- Hôtel de Cassini
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L’hôtel de Cassini, dit également Pecci-Blunt, est un hôtel particulier situé no 32, rue de Babylone à Paris (7e arrondissement). Propriété de l'État depuis 1974, il abrite divers services du Premier ministre ainsi que le ministère chargé de la mise en œuvre du plan de relance, rattaché au Premier ministre.
Sommaire
Histoire
L'hôtel de Cassini a été construit en 1768[1] par l'architecte Claude Billard de Bélisard, architecte du Prince de Condé, et l'entrepreneur Louis-Pierre Lemonnier[2] pour le compte de Dominique Joseph de Cassini, cadet de la célèbre famille d'astronomes, petit-fils du fondateur de l'observatoire de Paris, Jean-Dominique Cassini (Cassini I). Le projet original de Bélisard a été conservé dans un album passé en 1897 à la vente Goncourt (n° 373) et qui se trouve désormais au cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale de France.
Dominique Joseph, marquis de Cassini (1715-1790), fils de Jacques Cassini, avait embrassé la carrière militaire. Il participa, avec le grade de maréchal de camp, aux guerres de succession de Pologne et d'Autriche. Il fut membre du Sénat de Sienne, où il ne siégea jamais.
Après la mort du marquis de Cassini, l'hôtel revient en 1794 à la famille d'Antoine de Landrieffe, auquel Cassini avait emprunté la somme nécessaire à l'acquisition du terrain et qu'il n'avait jamais remboursé. En 1806, il est acquis par le général François Auguste de Caffarelli du Falga (1766-1849), aide de camp de Napoléon Ier et gouverneur du Palais des Tuileries.
En 1825, il est revendu au baron Jean de La Rochefoucauld, dont la famille le conserve jusqu'en 1841. Il est acquis par Bourruet, précurseur des grands magasins parisiens, qui le revend en 1863 à Suzanne Françoise Aglaé Louise Marie Le Peletier de Morfontaine (1811-1895), issue d'une dynastie de financiers et épouse du comte Ernest de Talleyrand-Périgord (1807-1871). Ceux-ci étaient en effet contraints de quitter leur magnifique hôtel de Monville, construit par Étienne-Louis Boullée rue d'Anjou, qui devait être détruit par le percement du boulevard Malesherbes.
La comtesse de Talleyrand-Périgord fait littéralement reconstruire l'hôtel de Cassini, qui devait être en mauvais état, par l'architecte Jean Jacques Nicolas Arveuf-Fransquin (1802-1876), qui le transforme en pastiche du style Louis XVI. C'est lui qui crée la rotonde sur le jardin pour y remonter les superbes boiseries provenant de l'hôtel de Monville qui s'y trouvent encore.
Après les Talleyrand-Périgord, l'hôtel passe à leur fille Marie Louise Marguerite (1832-1917), veuve du prince Henri de Ligne. Après sa mort, ses enfants, le prince Ernest de Ligne et la duchesse douairière de Beaufort-Spontin vendent l'hôtel en 1919 au richissime héritier américain Cecil Blumenthal dit Blunt, qui cherche une résidence parisienne à l'occasion de son mariage avec Anna Laetitia (dite Mimi) Pecci (1885-1971), petite-nièce du pape Léon XIII. Dans les années 1920, ils font restaurer l'hôtel et redessiner les jardins par l'architecte Jacques Gréber (1882-1962). L'hôtel est meublé à la dernière mode, notamment par Jean-Michel Frank[3].
La maison reste dans la famille Pecci-Blunt jusqu'en 1948, date à laquelle elle devient une hôtellerie pour les pères missionnaires de passage à Paris.
En 1974, le Secrétariat général du gouvernement acquiert la propriété pour y installer la direction générale de l'administration et de la fonction publique. Après avoir abrité le Ministre chargé du Plan de relance (Patrick Devedjian) l'hotel de Cassini est le siège du Commissariat général à l'investissement, dirigé par René Ricol.
Architecture
L'hôtel de Cassini est construit classiquement entre cour et jardin. La cour s'ouvre sur la rue de Babylone par une porte cochère, flanquée d'une loge de gardien. L'hôtel est en forme de U avec deux ailes en retour d'équerre à droite et à gauche de la cour. Le principal corps de logis, en fond de cour, a perdu son perron dans les transformations effectuées par Arveuf-Fransquin, qui a ajouté aux fenêtres du premier étage des balustrades en pierre de taille et des guirlandes de rinceaux de style Louis XVI.
Deux grandes portes-fenêtres permettent d'accéder au vaste vestibule, au sol dallé de marbre noir et blanc. Le bureau du ministre est installé dans l'ancienne bibliothèque, au rez-de-chaussée sur le jardin. Le grand salon en rotonde qui lui est attenant est traditionnellement dénommé salle de la Chapelle. Les superbes boiseries proviennent de l'hôtel de Monville et ont certainement été exécutées sur les dessins d'Étienne-Louis Boullée. À côté de ce salon, symétrique de la bibliothèque, la salle des Marbres, ancienne salle à manger, a été créée par Arveuf-Fransquin : elle présente des dessus de porte provenant de l'hôtel de Monville dans un décor de marbre griotte de style Louis XIV et un parquet au point de Hongrie.
Le jardin de 5 000 m² touche celui de l'hôtel de Matignon. La fontaine sculptée sur le thème de « la Ronde des enfants » est due à Henri-Léon Gréber, père de l'architecte Jacques Gréber.
Le bâtiment au fond du jardin est l'ancienne hôtellerie construite en 1963 à l'usage des Missions étrangères. Il abrite aujourd'hui des bureaux.
Protection
- Les façades et toitures sur rue, sur cour et sur jardin (à l'exclusion du bâtiment de 1963 en fond de jardin), le sol de la parcelle, les pièces 23, 16 et 15 de part et d'autre du grand salon ovale (cad. 07 : 01 AJ 12) sont inscrits sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 17 juin 1993.
- Le grand salon ovale donnant sur le jardin et l'ancienne salle à manger dite salle des marbres, au rez-de-chaussée (cad. 07 : 01 AJ 12) sont classés parmi les monuments historiques par arrêté du 10 juillet 1995.
Notes et références
- Notice no PA00088702, sur la base Mérimée, ministère de la Culture. Entre 1771 et 1773 selon Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, 1994, p. 115 Selon la
- Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, 1995, 494 p. (ISBN 2-8562-0370-1), p. 330
- 1992, p. 198 Jean-Jacques Lévêque, Le Triomphe de l'Art moderne. Les Années folles, Paris, ACR éditions,
Voir aussi
Sources
- Notice no PA00088702, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, 1994
- Christophe Soulard-Coutand, « Un hôtel multi-fonctions : le ministère de la Relance », Acteurs publics, n° 54, mai 2009, pp. 84-89
Catégories :- Hôtel particulier parisien
- Monument historique du 7e arrondissement de Paris
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