François Hector d'Albert de Rions

François Hector d'Albert de Rions
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Albert et Rioms.
François Hector Comte d'Albert de Rioms
Albert de Rioms chef d escadre fin XVIIIe.jpg
Naissance 2 février 1728
Avignon
Décès 2 octobre 1802 (à 74 ans)
Origine Royaume de France Royaume de France
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Contre-amiral
Années de service 1743 - 1787
Conflits Guerre de Sept Ans
Guerre d'indépendance des États-Unis
Commandement Chef d'escadre de Toulon puis de Brest
Faits d'armes Expédition de Newport,
Bataille de la Grenade,
Siège de Savannah,
Bataille de Chesapeake,
Bataille des Saintes
Distinctions Commandeur de Saint-Louis
Ordre de Cincinnatus

François Hector, comte d’Albert de Rioms (ou Rions), né le 19 février 1728, à Avignon, mort le 2 octobre 1802), contre-amiral, chef d'escadre des armées navales de France, est un officier de marine français du XVIIIe siècle.

Sommaire

Biographie

Pendant la guerre de Sept Ans, Albert de Rions est capturé sur le Foudroyant lors du combat malheureux de Duquesne de Menneville contre le HMS Monmouth, devant Carthagène (28 février 1758).
Albert de Rions tente de porter secours au navire amiral le Ville de Paris lors de la bataille des Saintes, le 12 avril 1782.

Albert de Rioms débute comme garde-marine à la compagnie de Rochefort, en 1743, devint enseigne cinq ans plus tard, et lieutenant de vaisseau en 1755. Lors de la guerre de Sept Ans, il fut fait prisonnier une première fois sur l'Espérance (commandant : le vicomte de Bouville Page d'aide sur l'homonymie), une seconde fois sur le vaisseau le Foudroyant, dans le combat de Carthagène du 28 février 1758, livré par le marquis Duquesne, voulant rallier, à Carthagène, La Clue, bloqué par une escadre anglaise commandée par l'amiral Henry Osborne.

Chevalier de Saint-Louis en 1763, capitaine de frégate en 1771, après avoir servi, soit dans l'infanterie, soit dans l'artillerie de marine, il prit part à quatre campagnes navales.

La campagne d'Amérique

Capitaine de vaisseau en 1772, il servit avec éclat dans la guerre d'Amérique, sous les ordres du comte d'Estaing.

En 1778, M. d’Albert, commandant le vaisseau le Sagittaire, de 50 canons, concourut à l'expédition de Newport, à l'attaque de Sainte-Lucie et se trouva en juillet 1779 au combat de la Grenade, où le comte d’Estaing battit l’escadre de l’amiral Byron. Le 24 septembre de la même année, au siège de Savannah, il captura l'Experiment, vaisseau anglais de 50 canons, de la même force que le sien, et portant 650 000 fr. d’argent monnayé. Suffren, qui combattit avec lui à Newport, ne cessa plus par la suite de faire son éloge.

En 1781, montant le vaisseau le Pluton, (74 canons), il se fit remarquer dans tous les combats livrés par l’escadre du comte de Grasse, savoir : le 25 avril, près du Fort-Royal de la Martinique, contre l’amiral Hood ; à la prise de Tabago ; le 5 septembre suivant, devant la baie de Chesapeake, contre l’amiral Graves ; le 25 et le 26 janvier 1782, près de l'île Saint-Christophe, contre l’amiral Hood.

Enfin, dans les malheureuses journées du 9 et du 12 avril, entre la Dominique et la Guadeloupe, à la bataille des Saintes, où, monté sur Pluton, il se distingua par le secours, inutile d'ailleurs, qu'il porta à la Ville de Paris, contre l’amiral Rodney. Cette dernière action, si funeste à la marine française, donna lieu à un conseil de guerre où fut examinée la conduite de tous les officiers supérieurs : celle du comte d’Albert de Rions obtint des éloges mérités.

Aussi, dans l'l'Inde, Suffren le demandait-il comme capitaine, et, au besoin, comme successeur :

« Je ne connais, écrivait-il à M. de Castries, qu'une personne qui a toutes les qualités qu'on peut désirer, qui est très-brave, très-instruite, pleine de zèle et d'avenir, désintéressée, bon marin : c'est M. d'Albert de Rions, et, fût-il en Amérique, envoyez-lui une frégate. J'en vaudrai mieux, l'ayant; car il m'aidera, et, si je meurs, vous serez assuré que le bien du service n'y perdra rien; si vous me l'aviez donné quand je vous l'ai demandé, nous serions maîtres de l'Inde. »

Toulon et la Révolution

Chef d'escadre en 1784, puis directeur général du port de Toulon et ensuite commandant de la marine dans ce port, il commanda, en 1785, le vaisseau le Séduisant dans la campagne d'évolutions qu'il fit avec M. Buor de la Charoulière dans la mer du Nord.

Lorsque Louis XVI visita Cherbourg, en 1786, Albert de Rions lui donna, sur le Patriote Page d'aide sur l'homonymie, le simulacre d'un combat naval dans la rade.

Élevé, en 1788, à la dignité de commandeur de Saint-Louis, il avait repris son service à Toulon, en qualité de lieutenant général, lorsque, en décembre 1789, lorsque les premières étincelles de la Révolution française éclatèrent dans ce port. Rigoureux observateur de la discipline militaire, il défendit aux ouvriers de l’arsenal de porter la cocarde tricolore, et de se faire inscrire dans la garde nationale. Deux charpentiers ayant enfreint ses ordres, il les fit conduire en prison : ce fut le signal d’une insurrection générale. Les troupes de ligne refusèrent de défendre M. d’Albert, qui, d'abord maltraité, fut arrêté (avec MM. du Castellet et de Villages) par les séditieux, .

L'Assemblée nationale, convoquée, décréta qu’il n’y avait lieu à aucune inculpation contre ces braves officiers, et rendit à leur chef un témoignage honorable. L'Assemblée se contenta d'ordonner sa mise en liberté. Peu de temps après, Louis XVI, plus juste, lui confia le commandement d’une flotte de trente vaisseaux de ligne, escadre, dite « de l'Océan », que l'on rassemblait à Brest, pour soutenir les droits de l’Espagne contre l’Angleterre, dans l’affaire de Nootka Sound.

L'insubordination ayant gagné les équipages, lors de la publication du Code pénal du 22 avril 1790, M. d’Albert, ayant inutilement essayé d’établir l’ordre et la subordination parmi les équipages, dans un temps où tous les liens sociaux étaient rompus, et toutes les autorités légales menacées, prit le parti de quitter le commandement, et de sortir de France.

Nommé contre-amiral, le 1er janvier 1792, il émigra la même année et joignit à Coblentz les princes, frères de Louis XVI, et fit la campagne de 1792, dans un corps particulier, formé par les officiers de la marine émigrés. Après la bataille de Valmy, la retraite des Prussiens, et la dispersion des troupes royales, M. d’Albert se retira en Dalmatie, et vécut plusieurs années dans un asile ignoré.

Il revint en France sous le Consulat, « lorqu’un gouvernement réparateur y eut rappelé les hommes de mérite que les troubles civils en avaient éloignés, et il eut le bonheur, avant de terminer sa carrière, de voir renaître dans sa patrie les institutions monarchiques, l’ordre et la discipline militaire, dont il avait été toute sa vie le défenseur fidèle et courageux. »

Admis à la retraite, en 1802, il mourut le 3 octobre de la même année.

Il a été publié :

  • Mémoire historique et justificatif du comte d'Albert de Rions, sur l'affaire de Toulon. Paris, Desenne, 1790, in-8. ;
  • Détails relatifs à la détention de M. le comte d'Albert de Rions et des principaux officiers de la marine, etc. Paris, Desenne, 1790, in-8.

Annexes

Bibiographie

  • Michel Vergé-Franceschi, La Marine française au XVIIIe siècle, SEDES, 1996. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Michel Vergé-Franceschi (sous la direction de), Dictionnaire d'Histoire maritime, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 2002.Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française, Rennes, éditions Ouest-France, 1994. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, éditions Tallandier, 2002. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • André Zysberg, La monarchie des Lumières, 1715-1786, Nouvelle Histoire de la France moderne, Point Seuil, 2002.Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, éditions Perrin, 2005.Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire, Marines Editions, 2011. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Prosper Jean Levot et Alfred Doneaud, Les gloires maritimes de la France : notices biographiques sur les plus célébres marins, découvreurs, astronomes, ingénieurs, hydrographes, médecins, administrateurs, etc, Arthus-Bertrand, 1866, 559 p. [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article ;
  • « François Hector d'Albert de Rions », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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