Zone 51

Zone 51
Zone 51
(Area 51)
Wfm area 51 landsat geocover 2000.jpg
Code AITA Code OACI
KXTA
Localisation
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Coordonnées 37° 14′ 35″ N 115° 48′ 47″ W / 37.24317506879805, -115.8130645751953137° 14′ 35″ Nord
       115° 48′ 47″ Ouest
/ 37.24317506879805, -115.81306457519531
  
Altitude 1 360 m (4 462 ft)

Géolocalisation sur la carte : Nevada

(Voir situation sur carte : Nevada)
Zone 51

Géolocalisation sur la carte : États-Unis

(Voir situation sur carte : États-Unis)
Zone 51
Pistes
Direction Longueur Surface
14L/32R 3 658 m Asphalte
12/30 1 652 m Asphalte
09L/27R 3 489 m Sel
09R/27L 3 489 m Sel
03L/21R 3 057 m Sel
03R/21L 3 057 m Sel
Informations aéronautiques
Gestionnaire United States Air Force
Catégories
Aéroports • Aéroports américains

La zone 51 est une aire géographique du Nevada aux États-Unis — aussi appelée Dreamland, Watertown, The Ranch, Paradise Ranch, The Farm, The Box, Groom Lake, Neverland ou encore The Directorate for Development Plans Area — où se trouve une base militaire dite secrète, testant entre autres des appareils expérimentaux.

Le milieu ufologique la reprend fréquemment à son compte pour élaborer diverses théories conspirationnistes suggérant des relations secrètes entre l'armée américaine et des extraterrestres. Elle est principalement connue sous son appellation anglaise Area 51.

Sommaire

Géographie

Carte montrant la Zone 51, la NAFR et le NTS

La zone 51 est un rectangle d'approximativement 155 km² dans le comté de Lincoln au Nevada, à environ 100 miles ou 160 km au nord-ouest de Las Vegas. Elle fait partie du vaste (12 140 km²) territoire de l'USAF de Nellis (Nellis Air Force Range ou NAFR). La zone 51 est formée principalement de la vallée Emigrant Valley, bordée par les chaînes de montagnes Groom et Papoose, au nord et au sud, respectivement; et des collines Jumbled Hills, à l'est. Entre les deux chaînes se trouve le lac Groom (37°16′05″N 115°47′58″O / 37.26806, -115.79944), un lit de lac asséché d'environ 5 km de diamètre. Du côté sud-ouest du lac (37°14′0″N 115°49′0″O / 37.23333, -115.81667), il y a un aéroport militaire avec des pistes d'atterrissage bétonnées, dont une, désaffectée, se poursuit sur le lit du lac, et quatre pistes en terre battue sur le lac lui-même.

La zone 51 a cinq pistes opérationnelles. La principale étant la 14L/32R, une piste au revêtement de béton d'une longueur de 3 650 m par 60 m de largeur avec une zone de débordement de 300 m à chaque extrémité. La seconde piste, la 12/30, qui sert aussi de voie de circulation est d'une longueur de 1 650 m par 45 m de largeur. La piste désaffectée a près de 10 km de longueur (six miles). Sa surface est bétonnée sur près de 3 800 m, asphaltée sur 3 400 m, et 1 600 m et 800 m d'asphalte en piteux état aux extrémités nord et sud, respectivement. On y retrouve au moins trois groupes d'indicateurs distincts, laissant croire que la piste n'a jamais été utilisée sur toute sa longueur à la fois. À l'heure actuelle, seule une portion de 2 000 m est identifiée, formant la piste 14R/32L. Les pistes en terre battue sur le lit du lac sont par paire et ont une longueur atteignant 3 400 m. Elles servaient lors de forts vents contraires.

A l'ouest des pistes se trouvent de nombreux hangars pouvant accueillir des avions de diverses tailles, des ateliers, le terminal des avions JANET, des dortoirs pouvant héberger plus de 1 000 personnes, un gymnase avec piscine, une cafétéria, divers bâtiments administratifs et même un terrain de baseball. A l'extrémité sud de la base, il y a une carrière permettant de fabriquer sur place le béton nécessaire à la réfection des pistes et la construction de nouveaux bâtiments. Plus au sud encore, se trouvent des bunkers où sont entreposés les armements. A l'extrémité nord de la base, sur les rives du lac asséché, se trouve une panoplie d'antennes radar de divers modèles. Un peu au nord-ouest du terrain de baseball, se trouvent les tranchées, maintenant remblayées, où jadis on brûlait les déchets.

La zone 51 partage sa bordure ouest avec la zone Yucca Flats du site d'essais du Nevada (NTS), l'endroit où le Département de l'Énergie des États-Unis a effectué une bonne partie de ses essais nucléaires. Le dépôt de déchets nucléaires de Yucca Mountain est à environ 65 km au sud-ouest du lac Groom.

La zone est reliée au réseau routier du NTS, avec des routes pavées vers le village de Mercury et les Yucca Flats du côté nord-ouest. Sur la rive nord-est du lac, la Groom Lake Road, une route de terre en bon état, serpente à travers les collines Jumbled Hills. Groom Lake Road est l'ancien chemin qui conduisait aux mines dans la chaîne Groom. Elle a été améliorée depuis la fermeture des mines. Son cours tortueux passe par une guérite, mais le périmètre de sécurité entourant la base s'étend un kilomètre plus loin vers l'est. Après la limite du périmètre restreint, marqué par plusieurs panneaux d'avertissement qui indiquent que « toute photographie est interdite » et que « l'usage de force pouvant entraîner la mort est permis », Groom Lake Road descend vers la vallée Tikaboo, en passant devant l'entrée de plusieurs petits ranchs avant de rejoindre la route 375, baptisée Extraterrestrial Highway (autoroute des extra-terrestres), au sud du village de Rachel.

Les opérations à Groom Lake

La base militaire de Groom Lake n'est pas une base conventionnelle et des escadrilles de première ligne n'y sont habituellement pas déployées. Elle semble plutôt être utilisée pour le développement et les essais de nouveaux appareils. Lorsque ceux-ci sont acceptés par l'USAF, leur exploitation est généralement transférée à une base militaire conventionnelle. Groom Lake serait aussi la résidence permanente d'un petit nombre d'appareils d'origine soviétique obtenus par divers moyens qui sont supposés être étudiés et utilisés pour l'entraînement des pilotes américains.

Des satellites soviétiques ont photographié la zone 51 durant la guerre froide, mais ces images ne permettent que des conclusions modestes à propos de la base. Des images plus récentes obtenues par des satellites commerciaux démontrent que la base a grossi, mais ne montrent rien d'exceptionnel.

Programme Senior Year / U-2

Le lac Groom était utilisé pour des pratiques d'artillerie et de bombardement pendant la Seconde Guerre mondiale et a ensuite été abandonné jusqu'en 1955, quand il fut sélectionné par la division Skunk Works de la compagnie Lockheed comme l'endroit idéal pour tester son futur avion espion U-2. Le lit du lac asséché était une piste idéale pour opérer l'appareil à ses débuts et les chaînes de montagnes de la vallée Emigrant ainsi que le périmètre de sécurité entourant le NTS permettaient de faire ces tests à l'abri des regards curieux.

Lockheed construisit une base à Groom Lake qui n'était guère plus que quelques abris et ateliers avec une constellation de maisons mobiles pour héberger la petite équipe y travaillant. Le premier U-2 vola au-dessus de Groom Lake en août 1955[1] et des U-2 sous le contrôle de la CIA commencèrent à survoler le territoire soviétique dès le milieu de 1956.

A cette époque, les essais nucléaires du NTS étaient encore faits à l'air libre. Les opérations du U-2 furent souvent interrompues en 1957 par la série de tests atomiques Plumbbob qui fit sauter deux douzaines de bombes sur le NTS. L'explosion Plumbbob-Hood, le 5 juillet, répandit des débris radioactifs sur Groom Lake et en força son évacuation temporaire.

Comme la mission principale de l'avion U-2 était de survoler l'URSS, il opéra par la suite principalement à partir de bases près de la frontière soviétique, incluant Incirlik Air Base[2] en Turquie et Peshawar[3],[4] au Pakistan.

Programme OXCART / A-12 / SR-71 / D-21

Avant même que le développement du U-2 ne soit terminé, les ingénieurs de Lockheed commencèrent à travailler sur son successeur : le projet « OXCART » de la CIA, un appareil de reconnaissance à haute-altitude pouvant filer à mach 3 et qui aboutira au fameux SR-71 Blackbird (projet « Senior Crown »). L'USAF dirigeait en parallèle un projet qui devait développer un chasseur (projet YF-12A, abandonné) et un bombardier (jamais réalisé) basés sur le même prototype. Les caractéristiques de vol et besoins en entretien du SR-71 demandèrent une expansion massive du complexe de Groom Lake. Le prototype du A-12 fit son premier vol officiel le 30 avril 1962, après un premier essai officieux 4 jours plus tôt. À ce moment, la piste principale avait été allongée à 2600 m, et le personnel de la base comptait maintenant plus de 1000 personnes. Il y avait des réservoirs pour stocker le carburant spécial destiné à cet avion, une tour de contrôle, et même un terrain de baseball. La sécurité avait aussi été grandement améliorée. La petite mine de fer dans le bassin Groom fut fermée et le territoire autour de la vallée fut classé à usage militaire exclusif. Groom Lake vit les premiers vols de toutes les variantes majeures du programme : le A-12, le RS-71 (renommé SR-71 par le commandant en chef de l'armée de l'air, Curtis LeMay), le prototype du chasseur YF-12A ainsi que le projet « Senior Bowl » de drone supersonique D-21 Tagboard[5] qui devait être lancé depuis l'arrière d'un A-12 modifié ou d'un B-52.

Programme Have Drill / Have Ferry / Have Doughnut (MiG-17F / MiG-21)

Image satellite de la zone 51 datant de 1968.

À la fin de la guerre de Corée un pilote nord-coréen déserta et se rendit aux Américains[6]. Son appareil, un MiG-15 fut étudié sur la base de l'armée de l'air de Wright-Patterson en Ohio. A la suite du succès de cette entreprise, et faisant de nouveau face à ces appareils soviétiques lors de la guerre du Viêt Nam, les États-Unis décidèrent de se procurer des exemplaires des avions utilisés par les pilotes de la République socialiste du Viêt Nam dans le but de trouver leurs points faibles et de parfaire l'entraînement des pilotes américains qui devaient les affronter.

En 1968, les États-Unis empruntèrent à Israël un MiG-21 d'origine irakienne, dans le cadre du projet « Have Doughnut ». En 1969, ce fut au tour de deux chasseurs MiG-17F d'origine syrienne d'être étudiés. L'un d'eux fut baptisé projet « Have Drill », et l'autre, projet « Have Ferry ». Les trois appareils furent étudiés à Groom Lake [7] et rendus à l'armée de l'air israélienne à la fin des exercices.

Programme Have Blue / Senior Trend / F-117

Le premier prototype de chasseur furtif Have Blue, un petit cousin du F-117 Nighthawk, vola à Groom Lake à la fin de 1977. Les essais sur cette série de prototypes ultra-secrets s'y déroulèrent jusqu'au milieu de l'année 1981, lorsque les essais laissèrent leur place à la production initiale de chasseurs F-117. En plus des tests de vol, le complexe de Groom Lake servait à vérifier le profil radar de l'appareil, les tests d'armements du F-117 ainsi que l'entraînement du premier groupe de pilotes de F-117 de l'armée de l'air américaine. Par la suite, les opérations en service des F-117 furent déplacées à l'aéroport de Tonopah Test Range dans le nord-ouest du NAFR (37°47′51″N 116°47′0″O / 37.7975, -116.78333) et finalement à la base militaire de Holloman, au Nouveau-Mexique.

Programmes subséquents

Depuis la mise en service du F-117, les activités à Groom Lake ont continué sans relâche. La base et les pistes qui s'y rattachent ont été agrandies, et les vols quotidiens en provenance de Las Vegas transportant le personnel civil ont toujours lieu. Certains analystes affirment que selon les photos satellites récentes, la base aurait un personnel vivant sur place d'environ 1 000 personnes avec autant qui voyagent de Las Vegas tous les jours. En 1995, le gouvernement américain agrandit le périmètre d'exclusion autour de la base pour inclure des sommets adjacents qui permettaient aux curieux d'avoir une vue sur la base. Depuis, une visibilité limitée du complexe n'est possible que depuis quelques sommets éloignés, particulièrement le mont Tikaboo (37°20′40″N 115°21′32″O / 37.34444, -115.35889), à environ 42 km à l'est.

Certaines rumeurs supposent que les appareils testés à Groom Lake incluraient certains drones secrets, un petit appareil furtif de transport de troupes à décollage et atterrissage vertical, des missiles de croisière furtifs, ainsi que l'hypothétique appareil hypersonique Aurora. Certains disent aussi que l'avion furtif de démonstration Tacit Blue aurait aussi été initialement testé à Groom Lake.

Les employés de la zone 51

La compagnie Edgerton, Germeshausen and Grier, Inc., maintenant connue sous le nom d'EG&G, opère d'un terminal privé à l'aéroport international McCarran de Las Vegas. Un certain nombre d'appareils sans identification font quotidiennement la navette entre McCarran et divers endroits à l'intérieur de la NAFR. Ces appareils utiliseraient l'appel radio JANET (e.g. JANET 6), qui serait un acronyme pour « Joint Air Network for Employee Transportation » (Réseau conjoint de transport aérien d'employés) ou bien, peut-être à la blague « Just Another Non-Existant Terminal » (Encore un autre terminal qui n'existe pas!). Selon les annonces que l'EG&G place dans les journaux de Las Vegas pour recruter des pilotes de lignes avec expérience, les intéressés doivent subir une enquête de sécurité du gouvernement et s'ils sont choisis, ils peuvent toujours revenir dormir à Las Vegas. Ces avions, peints en blanc avec une bande rouge (couleurs de la défunte Western Airlines), incluent des Boeings 737 et plusieurs petits jets privés. Selon leur numéro d'enregistrement, ils appartiennent à diverses compagnies civiles de location d'avions. Ils feraient la liaison vers, Groom Lake, Tonopah Test Range, d'autres endroits dans le NAFR et peut-être vers les bases de Palmdale et China Lake en Californie. Des observateurs qui ont compté les départs et les voitures dans le parc de stationnement de la EG&G à McCarran estiment que plus de 1 000 personnes utilisent les vols JANET chaque jour.

Pour les quelques employés résidant dans les villages avoisinant le NAFR, un autobus peint en blanc effectue le trajet le long de la route 375 et de la Groom Lake Road. Personne ne sait si ces gens sont des employés de la zone 51 ou des autres installations du NTS. L'autobus fait des arrêts dans les villages de Crystal Springs, Ash Springs, et Alamo.

La position du gouvernement sur la zone 51

Une lettre de l'USAF répondant à une requête concernant la zone 51
Périmètre de la zone 51 et ses avertissements. Les « Camo dudes » surveillent l'endroit depuis leur camionnette sur une colline.

Le gouvernement américain reconnaît l'existence du complexe de Groom Lake, mais ne se prononce pas sur ce que l'on y fait. Contrairement au reste de la NAFR, la zone entourant le lac Groom est hors-limite de façon permanente au trafic aérien civil et militaire régulier. Même les pilotes de l'armée de l'air qui s'entraînent dans la NAFR sont sévèrement réprimandés s'ils s'aventurent dans la « boite » nommée R4808E entourant l'espace aérien de Groom Lake.

La sécurité au sol du périmètre est fournie par des gardes en uniformes employés par la firme EG&G qui patrouillent dans des camionnettes Jeep Cherokee blanches, ou des camionnettes Ford ou Chevrolet couleur sable. L'uniforme des gardes leur a valu le surnom de « camo dudes » (mecs camouflés). Bien que les gardes soient armés de fusils d'assaut M-16 et qu'ils soient autorisés à les utiliser, aucun incident violent n'a été rapporté ; les camo dudes se contentent habituellement d'escorter les visiteurs à l'extérieur du périmètre et d'attendre le sherif du comté de Lincoln qui leur inflige une amende d'environ 600 $. Certains ont par la suite reçu des visites d'agents du FBI [8] ; d'autres ont été détenus à l'extérieur du périmètre pour avoir simplement pointé leur caméra en direction de la base[9]. Les gardes sont aidés dans leur tâche par des détecteurs de mouvements et par des hélicoptères HH-60 Pave Hawk.

La base n'apparaît sur aucune carte officielle du gouvernement américain ; la carte topologique de la région ne mentionne que la mine abandonnée des Monts Groom, et les cartes d'aviation civile pour l'État du Nevada montrent un grand espace restreint, mais l'incluent dans l'espace aérien restreint de Nellis. De la même façon, la page de l'Atlas National montrant (en)les terres fédérales au Nevada ne fait pas la distinction entre la base de Groom Lake et le reste des installations de la NAFR. Avant d'être rendues publiques, les images prises par le satellite Corona dans les années 1960 ont été altérées. A la suite de requêtes du public dans le cadre de la loi sur l'accès à l'information, le gouvernement a répondu que ces clichés semblaient avoir été détruits (image prise par Corona). Les images prises par le satellite Terra, qui étaient disponibles au grand public, ont été retirées des serveurs web, incluant le service Terraserver de Microsoft, en 2004. Les images prises par le satellite Landsat 7 sont toujours disponibles et sont celles qui sont utilisées par le programme Google Maps. Des images d'origines autres que la NASA, telles que des images à haute-résolution russes et du système commercial IKONOS sont aussi disponibles.

Certains logiciels commerciaux permettant aux pilotes de faire leurs plans de vols listent les coordonnées des pistes de la base de Groom Lake sous le nom de Homey, Nevada, sans toutefois en préciser la teneur.

Le gouvernement de l'État du Nevada, reconnaissant le potentiel touristique, a renommé la section de la route 375 près du village de Rachel « Extraterrestrial highway » (l'autoroute des extra-terrestres).

Bien que les propriétés fédérales à l'intérieur de la base soient exemptes de taxes, les installations appartenant aux propriétaires privés ne le sont pas. Un chercheur a remarqué que la base ne déclarait qu'une valeur de 2 millions de dollars au percepteur d'impôts du comté de Lincoln, qui est incapable d'en faire l'évaluation, n'ayant pas les accréditations nécessaires pour aller sur le site. Plusieurs résidents du comté se sont plaint que la base était un injuste fardeau pour le comté, compte tenu des coûts élevés de la surveillance policière requise et du peu d'emplois fournis aux résidents du comté - la majorité des employés de la zone 51 provenant de Las Vegas.

Contentieux environnemental

En 1994, les épouses de Walter Kasza et Robert Frost, qui avaient été mariées à des employés civils de l'armée, ainsi que cinq autres employés anonymes représentés par un professeur de droit de l'université George Washington, Johnathan Turley, entamèrent une action judiciaire contre l'USAF et l'Agence de protection de l'environnement. Dans leur poursuite, ils alléguaient avoir été présents lorsque de grandes quantités de produits chimiques furent brûlées dans des tranchées à ciel ouvert sur le site de Groom Lake. Des analyses pathologiques de prélèvements faits sur les plaignants furent effectuées par des biochimistes de l'université Rutgers et des niveaux élevés de dioxine, dibenzofurane et trichloroéthylène furent détectés dans leur graisse corporelle. Les plaignants prétendaient avoir subi des dommages à la peau, au foie et aux voies respiratoires suite à leur travail à Groom Lake et que ces derniers avaient contribué au décès de MM. Frost et Kasza. La poursuite désirait obtenir une compensation pour les blessures encourues, prétendant que l'USAF avait illégalement manipulé des produits toxiques et que l'EPA avait failli à sa tâche de faire respecter la Resource Conservation and Recovery Act (loi sur la conservation et récupération des ressources - qui régit l'utilisation de matières dangereuses). Ils désiraient aussi obtenir des informations détaillées sur les produits auxquels ils avaient été exposés, espérant ainsi pouvoir obtenir des traitements plus adéquats pour ceux qui étaient encore vivants.

Le gouvernement a demandé au juge Philip Pro de la Cour de Las Vegas une exemption d'avoir à déposer des documents protégés ou de forcer les témoins à avoir à révéler des renseignements secrets, ce qui pourrait menacer la sécurité nationale. Quand le juge Pro rejeta l'argument du gouvernement, le président des États-Unis Clinton émit un décret présidentiel exemptant « the Air Force's Operating Location Near Groom Lake, Nevada » (le site d'exploitation de l'armée de l'air près de Groom Lake, Nevada) des clauses de divulgations des lois environnementales. Suite à cela, le juge dut rejeter la cause pour faute de preuves. Le professeur Turley en appela de cette décision, prétendant que le gouvernement avait abusé de son pouvoir de classer le matériel protégé. Le secrétaire à l'armée de l'air Shiela E. Widnall déposa un document alléguant que révéler les éléments contenus dans l'air et l'eau aux environs de Groom Lake « pourrait révéler la nature et l'ampleur des activités protégées ». La cour d'appel rejeta la requête du professeur Turley. La Cour suprême des États-Unis a refusé d'entendre sa cause, enlevant tout espoir pour les victimes.

Le Président continue de renouveler tous les ans le décret d'exemption pour Groom Lake [10],[11],[12]. Ceci constitue la seule reconnaissance formelle, bien qu'indirecte, que les installations de Groom Lake n'ont pas la même vocation que le reste des installations de la NAFR.

L'incident Skylab de 1974

Une note[13] écrite en 1974 par le directeur de la CIA William Colby à un autre administrateur de la CIA rapporte que, dans le cadre d'un programme plus large, les astronautes à bord de Skylab 4 avaient photographié par inadvertance un endroit qu'ils n'auraient pas dû ( « There were specific instructions not to do this. <CENSURÉ> was the only location which had such an instruction. » ). Bien que le nom de l'endroit en question soit obscurci dans la note, le journaliste Dwayne Day a publié un article[14] dans le magazine The Space Review de janvier 2006 où il affirme que le contexte de la note porte à croire qu'il s'agit bel et bien de Groom Lake.

La note démontre le débat entre plusieurs agences fédérales concernant le statut de ces photos ; le ministère de la défense, d'un côté, voulant que les photos fussent classifiées top-secret, et la NASA et le ministère des affaires étrangères, de l'autre, ne le voulant pas. L'objet de la note elle-même était de savoir s'il était légal de classifier des images obtenues par un programme qui ne l'était pas.

Une remarque manuscrite sur le document, probablement écrite par le directeur Colby lui-même, se lit comme suit :

«  Il l'a soulevé. Disant que le ministère des affaires étrangères avait une opinion précise là-dessus, mais qu'il était tenté de me laisser décider. Je me demande si nous devons les protéger puisque :

  1. L'URSS les a déjà grâce à leurs propres satellites ;
  2. Qu'y est-il révélé ?
  3. Si c'est révélé, pourquoi ne dit-on pas simplement que l'USAF y travaille ?  »

La note ne dit pas ce qu'il est advenu de ces photos, mais elles ne figurent pas, avec les autres photos de Skylab 4, dans les archives nationales de Sioux Falls, Dakota du Sud.

OVNIs et autres théories conspirationnistes sur la zone 51

La connexion de la zone 51 avec les programmes secrets de recherches en aéronautique ainsi que certains rapports de phénomènes inhabituels ont amené la zone 51 au centre du folklore moderne sur les OVNIs et les théories conspirationnistes. Certaines des prétendues activités incluent:

  • que cette base appartiendrait au Directorate of Science & Technology de la CIA, à Air Force Research Laboratory et aux bureaux d'études secrets comme Lockheed Martin, société américaine d'aéronautique créatrice des réacteurs équipant les avions furtifs tels que le F-22 Skunk Works et Boeing Phantom Works.
  • l'entreposage et l'étude d'appareils extraterrestres (incluant du matériel récupéré de Roswell), l'étude de leur équipage (vivant ou mort), et la fabrication d'appareils basés sur la technologie extraterrestre.
  • le développement d'armement à énergie (pour l'initiative de défense stratégique ou autres) ou d'instruments de contrôle météorologiques.
  • les réunions ou collusions avec des extraterrestres.
  • les diverses activités reliées à un gouvernement mondial secret.

Plusieurs de ces théories concernent des installations souterraines à Groom Lake ou près de Papoose Lake. La majeure partie des installations se trouveraient sous terre et certains hangars abriteraient des monte-charges géants. En 1989, Bob Lazar a prétendu avoir travaillé à Papoose Lake sur les systèmes de propulsion d'une soucoupe volante appartenant au gouvernement américain dans un complexe qu'il nommait S-4.

Une autre théorie veut que le programme Apollo soit une supercherie et que la zone 51 soit l'endroit où l'on aurait filmé l' « alunissage » de 1969. Cette théorie semble basée sur des photos satellites russes qui montrent que certaines portions de la zone 51 et du NTS ressemblent à la surface de la Lune. En 2000, la chaîne de télévision américaine FOX avait diffusé un reportage sur ce sujet et déclara que cette hypothèse est fausse.

D'autres encore prétendent que durant les années 1990, les travaux les plus secrets effectués à Groom ont été déplacés vers d'autres endroits incluant Dugway Proving Ground près de Salt Lake City, Utah ou encore dans la zone 6113 une zone militaire qui serait située en Alaska et que le secret qui continue d'entourer la zone 51 ne serait maintenu que pour induire en erreur les curieux.

Dans le début des années 2000, un des plus habiles hackers du monde, Gary McKinnon soutenant ces théories, a infiltré une centaine d'ordinateurs de la NASA et de plusieurs services militaires dans le but de voler des preuves. Il affirme avoir mis la main sur des documents relatifs à la détention d'une source d'énergie infinie, découverte grâce à des vaisseaux spatiaux extraterrestres[15].

Documentaires TV

Conspiracy Theory documentaire animé par Jesse Ventura ex gouverneur, l'ex gouverneur enquête sur des conspiration dont en est part le gouvernement

La zone 51 dans la culture populaire

Films et séries télévisées

  • Independence Day (1996) : la zone 51 y est représentée comme une base ultra-secrète servant à abriter des recherches sur une race extra-terrestre.
  • Stargate SG1 : la zone 51 est utilisée pour stocker et analyser les technologies d'autres planètes, ramenées par les équipes SG utilisant la Porte des Étoiles. Le SGC lui-même est dénommé « zone 52 ».
  • Smallville : un complexe secret où Lex Luthor, puis Tess Mercer font leurs expériences sur des cobayes humains.
  • Paul (2011) : de Greg Mottola, avec Simon Pegg, Nick Frost et Jason Bateman. Deux nerds entreprennent un road-trip dans la zone 51 où ils rencontrent Paul, un extraterrestre.
  • Doctor Who (2011) : Le Docteur est emprisonné par la CIA dans un hangar de la zone 51, dans le deuxième épisode de la saison 6.
  • Looney Tunes: Back in Action (dessins animés-film) (2002)

Jeux vidéo

  • Grand Theft Auto: San Andreas : la zone 51 est représentée dans ce jeu vidéo, ainsi que les lieux environnants. Mais son nom a été changé en « Zone 69 ».
  • Tomb Raider 3 : la zone 51 ainsi que son intérieur représentent deux niveaux de ce jeu vidéo. L'héroïne, Lara Croft, retrouve d'ailleurs dans ces niveaux des extraterrestres et des fusées.
  • Flight Simulator X : une mission consiste à atteindre la zone 51 depuis l'aéroport de McCarran Intl à Las Vegas. On peut apercevoir des OVNI lors de l'arrivée à l'aéroport de la zone 51.
  • Call of duty : Black ops : la zone 51 est représentée dans la map multijoueur "hangar-18", on l'on retrouve SR-71, extraterrestres et autres expériences.
  • Perfect Dark (2000) : la zone 51 est représentée dans ce jeu vidéo ; une partie de l'histoire du jeu consiste à s'y infiltrer pour aller y sauver un extra-terrestre.
  • Deus Ex : la zone 51 est la dernière mission du jeu, qui renferme le système Hélios – basé dans son concept sur le véritable programme Echelon. La base renferme des extraterrestres, nommés les Grays.
  • Duke Nukem 3D : la zone 51 est représentée dans un niveau bonus, où l'on découvre un certain nombre des éléments du folklore de la science-fiction : téléporteurs, autopsies sur extraterrestres, vaisseau alien, etc...
  • World of Warcraft : un lieu porte le nom de « Zone 52 » et se situe à Raz-de-Néant. Elle est surveillée par des gobelins habillés en smoking noir.
  • Crash Bandicoot 3 : le niveau 28 porte le nom d'Area 51. On y fait une course contre des soucoupes volantes.
  • Destroy All Humans! : un lieu du jeu porte le nom de « Zone 42 » ; le joueur doit y détruire un OVNI récupéré par les militaires puis détruire la base à l'aide d'une arme atomique expérimentale.
  • Les Sims 2 : dans la version PSP du jeu, la zone 51 y est représentée en tant que zone du jeu.
  • Area 51 : jeu vidéo mettant en scène les mystères de la zone 51
  • Champions Online : une zone dans le désert porte le nom de "Zone 51*, complexe militaire étudiant un vaisseau extraterrestre proche d'un site de crash.

Bandes dessinées

  • Groom Lake, bande dessinée de Hervé Richez et Jean-Jacques Dzialowski publiée chez Bamboo, dans la collection Grand Angle ; la zone 51 y est le théâtre d'expériences sur des cobayes humains.
  • Les Agresseurs, épisode de la bande dessinée Buck Danny de Charlier où les héros s'entrainent à la base de Nellis dans le Nevada dans le cadre du programme Red Flag. L'un des protagonistes détourne son avion et survole la zone 51 où sont effectués les essais de prototypes aéronautiques militaires top-secret
  • Le lièvre de Mars, le héros se rend dans la zone 51

Romans

  • L'avenir ne sera plus ce qu'il était, roman de Yann Quero publié en 2010, dans lequel un groupe d'Américains part à la recherche de la soucoupe de Roswell et en découvre des traces dans la zone 51.
  • Le livre des morts, roman de Glenn Cooper, dans lequel le personnage principal travaille sur la sécurité des archives de la zone 51.

Musique

Le groupe Tool (groupe) mentionne la zone 51 dans plus d'une chanson, dont "Rosetta Stoned" de son dernier album intitulé 10,000 Days.

Notes et références

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Plusieurs logiciels de photos satellites gratuits et légaux sur internet – comme Google Earth ou Nasa World Wind – permettent de visualiser de nouvelles prises de vues d'excellente qualité et en haute résolution du complexe militaire de la zone 51 ; ces logiciels mettent à jour régulièrement leurs photos satellites, il est donc possible d'observer en surface la construction récente de nouvelles installations militaires sur la base : hangars, radars, check-points...

Articles connexes

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Zone 51 de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать реферат

Regardez d'autres dictionnaires:

  • zone — zone …   Dictionnaire des rimes

  • zoné — zoné …   Dictionnaire des rimes

  • zone — [ zon ] n. f. • 1119; lat. zona, du gr. zônê, proprt « ceinture » 1 ♦ Géogr. Chacune des cinq parties de la sphère terrestre, divisée selon les cercles polaires et les tropiques, et caractérisée par un climat particulier. Vieilli Zones froides et …   Encyclopédie Universelle

  • zoné — zone [ zon ] n. f. • 1119; lat. zona, du gr. zônê, proprt « ceinture » 1 ♦ Géogr. Chacune des cinq parties de la sphère terrestre, divisée selon les cercles polaires et les tropiques, et caractérisée par un climat particulier. Vieilli Zones… …   Encyclopédie Universelle

  • Zone — may refer to:In geography: * One of five geographical zones of the earth: ** The torrid zone ** The north and south temperate zones ** The north and south frigid zones * Hardiness zone, in gardening and other agriculture a geographically defined… …   Wikipedia

  • Zône — Zone Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom …   Wikipédia en Français

  • Zone — (von griechisch ζώνη zōnē „Gürtel”) bedeutet so viel wie Bereich, Areal und Abschnitt. Allgemein versteht man darunter einen nach außen gewandten, von außerhalb wahrnehmbaren Teil eines Ganzen, wobei eine Zone sich nach einem bestimmten Kriterium …   Deutsch Wikipedia

  • Zone — one (z[=o]n), n. [F. zone, L. zona, Gr. zw nh; akin to zwnny nai to gird, Lith. j[*u]sta a girdle, j[*u]sti to gird, Zend y[=a]h.] 1. A girdle; a cincture. [Poetic] [1913 Webster] An embroidered zone surrounds her waist. Dryden. [1913 Webster]… …   The Collaborative International Dictionary of English

  • ZONE — Pays d’origine Japon Genre musical Jpop J Rock Années d activité 1999 2005 ; 2011 présent Labels Sony Music Records Site officiel …   Wikipédia en Français

  • zone — [zōn] n. [Fr < L zona < Gr zōnē, a belt < zōnnynai, to gird < IE * yosmen < base * yos , to gird > OSlav pojaśǫ, to gird] 1. an encircling band, stripe, course, etc. distinct in color, texture, structure, etc. from the… …   English World dictionary

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”