- Politique en Seine-Saint-Denis
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La politique en Seine-Saint-Denis reste marquée par une longue domination du Parti communiste français. La Seine-Saint-Denis est l'un des départements constituant la Ceinture Rouge historique de Paris. C'est un fief historique de la gauche, et en particulier du parti communiste, héritage d'un découpage tacite des zones d'influence entre le PCF et la droite sous De Gaulle[1].
Après avoir détenu la majorité des villes et la totalité des postes de députés ainsi que la majorité absolue au Conseil général de la Seine-Saint-Denis de 1967 à 2001 (avec l'emblématique Georges Valbon), le PCF a détenu la présidence du département jusqu'en mars 2008, avant de passer le relais au Parti socialiste. Si le PS est devenu force majoritaire du département vers 2007-2008, la droite et le centre ont également étendu une influence qui restait relativement limitée jusqu'en 2001. , Le département est riche de personnalités d'envergure nationale.
Sommaire
Chronologie
La Seine-Saint-Denis vote très majoritairement à gauche depuis fort longtemps, avec, cependant, quelques différences de comportements électoraux entre les communes issues de l'ancien département de la Seine et celles issues de l'ancienne Seine-et-Oise. La droite dispose de quelques bastions anciens dans l'est du département comme Le Raincy ou Montfermeil. Le PS a longtemps dû se contenter de quelques bastions hérités de la SFIO comme Bondy, Le Pré-Saint-Gervais et Épinay-sur-Seine, ville qui vit François Mitterrand prendre la tête du parti en 1971.
En 1968, année où le parti gaulliste UNR avait obtenu la majorité absolue à l'Assemblée nationale, il n'avait pu obtenir que 2 des 9 sièges de député du département, les 7 autres restant acquis au PCF.
Lors des élections municipales de 1977, la gauche obtint un résultat jamais atteint puisque 27 des 40 communes du département avaient élu un maire communiste et 7 autres un maire socialiste.[réf. nécessaire]
En 1979, la gauche disposait d'ailleurs de l'ensemble des parlementaires du département, celui-ci comptant neuf députés communistes, quatre sénateurs communistes et deux sénateurs socialistes.
Il aura fallu attendre 1981 pour que les premiers députés socialistes soient élus sur le département, les postes de député étant occupés uniquement par les communistes sous la précédente législature.
Aux élections municipales de 1983, la droite a pu conquérir un certain nombre de municipalités comme Rosny-sous-Bois et, allié au Front national lors d'une partielle, Aulnay-sous-Bois. Sa faiblesse organisationnelle (en termes de militants entre autres) a toutefois permis au Front national de se positionner en force pendant une certaine période et damer le pion à la droite parlementaire lors des consultations tenues dans les années 1990. Le PCF voit émerger une nouvelle génération communiste autour notamment du nouveau maire de Saint-Denis Patrick Braouezec.
Les sénatoriales de 1986 vont également marquer l'arrivée de premiers sénateurs de droite du département après les pertes des municipalités de gauche en 1983.
Après le départ du PCF du gouvernement
Après la rupture de l'union de la gauche en 1983, le PS qui était jusque là un supplétif du PCF s'affirme. Lors des cantonales de 1985, le PS gagne le canton de Villepinte face à la droite alors que le PCF perd 4 de ses 25 élus (Aulnay, Montfermeil, Pantin, Noisy-le-Grand). Lors des législatives de 1986, le PS obtient un score de 29,13% proche de celui de 1981 (alors qu'il baisse nettement au plan national), devançant pour la première fois le PCF, (aussi concurrencé par le FN), y compris dans plusieurs des villes qu'il dirige. Cela permet au PS d'apparaître comme le parti le mieux à même de reconquérir des villes communistes passées à droite[2].Aux élections municipales de 1995, le PS a gagné quelques positions notables comme Noisy-le-Grand. La direction nationale du PCF est contestée par les « refondateurs » comme Patrick Braouezec[3].
Aux élections municipales de 2001, le centre-droite a conquis notamment Épinay-sur-Seine et Drancy, respectivement sur le PS et le PCF, alors que le PS gagnait Pantin sur le PCF, les Verts l'Île-Saint-Denis sur le PCF.
La situation au sein de la gauche a également évolué, avec un renforcement de l'influence du Parti socialiste, prenant notamment appui sur les divisions et divergences d'approche des élus et organisations communistes dans le département, comme sur son évolution sociologique et l'aggravation de la situation sociale de nombreuses cités. Ce processus, déjà remarqué aux cantonales 2004, s'est concrétisé avec le gain de la présidence du Conseil général par le socialiste Claude Bartolone en mars 2008.
Les municipales et cantonales de 2008 ont confirmé cet ancrage à gauche, principalement au profit du PS et des Verts, les premiers faisant basculer Aubervilliers et Aulnay-sous-Bois et les seconds Montreuil.
Sur le plan de la représentation parlementaire, le département compte depuis 2007 4 députés communistes, 5 députés socialistes, 1 député Nouveau Centre et 3 députés UMP[4]. Au Sénat, on dénombre 2 sénateurs communistes, 1 sénateur socialiste, 1 sénatrice verte, 2 sénateurs UMP[5].
Aux élections européennes de 2009, la tendance nationale se retrouve en Seine-Saint-Denis avec l'UMP qui arrive en tête (21,66%) devant les trois listes de gauche : Europe Écologie (17,67%), PS (15,08%) et Front de gauche (11,43%)[6].
Aux régionales 2010, le département a confirmé son ancrage à gauche avec 66,5%[7] des voix à Jean-Paul Huchon contre 33,5% à Valérie Pécresse. Au premier tour, la liste rajeunie du PS menée par Abdelhak Kachouri obtient 27,9%[7], distançant la liste UMP (19,1%[7]) et la liste écologiste conduite par l'ancien refondateur du PCF Stéphane Gatignon (14,6%[7]). La liste Front de gauche (11,2%[7] contre 14,3%[8] en 2004) est comme en 2004 conduite par Marie-George Buffet, confirmant son déclin. La mise à l'écart du député Patrick Braouezec provoque une crise au PCF, confronté au départ annoncé de celui-ci et de François Asensi[9]. A droite, Patrice Toulmet devait défendre les couleurs de l'UMP mais il a été rétrogradé en pleine campagne en troisième position au profit du syndicaliste policier Bruno Beschizza, entraînant un ravivement de querelles intestines[10].
Lors des cantonales 2011, le PCF ne parvient pas à reconquérir la présidence du Conseil général, son objectif affiché. Il maintient cependant son nombre d'élus en reprenant deux cantons dans des villes perdues aux municipales 2008 à Aubervilliers et Montreuil. La droite reste minoritaire, mais conquiert le canton d'Epinay, consolidant son implantation dans cette ville.
Liste des présidents du Conseil général
Nom Dates du mandat Parti Qualité Georges Valbon 1967 1982 PCF Maire de Bobigny Jean-Louis Mons 1982 1985 PCF Maire-adjoint de Noisy-le-Sec Georges Valbon 1985 1993 PCF Maire de Bobigny Robert Clément 1993 2004 PCF Maire de Romainville Hervé Bramy 2004 2008 PCF Adjoint au maire du Blanc-Mesnil Claude Bartolone 2008 En cours PS Ancien ministre, député de la Seine-Saint-Denis Liste des députés
Découpage 1988-2012
Mandats 1986-1988
En 1986, les 13 députés sont élus au scrutin proportionnel départemental. Seront élus:
- 4 députés PS : Gilbert Bonnemaison, Claude Bartolone, Véronique Neiertz, Jacques Mahéas
- 3 députés PCF : François Asensi, Jean-Claude Gayssot, Muguette Jacquaint
- 3 députés RPR : Jacques Oudot, Éric Raoult, Robert Pandraud (suppléé par Christian Demuynck)
- 2 députés FN: François Bachelot, Roger Holeindre
- 1 député UDF : Didier Bariani (suppléé par Jean-Jack Salles)
Découpage 1967-1986
De 1967 à 1986, la Seine-Saint-Denis élit neuf députés.
Circonscription VIIe VIe Ve IVe IIIe 1re circonscription PS PCF PCF PCF PCF 2e circonscription PCF PCF PCF PCF PCF 3e circonscription PCF PCF PCF PCF PCF 4e circonscription PCF PCF PCF PCF PCF 5e circonscription PS PCF PCF UDR PCF 6e circonscription PS PCF PCF PCF PCF 7e circonscription PCF PCF PCF PCF PCF 8e circonscription PCF PCF PCF PCF PCF 9e circonscription PS PCF UDR UDR UDR Liste des sénateurs
Article détaillé : Liste des sénateurs de la Seine-Saint-Denis.- 2004-2010: PCF 2, PS 1, Verts 1, UMP 2
- 1995-2004: PCF 2, PS 2, RPR 1, UDF-AD 1 (RDSE)
- 1986-1995: PCF 3, PS 1, Droite 1, RDSE 1
- 1977-1986: PCF 4, PS 2
- 1968-1977: PCF 3, PS 1, Indep 1
Liste des maires
Liste des maires élus en 2008 et couleur politique de la ville depuis la dernière élection municipale avant la création du département.
Les conseillers généraux
Personnalités politiques du département
Un grand nombre d'hommes politiques d'envergure nationale, dont plusieurs candidats à des élections présidentielles, sont des élus de Seine-Saint-Denis. À leurs côtés, on peut noter aussi des figures majeures du département.
Au PCF :
- Jack Ralite, ancien Ministre de la Santé en 1981, puis Ministre de l'Emploi en 1983;
- Marie George Buffet, ancienne Ministre de la Jeunesse et des Sports de 1997 à 2002 ;
- Patrick Braouezec, chef de files des « refondateurs » au PCF
- Jean-Pierre Brard, fondateur en 1996 de la Convention pour une alternative progressiste
- Jean-Claude Gayssot, ministre de l'Équipement, des Transports et du Logement de 1997 à 2002
- Georges Valbon, premier président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis
- Waldeck Rochet, secrétaire général du PCF de 1964 à 1970
- Jacques Duclos, candidat à l'élection présidentielle de 1969
Au PS:
- Claude Fuzier, secrétaire général de la FGDS de 1968 à 1969
- Gilbert Bonnemaison, organisateur du Congrès d'Épinay
- Bruno Le Roux, député proche de François Hollande
- Marcel Debarge, Secrétaire d'État puis Ministre délégué
- Claude Bartolone, Ministre de la Ville de 1998 à 2002,
- Élisabeth Guigou, Garde des Sceaux de 1997 à 2000, puis Ministre de l'Emploi et de la Solidarité de 2000 à 2002
- Harlem Désir, ancien président de SOS Racisme, député européen depuis 1999
Aux Verts:
- Dominique Voynet, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement de 1997 à 2001
Au RPR et à l'UMP:
- Robert Pandraud, Ministre délégué à la Sécurité de 1986 à 1988
- Éric Raoult, Ministre de la Ville de 1995 à 1997.
A l'UDF et au centre-droit:
- Jean-Christophe Lagarde, un des principaux responsables du Nouveau Centre
- Didier Bariani, Secrétaire d'État de 1986 à 1988
- Claude Pernès, maire de Rosny-sous-Bois de 1983 à 2010
Au Front National:
- Roger Holeindre, un des responsables historiques du FN
A l'extrême-gauche :
- Alain Krivine (LCR), Saint-Denis, candidat à l'élection présidentielle
- Arlette Laguiller (LO), Les Lilas, candidat à l'élection présidentielle
- Daniel Gluckstein (PT), Montreuil, candidat à l'élection présidentielle
Avant la Seine-Saint-Denis
Du début du siècle à 1968, le territoire de l'actuelle Seine-Saint-Denis a aussi été marqué par la gauche. Le 25 mai 1913, Jean Jaurès fait un célèbre discours au Pré-Saint-Gervais, sur la butte du Chapeau- Rouge devant 150 000 personnes[15].
Le développement de l'industrie dans la banlieue ouvrière proche de Paris fait émerger, avant le Front populaire, plusieurs figures communistes, Fernand Grenier, Jacques Doriot[16], Théophile Gaubert (Neuilly-sur-Marne), voire socialistes comme Alexandre Bachelet.
Cinquante-cinq municipalités communistes et une trentaine socialistes ont été élues dans les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise, dessinant autour de Paris ce qu’on appellera « la ceinture rouge ». Aux législatives de 1936, celle-ci se renforce encore : la banlieue envoie 27 députés communistes – dont Jacques Duclos élu à Montreuil – sur 72 à l’Assemblée[17].
Dans les années 30 des scissions se produisent et sous l'occupation, certains participèrent à la Collaboration: Jacques Doriot, Pierre Laval[18], Jean-Marie Clamamus...
A la Libération, des résistants communistes prennent le pouvoir dans de nombreuses mairies : Maurice Nilès à Drancy, Jean Lolive à Pantin, Auguste Gillot à Saint-Denis... Le PCF connaît un âge d'or, terni par des exclusions sommaires comme celles de Charles Tillon, maire d'Aubervilliers. La SFIO avec des personnalités comme Alfred-Marcel Vincent ou Maurice Coutrot joue les seconds rôles, limité à quelques villes qu'il tient de longue date comme Bondy.
Voir aussi
- Catégorie:député de la Seine-Saint-Denis
- Catégorie:ancien député de la Seine-Saint-Denis
- Catégorie:sénateur de la Seine-Saint-Denis
- Catégorie:ancien sénateur de la Seine-Saint-Denis
- Catégorie:ancien maire de la Seine-Saint-Denis
Notes et références
- Le PCF n'a pas d'avenir: préservons sa mémoire, Marianne2.fr, 10 août 2009. Consulté le 12 août 2009
- Le Parti Socialiste en Seine-Saint-Denis ou la fin d'une "anecdote". Les cas des élections législatives et cantonales de 1985-1986. Cyril Gispert. 2010.
- Patrick Braouezec, 47 ans, maire PCF rebelle de Saint-Denis, s'est battu pour le Stade de France. Et défend les sans-papiers. Un drôle de coco, Libération, 10 juillet 1998. Consulté le 10 août 2009
- Député(e)s de Seine-Saint-Denis, Site du SP de Montreuil. Consulté le 31 janvier 2010
- Liste des sénateurs par département, Sénat. Consulté le 31 janvier 2010
- Résultats des élections Européennes 2009 DEPARTEMENT SEINE SAINT-DENIS, Ministère de l'Intérieur. Consulté le 27 décembre 2009
- Résultats des élections régionales 2010: SEINE SAINT-DENIS (93), Ministère de l'Intérieur. Consulté le 4 avril 2010
- Résultats des élections régionales 2004: SEINE SAINT-DENIS (93), Ministère de l'Intérieur. Consulté le 4 avril 2010
- Le grand malaise des élus communistes, Le Parisien, édition de Seine-Saint-Denis, page II, 3 avril 2010
- 93 : un policier tête de liste UMP, des élus crient au «parachutage», Le Parisien, 29 janvier 2010. Consulté le 31 janvier 2010
- Élection partielle en 2010.
- Elu après le décès de Claude Pernès
- Gatignon: « C'est le PCF qui m'a quitté », 9 novembre 2009. Consulté le 9 novembre 2009, il quitte cette année-là le PCF. Tête de liste départementale EELV aux régionales 2010
- Rosny-sous-Bois en deuil de son Maire Claude Pernès, Ville de Rosny-sous-Bois. Consulté le 24 mai 2010
- Signé Jaurès, Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Consulté le 27 décembre 2009
- http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=2556
- http://www.seine-saint-denis.fr/Il-ya-70-ans-le-front-populaire.html
- Pierre Laval, Assemblée Nationale. Consulté le 27 décembre 2009
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