- Camps d'extermination nazis
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Les camps d’extermination nazis étaient des centres de mise à mort à grande échelle, où les victimes, essentiellement des Juifs, étaient assassinées par gazage. Maillon essentiel de la Shoah, ils prirent le relais des fusillades de masse pratiquées par les Einsatzgruppen. Sur les six centres de mise à mort, quatre étaient uniquement destinés au gazage des déportés et deux combinaient cette fonction avec celle de camp de concentration.
Sommaire
Prémisses
Le gazage des handicapés
Une tentative d'extermination totale des handicapés physiques et mentaux (programme T4) avait déjà été entreprise sur le territoire du Reich avant la mise en œuvre de la solution finale de la question juive. C'est dans ce cadre que les premières exécutions au gaz (oxyde de carbone) ont été réalisées, mais après que les malades ont été rendus somnolents par l'administration de médicaments[1]. Les nazis ont été contraints d'y mettre fin suite à l'émotion et à la protestation d'une partie de la population allemande, relayée par les églises protestante et catholique[2].
La Shoah par balles
Les camions à gaz
Création des camps d'extermination
Techniques d'extermination
Les exécuteurs
Les Sonderkommandos
Bilan
Ghettos et tueurs
Le processus d'extermination des Juifs commence avant la réalisation des camps d'extermination. Les ghettos dans lesquels sont regroupés de force les Juifs des territoires occupés à l'Est par les Allemands visent déjà à les détruire par la faim, les maladies et les mauvais traitements.
L'extermination systématique des Juifs commence avec l'invasion de l'Union soviétique au printemps 1941. Elle y est menée à l'arrière du front par des troupes spécialisées, des groupes de tuerie mobiles (les Einsatzgruppen) qui feront environ un million de victimes, auxquelles il faut ajouter des centaines de milliers tuées par d'autres unités mobiles, qui ne portaient pas le nom d'Einsatzgruppen mais en avaient toutes les caractéristiques, et la mission.
Les camps d'extermination commencent à fonctionner à partir du début de l'année 1942. Ils sont six, tous situés sur le territoire de la Pologne occupée (sauf le camp d'extermination de Jasenovac) :
- Auschwitz-Birkenau ; 1 100 000 morts, 200 000 survivants.
- Majdanek ; 78 000 morts, 200 000 survivants.
- Treblinka ; 750 000 à 1 200 000 morts, 300 survivants.
- Sobibor ; 200 000 à 250 000 morts, environ 50 survivants.
- Belzec ; 430 000 à 500 000 morts, deux survivants.
- Chełmno; 153 000 morts, deux ou trois survivants.
Auschwitz-Birkenau et Majdanek sont des camps mixtes, à la fois centre de mise à mort et camps de travail forcé. Treblinka, Sobibor, Belzec et Chelmno sont uniquement des centres de mise à mort immédiate. Ce ne sont pas à proprement parler des camps dans la mesure où rien n'est prévu pour loger les déportés qui sont exécutés immédiatement après leur arrivée. Quelques déportés, très peu nombreux, sont cependant affectés au fonctionnement du camp dans des unités spéciales appelées Sonderkommandos. Il ne s'agit pour eux que d'un sursis, car ils sont régulièrement exterminés à leur tour.
Le camp d'extermination de Jasenovac ouvert en 1941 est une exception située dans la Croatie d’Ante Pavelić. Il est totalement sous autorité des Oustachis qui sans aucune intervention allemande organisent l'extermination des Juifs, des Tziganes, et des Serbes de leur territoire.
Les déportés étaient amenés par trains spéciaux directement à l’intérieur ou à proximité du camp. À leur descente du train, les hommes étaient séparés des femmes et des enfants, les effets personnels devaient être abandonnés sur place. Dans les camps mixtes une partie des déportés est sélectionnée pour travailler dans le camp. Les autres étaient dirigés vers des chambres à gaz, vastes pièces closes dans lesquelles était introduit du monoxyde de carbone ou, comme à Auschwitz, un gaz mortel, le Zyklon B. Pour s'assurer jusqu'au dernier moment de leur docilité, on faisait croire aux victimes qu'elles allaient prendre une douche par mesure d'hygiène. Clé du système, l'espoir était ainsi subtilement distillé dans l'esprit des victimes par toutes sortes de moyens, et ce jusqu'à la fin. Cet espoir, allié aux violences les plus extrêmes, et à une organisation sans faille, suffisait la plupart du temps à annihiler toute réticence ou tentative de résistance et explique en partie la facilité avec laquelle les exécutants de la solution finale purent mener à la mort de telles multitudes en si peu de temps. Les corps étaient ensuite, selon les cas, incinérés ou enterrés dans d'immenses fosses communes, tandis que tous leurs effets personnels étaient récupérés, triés et ré-expédiés en Allemagne à bord des mêmes trains.
L'organisation minutieuse et le rendement de ces usines faisaient la fierté de leurs créateurs. Par la même occasion, ils récupéraient tout ce qui pouvait servir au Reich : vêtements, cheveux, or, argent, bijoux, lunettes, etc.
Camps mixtes et camps de travail forcé
Dans les camps mixtes, ceux qui n’étaient pas exterminés dès leur arrivée, les plus aptes à travailler, étaient alors confrontés aux terribles conditions de vie de ces camps. Le travail épuisant, les coups, les privations, les maladies, la mort qui guettait le moindre de leurs faux pas, volontaire ou non, et des expériences scientifiques pour lesquelles ils servaient parfois de cobayes, avaient vite raison de la plupart d'entre eux. L'espérance de vie se comptait généralement en jours. Ils devenaient ainsi les esclaves de ce système dont le savant processus les conduisait à devenir les instruments même de l'anéantissement des leurs.
Les camps de travail forcé de Pologne, qu'ils soient des camps d'extermination ou considérés, à l'exemple du Stutthof sur le territoire de la ville libre Gdansk/Danzig, comme des camps de concentration, doivent être distingués des camps de concentration installés avant la guerre sur le territoire du Reich. En effet, ils ont tous pour fonction ultime, non l'internement mais l'extermination, plus ou moins rapide, des populations qu'ils contiennent[réf. nécessaire].
L'existence de camps mixtes ne s'est pas limitée à la seule Pologne. Ainsi en témoigne l'existence du camp du Struthof en Alsace avec sa chambre à gaz et son four crématoire. Ce camp fut également un lieu d'expérimentations diverses sur des cobayes humains. Le camp de Dachau en Bavière fut mis en service dès 1933 et peut à ce titre être considéré comme un prototype des camps qui furent construits durant la guerre.
Notes et références
- Léon Poliakov, Bréviaire de la haine, Calmann-Lévy (Poche), 1974, p. 279-280
- von Galen voir l'intervention de l'évêque de Munich Mgr
Annexes
Bibliographie
- Saul Friedländer, Les Années de persécution. L’Allemagne nazie et les Juifs, 1933-1939, Seuil, 2008, 534 p. (ISBN 9782020970280)
- Saul Friedländer, Les Années d’extermination. L’Allemagne nazie et les Juifs, 1939-1945, Seuil, 2008, 1030 p. (ISBN 9782020202824)
- Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, Troisième édition Fayard, 2006 ; Éditions Gallimard, coll. « Folio Histoire. », septembre 2006, 2414 pages en trois volumes.
- Annette Wieviorka, Auschwitz, 60 ans après, Robert Laffont, 2005, 289 p.
Filmographie
- Nuit et brouillard, 1956, documentaire d'Alain Resnais.
- Shoah, 1985, documentaire de Claude Lanzmann.
- La Liste de Schindler, 1993, film de Steven Spielberg d'après le livre du même nom de Thomas Keneally.
- La vie est belle, 1998, film de fiction de Roberto Benigni.
- Un vivant qui passe, 1997, documentaire de Claude Lanzmann.
- Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures, 2001, documentaire de Claude Lanzmann.
- Amen., 2002, film de Costa-Gavras inspiré de la pièce Le Vicaire et du témoignage de Kurt Gerstein.
- Le Pianiste, 2002, film sur la vie du pianiste Władysław Szpilman pendant la Seconde Guerre mondiale par Roman Polanski.
- La rafle, 2010, film sur la vie d'une famille juive déportés dans les camps.
- Elle s'appelait Sarah, 2010, film de Gilles Paquet-Brenner tiré du roman du même nom de Tatiana de Rosnay
Articles connexes
Liens externes
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