- Bataille de La Horgne
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Bataille de La Horgne
Vue sur le fleuve de la Meuse.Informations générales Date 14 - 15 mai 1940 Lieu La Horgne, France Issue Victoire allemande Belligérants République française
Reich allemand
Commandants Colonel Olivier Marc Général Heinz Guderian Pertes 50 tués
150 blessés
86 prisonniers31 tués
102 blessés
environ 10 engins blindés neutralisésSeconde Guerre mondiale,
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modifier La bataille de La Horgne est livrée le 15 mai 1940, pendant la bataille de France, entre les forces allemandes et françaises.
Sommaire
Préambule
Le colonel Olivier Marc (1884-1968), commandant de la 3e Brigade de SpahisLe 13 mai 1940, le 19e corps blindé du général Guderian, après avoir traversé la Belgique et le Luxembourg, attaque les Français et franchit la Meuse dans la région de Sedan.
Le 14 mai, tandis que la 10e Panzerdivision, passant à l'est de Sedan, tente une action vers le sud, Guderian infléchit vers l'ouest l'axe d'attaque des 1re et 2e Panzerdivisions, ouvre une brèche de 8 kilomètres entre les 2e et 9e armée françaises, entre Poix-Terron et Baâlons, et s'apprête à foncer en direction de Rethel.La bataille
Dans la nuit du 14 au 15 mai 1940, la 3e brigade de Spahis qui est déjà au combat depuis 5 jours, reçoit l'ordre de constituer un point d'appui au carrefour de La Horgne pour y fixer l'ennemi et permettre à d'autres unités de monter en ligne pour colmater cette brèche. Laissant leurs chevaux à couvert, les spahis des 2e régiment de spahis algériens et 2e régiment de spahis marocains s'installent à La Horgne, construisent immédiatement des barricades, et les bâtiments sont transformés en blockhaus, avec des moyens de combat restreints et désuets (3 canons antichars dont 2 de 25 mm et 1 de 37mm seulement).
Le 15 mai vers 9 heures, 2 bataillons du schützen regiment 1 de la 1e Panzerdivision venant de Singly sont accueillis par des tirs nourris. Les Spahis sont alors attaqués, d'abord par des sections de Scützen et leurs véhicules de combat d'infanterie (sd.kfz.251), puis par de l'artillerie (4 pièces leFH 18 de 105 mm, 3 Pak 36 de 37 mm, 2 canons de 75 mm leIG 18) et en fin d'après midi par des blindés légers puis moyens (12 Panzers III et 8 Panzers IV), tandis que des avions de reconnaissance Henschel 126 assurent la liaison en temps réel des troupes allemandes avec leur PC, par radio.
La bataille fait rage, les pertes sont nombreuses de part et d'autre. Les Spahis marocains et algériens réussissent néanmoins à tenir, malgré les les nombreux assauts de cette unité. Le rapport de force, encore relativement égal jusque là, commence à s'inverser vers 14h30, lorsque les Allemands reçoivent le soutien des 4 obusiers leFH 18 de 105 mm. Vers la fin de l’après-midi, 2 compagnies légères et 1 compagnie moyenne de Panzers entrent en jeu. Les attaques initiales ayant été stoppées, les Allemands contournent les positions de résistance des Spahis avec deux compagnies légères de Panzer (5ème et 6ème), et s'en emparent petit à petit, malgré une résistance héroïque des spahis qui touchent 16 engins (panzers et sd.kfz.251), et en neutralisent au final une vingtaine. N'ayant plus de munitions et totalement encerclés, sommés de se rendre, les spahis répondent avec leurs fusils et leurs grenades. Un escadron de spahis se lance dans une charge à cheval suicidaire, contre les blindés allemands qui font un carnage. Le colonel Étienne Burnol, chef de corps du 2ème RSA (Régiment de Spahis Algériens), tenta de percer les lignes allemandes avec quelques spahis, pour éviter la capture, mais rencontre sur sa route l'état-major du Oberstleutnant Black, commandant du Schützen-Regiment 1, dont le peloton de protection tue le colonel, et met hors de combat ses hommes. Le colonel Édouard Geoffroy, chef de corps du 2ème RSM (Régiment de Spahis Marocains), et les derniers défenseurs tentent alors de se replier sur la ligne d'arrêt, située à 800 mètres du village, mais ils doivent pour cela traverser le glacis de la Plate Terre, balayé par le feu direct des mitrailleuses des chars allemands. Beaucoup sont tués ou blessés dans la traversée, notamment le colonel Geoffroy, qui tombe probablement sous le feu des mitrailleuses.
Bilan
Le soir, après 10 heures de combats, totalement encerclés, épuisés et à court de munitions dans le village en flammes, n'ayant pas été rejoints par les renforts attendus, les survivants se résignent à cesser le combat. Certains réussiront à décrocher, en ordre dispersé et, dans des conditions très difficiles, ils réussiront à regagner les lignes françaises et poursuivront la lutte ; d'autres sont faits prisonniers et reçoivent sur le terrain les honneurs militaires de leurs vainqueurs.
Pertes
Près de 750 soldats[réf. nécessaire][1], dont les 2 chefs de corps, les colonels Emmanuel Burnol et Édouard Geoffroy, ont laissé leur vie, ou sont portés disparus. Ils seront cités et décorés de la Croix de guerre en 1949.
Le colonel Olivier Marc, commandant la 3ème Brigade de Spahis, grièvement blessé et fait prisonnier, estimait à 150 à peine le nombre des survivants de la Brigade.
L'escadron de mitrailleuses eut 17 survivants, fait prisonniers, sur 180 partis au combat.- 2e régiment de spahis algériens :
- 14 officiers tués ;
- 490 sous-officiers et soldats tués ;
- 456 chevaux tués ;
- citation à l'ordre de l'armée le 24 octobre 1950 ;
- croix de guerre 39-45 avec palmes.
- 2e régiment de spahis marocains:
- 10 officiers tués, 11 blessés (10 officiers restent valides sur 31) ;
- 240 sous-officiers et soldats tués, 625 blessés (310 restent valides sur 1202) ;
- 190 chevaux tués ;
- citation à l'ordre de l'armée le 13 juin 1956 ;
- croix de guerre 39-45 avec palmes ;
Soit 24 officiers et 730 sous-officiers et soldats sur un effectif d'un millier d'hommes.
Les Allemands eurent plusieurs centaines d'hommes mis hors de combat (certains donnent le nombre de 1 000) ainsi qu'une vingtaine de véhicules détruits dont une douzaine de véhicules blindés.
Liens externes
- (fr) Carré militaire 3ème brigade de spahis montés
- (fr) La Horgne : La folie d'un commandement complètement dépassé ordonne une charge de Cavalerie contre des chars allemands.
- (fr) La bataille de La Horgne
- (fr) Le mémorial national des Spahis à La Horgne (08)
- (fr) Les pertes des combats de La Horgne - 1940
Notes, sources et références
- Le journal "La Charte" de novembre-décembre 2010 indique pour la journée du 15 mai 50 tués, environ 150 blessés et 86 prisonniers (la plupart blessés).
Catégories :- Bataille de 1940
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- 2e régiment de spahis algériens :
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