- Camp de Choisel
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Le Camp de Choisel est un camp d'internement situé en France, dans la commune de Châteaubriant, en Loire-Atlantique (à l'époque Loire-Inférieure).
Après avoir abrité des prisonniers de guerre en 1940, il est connu à partir de 1941 sous le nom de Centre de séjour surveillé de Choisel, dépendant du sous-préfet et mis sous la surveillance des gendarmes français. Il abrite alors des nomades, des détenus de droit commun et des détenus politiques dont la plupart étaient communistes.
Les premières troupes allemandes arrivent à Châteaubriant le 17 juin 1940.
Sommaire
Historique du camp
1940
En juin 1940, lors de la Bataille de France, 45000 prisonniers de guerre de l'armée française et quelques anglais sont internés à Chateaubriant et répartis en quatre camps, identifiés par les lettres A, B, C et S. Le plus important est le camp C situé à Choisel, au Nord de Chateaubriant sur la route de Fercé[1].
1941
- 14 janvier : départ des prisonniers de guerre du camp de Choisel pour l'Allemagne
- mars : des nomades sont installés au camp de Choisel. Aucun service sanitaire. Les enfants y meurent nombreux, puis des trafiquants du marché noir, des souteneurs, des filles publiques
- avril : les premiers prisonniers politique sont internés : ouvriers des arsenaux ou marins bretons. On veut les obliger à vivre avec les trafiquants. Ils refusent et obtiennent finalement deux baraques. Ce sera le camp P1 (politiques 1)
- mai : arrivée de 54 militants communistes de la région parisienne qui viennent de la Centrale de Poissy et une centaine venus de la Centrale de Clairvaux.
- 5 et 6 juin : Guy Môquet reçoit la visite de sa mère et de son petit frère[2].
- 18-19 juin : évasion de quatre dirigeants, membres avant-guerre du comité central du parti : Fernand Grenier, Léon Mauvais, Eugène Hénaff et Henri Raynaud. L'évasion entraîne un durcissement des conditions de détention[3].
- 7 juillet : départ de 339 nomades et 75 indésirables de droit commun, transférés au camp de la Forge à Moisdon-la-Rivière[4].
- juillet : arrivée des premières femmes et du juge Didier
- 21 août : loi sur les otages : tous les détenus du camp sont devenus otages
- 23 août : création des Sections Spéciales qui jugeront avec effet rétro-actif
- 1er septembre : départ des nomades du camp de Choisel
- 16 septembre : arrivée de 87 hommes de la prison de la Santé et de 46 femmes de la prison de la Roquette.
- 23 septembre : mise à l'écart de la « Baraque 19 » surnommé la baraque des intellectuels au Camp de Choisel
- 13 octobre, venue de Chassagne, chef de cabinet de Pucheu
- 20 octobre : exécution du lieutenant-colonel Hotz à Nantes, par un commando de jeunes résistants communistes des Bataillons de la jeunesse (Spartaco Guisco, Gilbert Brustlein, Marcel Bourdarias), qui entrainera l'exécution de 27 otages du camp le 22 octobre.
Article détaillé : Représailles après la mort de Karl Hotz.
- 15 décembre : 9 patriotes exécutés à la Blisière
- Agnes Adrien, 42 ans, agent technique à la Mairie de Stains
- Babin Louis, 52 ans, médecin à Arpajon
- Baroux Paul, 31 ans, instituteur à Longueau
- Gosset Raoul, électricien à Aubervilliers
- Jacq Fernand, 32 ans, médecin à Huelgoat
- Pillet Maurice, 39 ans, Charpentier, secrétaire du syndicat CGT du bâtiment
- Perrouault René, 45 ans, secrétaire du syndicat CGT des Industries Chimiques
- Thoretton Georges, 25 ans, ouvrier à Gennevilliers
- Vigor Georges, 37 ans, métallurgiste à Paris
Le 15 décembre 1941, certains prisonniers du camp entonnèrent, le Bro gozh ma zadoù (hymne national breton), La Marseillaise, et L'Internationale en breton, lorsque les soldats allemands emmenèrent le docteur Jacq et ses camarades pour les exécuter. En effet, Fernand Jacq, conseiller municipal communiste du Huelgoat[5] dispensa durant sa captivité des cours de breton pour les autres otages du camp et mit en place une chorale bretonne[6].
1942
- 7 mars : deux jeunes détenus de Choisel seront fusillés à Nantes
- 23 avril : quatre autres jeunes détenus de Choisel, fusillés à Nantes
- 29 avril : deux autres encore
- 1er au 11 mai : le camp de Choisel est évacué de la façon suivante[7] :
- 1er mai : les « indésirables » hommes sont transférés au camp de Rouillé ;
- 4 mai : les Juifs étrangers sont transférés au camp de Pithiviers ;
- 7 mai : les détenus politiques hommes sont transférés au camp de Voves ;
- 9 mai : les détenus pour marché noir sont transférés au camp de Gaillon ;
- 11 mai : les détenues politiques et femmes « indésirables » sont transférées au camp d'Aincourt.
Notes, sources et références
- Collectif 2009, p. 17
- Supplément « Résistance - 22 octobre » du Bulletin pédagogique du Centre départemental de documentation pédagogique du Val-de-Marne, octobre 2007. Ce fait, en soi anecdotique, témoigne des conditions de détention. Photographie page 8 de Eric Brossard, Guy Krivopissko, Marie-Claude Angot
- Jean-Marc Berlière et Franck Liagre, Le sang des communistes, Fayard, 2004, p. 41-44.
- Collectif 2009, p. 24
- « Histoire : le docteur Jacq, un otage fusillé », Bulletin d'information municipale de Pont-Aven Nizon, janvier 2008, p. 8-10, sur pontaven.com, consulté le 24 janvier 2010. [PDF] Yves Goarant,
- « Fernand Jacq – Otage fusillé (1908-1941) », consulté le 24 janvier 2010.
- Les Camps », 14 août 2009, www.memoires-tsiganes1939-1946.fr, version courte de l'article original paru dans la revue ETUDES TSIGANES n°2/1995, vol 6 Jacques Sigot, «
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- Collectif, Telles furent nos jeunes années : Le Pays castelbriantais sous l'occupation, Chateaubriant, La Mée socialiste, coll. « Les dossiers de la Mée », septembre 2009, 2e éd. (1re éd. 2003), 304 p. [lire en ligne (page consultée le 25 août 2010)] [présentation en ligne].
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Camp de concentration français
- Camp de concentration de la Seconde Guerre mondiale
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