- Sighetu Marmației
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Sighetu Marmației
Photo prise à Sighetu MarmațieiAdministration Pays Roumanie Région Transylvanie Județ Maramureș Statut Ville Maire Eugenia Gojda (PSD)
(2008-2012)Géographie Coordonnées Arrosée/baignée par Tisa Démographie Population ? hab. (date inconnue)
Localisation de Sighetu Marmațieimodifier Sighetu Marmației ou Sighetul Marmației (au Moyen Âge Ostrovu Marmației, en ukrainien : Сигіт, Сигіт-Мармароський, en hongrois Máramarossziget, en rusyn Sihota), mais seulement Sighet à l'époque communiste, est une ville (municipalité) du Județ de Maramureș au confluent de l'Iza et de la Tisa, dans le nord-ouest de la Roumanie.
Sommaire
Étymologie
Sziget, prononcé comme Sighet, signifie « île » en hongrois, ce qui est aussi le sens du mot médiéval Ostrov en roumain et en rusyn.
Géographie
La ville est située sur la rive gauche de la rivière Tisa, qui la sépare de la Ruthénie ukrainienne.
Les communes avoisinantes incluent : Sarasău, Săpânța, Câmpulung la Tisa, Ocna Șugatag, Giulești, Vadu Izei, Rona de Jos et Bocicoiu Mare en Roumanie ; Bila Cerkva et Solotvino en Ukraine (oblast de Transcarpathie).
Démographie
La ville abritait avant la Seconde Guerre mondiale une importante communauté juive ashkénaze (10 526 personnes en 1930, soit 38,6 % de la population totale)[1], dont Elie Wiesel, qui l'évoque dans de nombreuses œuvres.
Elle compait en 2002 44 185 habitants.edrc, dont
- 79,73 % de Roumains
- 15,80 % de Hongrois
- 1,08 % de Roms
- 2,97 % d'Ukrainiens et Rusyns
La commune de Sighetu Marmaței comprend la ville de Sighetu Marmaței elle-même (36 098 habitants en 2002) mais aussi les villages de Iapa (1 712 habitants), Lazu Baciului (510 habitants), Șugău (795 habitants), Valea Cufundoasă (622 habitants) et Valea Hotarului (1 483 habitants).
D'après le recensement effectué en 1910, la ville comptait 21 370 habitants (dans la ville même) dont 17 542 (82,1 %) Magyars et Juifs, 2 001 (9,4 %) Roumains, 1 257 (5,9 %) Allemands, et 32 (2,5 %) Ruthènes[2]. Ces statistiques ne prenaient pas encompte la population juive, qui était substantielle à Sighet, avant la Shoah — selon certains comptes, Sighet possédait en 1940 la plus grande proportion de Juifs de toutes les villes du pays[3].
Évolution démographique 1880 1900 1910 1930 1956 1977 1992 2002 2007 12 324 19 117 23 657 27 270 24 222 38 146 44 185 41 250[1] 41 640 Religions
En 2002, la répartition religieuse de la population était la suivante :
- Orthodoxes, 69,1 %.
- Catholiques Romains, 13,2 %.
- Grecs-Catholiques, 6,8 %.
- Réformés, 3,9 %.
- Baptistes, 1,1 %.
- Pentecôtistes, 0,9 %.
Histoire
Encore inhabitée à l'époque de la culture de Hallstatt, la confluence de la Tisa et de l'Iza se situait sur la route qui, par le col de Iablonitsa, reliait la plaine pannonienne à la grande plaine scythique, en franchissant les Alpes Bastarniques. Cette route était très empruntée par les Agathyrses, Roxolans et Sarmates, peuples de la steppe de langues iraniennes (comme les Daces locaux), auxquels vinrent se mêler ultérieurement des Celtes, les Scordices. Il est probable que l'endroit ait pu abriter périodiquement des marchés, mais la première mention d'un établissement permanent ne date que du XIe siècle, et la ville en tant que telle n'est citée qu'en 1326. En 1352, elle est mentionnée comme ville franche et capitale du voévodat du Maramureș, lui-même vassal du royaume de Hongrie. Au siècle suivant, le voïvodat perd son autonomie et devient un simple comté de la Hongrie, statut qu'il gardera jusqu'en 1918, Sighet en étant le chef-lieu.
En 1472, de nouveaux privilèges lui sont accordés par le roi Matthias Ier de Hongrie.
En 1717, la ville, comme toute la Marmatie eut à subir la dernière invasion tatare, qui occasionna de nombreux dégâts.
Toutefois, de 1570 à 1733, le comté et la ville firent partie de la Principauté de Transylvanie, d'abord indépendante, ensuite vassale de l'empire d'Autriche. Après 1733, le comté revint à la Hongrie au sein de l'empire austro-hongrois. Sighetu Marmației fut un centre culturel à la fois roumain, ukrainien et juif ashkénaze. La communauté juive y a de vifs souvenirs liés à la famille Teitelbaum et au Hassidisme. Lors du partage en 1918 du Maramureș entre la Tchécoslovaquie et la Roumanie à l'issue de la Première Guerre mondiale, Sighet échut à cette dernière.
Comme toute la Roumanie, Sighet fut soumise aux régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989.
Alliée au Troisième Reich durant la Seconde Guerre mondiale, la Hongrie reprit le Maramureș aux Tchécoslovaques en 1939 (Accords de Munich) et aux Roumains en 1940 (Diktat de Vienne). De 1941 à 1944, plus de 20.000 juifs de Sighet furent envoyés à Auschwitz par les autorités hongroises, dont le futur prix Nobel Elie Wiesel. Il reste aujourd'hui moins de cent juifs à Sighetu Marmației.
Les troupes roumaines et soviétiques libérèrent Sighetu Marmației fin 1944 et le Traité de Paris (1947) rendit la ville à la Roumanie.
Dans les années 1946-1989, le régime communiste et sa police politique, la Securitate firent de la vieille prison préfectorale austro-hongroise un mouroir pour détenus politiques et d'opinion où périt une partie de l'élite intellectuelle et politique de la Roumanie parlementaire d'avant-guerre, dont l'ancien premier ministre démocrate Iuliu Maniu et l'historien et homme politique Georges Bratianu(tous deux sont décédés en 1953). Après la chute de la dictature, fin 1989, la prison est devenue un « Mémorial des Victimes du Communisme », reconnu en 1998 par le Conseil de l'Europe comme « Lieu de Mémoire de l'Europe », comme celui d'Auschwitz et celui de la Paix en Normandie. Ce Mémorial jouxte le monument aux victimes de la Shoah et de nombreuses commémorations se font simultanément: selon Ana Blandiana, fondatrice du mémorial, « Sighet est une petite ville à côté de Berlin: nous ne pouvons pas nous permettre de nous diviser, de fragmenter nos mémoires, et il serait atroce de banaliser celle des voisins pour mettre en exergue la nôtre, car lorsque la justice ne parvient pas à devenir mémoire, seule la mémoire peut devenir justice »[4].
Politique
Le Conseil Municipal de Sighetu Marmației compte 19 sièges de conseillers municipaux. A l'issue des élections municipales de juin 2008, Eugenia Gojda (PSD) a été élue maire de la Ville[5].
Élections municipales de 2008[6] Parti Nombre de conseillers Parti social-démocrate (PSD) 7 Parti démocrate-libéral (PD-L) 6 Parti national libéral (PNL) 4 Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR) 2 Transports
Routes
Direction ouest : route nationale DN19 vers Satu Mare et Oradea.
Direction nord : frontière ukrainienne et ville de Solotvyna.
Direction est : route nationale DN18 vers le județ de Suceava et la Moldavie par le col de Prislop et route nationale DN17C vers le județ de Bistrița-Năsăud par le col de Șetref.
Direction sud : route nationale DN18 vers Baia Mare, la préfecture du județ par le col de Gutâi.
Voies ferrées
Sighetu Marmației est reliée à Salva (județ de Bistrița-Năsăud). Par la gare ferroviaire de Sighetu Marmației passe une voie longeant la frontière, empruntée par les chemins de fer ukrainiens. La voie à écartement normal des chemins de fer roumains est par conséquent doublée par une voie à écartement large de 1 520 mm entre Câmpulung la Tisa et Valea Vișeului[7].
Aéroport
L'aéroport le plus proche est celui de Baia Mare, à 60 km au sud-ouest.
Natifs de Sighet
- Elie Wiesel
- Simon Hollósy
- Michel Klein
- Alexandru Sainelic
- Joël Teitelbaum
- Moshe Teitelbaum
- Yekusiel Yehuda Teitelbaum (I)
- Yekusiel Yehuda Teitelbaum (II)
- Davidovits
- Tesler
(voir aussi Catégorie:Naissance à Sighetu Marmației)
Villes jumelles
Références
- (ro)[PDF]Máramaros megye településeinek etnikai (anyanyelvi/nemzetiségi) adatai 1850/1880-2002
- Talma Kiadó ISBN 963-85683-4-8 Atlas and Gazetteer of Historic Hungary 1914,
- Museum of Tolerance
- Memorialul Victimelor Comunismului si al Rezistentei
- Liste des maires élus en 2008
- Résultats des élections municipales de 2008
- carte des chemins de fer ukrainiens Voir la
Voir aussi
Articles connexes
- Judet de Maramures
- Églises en bois de Maramures
- Marmatie
- Cimetière joyeux de Sapinta
- Col de Gutii, vers Baia Mare
Liens externes
Catégories :- Localité du județ de Maramureș
- Ville de Roumanie
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