- Fernand Grenier
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Fernand Grenier Parlementaire français Date de naissance 9 juillet 1901 Date de décès 12 août 1992 Mandat Député 1937-1940
puis 1945-1962
puis 1967-1968Début du mandat 1937 Circonscription Seine
puis Seine-Saint-DenisGroupe parlementaire PCF IIIe République-IVe République-Ve République modifier Fernand Grenier né en 1901 à Tourcoing (Nord) et décédé en 1992 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), est un militant du Parti communiste français rendu célèbre comme élu de la ville de Saint-Denis et par le rôle qu'il a exercé pendant la Seconde Guerre mondiale comme représentant du PCF auprès du général de Gaulle, à Londres puis à Alger.
Sommaire
Biographie
1901-1932 : militant communiste d'Halluin (Nord)
Le père de Fernand Grenier était domestique et sa mère, sans profession. Fernand passe son enfance à Tourcoing où il obtient son certificat d'études, puis devient apprenti boulanger. Il adhère au parti communiste juste après le Congrès de Tours, en 1922 et devient secrétaire de la section des Jeunesses communistes d'Halluin, dans la banlieue lilloise. Il devient, de fait, permanent du parti sous le couvert d'un poste d'employé municipal de la commune d'Halluin. En novembre 1924, il suit les cours de l'« École léniniste » de Bobigny et se fait remarquer par ses capacités à écrire dans les journaux syndicaux et communistes. Promu à des responsabilités au sein de la Région Nord, en 1927, il est condamné à huit mois de prison pour action antimilitariste. À sa sortie, en 1928, il poursuit son action militante
1933-1939 : vainqueur de Doriot à Saint-Denis
Soupçonné de trotskysme en 1930 à cause de son amitié avec Albert Cornette, secrétaire de la CGTU, il connaît une brève période de disgrâce jusqu'en 1932 où il reprend des responsabilités dans le Nord, puis comme permanent du Comité central, à Paris où il est chargé de l'animation de l'Association des Amis de l'URSS, fonction qu'il va conserver jusqu'en 1939. En 1933, il séjourne un mois en URSS. L'association compte 70 000 adhérents en 1936 et sa revue Russie d'aujourd'hui tire à plus de 100 000 exemplaires.
En 1935, Fernand Grenier est chargé de la reconquête de la ville de Saint-Denis, alors dans le département de la Seine[1], dont le maire Jacques Doriot, vient d'être exclu du Parti. Aux élections législatives d'avril-mai 1936, Doriot est réélu avec 700 voix d'avance, mais en juin 1937, après que Doriot ait été contraint à la démission de son poste de maire par le ministre de l'Intérieur du Front populaire, Marx Dormoy, Grenier sort vainqueur de ces élections avec 4 000 voix d'avance sur Doriot, provoquant la démission de ce dernier de son mandat de député. Le 1er août 1937, Fernand Grenier devient député de Saint-Denis après avoir facilement battu le remplaçant de Doriot. À la Chambre des députés, il siège à la commission des Comptes définitifs et des Économies et à celle des Affaires étrangères.
1939-1944 : les années de guerre
Mobilisé en septembre 1939, resté fidèle au parti après le Pacte germano-soviétique, il participe en uniforme à la séance de l'Assemblée du 9 janvier 1940 en compagnie de trois autres député de la Seine Raymond Guyot, André Mercier et Charles Michels. Tous trois refusent de se lever lorsque le président rend hommage aux armées, ce qui leur vaut d'être déchus de leurs mandats de députés.
Démobilisé près d'Annecy, Fernand Grenier se réinstalle à Saint-Denis, et suivant la politique de semi-légalisation qui était celle du parti jusqu'en octobre 1940[2], il remet en marche les organisations communistes de la ville sans entrer dans la clandestinité, ce qui lui vaut d'être arrêté le 5 octobre, puis interné dans le camp aménagé dans un des bâtiments du sanatorium d'Aincourt (Seine-et-Oise[3]), puis Fontevrault (Maine-et-Loire), et enfin Châteaubriant (Loire-Inférieure) d'où il s'évade le 19 juin 1941 en compagnie de Eugène Hénaff, Henri Raynaud et Léon Mauvais. Après avoir difficilement repris contact avec l'appareil clandestin, il est choisi pour représenter le Comité central lors des premiers contacts avec des envoyés de la France libre. Il rencontre ainsi Rémy le 25 novembre 1942, et en sa compagnie, gagne l'Angleterre en janvier 1943, porteur d'une lettre du Comité central du parti communiste et d'une autre de Charles Tillon, dirigeant des Francs Tireurs et Partisans (FTPF). Il représente dès lors les communistes auprès des différentes instances successives de la France libre. Mais ne peut accepter en septembre 1943 un poste de commissaire du Comité français de la Libération nationale (CFLN) proposé par de Gaulle sans l'aval de Jacques Duclos, alors responsable clandestin du parti dans la France occupée. Le parti communiste présente des exigences pour la participation des communistes au gouvernement provisoire. Ce n'est que le 4 avril 1944 qu'un compromis est trouvé et que de Gaulle nomme deux commissaires communistes, dont Grenier, commissaire à l'Air. Le conflit qu'il a avec de Gaulle à propos de l'affaire du Maquis du Vercors se traduit finalement par son remplacement par Charles Tillon.
C'est grâce à un amendement qu'il dépose le 21 avril 1944 à l'Assemblée consultative provisoire à Alger que le droit de vote des femmes est établi en France.
Après la guerre
Fernand Grenier représente le PCF à l'Assemblée consultative jusqu'en octobre 1945, date à laquelle il est réélu député de Saint-Denis à l'Assemblée constituante. Il conserve cette fonction jusqu'en 1968. Il est également membre du comité central du PCF jusqu'en mai 1964 et membre du Comité national de l'Association France-URSS. Il est toujours resté pro-soviétique.
Ceux qui l'ont connu à Londres pendant la guerre, ou plus tard, dans les instances du parti communiste ou à Saint-Denis, parlent de lui comme d'un homme au commerce agréable et bon vivant.
Mandats
- 1er août 1937 - 21 janvier 1940 : député de la Seine - communiste
- 21 octobre 1945 - 9 octobre 1962 : député de la Seine - communiste
- 5 mars 1967 - 30 mai 1968 : député de Seine-Saint-Denis - communiste[4]
Ouvrages de Fernand Grenier
Aux Éditions sociales :
- C'était ainsi (1949)
- Au pays de Staline (1950)
- Journal de la drôle de guerre, réédité sous le titre De Munich à Vichy (1969)
- Ceux de Châteaubriant (1961)
- Ce bonheur-là (1974)
- La Marche radieuse " ( 1951 )
Citations
« Que Staline ait pris la part la plus active à l'élaboration des décisions, certes, cela n'est pas douteux ; dans toute direction collective, l'apport de chacun est proportionnel à son expérience et à ses qualités personnels et Staline se classe incontestablement à la tête de la magnifique équipe des dirigeants soviétiques. [longues citations de Staline] »
— Fernand Grenier, Au pays de Staline, 1950[5].
« L'amour du peuple ? Tous les exposés de Staline en sont imprégnés. L'amour des hommes ? Nul dirigeant politique n'a jamais prodigué autant de conseils sur la manière humaine de faire progresser chaque individu. Lui-même montre l'exemple jusque dans ce souci constant de parler clairement, simplement, pour se mettre, lui, le géant, à la portée du plus modeste de ses concitoyens. »
— Fernand Grenier, Au pays de Staline, 1950[6].
« Car ce chef [Staline] est la modestie même. Il ne pense qu'à se déclarer l'élève de Lénine alors qu'il a lui même enrichi considérablement l'histoire de l'humanité en apportant les solutions justes au problème des nationalités, en dirigeant l'industrialisation du plus grand État du monde et la collectivisation des campagnes les plus arriérées, en apportant une contribution décisive à l'élaboration le da constitution la plus démocratique du monde, en prenant la direction du comité d'État pour la défense qui est venu à bout de la plus gigantesque machine de guerre que le monde ait jamais connue, enfin, en menant, avec une maîtrise exceptionnelle, cette politique de paix grâce à laquelle les partisans d'une troisième Guerre mondiale ont été mis en échec. Sans parler de son apport théorique et pratique considérable à la doctrine du socialisme scientifique de Marx-Engels-Lénine et qui justifie amplement que son nom soit associé aux trois précédents. »
— Fernand Grenier, Au pays de Staline, 1950[7].
Notes et références
- Seine-Saint-Denis depuis la création de ce département 1er janvier 1968. La ville est dans la
- Histoire du PCF, 1940 Voir l'article
- Val-d'Oise depuis la création de ce département le 1er janvier 1968. Aincourt est dans le
- Assemblée nationale - Base de données historique sur les anciens députés
- p. 81. Éditions sociales, 1950. Fernand Grenier, Au pays de Staline,
- p. 86. Éditions sociales, 1950. Fernand Grenier, Au pays de Staline,
- p. 92. Fernand Grenier, Au pays de Staline,
Bibliographie
- Stéphane Courtois et Marc Lazar, Histoire du Parti communiste français, PUF, Paris ; 2e édition, 2001
- Yves Le Maner, article « Fernand Grenier » in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, Éditions ouvrières, 1997
- Philippe Robrieux, Histoire intérieure du Parti communiste, tome 4, Fayard, 1984
- Max Lagarrigue, in Dictionnaire des résistants d'Ile-de-France, AERI, 2002
Annexes
Articles connexes
Catégories :- Personnalité du Parti communiste français
- Résistant communiste français
- Député de la Troisième République française
- Député de la Quatrième République française
- Ancien député de la Cinquième République
- Ancien député de la Seine
- Ancien maire de la Seine
- Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
- Naissance en 1901
- Naissance à Tourcoing
- Décès en 1992
- Personnalité de la Quatrième République
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