Brusque (Aveyron)

Brusque (Aveyron)
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43° 46′ 10″ N 2° 57′ 02″ E / 43.7694444444, 2.95055555556

Brusque
Vue générale
Vue générale
Administration
Pays France
Région Midi-Pyrénées
Département Aveyron
Arrondissement Millau
Canton Camarès
Code commune 12039
Code postal 12360
Maire
Mandat en cours
André Bernat
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Rougier de Camarès
Démographie
Population 326 hab. (2006)
Densité 9 hab./km²
Gentilé Brusquois
Géographie
Coordonnées 43° 46′ 10″ Nord
       2° 57′ 02″ Est
/ 43.7694444444, 2.95055555556
Altitudes mini. 416 m — maxi. 1080 m
Superficie 36,18 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Brusque (occitan : Brusca) est une commune française, située dans le département de l'Aveyron et la région Midi-Pyrénées. Ses habitants sont les Brusquois.

Sommaire

Géographie

Brusque est traversée par le Dourdou de Camarès. La commune est limitrophe de la ligne de partage des eaux Méditerranée-Atlantique, située dans sa presque totalité du côté Atlantique.

La commune est située sur une zone de transition entre la plaine de Saint-Affrique et les monts de Lacaune, au relief très accidenté. Elle culmine avec le Merdelou, qui est le massif le plus élevé du sud-Aveyron et recèle plusieurs avens importants. Le climat se rapproche de celui de Lacaune, avec de très fortes précipitations d'avril à octobre, entraînant souvent de fortes crues.

Le village lui-même est situé au confluent du Dourdou et du ruisseau de Sanctus, qui sont franchis par un pont de confluent.

Hameaux

La commune compte de nombreux hameaux. Dans sa recension des lieux habités de l'Aveyron de 1868, Jean-Louis Dardé comptait sept « villages » (plus de 25 habitants), six « hameaux » (moins de 25) et vingt-trois lieux-dits qui sont des maisons isolées. Les hameaux actuels sont au nombre de onze

  • Brox
  • Cambias
  • Cribas
  • Cusses
  • La Devèze de Brusque
  • Le Crouzet
  • Mialet
  • Moulergues
  • Pressouyres
  • La Regagnerie
  • Saussières
  • Sials
  • Le Tannat
  • Viales

Le domaine de Céras est devenu un village de vacances centré autour d'un plan d'eau artificiel.

Histoire

Des origines à la constitution du consulat

On trouve sur le terroir de Brusque des traces d'occupation ancienne, notamment un oppidum de l'époque gallo-romaine, et des traces d'activité minière. Ainsi l'aven naturel de Bouco-Payrol se prolonge par d'importantes galeries de mines ayant servi à l'exploitation du cuivre depuis le Ier siècle av. J.-C. [1].

Brusque est le siège d'une viguerie carolingienne, voisine mais indépendante de celle de Camarès, et signalée dès 883 dans le cartulaire de l'abbaye de Vabres. Ces domaines sont dans la mouvance du comté de Rodez. La viguerie de Brusque comprenait les territoires des actuelles communes de Arnac, Fayet, Mélagues, Tauriac, ainsi que Blanc (actuelle commune de Peux-et-Couffouleux). Cette dernière paroisse s'en détachera rapidement, tandis que les cinq autres resteront groupées jusqu'à la Révolution en une communauté unique, qui portera successivement les noms de baronnie de Brusque, marquisat de Brusque-Fayet.

Brusque fut détaché au Xe siècle du comté de Rodez pour former partie de la vicomté d'Albi, domaine de la famille Trencavel. C'est en 1060 qu'est citée pour la première fois la présence d'un « castrum » à Brusque. Jusqu'au début du XIIe siècle, la terre de Brusque est donnée en fiefs, qui s'émiettent et on trouve de nombreux co-seigneurs (jusqu'à 5 simultanément), portant le nom « de Brusque ». Les Trencavel reprennent le territoire en main, par rachat, en 1156, tandis que la famille « de Brusque » se replie sur ses possessions de Blanc, dorénavant détaché du Brusquès.

Avec la croisade des Albigeois, Brusque passa successivement aux mains de Simon de Montfort puis des comtes de Toulouse Raymond VI et Raymond VII. Ce dernier accorda la constitution d'un consulat en 1244. Cette manœuvre visait sans doute à s'attacher la fidélité de la ville, pour contrer l'influence du sénéchal de Béziers, représentant le roi. En effet, à peu près à la même époque, le château de Brusque fut assiégé par les troupes royales.

La seigneurie de Brusque jusqu'à la Renaissance

On ignore à quelle date, antérieure à 1316, Brusque fut inféodé par le roi à la famille des Clermont-Lodève. La seigneurie restera dans les mains de leurs descendants jusqu'à la veille de la Révolution. Elle sera érigée en baronnie en 1367. Les Clermont-Lodève remettront parfois la gestion de Brusque à des vassaux, sans qu'on en ait la liste exhaustive.

En 1328, le roi Philippe VI concède aux habitants de Brusque le droit de tenir une foire. Après la bataille de Poitiers (1356), Brusque avec tout le Rouergue passe sous obédience anglaise. La victoire de Bouchard VII de Vendôme à la bataille de Montlaur, en 1369, fit repasser la ville dans le giron français.

Dans la première moitié du XVIe siècle Tristan II de Clermont-Lodève ou l'un de ses fils fit construire le château de Fayet, conçu comme résidence d'agrément occupant une place plus centrale dans leurs nombreuses possessions.

Des guerres de Religion à la Révolution

La propagation de la Réforme dans la Haute-Marche du Rouergue s'accompagna de graves troubles  : l'implantation des églises réformées de Millau en 1561, Saint-Affrique en 1562, Camarès en 1563 s'effectua en force ; de nombreux villages eurent à subir siège ou exactions. Mais Brusque semble avoir traversé la période sans connaître d'acte de violence, et la communauté protestante y a vite grossi, en coexistence pacifique avec les catholiques. L'église réformée de Brusque est dans la dépendance de celle de Camarès jusque vers 1600, où elle prend son indépendance.

La baronnie de Brusque passe sur ses entrefaites par mariage à la famille d'Arpajon-Sévérac, qui semble avoir voulu garder une certaine neutralité en matière religieuse. Elle est érigée en marquisat en 1610. Lors du traité de Paris (1626), Louis XIII accorde quatre places-fortes aux protestants en Rouergue (et quatre seulement), dont Brusque. Quelques troubles accompagneront la révocation de l'édit de Nantes.

En 1689, la seigneurie passe par mariage aux La Rochefoucauld, comtes de Roucy, puis de nouveau en 1725 à Louis Antoine de Gontaut-Biron. Tous ces seigneurs résidaient maintenant habituellement à Paris. Peu avant la Révolution, la veuve de Louis Antoine vendait le marquisat de Brusque-Fayet à François de Nougarède.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1977 2014 André Bernat[2] UMP  
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[3])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
545 594 540 527 422 366 326 sansdoublescomptes= 1968

Lieux et monuments

Au sommet, les ruines du château. Sur le flanc, la tour romane
  • ancien ermitage dédié à Saint-Thomas Becket. La tradition veut que le Saint y ait séjourné. L'ermitage est attesté depuis 1552. Il y résida un ermite jusqu'à la Révolution.
  • château fort (castellat) mentionné pour la première fois en 1060, pour lequel on trouve trace de travaux d'entretien encore en 1464, mais qui est en ruines dès avant la Révolution.
  • clocher de l'ancienne église Saint-Jacques du Castellat. Cf : article "Étapes et étages de Brusque" de André Soutou, dans la Revue du Rouergue n° 5 du printemps 1986.

Personnalités liées à la commune

  • les frères Roque : Victor (1829-1896), Henri (1833-1911) et Xavier (1835-), natifs de Cusses, négociants en Indochine,. Victor est propriétaire avec Marcelin Larrieu des messageries fluviales de Cochinchine[4], et considéré en 1883 comme le "négociant français le plus important du Tonkin[5]".
  • Xavier Coste (1852-1955), cordonnier du village, était le doyen des cordonniers de France à sa mort et un centenaire connu pour son braconnage intensif, jusqu'à l'âge de 98 ans dans le Dourdou. Il partagea sa longue vie entre Brusque, Autignac, St-Gervais et Fayet, où vivent maintenant ses descendants.
  • Jeanne Canac (1861-1952), femme écrivain, de son nom de plume Victor Féli.
  • Pierre Martin-Valat (né à Brusque en 1929), écrivain catholique français.
  • André Gouzes (né à Brusque en 1943), religieux dominicain et musicien, est un des principaux auteurs actuels de chants liturgiques chrétiens et l'animateur de l'abbaye de Sylvanès.
  • Le pasteur Pierre Bourguet, né en 1902 à Crest (Drôme), d'une famille protestante originaire des Cévennes et installée à Brusque au début du XIXe siècle. Le pasteur Bourguet a été Président de l’Église réformée de France, de 1955 à 1968, vice-président de la Fédération protestante de France, Président de la région européenne de l'Alliance réformée mondiale. Auteur de divers ouvrages d'art et de théologie (Le visage de Jésus, Opinions sur le Concile, La croix huguenote, Huguenots le sobriquet mystérieux, etc.), Pierre Bourguet était aussi un aquarelliste apprécié. Il résidait volontiers dans sa maison du Castellat à Brusque, où il est décédé le 1er août 1984.
  • Sœur Marie-Basilie Carriere. Née à Brusque en 1883. Profession religieuse le 28 août 1901 dans la congrégation des sœurs de la sainte Famille. Décédée le 11 octobre 1966 à l'âge de 83 ans à Montauban-Sapiac après 65 ans de vie religieuse. À l'âge de 16 ans, elle se sépare de ses parents Jean Carriere né le 22 avril 1851 à Brusque et Eugénie Delmas née le 1er avril 1853 à Brusque. Elle fit sa profession le 28 août 1901. Après un an passé à Payrin, la jeune religieuse quitte la France pour l'Espagne et restera 24 ans dans ce pays qui lui fût si cher. C'est à Cordoue qu'elle a laissé le meilleur de sa jeunesse, de 1913 à 1925, puis de nouveau durant les années 1949 /1950 comme supérieure. En 1925, la direction de la Maison de Miranda de Ebro lui fut confiée. Elle n'y passa que deux ans, mais améliora considérablement les locaux. On la regardait comme une personne de grand jugement, comme une âme profondément surnaturelle aussi. Son premier acte fut l'intronisation officielle du sacré Cœur dans la maison : c'était la grande dévotion de son cœur. À Miranda et plus tard à Cordoue, Sœur Marie Basilie a laissé le souvenir d'une excellente supérieure très compréhensive. Accessible, bonne et souriante et aimant le dialogue. En 1927, elle doit quitter ce pays qui était devenu le sien. Une année à Sannois, puis de nouveau, il fallait partir cette fois ci pour l'Égypte. À Mansourah, où elle resta 7 ans, la révérende Mère fut aimée et appréciée. Quand Sœur Marie Basilie arriva à Auch comme supérieure en 1935, la première impression qu'elle donna à la communauté fut celle d'une religieuse vraiment intérieure, âme de prières et de paix. À Finhan, la dernière maison où notre chère Sœur exerça son activité, elle laissa le souvenir d'une religieuse toute donnée au Seigneur. Elle devait ensuite passé 6 ans dans la maison de Sapiac avant son décès au couvent des Sœurs de La Sainte Famille à Montauban où elle repose depuis au petit cimetière des religieuses dans le jardin de l'institution.

Traditions

Comme pour de nombreux villages du Rouergue méridional, les habitants de Brusque sont affublés d'un sobriquet collectif (ou escais). En l'occurrence, lous porto faïsses de Brusco (en écriture normalisée : los porta faisses de Brusca) signifie les porteurs de fagots de Brusque. Ce sobriquet évoque la difficulté des communications et la possibilité, négociée dès l'avènement du consulat, laissée aux habitants de la communauté de se procurer du bois de chauffage dans la forêt de Maravable.

Notes

  1. Référence pour toute la période de l'Ancien Régime : Jean Cot, Chronique et description du Brusquès. Ouvrage consultable en ligne
  2. Site des maires de l‘Aveyron-liste des maires (doc pdf)
  3. Brusque sur le site de l'Insee
  4. Étienne Denis, Bordeaux et la Cochinchine, 1965
  5. Vice-amiral de Marolles, La dernière campagne du commandant Rivière. Souvenirs., Plon, 1932

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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