCE=technicien classe exceptionnelle) : titulaires du baccalauréat, ou d'un DEUG, qui correspond à la catégorie B de la fonction publique
- Adjoints techniques (AJT) : titulaires d'un CAP ou BEP correspondant à la catégorie C de la fonction publique.
Les diplômes indiqués sont ceux exigés lors de l'inscription aux concours externes.
Répartition suivant les branches d'activités et les corps
Le tableau suivant donne la répartition des personnels techniques, suivant la branche d'activité professionnelle (BAP) et les différents corps.
BAP Nb d'agents âge moyen % de femmes Ingénieurs (IR, IE, AI) Techniciens (T, AJT) A (Sciences du vivant) 1943 44,2 ans 70,3% 1 144 799 B (Sciences chimiques et sciences des matériaux) 1067 43,4 ans 43,3% 852 215 C (science de l'ingénieur et instrumentation scientifique) 2895 44,1 ans 10,4% 2 195 700 D (Sciences humaines et sociales) 1 597 52,4 ans 58,3% 590 7 E (Informatique et calcul scientifique) 1 867 43,4 ans 24,4% 1 676 191 F (Documentation, édition, communication) 1 250 48,3 ans 43,6% 819 431 G (Patrimoine, logistique, prévention) 724 45,1 ans 21,5% 155 569 H (Gestion scientifique et technique des EPST) 3 954 44,3 ans 86,5% 1 292 2 662 Place des femmes au CNRS
En décembre 2005, sur un ensemble de 26 133 personnes, le CNRS comptait 11 095 femmes et 15 038 hommes, soit une proportion de 42,5 %[21]. Chez les ingénieurs et techniciens, 7 454 sur 14 456, soit 52 %, sont des femmes. Quant aux chercheurs, les femmes sont nettement en minorité et ne sont que 3 625 sur 11 626, soit 31 %. Ce dernier chiffre cache tout de même d'importantes différences suivant les filières. Les femmes représentent 43 % des chercheurs en sciences de l’homme et de la société, 39 % en sciences de la vie, 30 % en chimie, 26 % en sciences de l'Univers, 19 % en sciences de l'ingénieur, 19 % en sciences et technologies de l'information et de la communication, 17 % en physique, 16 % en mathématiques.
La proportion de femmes diminue également en fonction de la hiérarchie. Elles représentent 35,7 % des chargés de recherche de 2e classe (CR2) qui représentent le niveau de recrutement de la plupart des nouveaux chercheurs, 36,7 % des chargés de recherche de 1re classe pour les CR1, 25,2 % des directeurs de recherche de 2e classe (DR2), 11,7 % des directeurs de recherche de 1re classe (DR1) et 11,6 % des directeurs de recherche de classe exceptionnelle (DRCE), soit 15 femmes seulement.
Suite à ce bilan[22] et afin de promouvoir la place des femmes au sein de l'organisme, une mission pour la place des femmes a été mise en place en 2001[23].
Temps partiel au CNRS
1 836 agents dont 1 634 femmes (soit 88%) exerçaient leur activité à temps partiel, cela représente 7,1% de l'effectif qui se répartissent de la façon suivante :
- 2% des chercheurs
- 11,2 des IT
La répartition suivant le temps de travail et l'évolution depuis 1994 est la suivante :
ratio 1994 1999 2004 50 % 29,4 % 19,3 % 17,2 % 60 % 4,1 % 3,6 % 2,8 % 70 % 3,2 % 2,8 % 2,1 % 80 % 56,2 % 64,8 % 66,8 % 90 % 7,1 % 9,5 % 11,1 % Emplois non permanents
En 2004, 11 695 personnes ont été rémunérées par le CNRS sur des postes non permanents (CDD, vacataires, accueil en détachement depuis une entreprise privée, action de valorisation…)
Dépenses de fonctionnement
Le budget de la politique sociale du CNRS était de :
- 25 986 002 € en 2000
- 26 442 133 € en 2001 soit + 1,7%
- 27 313 470 € en 2002 soit + 3,2%
- 27 433 470 € en 2003 soit + 0,44%
- 27 937 470 € en 2004 soit + 1,8%
La restauration utilise 63,9% des dépenses sociales.
Il y a au CNRS 28 médecins de prévention auxquels on ajoute 25 médecins du travail interentreprises et 33 médecins de prévention de l'université ; cela fait donc un total de 86 médecins pour 26 000 agents permanents.
Réformes et polémiques
Article détaillé : Mouvements universitaires de 2007-2009 en France.Bien qu'à la pointe de la recherche mondiale, le CNRS est régulièrement la cible de critiques émanant notamment de certains milieux économiques et spécialistes de gestion publique.
La loi dite Chevènement de 1982 fonctionnarisant le personnel du CNRS, eut ses partisans et ses adversaires :
- les favorables considèrent que les chercheurs vont ainsi bénéficier d'une stabilité propice aux recherches fondamentales et que la recherche ne sera plus dépendante de la grande industrie et des financements privés.
- les opposants noteront que la machine administrative ainsi créée ne peut encourager les bons chercheurs, rapidement démotivés par la permanence de chercheurs médiocres qui avancent au bénéfice de l'âge et sont défendus en dehors des critères scientifiques.
En 2001, la Cour des comptes reprochait au CNRS son « absence de stratégie » et notait que les découpages en secteurs scientifiques constituent un frein majeur à la capacité interdisciplinaire de l'établissement. La cour note également la rigidité thématique, la faiblesse des opportunités d'expression des jeunes talents, le recrutement endogamique (40 à 50 % des recrutements dans le laboratoire de préparation du doctorat), le faible impact de l'évaluation des chercheurs sur leur carrière et les primes distribuées sans lien avec la qualité des services effectués[24]
En 2002, Olivier Postel-Vinay, directeur de la rédaction du magazine « La Recherche », publiait son livre Le grand gâchis - splendeur et misère de la science française, ouvrage dénonçant ce qu'il nomme les ratés de l'institution. Ainsi, l'auteur notait que le CNRS emploie onze mille chercheurs environ, mais ne parvient à en licencier qu'un ou deux chaque année et que, souvent, ils sont annulés par le tribunal administratif (les chercheurs du CNRS, étant fonctionnaires, ne dépendent pas de la juridiction des prud'hommes). Il a aussi été reproché à la Direction du CNRS de « ne pas diriger grand chose ». Le phénomène semble moins lié à des causes organisationnelles qu'au mode de recrutement des responsables (cooptation de scientifiques au profil essentiellement académique, qui ne sont pas des managers).
L'hebdomadaire L'Express du 2 février 2004, citant un rapport de l'Inspection générale des finances sur le CNRS, note les défauts suivants : « Mauvaise répartition des moyens, doublons, absence de contrôles, statut rigide des chercheurs, et surtout une direction qui ne dirige pas grand-chose. » L'Inspection des Finances suggérait qu'il faudrait réduire le rôle du comité national du CNRS (évaluation par les pairs) au profit d'une autorité plus hiérarchique.
L'ancien ministre de la Recherche Claude Allègre défraya la chronique en engageant une réforme importante du CNRS, ce qui conduisit à des manifestations de la part de chercheurs français (2004). Ces polémiques se sont ensuite poursuivies dans un contexte de fronde de l'ensemble de la recherche publique contre le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, accusé de coupes importantes dans les crédits de la recherche. Plus récemment, ces réformes ont été présentées comme également liées à une volonté de reprise en main politique de la stratégie scientifique d'un organisme jugée par trop indépendant.
De nombreuses critiques ont été émises par la Cour des comptes et l'Inspection générale des finances sur le fait que les laboratoires du CNRS seraient rarement, voire jamais, évalués de manière « indépendante » [réf. nécessaire]. Ces institutions notent que la plupart de ces laboratoires répugneraient à utiliser la bibliométrie comme critère d'évaluation, contrairement aux organismes anglo-saxons. Or le syndicat SNCS-FSU s'oppose à la généralisation de la bibliométrie. En 2005, le syndicat de chercheurs SNCS-FSU demande plus de postes statutaires (fonctionnaires) au sein de l'institution et refuse la généralisation de l'évaluation individuelle, à laquelle il préfère l'évaluation des recherches — mais pas de façon bibliométrique. Outre le caractère collectif de toute recherche (voir les règles du CERN régissant les personnes ayant droit de signer tel ou tel article, les expériences du CERN engageant des centaines d'individus), il considère en effet improbable la tentative soi-disante « scientifique » de donner une note aux chercheurs afin d'évaluer leurs compétences de chercheurs sur une échelle numérique (en fonction, par exemple, du facteur-h qui corrèle nombre de publications dans certaines revues scientifiques et nombre de citations, considéré par ses promoteurs comme mesure légitime de la productivité d'un chercheur).
La bibliométrie est une mesure quantitative de la productivité en termes de publications scientifiques. Elle est souvent difficile à mettre en œuvre, car un usage inconsidéré peut mettre sur le même plan des publications peu importantes scientifiquement, et d'autres beaucoup plus importantes. Elle ne prend pas en compte les dimensions officiellement mises en avant par la commission européenne, le ministère français de la recherche et la direction du CNRS elle-même, à savoir la dissémination, la formation, et la communication de leur savoir par les chercheurs, qui sont plus difficilement quantifiables. Le débat porte donc en fait principalement sur le degré de bibliométrie académique utilisé [réf. nécessaire].
La loi sur la recherche a été débattue au parlement le 7 mars 2006. Elle semble loin de répondre aux demandes des chercheurs du CNRS et des autres organismes de recherche publique en particulier ceux du collectif « Sauvons la recherche ». La création de l'Agence d'Evaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur (AERES, évaluation) et l' Agence nationale de la recherche (ANR, financement) a profondément modifié l'organisation générale de la recherche française, et certains, tels le Prix Nobel Albert Fert [25][26], s'inquiètent des conséquences que cette réorganisation pourrait avoir à terme sur le CNRS, une part des fonctions de ses structures propres (CoNRS et direction) pouvant paraître redondante avec les fonctions de ces nouvelles structures[réf. nécessaire].
En février 2008, la Cour des comptes estime que le CNRS n'a pas de « stratégie suivie dans la durée » et déplore que son organisation n’ait « pas véritablement changé depuis un quart de siècle »[27]. Cependant, la Cour des comptes souligne que « Mais il est vrai également que, si le contrat a pu être perdu de vue par les nouvelles équipes dirigeantes, c’est qu’il présentait des lacunes. En premier lieu, le contrat d’action pluriannuel n’était pas accompagné par une programmation des moyens financiers du CNRS. Il ne permettait donc ni de donner une indication des moyens budgétaires que l’Etat souhaitait mobiliser en faveur du CNRS, ni de traduire concrètement les priorités définies par le contrat, ni enfin de définir les efforts demandés au centre en matière de gestion.»[28]
Plus récemment, il a été question de transformer le CNRS en une « Agence de moyens » attribuant des financements à des projets (et non à des structures), et de réaffecter tout ou partie des 26 000 employés du CNRS dans les universités : le candidat à la présidentielle, N. Sarkozy avait annoncé « Je transformerai donc nos grands organismes de recherche en agences de moyens, chargées de sélectionner et financer des équipes de recherche pour des projets à durée déterminée ». Une note de la Direction générale de la recherche et de l'innovation a empêché le Conseil scientifique du CNRS les 9 et 10 octobre 2007 de rendre un avis sur le projet de plan stratégique du CNRS[29]. Ce plan « CNRS - Horizon 2020 », lancé plus d'un an auparavant par la direction du CNRS a été reporté par le ministère chargé de la Recherche, après qu'il a été validé en juin 2007 par le conseil scientifique du CNRS, puis modifié par la Direction générale de la recherche et de l'innovation (DGRI)[30]. Dans sa lettre de mission à Valérie Pécresse, le Président de la république lui demande de « placer les universités au centre de l'effort de recherche, en confortant notamment leur responsabilité dans les laboratoires mixtes de recherche ».
Fin février 2008, la Ministre a traduit ces orientations dans une « feuille de route »[31] qui confère au CNRS « une responsabilité particulière, à côté d’autres organismes, dans la conception, la construction et la gestion des très grandes infrastructures de recherche » tout en lui reconnaissant le statut de « principal organisme de recherche en France ». Cette feuille de route précise nombre d'objectifs, et particulièrement de ré-organiser le CNRS en grands instituts, « sur le modèle de l'INSU et de l'IN2P3 ».
Le 1er juillet 2008, le CA du CNRS a adopté son "Plan Stratégique 2020[32]" après de longues négociations avec sa tutelle et les organisations syndicales et associatives des personnels de la recherche. Ce plan prévoit entre autres, dans son introduction portant sur l'organisation, la transformation des actuels départements en instituts qui ont "tous vocation à assumer des missions nationales". Le contour de ces missions devra être négocié avec les autres EPST ou établissements oeuvrant dans les mêmes champs (par exemple, avec l'INSERM pour les Sciences du Vivant, ou l'INRIA pour certains domaines d'application de l'informatique). Le "Contrat d'Objectifs" à 4 ans qui doit être signé avec le Ministère de tutelle avant la fin de l'année précisera l'ensemble de ces missions nationales et les contours précis des différents instituts.
Annexes
Bibliographie
Articles connexes
- Recherche scientifique (France)
- Organisation de la recherche publique en France
- Organisme public civil de recherche français
- Agence nationale de la recherche
- Directeur de recherche au CNRS
Liens externes
- (fr) Le site officiel du CNRS
- (fr) Patrimoine, mémoire et archives du CNRS
- (fr) Bilan social du CNRS
- (fr) Le site officiel de la réforme du CNRS : CNRS 2020
- (fr) Revue pour l'histoire du CNRS
- (fr) Travailler au CNRS : la recherche (les ingénieurs, techniciens et personnels administratifs)
- (fr) Travailler au CNRS : accompagnement de la recherche (les ingénieurs, techniciens et personnels administratifs)
- (fr) ITA Les personnels Ingénieurs, Techniques et Administratifs qui travaillent dans les universités.
Notes et références
- ↑ Une version PDF du document est disponible en ligne sur : http://www.cnrs.fr/paris-michel-ange/CNRSnaissance/4b_genealogie_doc/JO_1939.pdf
- ↑ a et b Le CNRS a 70 ans dans le Journal du CNRS no 236 de septembre 2009
- ↑ Présentation générale du CNRS.
- ↑ http://research.webometrics.info/top2000_r&d.asp Webometrics Ranking of R&D Centers, World Rank.
- ↑ Voir le site "CNRS, la naissance", l'exposition virtuelle à l'adresse : http://www.cnrs.fr/paris-michel-ange/CNRSnaissance/indexDR19.html
- ↑ A. Prost, « Jean Zay : la politique et la méthode », dans Id., Regards sur l'éducation en France (XIXe-XXe siècles), p. 63-68, spécialement p. 67.
- ↑ a et b La création du CNRS, par Jean-François Picard, revue du CRNRS
- ↑ Note d'Antoine Prost sur Jean Zay, Souvenirs et solitude (2004), p. 374.
- ↑ Les publications issues d'une unité de recherche associée au CNRS présentent généralement au moins quatre termes d'affiliation : le nom de l'unité de recherche, l'indicatif administratif relatif à l'unité de recherche (ex : « UMR 2341 »), le nom du CNRS et le nom de l'établissement d'enseignement supérieur au sein duquel se trouve l'unité. Une unité de recherche pouvant être associée à plusieurs universités, ou à plusieurs EPST, les affiliations peuvent être en pratique encore plus compliquées. À l'inverse des États-Unis où un chercheur s'identifie comme appartenant à un établissement (ex : le MIT), les chercheurs français s'identifient plus facilement comme appartenant à une unité de recherche, ce qui affaiblit la visibilité des établissements. Lire par exemple la note du CNRS sur le sujet.
- ↑ D'après l'arrêté du 19 mai 2003 fixant la liste des sections du Comité national de la recherche scientifique, NOR: RECR0300052A.
- ↑ Site du Comité national.
- ↑ Critères 2004-2008.
- ↑ CNRS - SG - DAJ : Modèle de nouvelle fenêtre - Formations de recherche en évolution
- ↑ http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1428.htm
- ↑ http://nobelprize.org/nobel_prizes/medicine/laureates/2008/
- ↑ Médailles & prix.
- ↑ Médaille d'or du CNRS.
- ↑ Médaille d'argent du CNRS.
- ↑ Médaille de bronze du CNRS.
- ↑ Cristal du CNRS.
- ↑ La place des femmes au CNRS aujourd’hui : quelques chiffres.
- ↑ [pdf]Étude de Michèle Crance, Chargée de mission au Service d’indicateurs de politique scientifique du CNRS.
- ↑ Mission pour la place des femmes.
- ↑ http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/RPA/Cnrs.pdf
- ↑ Sylvestre Huet, Des milliers de chercheurs demandent des excuses à Nicolas Sarkozy, Sciences-blogs sur Libération, 10 février 2009
- ↑ Albert Fert : "Gardons un CNRS fort pour réussir la réforme de la recherche", Mediapart, 28 juin 2008.
- ↑ [pdf] Le rôle et la stratégie du CNRS, Cour des comptes, février 2008. Elle déplore également l'absence de suivi de ses recommandations : « Si la Cour avait critiqué en 2002 le mode de fonctionnement centralisé du CNRS, force est de constater que cette situation n’a pas changé » (p. 130)
- ↑ [pdf] Le rôle et la stratégie du CNRS, Cour des comptes, février 2008, p.119
- ↑ Site de la section 05.
- ↑ Biofutur 283, p 5 Le CNRS va-t-il perdre son autonomie ?
- ↑ [1].
- ↑ Plan stratgique
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