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Albert Fert
Albert Fert lors d'une conférence fin janvier 2009Naissance 7 mars 1938
Carcassonne (France)Nationalité française Champs Physique de la matière condensée Institution Université Paris XI Diplômé de École normale supérieure
Université de ParisRenommé pour Magnétorésistance géante Distinctions Prix Nobel de physique 2007
Prix Wolf 2007
Prix Japonais 2007
Médaille d'or du CNRS 2003modifier Albert Fert (7 mars 1938 à Carcassonne, Aude, France) est un physicien français, spécialiste de physique de la matière condensée. En 2010, il est professeur émérite à l'Université Paris-Sud 11 et directeur scientifique au sein de l'unité mixte de recherche CNRS/Thales. Il est colauréat avec Peter Grünberg du prix Nobel de physique de 2007 « pour la découverte de la magnétorésistance géante[1] », en 1988.
Sommaire
Jeunesse
Albert Fert est né le 7 mars 1938 à Carcassonne dans l'Aude. Ses parents sont respectivement professeurs de physique et d'économie en lycée. Durant les deux premières années de sa vie, Albert et sa famille vivent à Toulouse. Lorsque la guerre éclate en 1939, son père est mobilisé et fait prisonnier en 1940. Albert et son frère André sont alors envoyés chez leurs grands-parents à Montclar, dans les Pyrénées, où ils resteront jusqu'à la fin de la guerre tandis que leur mère reste sur Toulouse mais vient les voir tous les week-ends[2].
En juin 1945, après la Libération et le retour de Charles Fert (père d'Albert), la famille retourne vivre à Toulouse. Tout en continuant d'enseigner, il finit sa thèse et, après sa soutenance, devient professeur à l'université de Toulouse où il s'illustre dans le domaine de la microscopie électronique. Son penchant pour la rigueur intellectuelle a eu une grande influence sur Albert Fert et sur son approche des mathématiques et de la physique. Durant sa scolarité au lycée, Albert s'intéresse également à la littérature, aux arts et au rugby. Il finit par décrocher son baccalauréat à l'âge de dix-sept ans[2].
Études
Après l'obtention du baccalauréat, Albert Fert souhaite aller étudier à Paris et décide de préparer le concours d'entrée à l'École normale supérieure. Il y entre en 1957. Il découvre à Paris le jazz, la photographie et le cinéma. Il obtient à la faculté des sciences de l'université de Paris les licences ès sciences physiques et ès sciences mathématiques[2].
Il est ensuite assistant à l'université de Grenoble et obtient à l'Université de Paris un diplôme de docteur de spécialité (3e cycle) en 1963 grâce à une thèse préparée à l'institut d'électronique fondamentale de la faculté des sciences d'Orsay et au laboratoire de spectrométrie physique de la faculté des sciences de Grenoble.
A son retour du service militaire en 1965, il devient maître-assistant à la faculté des sciences d'Orsay de l'université de Paris (puis université Paris XI), et prépare au sein du laboratoire de physique du solide de la faculté une thèse pour le doctorat ès sciences physiques consacrée aux propriétés de transport électrique dans le nickel et le fer, qu'il soutient en 1970.
Carrière d'enseignant-chercheur
Après sa thèse, Albert Fert prend la tête d'un groupe de recherche au Laboratoire de physique des solides et est nommé professeur de physique à l'université Paris XI en 1976. À partir du début des années 1980, son groupe de recherche collabore avec un groupe du Laboratoire central de recherche de Thomson (aujourd'hui société Thales). Cette collaboration donne lieu à la création en 1995 d'une « unité mixte », laboratoire commun au CNRS et à Thomson-CSF, dont il devient le directeur scientifique.
Découverte de la magnétorésistance géante
En 1988, son équipe publie l'article Giant Magnetoresistance of (001)Fe/(001)Cr Magnetic Superlattices[3] qui décrit la magnétorésistance géante (GMR). Peter Grünberg à Jülich (Allemagne) la découvre quelques mois plus tard, de manière indépendante, mais son groupe déposera les brevets le premier[4]. Lors de sa publication, l'article Giant Magnetoresistance of (001)Fe/(001)Cr Magnetic Superlattices n'a eu qu'un faible impact dû à la taille restreinte du nombre de chercheurs travaillant sur les couches minces magnétiques mais depuis le développement de la spintronique, la GMR est citée comme le premier exemple d'utilisation du transport dépendant du spin. L'article est aujourd'hui, avec 2455 citations, en sixième position des articles les plus cités de la revue Physical Review Letters[5]. En octobre 2008, ISI Web of Knowledge référence 3939 citations pour ce même article[6].
Cette découverte fait suite à la découverte en 1975 de la magnétorésistance à effet tunnel par Michel Jullière, professeur à l'Institut national des sciences appliquées de Rennes. Toutes deux relèvent de la spintronique, discipline de la physique consacrée à l'étude du spin des électrons. Elles ont été à la base de la conception des disques durs actuels.
Albert Fert et Peter Grünberg ont reçu de nombreux prix en commun, dont le APS International Prize for New Materials et l'International Union of Pure and Applied Physics Magnetism Award en 1994, le prix Agilent Technologies Europhysics en 1997, le prix japonais, le prix Wolf et, conjointement avec Peter Grünberg, le prix Nobel de physique en 2007[1].
Albert Fert a reçu par ailleurs la médaille d'or du CNRS en 2003 et le prix Jean Ricard de la Société française de physique. Il a été élu à l'Académie des sciences en 2004.
Distinctions et récompenses
Albert Fert a partagé avec Peter Grünberg de nombreuses récompenses pour la découverte de la magnétoresistance géante et sa contribution au développement de l'électronique de spin[7] :
- Doctorat honoris causa de l'École polytechnique de Louvain en 2008
- Prix Nobel de physique en 2007
- Prix Wolf 2007
- Prix Japonais 2007
- Doctorat honoris causa de l'université de technologie de Kaiserslautern en 2006
- Membre de l'Académie des sciences en 2004
- Médaille d'or du CNRS 2003
- Doctorat honoris causa de l'université de Dublin
- Hewlett-Packard Europhysics Prize de l'European Physical Society en 1997
- International Prize for New Materials de l'American Physical Society en 1994
- Magnetism Award de l'Union internationale de physique pure et appliquée en 1994
- Grand prix de physique Jean Ricard de la Société française de physique en 1994
Bibliographie
- A. Aspect, R. Balian, G. Bastard, J.P. Bouchaud, B. Cabane, F. Combes, T. Encrenaz, S. Fauve, A. Fert, M. Fink, A. Georges, J.F. Joanny, D. Kaplan, D. Le Bihan, P. Léna, H. Le Treut, J-P Poirier, J. Prost et J.L. Puget, Demain la physique, (Odile Jacob, 2009) (ISBN 9782738123053)
Notes et références
- (en) « for the discovery of Giant Magnetoresistance » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physics 2007 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 1er juillet 2010
- Autobiographie sur le site de la Fondation Nobel.
- Giant Magnetoresistance of (001)Fe/(001)Cr Magnetic Superlattices, Phys. Rev. Lett. 61, 2472 - 2475 (1988) M. N. Baibich, J. M. Broto, A. Fert, F. Nguyen Van Dau, and F. Petroff,
- lexpress.fr expliquant qu'Albert Fert n'a pas déposé de brevets sur sujet en premier sur .
- Physical Review Letters' Top Ten : #6, APS News, Volume 12, Number 3, March 2003. James Riordon,
- Giant Magnetoresistance of (001)Fe/(001)Cr Magnetic Superlattices, ISI Web of Knowledge.
- Curriculum vitæ sur le site du CNRS.
Annexes
Liens externes
- Unité Mixte de Physique CNRS/Thales
- (en) Autobiographie sur le site de la Fondation Nobel (la page propose plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par le lauréat - le Nobel Lecture - qui détaille ses apports)
Catégories :- Naissance en 1938
- Naissance à Carcassonne
- Lauréat de la Médaille d'or du CNRS
- Magnétorésistance
- Membre de l'Académie des sciences (France)
- Élève de l'École normale supérieure (rue d'Ulm)
- Physicien français
- Lauréat du prix Nobel de physique
- Lauréat français du prix Nobel
- Lauréat du prix japonais
- Enseignant de l'université Paris-Sud 11
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