- Bataille de Stonne
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La bataille de Stonne, du nom de Stonne un village des Ardennes françaises situé au sud de Sedan, est une des plus importantes batailles de la campagne de France en mai 1940. Bien qu'elle soit largement méconnue hors de la région, cette bataille a vu s'affronter durement pendant quelques jours, avec de lourdes de pertes de part et d'autre, infanterie et blindés français et allemands pour le contrôle de cette localité perchée sur les collines, le village changeant de mains environ une quinzaine de fois.
Sommaire
Contexte
Elle a opposé lors de la percée de Sedan la 3e division d'infanterie motorisée (3e DIM), la 3e division cuirassée (3e DCR) et le 4e bataillon de chars de combat d'une part, à la 1re Panzerdivision et au régiment Grossdeutschland d'autre part[2].
La bataille mobilisa au total pas moins de 90 000 soldats et 300 chars allemands (principalement constitués de Panzer II et de Panzer III), 42 500 soldats et 130 chars français (principalement constitués de B1 et de Hotchkiss H35).
Déroulement
La bataille commença le 15 mai 1940, lorsque le général allemand Heinz Guderian ordonne à la 1re Panzerdivision de s'emparer du village. Des combats acharnés les opposent aux forces françaises présentes dans le village, il est tantôt sous contrôle allemand, tantôt sous contrôle français. Il changera 7 fois de camp rien que durant la première journée de la bataille avant de tomber finalement sous contrôle allemand dans la fin de l'après-midi. Le lendemain matin, le 16 mai 1940, le village est repris par les troupes françaises lors d'une offensive de chars de la 3e DCR menée par le capitaine Billotte. Les forces françaises contrôleront le village pendant plus de 10 heures avant que Stonne ne retombe sous contrôle allemand dans le début de la soirée.
Le 17 mai 1940, Stonne changera encore de camp à maintes reprises avant au final de tomber définitivement sous contrôle allemand dans la fin de l'après-midi. Des poches de résistance françaises continuent de se battre sans relâche jusqu'au 25 mai 1940, date où le village sera totalement occupé par l'armée allemande.
Plusieurs divisions allemandes montent sans succès à l'assaut des unités françaises qui les repoussent maintes fois[3].
Stonne vit de durs combats, selon l'historien allemand Karl-Heinz Frieser : « Les soldats de la Wehrmacht ont toujours comparé l'enfer de Stonne en 1940 à l'enfer de Verdun en 1916 »[4]; dans Blitzkrieg-Legende: der Westfeldzug 1940, citant un officier allemand qui compare Stonne à Stalingrad et à Monte Cassino[5].
Conséquences
Les pertes de cette bataille sont nombreuses : du côté allemand, on dénombre près de 26 500 pertes (dont 3 000 tués), constituant une des batailles les plus coûteuses en vies humaines infligées lors de la campagne de France alors que du côté français, on dénombre environ 7 500 pertes, dont près de 1 000 tués, le reste étant des prisonniers de guerre, des blessés ou des disparus[6]. Les pertes matérielles sont elles de 33 chars français détruits pour 24 chars allemands détruits[1].
La majorité des troupes allemandes engagées appartenant au régiment Grossdeutschland furent perdues durant la bataille, ces pertes étant de 570 hommes au total. De même, le 67e RI français subit de nombreuses pertes avec 362 soldats tués et de nombreux blessés. Une compagnie du 51e RI terminera même la bataille avec seulement 5 sergents et 30 soldats.
Selon la quatrième de couverture de l'ouvrage La bataille de Stonne: Ardennes, Mai 1940 de Dominique Lormier, la bataille est décrite de la façon suivante :
- « Cette bataille peu connue du grand public, qui s'est déroulée du 14 au 25 mai 1940, vaut par l'emploi intelligent, côté français, des chars associés à l'infanterie et à l'artillerie. Elle est en quelque sorte le modèle de ce qui aurait dû être réalisé sur l'ensemble du front, à savoir la rapidité de violentes contre-attaques, utilisant toute la puissance de feu de l'armement moderne en des points névralgiques. Par ailleurs, elle met à mal l'idée reçue de la supériorité matérielle de l'armée allemande. Le char B1 bis s'avère en effet supérieur en plusieurs points au Panzer : blindage plus épais, armement sans équivalent ».
Cette bataille est également surnommée par la suite « Le Verdun de 1940 », en comparaison avec la sanglante et coûteuse bataille de Verdun de 1916.
Annexes
Notes et références
- (fr) Stonne - Circuit de la Bataille Mai-Juin 1940, Chemins de la mémoire. Consulté le 29 novembre 2010
- (fr) Archives du SHAT, « 4e Bataillon de Chars de Combat », chars-français.net, consulté le 29 novembre 2010
- (fr) Jean-Paul Autant, La bataille de Stonne, mai 1940, un choc frontal durant la campagne e France, France Europe Editions,2010
- (fr) Dominique Lormier, La bataille de Stonne : Ardennes, Mai 1940, Librairie Académique, Éditions Perrin, 2010
- (de) Karl-Heinz Frieser, Blitzkrieg-Legende: der Westfeldzug 1940, Volume 2 de Operationen des Zweiten Weltkrieges, R. Oldenbourg, 1996, p. 257
- (fr) Jacques Vadon, Les Ardennes dans la guerre 1939-1945, Éditions De Boree, 1994, p. 24
Bibliographie
- (fr) Jacques Vadon, Les Ardennes dans la guerre 1939-1945, Éditions De Boree, 1994, 432 p. (ISBN 2844948235).
- (fr) Bernard Horen, Une bataille "oubliée" de la seconde guerre mondiale : bataille de Stonne-Le Mont-Dieu-Tannay, 14-25 mai 1940, Association Ardennes 1940, 1999.
- (fr) Jean-Paul Autant, La bataille de Stonne, mai 1940: un choc frontal durant la campagne de France, France Europe Editions, 2010, 388 p.(dont cartes, croquis, insignes et photos d'époque). (ISBN 284825243X).
- (fr) Dominique Lormier, La bataille de Stonne: Ardennes, Mai 1940, Librairie Académique, Éditions Perrin, 2010, 183 p. (ISBN 226203009X)
Liens externes
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