- Evaluation de la recherche scientifique
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Évaluation de la recherche scientifique
Vie scientifique Chercheur Laboratoire Recherche Financement Congrès Publication Valorisation Vulgarisation modifier La recherche scientifique comprend des activités de recherche fondamentale, entreprises en vue de produire de nouvelles connaissances indépendamment des perspectives d'application. Le bénéfice de cette recherche étant difficile à quantifier, au moins à court terme, l'efficacité de l'effort consenti est difficile à mesurer. Dans les sociétés modernes, où l'effort de recherche est financé, non plus par la fortune personnelle du chercheur ou des mécènes, mais par l'État ou des entreprises privées, un fort besoin d'évaluer l'efficacité de la recherche fondamentale est apparu.
Sommaire
Définition
On désigne par évaluation de la recherche scientifique une procédure mise en place par une institution contribuant au financement d'activités de recherche, pour quantifier l'efficacité de l'utilisation de ce financement.
Cela diffère de l'évaluation par les pairs de la justesse d'un travail scientifique et de sa présentation — pour ce sujet, voir l'article sur les comités de lecture.
L'évaluation peut concerner toutes sortes de groupes constitués pour la recherche scientifique, allant de l'évaluation individuelle à celle d'universités ou d'instituts. Elle porte, non sur la méthode employée, mais sur les résultats obtenus.
La difficulté de l'évaluation
- Les retombées d'une découverte peuvent être très lointaines, que ce soit dans le temps ou quant au domaine d'application (voir par exemple l'historique du laser).
- Le bénéfice n'est pas nécessairement mesurable économiquement, par exemple en sciences humaines, mais aussi en sciences naturelles.
- Les résultats de recherche pris isoléments ont souvent un faible impact, mais beaucoup de grandes inventions sont faites en combinant plusieurs découvertes fondamentales de domaines différents. Comment évaluer les mérites respectifs ?
Les critères d'évaluation dans la recherche académique
L'évaluation de la recherche, pour limitée quelle soit par les questions évoquées ci-dessus, peut cependant s'appuyer sur des critères objectifs : la communication de résultats par les chercheurs, la continuité des recherches basées sur ces résultats, la reconnaissance des avancées réalisées par le reste de la communauté scientifique, et, dans les cas où cela est pertinent, la valorisation commerciale ou sociale des résultats.
Ces critères restent cependant d'ordre qualitatif, sujets à des appréciations variables, et surtout, difficile à examiner par d'autres que les spécialistes du domaine. Des critères quantitatifs ont donc a leur tour été proposés pour tenter de mesurer les performances des chercheurs ou des groupes de chercheur.
Les publications scientifiques
Le nombre de publications scientifiques et des indicateurs sur leur réception par les autres chercheurs peuvent fournir des indications sur la qualité de la communication des résultats, et sur l'intérêt porté à ceux-ci dans les recherches ultérieures. Voir revue scientifique et scientométrie.
Les prix internationaux
Les prix internationaux indiquent une forme de reconnaissance pour les travaux récompensés. Cependant, il y a d'une part un décalage dans le temps parfois très important entre ces travaux et le moment d'attribution. D'autre part, la procédure d'attribution de ces prix peut parfois être biaisée, en particulier lorsqu'il s'agit de départager plusieurs chercheurs ou équipes de chercheurs qui s'attribuent une découverte scientifique. Enfin, les plus prestigieux de ces prix (Prix Nobel et médaille Fields pour les mathématiques) ne couvrent qu'un certain nombre de sciences, excluant de fait les autres disciplines (les Nobel, utilisés notamment dans le classement Shanghaï des universités, classement très controversé, n'existent que pour la physique, la chimie, la physiologie ou la médecine, la littérature et la paix).
La valorisation commerciale
Le dépôt d'un brevet ou la création d'une spin-off indique qu'une valorisation commerciale des travaux a été entreprise.
Cependant, les brevets ne concernent par essence que des résultats de recherche appliquée, et non la recherche fondamentale. Par ailleurs, dans certains domaines, l'opinion générale est que les résultats ne doivent pas être brevetables, par exemple les algorithmes ou le génome. Enfin, la valorisation sociale de résultats de recherche échappe à ce critère: celui-ci s'applique donc avant tout aux sciences qui relèvent de la Recherche et Développement, et non aux sciences humaines et sociales, dont les praticiens ne déposent pas - en général - de brevets.
Les évaluations antérieures
Lorsqu'un chercheur demande l'octroi d'un financement pour un projet, il indique souvent les financements qu'il a obtenus précédemment. Leur liste figure généralement sur les curriculum vitæ des chercheurs anglo-saxons. Cela est également valable pour les laboratoires eux-mêmes, un laboratoire déjà bien doté étant mieux à même de trouver de nouveaux financements. On peut critiquer le fait que leur attribution montre qu'une évaluation précédant leur utilisation a été positive, et non que le financement a été employé a bon escient.
Systèmes d'évaluation dans le monde
En France
En France, les EPST tels que le CNRS évaluent tous les quatre ans les laboratoires de recherches qui leur sont affiliés (souvent en co-tutelle avec une ou plusieurs universités ou autres organismes) ou demandent leur affiliation. Les laboratoires peuvent ainsi perdre ou gagner l'affiliation à ces organismes, avec à la clé d'importantes conséquences pour leur financement et leurs opportunités de recruter de nouveaux chercheurs.
Il existe également une agence nationale, l'AERES, chargée d'évaluer tous les établissements de recherche.
Les EPST évaluent également, sur une base individuelle et tous les deux ans, les chercheurs eux-mêmes. Une critique formulée porte sur les conséquences de l'évaluation, qui pour certains n'a pas un impact suffisant sur l'évolution de carrière des chercheurs, qui sont fonctionnaires. Le débat sur ce statut repose cependant en grande partie sur un clivage idéologique sur le domaine de la fonction publique. La même critique est d'ailleurs formulée aux États-Unis contre le système de tenure, introduit pour garantir l'autonomie de certains chercheurs par le biais d'une garantie d'emploi.
L'objectivité des évaluations par les EPST a également été mise en question. Le poids de la bibliométrie, de réseaux cooptés et d'effets de polarisation de groupe mal maîtrisés, la faiblesse de la méthodologie d'évaluation et l'absence d'une déontologie claire de référence ont pu être reprochées notamment au CNRS [réf. nécessaire].
Au Royaume-Uni
Le en:Research Assessment Exercise[1] est chargé d'évaluer la recherche dans les facultés et départements des universités du Royaume-Uni, avec des conséquences financières importantes. Des syndicats britanniques se sont inquiétés de dérives liées à ce système [2]. Par ailleurs, les frais d'inscription des étudiants sont une source de financement complémentaire importante des universités britanniques, échappant à cette forme d'évaluation.
L'évaluation des chercheurs se fait par contre au niveau de chaque université, de façon moins formelle, par le biais des évolutions de carrière. (Il n'y a donc pas d'évaluation individuelle pour ceux parvenus au grade de professeur.)
Voir aussi
Catégorie : Financement de la recherche
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