- Affaire de Roswell
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L’affaire Roswell (Roswell Incident) désigne le crash d'un objet non identifié aux États-Unis près de Roswell (Nouveau-Mexique) en juillet 1947. Cet événement est considéré par les principales associations d'ufologues comme la plus extraordinaire preuve, tenue secrète depuis 1947, de la présence d'une civilisation extraterrestre avancée et par les officiels américains et les ufologues sceptiques, partisans notamment de l'hypothèse socio-psychologique, comme un mythe moderne.
Deux courants de pensées s'affrontent concernant la nature réelle de cet incident : les sceptiques et le gouvernement des États-Unis d'un côté et les partisans de l'hypothèse extraterrestre de l'autre. Le gouvernement explique l'incident par le crash d'un ballon-sonde top-secret (Mogul) destiné à espionner les expériences nucléaires militaires soviétiques. Les partisans de la thèse extra-terrestre soutiennent que l'épave retrouvée est celle d'un OVNI extra-terrestre, récupérée et dissimulée par les militaires. Les partisans de l'hypothèse extraterrestre (HET) expliquent en effet certaines manifestations d'OVNI par des visites extraterrestres (le CNES parle en France de phénomène aérospatial non identifié ou PAN).
En raison des nombreux témoignages soutenant l'hypothèse extra-terrestre à Roswell, le crash et la récupération supposés d'un OVNI a depuis évolué en phénomène de culture populaire hyper-médiatisé. Roswell est devenu l'une des manifestations supposées extra-terrestres les plus célèbres[1].
Les faits
Le 4 juillet 1947, William « Mac » Brazel, propriétaire d'un ranch dans une zone désertique et peu accessible près de Roswell, découvre des débris sur ses terres. Brazel, intrigué par l'aspect des matériaux, décide de les montrer à ses plus proches voisins situés à plusieurs kilomètres de là, la famille Proctor. Ceux-ci lui conseillèrent alors de contacter le shérif de Roswell qui jugea opportun d'avertir la base militaire la plus proche.
Le lieutenant Walter Haut, porte-parole du Roswell Army Air Field (RAAF), fit alors un premier communiqué de presse à la demande du colonel William Blanchard commandant de la base de Roswell, où il annonça qu'ils avaient récupéré une soucoupe volante (flying disc) écrasée près d'un ranch à Roswell, déclenchant ainsi un fort intérêt de la part des médias du monde entier. L'« observation » de Kenneth Arnold aux commandes de son avion privé d'un vol de neuf objets à plus de 1 500 km/h au-dessus du Mont Rainer avait en effet eu lieu un mois plus tôt et était à l'origine de l'appellation journalistique de « soucoupes volantes ». Le lendemain, le brigadier général Ramey de la base de Fort Worth où avaient été transportés les débris par avion pour examen, publia un rectificatif annonçant que la soucoupe volante était seulement un ballon-sonde[2]. Une conférence de presse fut organisée dans la foulée, exposant aux journalistes des débris facilement identifiables de l'objet crashé, confirmant officiellement la thèse du ballon.
En 1978, le lieutenant-colonel en retraite Jesse Marcel, qui était arrivé le premier sur les lieux et qui était impliqué dans la récupération des premiers débris en tant que responsable de la sécurité de la base de bombardiers atomiques, déclara à l'ufologue Stanton Friedman venu l'interviewer puis à la télévision que ceux-ci étaient sûrement d'origine extraterrestre. Il ajouta que les débris montrés par le général Ramey, responsable de la base, aux journalistes n'étaient pas ceux que Marcel lui avait apportés de Roswell. Il fit part de sa conviction selon laquelle les militaires avaient en réalité caché la découverte d'un vaisseau spatial. Son histoire circula d'abord dans le milieu des ufologues et est à l'origine de plusieurs enquêtes et de livres évoquant une politique du secret imposée par les autorités militaires[3].
En février 1980, le National Enquirer conduisit sa propre interview du major Marcel, attirant l'attention mondiale sur l'incident de Roswell. D'autres témoins, dont des militaires de haut rang ou leur famille,[Qui ?] accréditant par affidavits des vidéos ou des déclarations testimoniales la thèse extraterrestre et des rapports déclassifiés se manifestèrent ajoutant de nouveaux détails à l'histoire. Selon certains[Qui ?], une opération militaire se serait déroulée à l'époque, aboutissant à retrouver des morceaux d'épave, ou encore des aliens et la partie principale du vaisseau extraterrestre, endommagée sur un autre site situé au nord est de Roswell,[4].
En 1991, le général Du Bose, chef d'état-major du général Ramey en 1947, déclarait que ce dernier avait substitué aux débris transmis par la base de Roswell ceux d'un ballon météo montrés aux journalistes.
En réponse à ces nouveaux éléments, et après une enquête du Congrès des États-Unis, le General Accounting Office ou GAO (organisation de surveillance appartenant au Congrès) fut saisi par Steven Schiff sénateur du Nouveau Mexique devant le refus de l'Air Force de conduire une enquête interne. Le rapport du GAO indique que le débat sur ce qui s'est réellement produit à Roswell continue et précise que tous les documents administratifs de la seule base de bombardiers atomiques des États-Unis entre mars 1945 et décembre 1949 ont été détruits ainsi que tous les messages radio envoyés par la base d'octobre 1946 à février 1949. Le bordereau de destruction ne mentionne pas quand, par qui, et sur l'ordre de qui cette destruction a été effectuée.
L'US Air Force produisit par la suite deux rapports. Le premier, paru en 1995, conclut que les débris retrouvés en 1947 provenaient bien d'un programme gouvernemental secret appelé Projet Mogul consistant au lâcher de grappes de ballons atmosphériques d'espionnage des expériences nucléaires soviétiques[5]. Le second, paru en 1997, conclut que les témoignages concernant la récupération de cadavres extraterrestres provenaient vraisemblablement de rapports détournés d'accidents militaires impliquant des blessés et des morts, ou encore de la récupération de mannequins anthropomorphiques lors de programmes militaires tels que l'opération High Dive, menés autour des années 1950.
Ces rapports ont été rejetés par les partisans de la théorie extraterrestre, parce que certains auteurs comme par exemple Gildas Bourdais défendent l'idée qu'aucun ballon Mogul correspondant n'aurait été lancé à cette date et que les parachutages de mannequins dateraient en fait de 1953. En réalité, comme cela a été fort bien montré par Gilles Fernandez dans Roswell : Rencontre du premier mythe[6], il y a bel et bien eu un lâcher de ballon Mogul qui correspond temporellement avec l'affaire Roswell. Selon les ufologues pro-hypothèse extraterrestre, il serait improbable que des officiers occupant des postes d'un tel niveau de sécurité aient pu confondre les débris de ballons en néoprène ou en polyéthylène, des morceaux de balsa et du papier collant éparpillés par le vent avec les débris de matériaux étranges et résistants dispersés comme par une explosion en éventrant le sol sur plusieurs dizaines de mètres puis récupérés et transportés en secret dans pas moins de trois bases militaires. Il s'agirait selon eux de désinformation destinée à maintenir le secret d'un « watergate cosmique », alors que les sceptiques réfutent l'hypothèse qu'un vaisseau alien en soit l'explication[7],[8],[9].
Le lieutenant Walter Haut, porte-parole de la base de Roswell, enregistra en 2002 une déclaration scellée sous serment devant notaire qui ne devait être rendue publique qu'après sa mort en décembre 2005. Il affirmait avoir vu les corps des entités extraterrestres récupérées sur le deuxième site découvert par des civils dès le 3 juillet. Il confirma avoir lui aussi eu en main des débris de l'objet volant. Il avait promis à son ami le colonel Blanchard de garder ce secret jusqu'à sa mort ne se contentant ainsi de témoigner de son vivant qu'au sujet de la substitution des débris originaux par ceux d'un ballon météo. Le communiqué de presse était selon lui destiné à cacher l'existence du site principal comportant des corps. L'ensemble de cette opération de couverture aurait été mis au point avec le général Ramey. Les deux sites auraient été ratissés par l'armée par la suite et l'ensemble des débris recherchés jusque chez les témoins de la première heure dont Bill Brazel (le fils du fermier) qui dut remettre les échantillons en sa possession. Walter Haut pensait que ce silence prudent lui éviterait de voir ses faits de carrière discrédités comme le furent ceux de Jesse Marcel après ses déclarations rompant la politique du secret. Les corps et les débris auraient été transférés depuis Roswell comme le corroborent d'autres témoignages de soldats par B29 à la base de Fort Worth. Deux autres militaires, Benthique et Benjamin, confirmèrent la récupération des corps et l'existence du second site.
Selon l'ufologue Anthony Bragalia, les débris retrouvés à Roswell ont été transférés par l'US Air Force à l'institut Battelle en Ohio pour reproduire à partir de travaux effectués en 1947 un métal à mémoire de forme : le nitinol alliant titane et nickel. Plusieurs ufologues pensent comme Gildas Bourdais en France que nous assistons maintenant après plus de 60 ans de silence et de désinformation à une levée imminente et progressive du secret au sujet des OVNI et de Roswell en particulier.
Preuves matérielles de l'incident
L'historique suivant reconstruit le déroulement supposé des événements liés à ce qui s'est passé à Roswell. Il est construit à partir de journaux et de télex de l'époque.
Débris étranges dans un ranch
Le 18 juin, le fermier William « Mac » Brazel remarque des débris étranges alors qu'il travaille dans un ranch à une centaine de kilomètres de Roswell. Cette date (« environ 3 semaines avant le 8 juillet ») reste controversée, mais elle est présente dans plusieurs témoignages de l'époque, en particulier les récits citant Brazel, et dans un télex envoyé quelques heures après la révélation de l'histoire, citant le shérif George Wilcox (le premier prévenu par Brazel). Cependant, le rapport initial de la base de l'armée de l'air de Roswell raconte que la découverte eut lieu « au cours de la semaine précédente », suggérant que Brazel avait découvert les débris au début du mois de juillet[10]. Brazel raconta au Roswell Daily Record que son fils et lui avaient vu « une large zone de débris brillants, bandes de caoutchouc, feuilles d'étain, un papier plutôt dur et des barres ». Il prêta peu attention à tout cela, mais retourna sur les lieux le 4 juillet avec sa femme, son fils et sa fille pour récupérer des débris[11]. D'autres témoignages rapportent que Brazel aurait collecté des débris plus tôt, les mettant en tas et les cachant sous des broussailles[12]. Le jour suivant, Brazel entend des témoignages sur les soucoupes volantes, et il se demanda s'ils étaient liés avec ce qu'il avait trouvé. Le 7 juillet, Brazel confie au shérif Wilcox qu'il croit avoir trouvé une soucoupe volante[11]. Une autre source cite Wilcox disant que Brazel avait signalé l'objet le 6 juillet[10]. Wilcox appela ensuite le major Jesse Marcel de la base de l'armée de l'air de Roswell et un homme en civil vint au ranch chercher les débris que Brazel avait ramassés. « Nous avons passé quelques heures le 7 juillet à chercher des morceaux de l'engin météo », déclara Marcel. « Nous avons trouvé d'autres bouts de caoutchouc et d'aluminium »[13]. Ils essayèrent ensuite de ré-assembler l'objet mais Brazel dit qu'ils n'y étaient pas arrivés. Marcel apporta les débris à la base le lendemain matin. Comme décrit dans l'édition du Roswell Daily Record du 9 juillet 1947 [14]:
« Le ballon qui faisait voler l'appareil, si c'est ainsi que cela fonctionnait, devait mesurer 4 mètres de long, déclara Brazel, évaluant la distance par la taille de la pièce où il était assis. Le caoutchouc était gris clair et était éparpillé sur une zone de 200 mètres de diamètre. En rassemblant les débris, les feuilles d'aluminium, le papier, les bandes et les barres formaient un paquet d'un mètre de long et de 20 centimètres d'épaisseur, et le caoutchouc un tas de 50 centimètres de long et de 20 d'épaisseur. En tout, estima-t-il, l'ensemble devait peser environ 2 à 3 kilos. Il n'y avait aucun signe de métal dans la zone qui aurait pu provenir d'un moteur, ni aucune trace de propulseur, bien qu'au moins l'un des ailerons de papier ait été collé sur un bout d'étain. Il n'y avait aucune inscription sur l'instrument, bien qu'il y ait des lettres sur certaines parties. Une longueur considérable de ruban adhésif et du ruban avec des fleurs imprimées dessus avaient été utilisés dans la construction. Ni corde, ni fil n'était visible, mais il y avait des œillets dans le papier qui indiquaient que quelque chose pouvait y avoir été attaché. »
Il était assez habituel de retrouver des débris de ballons météo pour les habitants de la région qui avaient donc bien peu de chance de les confondre avec des soucoupes volantes faites de papier collant et d'alerter les autorités pour si peu.
Un télex envoyé au bureau du FBI de Dallas, citait un major de l'Eighth Air Force le 8 juillet [15]:
« Le disque est hexagonal et était suspendu à un ballon par un câble, ballon de 6 mètres de diamètre environ. Il a été dit au major Curtan que l'objet trouvé ressemblait à un ballon météo à haute altitude équipé d'un réflecteur radar, mais cette conversation téléphonique entre leur bureau et la base de Wright Field n'a pas confirmé cette affirmation. »
Informations dans la presse
Tôt le mardi 8 juillet, la base de l'armée de l'air de Roswell fit un communiqué de presse qui fut immédiatement relayé par de nombreux journaux[16] :
« Les nombreuses rumeurs faisant état d'une soucoupe volante sont devenues réalité hier, lorsque le service des renseignements du 509e escadron de l'air force de la base de Roswell a pris possession d'un disque grâce à la coopération d'un rancher et du bureau du shérif du comté de Chaves au Nouveau Mexique. L'objet volant a atterri dans un ranch près de Roswell durant la semaine dernière. Sans téléphone, le rancher a conservé le disque jusqu'à ce qu'il puisse contacter le bureau du shérif, qui informa le major Jesse A. Marcel du 509e escadron de l'air force. Une action fut immédiatement lancée, et le disque fut récupéré au domicile du rancher. Il a été examiné à la base de Roswell, puis transmis à de plus hautes autorités. »
Le colonel William H. Blanchard, commandant du 509e escadron, contacta le général Roger M. Ramey de l'Air Force à Fort Worth, au Texas, et Ramey ordonna le transport de l'objet à la base aérienne de Fort Worth. L'adjudant Irving Newton confirma l'opinion de Ramey, identifiant l'objet comme un ballon météo et son réflecteur. Un autre bulletin de presse sortit alors, depuis Fort Worth, décrivant l'objet comme un « ballon météo ».
À Fort Worth, plusieurs photographes de presse purent prendre des photos des débris. Ces débris correspondaient bien à la description d'un ballon et d'un réflecteur. Ramey, le colonel Thomas J. Dubose et Marcel furent pris en photo avec les débris. Brazel, le rancher, interviewé par le Roswell Daily Record, infirma la thèse militaire, déclarant qu'il avait déjà retrouvé des ballons météo et qu'il était sûr que ce qu'il avait trouvé n'était pas un ballon d'observation[14]. L'affaire fut rapidement oubliée.Théorie du complot au sujet des extraterrestres
Nouveaux témoignages et livres sur l'ovni de Roswell
En 1978, Stanton T. Friedman, un ancien physicien nucléaire et auteur, interviewe Jesse Marcel, la seule personne connue pour avoir accompagné les débris de Roswell de leur lieu de découverte jusqu'à Fort Worth. Pendant les quinze années qui suivront, son témoignage ainsi que d'autres ont fait passer le cas Roswell du statut d'incident oublié au cas d'OVNI le plus célèbre de tous les temps[3].
Au début des années 1990, des ufologues, tels Friedman, William Moore, Karl Pflock, et l'équipe de Kevin Randle et Don Schmitt, ont interviewé plusieurs centaines de personnes[17] qui ont eu, ou qui ont prétendu avoir, un lien avec les évènements de Roswell de 1947. De plus, des centaines de documents ont été obtenus grâce à des demandes dans le cadre de la Freedom of Information Act, et certains viendraient d'une source interne, comme les documents controversés du Majestic 12[18].
Ils conclurent qu'au moins un vaisseau extraterrestre s'était écrasé du côté de Roswell, que les passagers, certains peut-être encore en vie, avaient été récupérés, et que toutes les informations sur l'incident avaient été dissimulées.
De nombreux livres, articles, documentaires télévisés et même une série télé ont rendu l'incident de 1947 tellement célèbre qu'au milieu des années 1990, les sondages, notamment celui publié par CNN/Time en 1997, ont révélé qu'une grande majorité des gens croyaient que les extraterrestres étaient venus sur Terre et plus précisément qu'ils avaient atterri à Roswell et que le gouvernement avait dissimulé les évènements[19].
Apparut un nouveau récit qui était à l’opposé de celui de 1947. Depuis la publication du premier livre sur Roswell en 1980, ce récit a évolué au fil des années avec l’apparition de nouveaux témoins, les témoignages étant facilités par la publicité autour de l’incident. Bien que les sceptiques doutaient fortement de la plausibilité de ces nombreux témoignages dont beaucoup émanent de militaires de haut rang en fin de vie ou de confessions post mortem d'eux-mêmes ou de leurs proches, il fallut attendre 1994 et la publication du premier rapport de l’Air Force sur l’incident pour qu'une tentative de contre-argument officielle à la thèse des extraterrestres soit largement diffusée.
Différents scenarii émergèrent quant à la séquence réelle des événements, selon que les témoignages étaient bien reçus ou rejetés et selon les implications des faits présentés dans le documentaire. Cela s'appliquait particulièrement aux prétendus crashs et sites de récupérations de vaisseaux extraterrestres, dans la mesure où les auteurs disposaient de différents témoins et lieux pour les mêmes événements[3].
Néanmoins, l’extrait ci-dessous tiré de UFO Crash at Roswell (1991) de Kevin D. Randle et Donald R. Schmitt est commun à la plupart des témoignages.
« Un OVNI s’est écrasé au Nord-Ouest de Roswell, Nouveau Mexique, pendant l’été 1947. L’armée est intervenue rapidement et de manière efficace pour récupérer les débris après avoir été informée de leur existence par un employé d’un ranch. Les débris (ne ressemblant à rien de ce que ces hommes hautement qualifiés aient pu déjà voir) ont été expédiés sans délai dans au moins trois installations gouvernementales. Une histoire a été concoctée pour dissimuler la vérité sur les débris et l’agitation. Il a été expliqué qu’un ballon météo, un modèle avec une radiosonde, avait été trouvé et avait temporairement perturbé le 509e escadron. Des agents gouvernementaux ont emporté les notes des journalistes et en ont empêché un de diffuser l’entretien enregistré avec l’employé du ranch. Et dans un sanglot, non dans un éclat, le cas Roswell a rapidement disparu aux yeux du public et à la curiosité de la presse. »
Voici quelques récits des évènements selon quelques-uns des livres les plus importants publiés sur le sujet.
The Roswell Incident
Le premier livre sur le sujet, The Roswell Incident[20] par Charles Berlitz et William L. Moore, fut publié en 1980. À l’époque, les auteurs déclarèrent avoir interviewé plus de quatre-vingt-dix témoins. Bien qu’il ne soit pas mentionné, Stanton Friedman a fait des recherches substantielles pour le livre[21], présente le récit de Jesse Marcel qui décrit les débris comme « ne ressemblant à rien de fabriqué sur cette terre »[20] (p. 28). D’autres récits suggèrent que le matériau récupéré par Marcel était d'une grande solidité et possédait d’autres qualités qu’aucune matière d’origine terrestre ne pouvait avoir, et sans rapport avec un « ballon météo ». Le livre introduit aussi l’idée que les débris récupérés par Marcel au ranch Foster ont été remplacés par des débris d’un ballon météo[20] (p. 33 ; pp. 67-69) pour soutenir la dissimulation. Marcel a posé avec les vrais débris, puis les pièces ont été échangées et les autres ont posé avec les débris échangés. Les vrais débris récupérés au ranch (qui, selon les auteurs, proviennent d’un OVNI écrasé) n’ont pas pu être examinés par la presse. Sont également décrits les efforts de l’armée pour discréditer et « neutraliser l’hystérie croissante au sujet des soucoupes volantes »[20](p. 42). De plus, sont rapportés plusieurs propos portant sur l’intimidation des témoins, en particulier sur la mise en détention de Mac Brazel, qui signala le premier les débris.
Le livre évoque également l’histoire de Barney Barnett, décédé quelques années plus tôt. Des amis racontent qu’il a à plusieurs occasions décrit le crash d’une soucoupe volante et la récupération des corps dans la région de Socorro, à peu près à 240 km à l’ouest du ranch Foster. Lui et un groupe d’archéologues qui se trouvait dans la région tombèrent sur un vaisseau extraterrestre et ses occupants en train d’être emportés par des militaires[20] (p. 53-62). D’autres récits suggèrent que ces extraterrestres et leur vaisseau furent emmenés à la base d’Edwards (également connue sous le nom de Muroc Army Air Field) en Californie[20] (p. 62).
Une nouvelle chronologie présentant d’importantes différences avec celle suggérée par les premiers témoignages apparaît. La découverte des débris se serait déroulée au début de juillet, et non à la mi-juin comme dans les propos rapportés de Mac Brazel dans lesquels il indique qu’il s'agissait d’un ballon météo. Marcel indiqua que Brazel (décédé des années avant ce récit) lui avait dit avoir trouvé les débris plusieurs jours avant le 7 juillet, le matin où il a entendu « une étrange explosion »[20] (p. 64). Un autre témoignage indiqua qu’un jeune couple avait vu « un gros objet brillant » voler au-dessus de la zone le 2 juillet[20] (p. 21) (un récit présent dans les rapports d’informations actuels) et l’histoire de Barnett a été datée au 3 juillet[20] (p. 53).
La date exacte à laquelle Marcel et « Cavitt » (Sheridan Cavitt, Marcel ne pouvait retenir son prénom) sont allés voir les débris n’est pas précise. En effet, il dit qu’ils en ont entendu parler le 7 juillet[20] (p. 63) mais il semble dire qu’il a été contacté le jour précédent quand il raconte que « le dimanche 6 juillet, Brazel décida qu’il valait mieux aller en ville et raconter ceci à quelqu’un », quelqu’un qui à son tour appela Marcel[20] (p. 65). En 1947, Marcel déclara qu’il avait visité le ranch le lundi 7 juillet.
Marcel raconta être retourné à Roswell le soir du 7 juillet pour découvrir que l’information de la découverte d’une soucoupe volante avait filtré. Il reçut des visites à son domicile, y compris celle d’un journaliste, mais il ne pouvait confirmer les informations. « Le matin suivant, ces journaux écrits sont sortis, et après ça, tout a dégénéré »[20] (p. 67).
Le livre suggère que l’armée a orchestré la déposition de Brazel pour qu’il dise qu’un objet banal avait atterri sur le ranch, cependant le livre ne dit pas explicitement que l’armée a forcé Brazel à donner à sa découverte une date à la mi-juin ; cette date n’est pas mentionnée dans le livre. « Brazel…a eu beaucoup de difficultés à rapporter aux journalistes ce que l’Air Force l’avait forcé à dire sur la manière dont il a découvert l’épave et sur ce à quoi elle ressemblait… »[20] (p. 40). Il est rapporté que Brazel a été conduit sous escorte militaire et gardé au secret pendant plusieurs jours par la sécurité de l'US Air Force avant de faire cette déclaration à la presse.
UFO Crash at Roswell
En 1991, profitant d'une décennie de publicité sur l'incident et de nombreuses interviews de nouveaux témoins, Kevin D. Randle et Donald R. Schmitt publient UFO Crash at Roswell que l'on peut traduire par Le Crash d'un OVNI à Roswell[22]. Dans cet ouvrage, de nouveaux témoins ont en général ajouté plus de détails qui tendent à corroborer la théorie exposée dans The Roswell Incident, tels des récits sur les propriétés non-terrestres des débris retrouvés, des entretiens avec le Colonel Thomas Dubose qui suggère qu’un échange de pièces et une dissimulation ont eu lieu et de nouveaux témoignages sur les tentatives d’intimidation pratiquées sur les témoins comme Mac Brazel. Marcel, dans ce livre, n’a jamais posé avec les vrais débris, l’échange ayant eu lieu avant que la presse n’en voie quoi que ce soit.
La chronologie est quelque peu modifiée. La date à laquelle Brazel récupère les débris et à laquelle Marcel vient au ranch est affirmée être le dimanche 6 juillet, et non le lendemain comme le suggéraient les premiers récits, ce point n’ayant pas été éclairci par The Roswell Incident. De plus, Marcel et un agent non identifié du contre-espionnage ont passé la nuit au ranch, fait qui n’a pas été mentionné précédemment. Ils rassemblèrent le matériel le lundi, puis Marcel s’est arrêté à son domicile en allant à la base de Roswell tôt le mardi 8 juillet.
De nouveaux détails importants sont apparus, dont des témoignages portant sur « un trou… qui s’étendait sur un mètre vingt à un mètre cinquante » au ranch [22] (p. 200) et des descriptions d’un cordon de sécurité précis et une opération de récupération (plusieurs témoins mentionnés dans The Roswell Incident ont racontés avoir été renvoyés du ranch Foster par l’armée, mais de plus amples explications manquaient).
Les témoignages des Barnett sont rapportés, bien que les dates et les lieux aient été changés depuis ceux présentés dans The Roswell Incident. Dans ce nouveau témoignage, il est dit que Brazel a conduit l’armée sur le site d’un second crash au ranch, sur lequel l’armée a été « horrifiée de trouver des civils (y compris Barnett) déjà présents » [22] (p. 206).
De nouveaux témoignages soutiennent de manière substantielle les récits sur les extraterrestres et leur récupération. Glenn Dennis est devenu un témoin important quand il a appelé le service d'assistance téléphonique pendant un épisode de Unsolved Mysteries de 1989 qui mettait en scène l’incident de Roswell. Ses descriptions des autopsies des extraterrestres de Roswell ont été les premières à insinuer la présence de corps extraterrestres sur la base militaire de l’armée de Roswell[3].
Aucune mention claire n’est faite de la déclaration présente dans The Roswell Incident selon laquelle les extraterrestres de Roswell et leur vaisseau ont été transférés à la base de l'Air Force d'Edwards. Le livre établit le lien entre les évènements concernant les cadavres des extraterrestres vus sur le site du crash, leurs corps transférés sur la base de Roswell ainsi qu’en a témoigné Dennis, puis envoyés à Fort Worth et finalement à Wright Field à Dayton, la dernière localisation connue des corps (ces récits étant en partie issus des témoignages de Frank Kaufmann du Capitaine O. W. « Pappy » Henderson).
Le livre présente également le récit du Général Arthur E. Exon, un officier en poste là où les débris récupérés ont a priori été finalement déposés. Il déclare qu’il y avait un groupe étrange qu’il avait baptisé les Unholy Thirteen (que l’on peut traduire par les Treize Impies) qui contrôlaient et avaient accès à tout ce qui avait été récupéré [22] (p. 231-234). Il affirma plus tard : « Dans les années ’55 (quand Exon était au Pentagone), on racontait aussi que quoi qu’il ait pu se passer, quoi qu’il eut été trouvé à Roswell, c’était bien gardé et ça sera probablement bien gardé tant que les gars dont j’ai parlé soient morts, ainsi ils ne seront pas mis dans l’embarras et n’auront pas à expliquer pourquoi ils ont dissimulé tout ça… jusqu’à ce que les treize d’origine soient morts et je ne pense pas que quiconque va tout dévoiler (avant que) le dernier d’entre eux ne soit mort. » [23]
Crash at Corona
Le livre de Stanton Friedman Crash at Corona[24] (Crash à Corona), sorti en 1992 et co-écrit avec Don Berliner, suggère une dissimulation par les hautes autorités de la récupération d’un OVNI, en se basant sur des documents tels que les archives du groupe Majestic 12. Le FBI a reconnu que ces documents étaient faux. L'auteur prétend, suivant en cela la théorie du complot, qu'une agence gouvernementale haut placée aurait eu pour mission d’enquêter sur les extraterrestres découverts à Roswell et de garder ces informations à l’abri du public.
Une trace des dissensions entre les différents chercheurs est visible comme Friedman et Berliner localisent l'événement rapporté par Barnett aux environs de Socorro et présentent un nouveau témoin visuel du site, Gerald Anderson, qui a fourni des descriptions saisissantes d’un vaisseau extraterrestre abattu et de quatre extraterrestres, parmi lesquels au moins un était en vie[24](p. 90-97). Les auteurs notent que le livre UFO Crash at Roswell, parce que « dénué de base solide », écarte la plupart des preuves sur lesquelles sont basées le livre Crash at Corona[24] (p. 206), et qu’« un conflit de personnalité entre Anderson et Randle » a fait de Friedman l’auteur qui a réellement enquêté sur sa théorie[24] (p. 89). Cependant, le livre reprend largement la séquence d’évènements du livre UFO Crash at Roswell quand les extraterrestres ont été vus sur la base aérienne militaire de Roswell, récit basé sur les propos de Dennis, puis leur transfert à Fort Worth puis à la base de Wright Field.
Le livre suggère que pas moins de huit corps extraterrestres auraient été récupérés sur deux sites de crash : trois morts et peut-être un vivant au ranch de Foster, et trois morts et un vivant sur le site de Sorocco[24] (p. 129).
Livre - La Vérité sur le crash d’un OVNI à Roswell
En 1994, Randle et Schmitt publient un second livre The Truth about the UFO Crash at Roswell (que l’on peut traduire par : La Vérité sur le crash d’un OVNI à Roswell)[25]. Bien que le livre reprenne la plupart des arguments du livre précédent UFO Crash at Roswell, il présente tout de même de nouveaux témoignages détaillés et un nouveau lieu de récupération d’extraterrestres. De plus, l’enchaînement des évènements est exposé de manière nouvelle.
Pour la première fois, il est dit que l’objet s’est écrasé le soir du vendredi 4 juillet au lieu du mercredi 2 juillet, date mentionnée dans tous les livres précédents. Une autre différence importante est l’affirmation selon laquelle l’opération de récupération des extraterrestres était déjà lancée avant même que Brazel aille à Roswell annoncer la présence de débris au ranch Foster. En effet, plusieurs objets avaient été repérés par radar dans le voisinage quelques jours avant que l’un d’eux ne s’écrase. Dans tous les récits précédents, l’armée n’a pris connaissance du présumé crash extraterrestre que lorsque que Brazel le leur a annoncé. De plus, il a été dit que Brazel avait donné une conférence de presse le 9 juillet et cette conférence de presse ainsi que le communiqué de presse initial annonçant la découverte d’une « soucoupe volante » n’étaient en fait qu’une ruse pour détourner l’attention du « vrai » site où avait eu lieu le crash.
Le livre présente un nouveau témoin, Jim Ragsdale, qui décrit un vaisseau extraterrestre et des extraterrestres juste au nord de Roswell, au lieu d’un site proche de Corona, dans le ranch de Foster. Un groupe d’archéologues confirment cette histoire. Cinq dépouilles d’extraterrestres ont été vues[25](p. 3-11). Alors que des débris se trouvaient sur le ranch Foster, aucun corps n’y a été retrouvé.
Dennis et Kaufmann ont détaillé leurs témoignages. Un nouveau témoin, Ruben Anaya, rapporte la déclaration du Gouverneur Adjoint du Nouveau-Mexique Joseph Montoya selon laquelle il a vu des dépouilles extraterrestres sur la base de Roswell.
Les désaccords entre les chercheurs de Roswell sont davantage exposés dans le livre. Un chapitre entier est consacré à la discréditation des témoignages de Barnett et Anderson sur Socorro, un thème central dans Crash at Corona et dans The Roswell Incident. Les auteurs affirment : « … L’histoire de Barnett, et, en fait, le scénario autour des plaines de San Augustin, près de Socorro, doivent être écartés. »[25](p. 155). Une annexe est consacrée à la qualification des documents du Majestic 12, une autre part importante de Crash at Corona, de « canular »[25](p. 187).
Les deux livres de Randle et Schmitt gardent une grande influence sur la communauté ufologue, leurs interviews et leurs conclusions sont largement diffusées sur des sites internet[26]. Randle et Schmitt ont affirmé avoir « mené plus de deux cents interviews avec plus de cinq cents personnes » pendant leurs enquêtes sur Roswell[27].
Schisme dans la communauté ufologue
Avec la publication de The Truth About the UFO Crash at Roswell en 1994, une rupture importante s’est opérée au sein de la communauté ufologue sur le réel enchaînement des évènements et la localisation exacte des sites des crashs extraterrestres [28](p. 24). Le Center for UFO Studies (CUFOS) et le Mutual UFO Network (en) (MUFON), deux sociétés majeures en ufologie, étaient tellement en désaccord sur les différents scénarios présentés par Randle/Schmitt et Friedman/Berliner que plusieurs conférences ont été menées pour résoudre ces conflits. Un des problèmes discutés était où, précisément, était Barnett quand il a, selon ses dires, vu le vaisseau extraterrestre. En 1992, une conférence a essayé d’obtenir un consensus sur les différents scénarios tels que présentés dans Crash at Corona et UFO Crash at Roswell, mais la publication de The Truth About the UFO Crash at Roswell en 1994 a « résolu » la question Barnett simplement en l’ignorant et ils fixèrent une nouvelle localisation géographique pour la récupération du vaisseau extraterrestre et mentionnèrent un nouveau groupe d’archéologues n’ayant aucun rapport avec ceux mentionnés dans l’histoire de Barnett[28](p. 25).
Ce désaccord fondamental sur la localisation des présumés sites de crash est toujours d’actualité dans la communauté ufologue.
Le film de l'autopsie d'un extraterrestre
En 1993, un producteur londonien, Ray Santilli, prétend posséder le film d'une autopsie[29],[30] d'un extraterrestre qui aurait survécu au crash. Le 26 mars 1995, une dépêche de l'AFP évoque un film tourné il y a près de 50 ans et montrant l'autopsie d'un extraterrestre après l'accident d'une soucoupe volante. L'affaire de Roswell revient à la une des médias.
Le samedi 26 juin 1995, le film entier est diffusé par TF1, dans une émission animée par Jacques Pradel[31]. Le docteur Patrick Braun, chirurgien international à Paris, déclare que selon lui l'autopsie est bien réalisée sur un corps véritable qui n'est pas non plus le corps d'un être humain malformé. Le docteur Braun et un expert judiciaire en odontologie légale et anthropologie médico-légale, le docteur Josiane Pujol, considèrent qu'aucune pathologie connue de la médecine ne peut expliquer la structure organique du corps autopsié dans le film.
Le 7 avril 2007, la Warner Bros sort un reportage décrivant « l'histoire d'une fausse autopsie ». Les effets spéciaux auraient été réalisés par le même spécialiste, John Humphreys qui, selon le reportage, avait créé douze ans plus tôt des créatures en latex remplies d'organes de mouton[32].
Cette vidéo truquée ayant nécessité de gros moyens techniques tombe cependant à point nommé pour discréditer toutes les recherches et demandes d'explications de la part des ufologues auprès des organismes officiels et soulage l'US Air Force. Dans le grand public, l'intérêt pour la question se trouve ainsi largement désamorcé et le nom de Roswell est associé à une supercherie ridicule.
L'Air Force et les sceptiques répondent aux récits sur les extraterrestres
Les rapports de l'Air Force sur l'incident de l'OVNI à Roswell
Au milieu des années 1990, les États-Unis ont publié deux rapports concernant, d'une part, les débris trouvés et sur lesquels des communications ont été faites en 1947 et, d'autre part, les communications faites sur la récupération des extraterrestres. Les rapports identifient les débris comme provenant d'une expérience gouvernementale top secrète appelée le projet Mogul, qui consistait en des réseaux de ballons transportant des microphones et des émetteurs radioélectriques pour détecter les tests nucléaires et les missiles antibalistiques de l'Union soviétique. Les récits sur les extraterrestres ont été expliqués comme des mauvaises interprétations d'expériences militaires qui utilisaient des mannequins anthropomorphiques et d'accidents qui impliquaient des militaires blessés ou tués.
Le rapport de l'Air Force a constitué la base de la réponse des sceptiques aux auteurs qui traitaient de la récupération des extraterrestres, bien que des chercheurs sceptiques tels Philip J. Klass et Robert Todd avaient déjà publié des articles qui insinuaient le doute sur les témoignages sur les extraterrestres des années avant que l'Air Force ne publie ses conclusions.
Pendant que les livres publiés dans les années 1990 suggéraient que l'incident de Roswell était autre chose que la simple récupération d'un ballon météo, les sceptiques, et même quelques socio-anthropologues[28], considéraient à l'inverse que le nombre grandissant de témoignages élaborés était une preuve de la construction d'un mythe. Après la sortie du rapport de l'Air Force au milieu des années 1990, de nombreux livres, comme celui de Kal K. Korff's The Roswell UFO Crash: What They Don't Want You To Know publié en 1997, se sont basés sur les preuves présentées dans ces rapports pour conclure qu'« il n'y pas de preuve crédible que les restes d'un vaisseau spatial extraterrestre étaient impliqués. »[33]
Des critiques ont identifié plusieurs raisons aux controverses portant sur le fait que l'incident de Roswell n'avait rien à voir avec les extraterrestres.
Les expériences militaires de 1947 comme base des rapports sur les « soucoupes volantes »
En 1947, les États-Unis entamaient les premières étapes de la Guerre froide avec l’Union soviétique ; furent donc mis en place de nombreux programmes militaires secrets pour espionner les Soviétiques, et plus précisément leurs programmes nucléaires. L’une des expériences qui furent menées à l’époque dans le Nouveau-Mexique sous l'égide de la New York University (NYU) était le Projet Mogul, destiné à détecter les essais nucléaires soviétiques grâce à l’envoi en haute altitude de grappes ou de trains de 20 à 30 ballons météo attachés à une ligne centrale portant quelques instruments et 2 à 3 cibles radar pour un poids total de 55 livres. Ces ballons en néoprène standard puis en polyéthylène gonflés à l'hélium étaient envoyés en haute altitude depuis la base Alamogordo dans le Nouveau-Mexique. Ainsi assemblés ils transportaient 2 cibles radar pesant une centaine de grammes en papier d'aluminium collées avec du papier adhésif sur des baguettes de balsa, puis ils retombaient au bout de quelques heures de vol dans un rayon d'une centaine de kilomètres de leur base de lancement selon les vents. En juin et juillet 1947, 6 lancers de ballons Mogul furent réalisés avant la découverte de Brazel. Tous les trains de ballons furent récupérés sauf deux : le vol no 4 du 4 juin et le vol no 9 du 3 ou 4 juillet. Au même moment, on observa une hausse significative des témoignages sur les OVNI, repris dans la presse avec toutefois des vitesses, des formes, une luminosité et des performances de déplacement rapprochant plus ces OVNI d'aéronefs sophistiqués et exotiques que de simple ballons errant au gré du vent. On compte 853 rapports d'observations d'OVNI en juin et juillet[34]. Certains, comme l’Air Force[35] (p. 3), ont supposé que la plupart de ces « soucoupes volantes » étaient en fait des ballons météo mal identifiés.
Les sceptiques, comme B. D. « Duke » Gildenberg, ont considéré l’enchaînement des évènements tel que rapporté en 1947 comme correct : un ballon météo ou un appareil similaire est découvert dans un ranch et des personnes n’ayant jamais vu ce type d’appareil auparavant pensèrent que c’était une de ces « soucoupes volantes » décrites dans les medias. Quand les personnes qui connaissaient les expériences avec les ballons et les équipements virent le matériel, la confusion fut dissipée et une rectification a été publiée dans les medias[3].
Grâce aux rapports de l’Air Force décrivant précisément le Projet Mogul et grâce aux reconstitutions de vols de cette expérience avec les participants du projet, en particulier Charles B. Moore[28] (Ch.3), des critiques, tel Korff, ont suggéré que les témoins avaient en fait décrit des passages de cette expérience. « La question est maintenant de savoir quel genre de soi-disant soucoupe volante extraterrestre pourrait être construite avec des morceaux de cerfs-volants, du ruban adhésif avec des symboles écrits dessus et des feuilles d’aluminium. La réponse est probablement aucune, mais ce sont précisément les matériaux principaux d’un appareil du Projet Mogul[21] (p.155). » L'US Air Force et les sceptiques ont retenu comme probable d'abord le vol de ballons Mogul en polyéthylène (matériau nouveau à l'époque), vol no 9 lancé le 3 ou le 4 juillet, avant de se rétracter car ces ballons ne portaient aucune cible radar ou instrument susceptible d'expliquer le témoignage erroné de Marcel et d'opter dans le rapport publié en 1994 pour le lancement de ballons Mogul en néoprène (matériau très commun), vol no 4 du 4 juin (dont on ne sait s'il transportait des cibles radar). Or d'après le journal de l'ingénieur Albert Crary chargé de la réalisation pratique de ces lancements de ballons Mogul le vol no 4 a été annulé à cause d'un ciel nuageux.
Certains livres pro-OVNI suggèrent que les militaires hautement entraînés de la base de Roswell, Marcel particulièrement, ne pouvaient pas confondre de communs débris de ballons avec quelque chose « qui n’est pas de ce monde ». Ces débris étaient notamment constitués de feuilles d'aspect métallique, extrêmement légères, fines et résistantes qu'on ne pouvait couper, brûler ou déchirer et qui reprenaient lors forme initiale après qu'on les a froissées. Pour Marcel ces matériaux ne pouvaient provenir d'un ballon notamment en ce qui concerne un tissu d'aspect métallique poreux. Des critiques, comme ceux du site internet The Roswell Files[36] soulignèrent que, puisque le terme « soucoupe volante » venait tout juste d’être inventé, personne ne savait à quoi cela devait ressembler[37] et que les objets récupérés et qualifiés à l’époque de « soucoupes volantes » ne ressemblaient pas à cette description[15]. Todd[38] et le sceptique Timothy Printy soulignent également que le radar était relativement nouveau en 1947 et que, bien que la base de Roswell était la seule base nucléaire sur la planète, elle n’était pas encore équipée de radar. La description de certains débris par des témoins évoque du matériel en rapport avec les radars[39]. Par ailleurs, les cibles radar propres à l’usage des séries de ballons Mogul étaient nouvelles et n’étaient pas largement utilisées aux États-Unis à l’époque[40] (p. 164). Cependant ces cibles étaient faites de matériaux très communs (feuille d'aluminium, baguettes de balsa, ruban adhésif). Il n’y a pas de preuve dans le dossier militaire de Jesse Marcel qu’il ait approché du matériel utilisé dans les séries de ballons mais on peut supposer bien évidemment qu'il aurait reconnu cependant des constituants aussi banals. Étant donné qu’il a identifié du matériel qui s’est révélé être un cerf-volant radar dans ce qu’il a retrouvé, les sceptiques pro Air Force affirment qu’il a probablement dû être embarrassé d’admettre plus tard qu’il ne connaissait pas ce type d’équipement. Il faut néanmoins souligner que Marcel a récolté une très grande quantité de ces débris et qu'il serait donc très étonnant qu'il ait pu confondre des morceaux de néoprène du fil nylon du ruban adhésif à fleurs et des feuilles d'aluminium éparpillés par le vent avec des débris si étranges qu'il crut bon de s'arrêter à son domicile pour les montrer aux membres de sa famille. De plus ces débris, très résistants, de différents types étaient dispersés en centaines de fragments comme par une explosion sur une surface d'un kilomètre de long et plus d'une centaine de mètres de large selon Marcel donc bien plus large que ce qu'auraient pu couvrir les débris d'un train de ballons Mogul. Le général Arthur Exon, alors stationné à White Field et soutenant la réalité de l'engin extraterrestre, déclara à l'enquêteur Kevin Randle avoir, en juillet 1947, survolé le site et observé la zone de débris du ranch de Brazel et un profond sillon dans le sol qui contredirait donc l'atterrissage en douceur d'une grappe de ballons de 55 livres poussée par le vent.
Problèmes avec les récits des témoins
Des centaines de témoins ont été interviewés par les nombreux chercheurs, un chiffre assez impressionnant, mais seule une petite partie d’entre eux étaient des vrais « témoins » qui auraient réellement vu des débris ou des extraterrestres, soulignent les critiques. La plupart des témoins répétaient en fait les récits d’autres personnes et leur déposition eut été une inadmissible déposition sur la foi d'un tiers devant une cour de justice américaine, affirme Korff[21] (p. 29). Sur les 90 témoins prétendument interviewés pour The Roswell Incident, affirme Korff, les témoignages de seulement vingt-cinq d’entre eux sont mentionnés dans le livre et seulement sept d’entre eux ont vu les débris. Parmi eux, cinq ont touché les débris (ibid.).
Karl T. Pflock, dans son livre Roswell: Inconvenient Facts and the Will to Believe paru en 2001, fait une remarque similaire au sujet du livre UFO Crash at Roswell de Randle et Schmitt. Une liste de 271 personnes est présentée dans le livre comme les personnes qui ont été « contactées et interviewées » pour le livre, et ce nombre n’inclut pas ceux qui ont souhaité rester anonyme, etc., ce qui signifie que plus de 300 témoins ont été interviewés, un chiffre, affirme Pflock, qui est souvent cité par les auteurs [40] (p. 176). De ces 300 et quelques personnes, affirme Pflock, seulement 41 peuvent être « considérés comme d’authentiques témoins avec une expérience directe ou indirecte des évènements à, ou autour de, Roswell ou sur la base militaire aérienne de Fort Worth » et seulement 23 peuvent « être raisonnablement considérés comme ayant vu des preuves physiques, des débris récupérés au ranch Foster ». Parmi eux, affirme Pflock, seuls sept ont déclaré que les débris devaient venir d’une autre planète[40] (p. 177).
En ce qui concerne les nombreux témoignages de ceux qui prétendent avoir vu des extraterrestres, des critiques ont identifié les problèmes avec ce type de témoignage, allant de la question de la fiabilité d’un témoignage indirect (Pappy Henderson, General Exon, etc.), aux plus sérieuses questions de crédibilité avec des témoins qui font des déclarations objectivement fausses ou bien des déclarations multiples et contradictoires (Gerald Anderson, Glenn Dennis, Frank Kaufmann, Jim Ragsdale), ou bien encore des confessions sur le lit de mort et des témoignages de personnes âgées et facilement désorientées (Maj. Edwin Easley, Lewis Rickett)[21] (ch.3).
Pflock, dans une publication de 2001, note que seules quatre personnes étant directement entrées en contact avec les corps extraterrestres ont été interviewées et identifiées par les auteurs sur Roswell : Frank Kaufmann, Jim Ragsdale, Lt. Col. Albert Lovejoy Duran, Gerald Anderson[40] (p. 118). Duran n’est mentionné que dans une note brève dans The Truth About the UFO Crash at Roswell, alors que, pour les autres, leur crédibilité pouvait être mise en cause, selon Pflock.
De plus, Pflock souligne que certains auteurs adhèrent à des témoignages qui ne conviennent pas aux scénarios qu’ils soutiennent. Frankie Rowe, par exemple, affirme plusieurs fois que son père, pompier, et son équipe ont été appelés sur le site d’un crash extraterrestre. Mais le même livre adopte d’autres récits qui décrivent une opération militaire top-secrète. « « Ces récits » font partie d'une approche du style « faire toutes les suppositions et voir celles qui marchent le mieux » (p.63) ».
Le premier problème avec tous ces témoignages, accusent les critiques, est qu’ils arrivent tous au moins trente-et-un ans après les évènements en question, et dans la plupart des cas, sont racontés plus de quarante ans après les faits. Non seulement les souvenirs aussi anciens sont d’une fiabilité douteuse, affirment les critiques, mais ils sont également influencés par les autres récits (cf. faux souvenirs induits)[3].
Finalement, les récits variables de Jesse Marcel, dont les soupçons concernant le fait que ce qu’il avait récupéré en 1947 n’était « pas de ce monde » avaient à l’origine éveillé l’intérêt pour l’incident, et ceux de Bill Brazel Jr, dont le père avait découvert les débris au ranch Foster, ont jeté de sérieux doutes sur la fiabilité de leurs déclarations.
Timothy Printy souligne[41] que Marcel avait clairement identifié les pièces avec lesquelles il apparaissait sur les photos prises à Fort Worth comme des morceaux qu’il avait récupérés, des débris sur lesquels les sceptiques et les défenseurs pro-OVNI s’accordent à dire qu’il s’agissait d’un ballon.
« En fait », dit Marcel dans The Roswell Incident, « ces pièces peuvent ressembler à de l’aluminium et du balsa, [emphase dans le texte original], mais la ressemblance s’arrête là ». Et, « ils ont pris une photo de moi au sol en train de porter des débris métalliques parmi les moins intéressants… Le matériel sur cette photo provenait bien de ce que nous avions trouvé. Ce n’était pas une mise en scène »[20].
Après qu’il lui eut été précisé que le matériel avec lequel il avait posé était des pièces d’un ballon, il modifia son histoire pour dire que ce matériel n’était pas celui qu’il avait découvert[15].
Des sceptiques comme Robert G. Todd argumentent que Marcel a embelli et exagéré son histoire, en affirmant par exemple avoir été pilote et avoir reçu cinq médailles de l’Air Force pour avoir descendu des avions ennemis, histoires qui se sont révélées fausses et son récit constamment modifié sur Roswell en est un autre exemple[42].
Comme Marcel, Bill Brazel Jr. est coupable d’avoir embelli son récit original, accuse Printy[43]. Au total, on discrédite à la limite de la diffamation la crédibilité de militaires patriotes appartenant à l'élite de l'US Air Force en essayant ainsi de minimiser la portée de leurs témoignages désintéressés. Comme Marcel, il ne fait à l’origine aucune mention des trous dans le sol mentionnés par la suite par d’autres personnes[20]. Mais à mesure que se répandent des histoires au sujet de trous profonds où ont été récupérés les extraterrestres et leur vaisseau, les récits de Brazel changent si bien qu’à la fin des années 1980 il affirme : « Cette chose avait laissé une trace assez importante ici. Il a fallu un an ou deux pour que l’herbe revienne[25] ».
Dissimulation et intimidation de témoins
Pour les sceptiques comme Gildenberg, les histoires de dissimulation et d’intimidations de témoins sont des tentatives artificielles pour minimiser un témoignage gênant, particulièrement celui de Mac Brazel. Son récit de 1947, pris au pied de la lettre, suggère des débris de ballons mal identifiés, affirment-ils.
Les ufologues argumentent que Brazel a été forcé de changer sa description des débris qu’il avait récupérés pour que les rapports selon lesquels les débris étaient ni plus ni moins qu’un ballon météo soient plus crédibles. De nombreuses déclarations de témoins évoquent Brazel en détention militaire. Mais, à l’inverse des témoignages dix ans plus tard, les sceptiques avancent des récits actuels qui parlent de l’arrivée de Mac Brazel à la conférence de presse non sous escorte militaire mais avec le journaliste W. E. Whitmore, dont la présence avec Mac Brazel a été confirmée par plusieurs autres témoins, y compris le fils de Whitmore qui se rappelle que Brazel était resté chez eux[40] (p. 154) et le journaliste Jason Kellahin qui a affirmé que Whitmore était présent à la conférence de presse pendant laquelle il a « fait de son mieux pour garder Brazel en dehors de portée du reste de la presse » de manière à ce que son interview soit une exclusivité[44],[40] (p. 170). Parmi les témoignages utilisés pour suggérer que Brazel a subi des intimidations, un vient du rédacteur du Roswell Daily Record, Paul McEvoy, qui affirme que Brazel est arrivé avec une escorte militaire. Mais, souligne Printy, puisque son propre article affirme que Brazel est arrivé avec Whitmore, il semble que McEvoy ait pu faire partie de l’opération de dissimulation.
En ce qui concerne les autres témoignages sur les menaces et les intimidations, Pflock dit « Il y a cinq, je dis bien cinq, personnes qui ont avancé de tels propos » [40](p. 171). Chacun de ces témoignages, affirme Pflock, « ne sont tout simplement pas crédibles », en particulier celui de Barbara Dugger, la petite-fille du Shérif Wilcox et de sa femme Inez. Elle affirme que sa grand-mère lui a raconté, des années après les évènements en question, qu’ils avaient été menacés de mort par l’armée s'ils parlaient de l’affaire à qui que ce soit. Mais la mère, le père et la tante de Dugger, qui étaient tous présents quand l’armée était venue voir ses grands-parents, n’ont jamais parlé à quiconque de ces menaces de mort.
Il a été dit que l’armée avait fait une descente chez tous les medias de Roswell et avait éliminé « le moindre papier qui mentionnait l’évènement. ». Mais cette affirmation, selon Pflock, ne vient que d’une seule source, le reporter Frank Joyce, et aucun employé d’une société de média, tel George Walsh, le patron de la station KSWS, qui a démenti cette histoire, ne se rappelle pas cette descente[40] (p. 173).
Une autre histoire de « dissimulation » que les sceptiques comme Korff trouvent douteuse est celle du Colonel Thomas Dubose qui semble confirmer que les débris d’OVNI ont été échangés avec des pièces d’un ballon météo[45].
Dubose faisait partie de ceux qui ont posé avec les débris à Fort Worth en 1947. Printy affirme que, bien qu’un document qu’il ait signé confirme la thèse de la dissimulation, le document n’indique pas que les pièces ont été échangées[41]. Pour Dubose, cela était évident qu’il y avait une dissimulation, mais dans le but de cacher un projet militaire secret (comme le projet Mogul), non pour cacher la récupération d’un vaisseau extraterrestre qui s’était écrasé. Printy accuse les chercheurs de confondre les lecteurs en leur faisant croire que Dubose confirme la thèse de la dissimulation des pièces extraterrestres et de l’échange des débris en ne lui demandant pas directement ce qui était « dissimulé ». Plus tard, l’ufologue Jamie Shandera a demandé directement à Dubose si les débris avaient été échangés et il a nié de manière emphatique le fait qu’un échange avait eu lieu[21]:
Un autre argument de Gildenberg, Printy et beaucoup d’autres à porter contre la thèse de la dissimulation est le fait que l’armée a publié un communiqué de presse rendant publique la soucoupe volante qu’ils étaient censés dissimuler[16].
Conclusions contradictoires et recherches discutables
Les critiques soulignent le fait que des événements appartenant à divers prétendus crash d'ovnis sur un grand nombre d'années sont parfois rassemblés en un seul événement[3] (p. 66) et que trop d'auteurs sans esprit critique adoptent n'importe quel témoignage suggérant l'existence d'extraterrestre, et cela même quand les rapports se contredisent. Karl Pflock, qui a été un ardent défenseur de la thèse extraterrestre à Roswell, déclare : « Roswell est un exemple classique de triomphe de la quantité sur la qualité. Les partisans du crash d'une soucoupe volante... rassemblent tout ce qui semble soutenir leur thèse et l'empilent dans le tiroir « preuves » en disant « vous voyez, tout ce que nous avons là. Nous devons avoir raison ! Peu importe les contradictions. Peu importe l'absence de faits rapporté par des personnes neutres. Peu importe les absurdités »[40] (p. 223).
Kal Korff pense qu'il y a de bonnes raisons pour certains de promouvoir la thèse extraterrestre à Roswell, alors que les chercheurs ne font pas leur travail correctement : « Le domaine de l'ufologie est constitué de personnes qui sont prêtes à tirer avantage de la crédulité des autres, particulièrement parmi les gens qui peuvent rapporter de l'argent. Le mythe de l'OVNI à Roswell a rapporté beaucoup d'argent aux groupes ufologues, aux publicitaires, à Hollywood, à la ville de Roswell, aux médias (...) à côté de ça, le nombre de chercheurs qui utilisent les outils de la science et sa méthodologie est extrêmement petit »[21] (p. 248).
Gildenberg calcule qu'en additionnant tous les témoignages, on arrivait à 11 sites différents du crash[3] et que toutes les informations mises bout à bout ne ressemblent que de très loin au témoignage originel de 1947. Certains témoignages pourraient même avoir été mélangés avec ceux de crash militaires qui sont survenus par la suite dans la région entre 1948 et 1950[46].
Charles Ziegler soutient la thèse que l'incident de Roswell a toutes les caractéristiques d'un conte populaire, un mythe moderne dans le sens littéraire du terme[28] (p. 1,34). Il identifia six procédés narratifs distincts commençant avec « l'incident de Roswell » en 1980, suivi de la transmission par des conteurs qui façonnèrent l'histoire. Certains élaboraient autour de l'histoire originale et parfois ceux qui avaient été les premiers témoins finissaient par être rejetés par ceux qui devenaient les gardiens de l'affaire. D'autre finissaient par raconter l'histoire autrement et le processus reprenait. Tout en notant que certaines croyances de la culture ufologue demeuraient intactes (« Le gouvernement conspire et nous cache des informations sur le fait que les extraterrrestres nous rendent visite »), d'autres croyances se modifient, reflétant les changements du mouvement. Le fait que le témoignage de Sheridan Cavitt ait été complètement occulté, lui qui pensait que les débris n'étaient rien d'autre que des morceaux d'un ballon météo, est une autre démonstration de la construction des mythes qui passe par le rejet des informations dérangeantes.
Développements récents
Des personnalités de la communauté ufologue changent de point de vue sur l’incident
Une des conséquences immédiates du rapport de l’Air Force sur l’incident fut la décision de plusieurs personnalités de la communauté ufologue de ne plus associer l’affaire à un vaisseau extraterrestre. Le rapport est la cause principale de cette décision mais une autre raison peut être trouvée dans la diffusion de documents secrets de 1948 qui montraient que de hauts responsables de l’Air Force à l’époque ne savaient pas ce qu’étaient vraiment les OVNI présentés dans les médias et qu’ils soupçonnaient l’existence d’engins d’espionnage soviétiques.
En janvier 1997, Karl T. Pflock, un des plus importants partisans de l’hypothèse extraterrestre, déclara : « À partir de mes recherches et celles d’autres personnes, je n’ai aucune preuve absolue qu’une soucoupe volante se soit écrasée dans la région de Roswell ou dans les plaines de San Agustin en 1947. Les débris trouvés par Mac Brazel (…) sont des morceaux de quelque chose de très terrestre, certainement quelque chose en rapport avec le Projet Mogul (…) Les archives classifiées des correspondances et conversations entre les responsables de l’Air Force qui devaient enquêter sur cette affaire jusque dans les années 1950 montrent de manière limpide qu’ils n’avaient ni épave, ni cadavres d’équipage, bien qu’ils aient cherché de telles preuves[47]. »
Kent Jeffrey, qui avait organisé des pétitions à l’attention du Président Bill Clinton afin de l’obliger à déclassifier les informations sur l’incident, conclut de la même façon qu’il y avait peu de chance que des extraterrestres aient été impliqués dans cette affaire[48],[49].
Un autre auteur de premier plan, William L. Moore dit en 1997 : « Après une étude attentive et approfondie des développements récents de l’incident (…) je ne crois plus à l’explication extraterrestre pour cet événement »[50]. Moore était le co-auteur du premier ouvrage sur l’incident de Roswell.
Révélations de recherches douteuses et de canulars
À peu près à la même époque, un conflit apparut entre deux auteurs qui avaient écrit sur l’incident : Kenvin Randle et Donald Schmitt qui étaient tous deux reconnus comme des figures majeures des enquêtes civiles autour de l’affaire[51]. Tout d’abord, le rapport de l’Air Force indiquait que certaines recherches prétendues n’avaient pas été faites[52],[53]. Ensuite, Schmitt avait prétendu avoir une maîtrise et qu’il était en train d’obtenir un doctorat en criminologie. Il prétendait également être un illustrateur médical. Les recherches ont montré qu’il était en fait coursier à Hartford dans le Wisconsin et n’avait aucun diplôme. Randle prit donc publiquement ses distances avec Schmitt en l’accusant d’être un menteur pathologique[51]
Plusieurs témoins se sont révélés être des affabulateurs ou ont été suspectés d’avoir diffusé des canulars. Frank Kaufmann, une source du rapport sur les extraterrestres dans le livre de Randle et Schmitt en 1994, mais dont le témoignage avait été « ignoré » par l’Air Force[54] semble avoir créé de toutes pièces certains documents et avoir grossi son rôle à Roswell. Randle rejeta officiellement ces témoignages dans un article de 2002[55].
Glenn Dennis, qui avait déclaré que des autopsies avaient eu lieu à la base de Roswell et qu’il aurait été victime de menaces, a été présenté comme un des témoins « les moins crédibles » par Randle en 1998, alors que son témoignage avait été mis en avant dans son livre écrit avec Schmitt[56]
Analyse de photos, de documents et affirmations récentes
David Rudiak, ufologue (et d’autres avant lui), prétendait qu’un télégramme apparaissait dans une des photos de 1947 des débris du ballon-sonde dans le bureau de Ramey confirmant que des corps et un disque avaient bien été récupérés. Rudiak prétendait en effet qu’en élargissant la photo, le texte sur le document que tient le général Ramey contenait des phrases comme « victimes dans l’épave », « dans le disque » et d’autres mots associés à la récupération d’un engin qui se serait écrasé.
En 2002, une chaîne de science-fiction (Sci-fi channel) finança des fouilles sur le site de Brazel dans l’espoir de découvrir des débris que les militaires n’auraient pas trouvés. Bien que les résultats de la fouille n’aient rien donné, l’équipe archéologique de l’université du Nouveau Mexique a cependant constaté une perturbation du sol à l’endroit précis où les témoins disent avoir vu le sillon créé par un impact. Le gouverneur du Nouveau-Mexique, Bill Richardson, a trouvé ces résultats intéressants. En 2004, il écrivit une préface au livre Le journal des fouilles de Roswell (The Roswell Dig Diaries) : « Le mystère qui entoure ce crash n’a jamais été expliqué ni par des enquêteurs indépendants ni par le gouvernement des États-Unis ».
En octobre 2007, alors candidat aux élections présidentielles, Richardson s’expliqua sur sa demande de publication des dossiers du gouvernement sur l’incident de Roswell en disant que lorsqu’il était au congrès, il avait tenté d’obtenir des informations mais qu’il s’était vu répondre de la part du ministère américain de la défense et du laboratoire de Los Alamos que l’information était classifiée. « Cela m’a intrigué, dit-il, le gouvernement ne dit pas la vérité autant qu’il le devrait et sur de nombreux sujets ». Il promit de faire publier les dossiers s’il était élu[57],[58],[59].
En octobre 2002, avant la diffusion de son documentaire, la Sci-Fi channel organisa une conférence sur les OVNI à Washington. John Podesta, chef du personnel à la Maison-Blanche, y participa en tant que membre d’une compagnie de relations publiques embauchée par la chaîne pour inciter le gouvernement à publier les documents. Podesta déclara : « Il est temps que le gouvernement déclassifie les archives qui ont plus de 25 ans et fournisse aux scientifiques les informations qui leur permettront de déterminer la véritable nature du phénomène »[60].
En février 2005, ABC diffusa une émission spéciale sur les OVNI dont l’animateur était Peter Jennings. Jennings présenta le cas de Roswell comme un « mythe (…) sans le moindre soupçon d’évidence ». ABC avait accepté l’explication de l’Air Force que l’incident n’était que la conséquence de la chute d’un ballon-sonde du projet Mogul.
En juillet 2008, dans une interview donnée à Kerrang Radio, l'astronaute Edgar Mitchell déclare que le crash de Roswell a bien eu lieu selon lui et que les autorités US ont utilisé la technologie extraterrestre et dissimulé pendant 60 ans la réalité du phénomène.
Majestic 12
Stanton Friedman, en 2005, continue de défendre l’authenticité de sa thèse sur des documents de Majestic 12, reconnus comme faux par le FBI. Dans une postface publiée en avril 2005 à son livre Top Secret/Majic, il répond à des questions plus récentes et conclut « Je suis toujours convaincu que Roswell s’est bien produit et que le document de briefing Eisenhower (c’est-à-dire du Majestic 12) et d’autres sont les documents classifiés les plus importants ayant jamais été cachés au grand public »[24],[61].
Livre - Témoin à Roswell (Witness to Roswell, 2007 )
En juin 2007, Donald Schmitt et son partenaire Tom Carey publièrent leur premier ouvrage commun Témoin à Roswell[62] dans lequel ils affirment qu’il existe environ 600 personnes qui sont directement ou indirectement liées aux événements de Roswell et qui soutiennent la thèse d’un crash d’OVNI et de la récupération des corps des passagers[62] (p. 38). Dans le livre, une nouvelle date est proposée pour le crash de l’objet mystérieux : le soir du jeudi 3 juillet 1947[62] (pp. 21, 127). Contrairement à d’autres rapports, Brazel aurait amené les débris à Corona où il aurait montré les fragments à des résidents de la localité, au bar, à la quincaillerie et dans d’autres lieux ainsi qu’à Capitan, plus au sud, et d’autres morceaux de l’objet se seraient retrouvés au rodéo du 4 juillet[62](pp. 48-49). Plusieurs personnes auraient donc vu les débris et en auraient même pris certains en souvenir avant que Brazel se rende à Roswell pour montrer ce qu’il a trouvé le 6 juillet. Une fois que les militaires auraient eu connaissance de ces débris, des efforts importants auraient été engagés pour récupérer ceux qui avaient été récoltés « en souvenir » par la population locale : « Les maisons ont été fouillées de fond en comble. Les planchers soulevés planche par planche et les réserves de fruits en sous-sol vidées de leur contenu »[62] (p. 51).
Selon les auteurs, c’est la découverte du second lieu où aurait été récupéré un corps extraterrestre qui aurait incité Brazel à faire son rapport aux autorités. Le livre prétend pour la première fois que le Major Marcel aurait vu les corps des extraterrestres. Deux témoins sont cités qui prétendraient que Marcel aurait brièvement mentionné avoir vu des corps, une fois à un proche et une autre à un sergent qui travaillait dans son équipe[62] (pp. 79-80). D’autres témoignages sont présentés pour soutenir la thèse que des corps auraient été trouvés au ranch Foster et à un autre lieu de crash, qu’ils auraient été déplacés à la base dans un hangar, puis à l’hôpital et finalement dans des containers. Le livre suggère que Brazel aurait trouvé « deux ou trois corps extraterrestres » à environ trois kilomètres du champ où ont été trouvés les premiers débris et qu’il aurait décrit les morceaux d’un vaisseau spatial et un autre qui était encore en l’air avant de s’écraser 50 ou 60 kilomètres plus loin, au nord de Roswell. L’auteur prétend avoir localisé le lieu de cet autre crash en 2005, où « deux ou trois autres extraterrestres morts et un vivant auraient été découverts par des archéologues civils ». Mais aucune autre information n’est donnée sur cet autre site hypothétique[62] (p. 127-128).
Walter Haut représentant la base militaire de Roswell était à l’origine du communiqué de presse du 8 juillet 1947 annonçant la découverte d’un « disque volant ». C’est la seule implication que Haut ait reconnue dans des documents officiels. Mais le livre présente un nouveau document que Haut aurait signé en 2002 dans lequel il révélerait une connaissance et une implication beaucoup plus importante dans l’incident, dont le fait qu’il aurait vu les corps des extraterrestres et le vaisseau ainsi que sa participation dans la tentative officielle pour étouffer l’affaire. Haut mourut en 2005[62] (pp. 215-217).
On trouve également dans l’ouvrage un autre témoignage de première main de la part de MP Elias Benjamin qui décrit comment il aurait gardé les corps des extraterrestres pendant le voyage du hangar de la base à Roswell jusqu’à l’hôpital[62] (pp. 136-140). Des membres de la famille de Miriam Bush, secrétaire du médecin en chef de la base de Roswell, disent avoir été conduits à une pièce d’examen où des corps extraterrestres étaient étendus sur des civières[62] (Ch. 12). Dans les deux témoignages, un des extraterrestres était présenté comme vivant.
Le livre rapporte également un témoignage plus ancien de la famille Anaya qui déclare avoir vu le gouverneur Joseph Montoya à la base, très perturbé et déclarant avoir vu quatre corps d’extraterrestres dans le hangar dont un vivant[62] (Ch. 8).
Les témoignages des Benjamin et des Bush, comme d’autres témoignages de moindre importance, rapportent tous que les corps étaient à l’hôpital de la base de Roswell, comme le prétendait le compte-rendu de Glenn Dennis 20 ans plus tôt. Le livre constate que Dennis a été présenté comme un menteur et qu’il n’est donc plus un témoin crédible mais qu’il avait néanmoins parlé d’incidents à Roswell bien avant que l’incident ne soit associé aux extraterrestres dans les années 1970[62] (p. 135).
La controverse Walter Haut
La publication de l’affidavit de Walter Haut[63],[64] dans Witness to Roswell (Témoin à Roswell) (où Haut décrivait avoir vu les corps et que l’affaire aurait été étouffée) souleva une controverse dans les cercles de partisans de l’hypothèse extraterrestre[65]. Alors que nombre d’entre eux acceptaient cette confirmation de leur thèse de la part d’une personne présente sur la base en 1947, d’autres questionnaient la crédibilité de ce nouvel élément.
Dennis G. Balthaser et Wendy Connors ont interviewé Haut en 2000 devant une caméra. Ils disent douter que l’homme qu’ils ont enregistré ce jour-là soit le même que celui qui a signé l’affidavit. « La vidéo de 2000 montre un homme qui ne pouvait plus se souvenir de son passé, des noms, des dates alors que l’affidavit de 2002 est très détaillé et précis sur des informations que Haut ne pouvaient pas se rappeler deux ans plus tôt »[66].
Don Schmitt, dans Témoin à Roswell, sur la base de confidences que Haut aurait faites aux deux auteurs du livre, admit que l’affidavit ne pouvait pas avoir été signé par Haut mais qu’il avait été rédigé par quelqu’un d’autre pour qu’il le signe[67]. Blathaser souligne qu’aucun des deux auteurs n’étaient présents quand Haut aurait signé l’affidavit et le témoin de cette signature n’a pas été révélé, jetant d’autres doutes sur les circonstances de cette signature de document.
Il voit d’autres problèmes avec le rapport de 2002. Si la décision d’étouffer l’affaire avait été prise à Roswell, il s’interroge : « Pourquoi le Major Marcel aurait-il dû transporter les débris jusqu’à Fort Worth pour le général Ramey alors que tous avaient vu ces débris et apparemment pris une décision ? ». Il s’interroge sur les différentes versions de Haut, celle de 1993, la vidéo de 2000 ou l’affidavit de 2002.
Bill Birnes, dans UFO magazine, conclut, quels que soient les désaccords au sujet de la vidéo de 2000 et l’affidavit de 2002 : « Je pense que l’affidavit de 2002 résume tout et s’accorde, sur les faits matériels, avec l’interview de 2000, avec Balthaser et Wendy Connors. Dennis a dit qu’il était d’accord avec moi également sur ce point[68] ».
Une comparaison de l'affidavit et de l'interview indique que dans les deux documents, Haut admet avoir vu un vaisseau et au moins un corps dans le hangar de la base et qu'il était présent à la réunion avec le général Ramey où ce dernier a décidé d'étouffer l'affaire[69]. Carey dit que même si Haut n'a pas écrit lui-même l'affidavit « ses déclarations lui ont été montrées pour qu'il les corrige et les approuve en présence d'un témoin. Le fait qu'un notaire ait été présent devrait balayer tous les doutes sur sa validité »[70].
Retombées de l'« incident »
La notoriété internationale que lui a apporté l'incident a fait de la petite ville de Roswell une destination de tourisme ufologique relativement importante. L'ensemble de la communauté locale a adopté les extraterrestres de manière très volontaire. Et ils font maintenant partie du paysage local.
Célébration annuelle
Chaque année, pour la célébration de l'indépendance du 4 juillet, la ville de Roswell organise le UFO Festival avec des débats entre des partisans célèbres de l'hypothèse extraterrestre.[Qui ?]
L’affaire de Roswell à la télévision
Aux États-Unis, de nombreuses séries télévisées ont repris le thème de l’incident de Roswell. L’une d’entre elles, Roswell, a été diffusée de 1999 à 2002, et suivait la vie de trois extraterrestres habitant à Roswell, la série Sept jours pour agir était fondée sur la découverte d’une machine à remonter le temps découverte sur le site du crash, la série Futurama utilisait le thème de Roswell dans son épisode Roswell qui se termine bien où l’équipe de Planet Express se retrouve en 1947 et s’écrase à Roswell faisant penser aux habitants qu’un OVNI venait de tomber.
D’autres séries où les extraterrestres de Roswell sont intégrés au scénario sont Star Trek : Deep Space Nine, American Dad! et Tripping the Rift, ainsi que dans Dark Skies et X-Files.
Dans la série canadienne Stargate SG-1, la race Asgard est très ressemblant et il est mentionné que ce serait en fait un vaisseau Asgard chargé de surveiller l'évolution de notre peuple qui se serait écrasé lors de sa mission. On apprend aussi qui y menée des expériences sur des humains. Ils font croire aux journalistes que X-303, le vaisseau qu'ils visitent, a une conception d'un vaisseau qui s'est crasher à Roswell.
Dans la série britannique Doctor Who, l’épisode Dalek présente un musée extraterrestre avec des éléments du vaisseau de Roswell.
Dans la série canadienne Tracker, l’épisode Roswell (appelé aussi Area 51) montre le personnage appelé Cole qui voyage à Roswell pour récupérer un objet que recherche également un extraterrestre.
Dans la série de Walt Disney Les Aventures de Buzz l'Éclair, il y a un épisode dans lequel Buzz l'Éclair s’écrase sur une planète appelée Roswell habitée par des extraterrestres qui ressemblent à ceux que l’on décrit dans l’incident de Roswell.
L'incident de Roswell, avec le film de l'autopsie de l'extraterrestre, a été présenté à la télévision française (TF1) en 1995 par Jacques Pradel, assisté de médecins et de scientifiques pour évaluer la crédibilité de l'autopsie.
La série de Steven Spielberg Taken est composée de 10 épisodes d'environ 1h30.
Cinéma
Le film de 1994 Roswell avec Martin Sheen et Kyle MacLachlan a été nommé pour le Golden Globe[71].
D’autres films évoquant Roswell ont été réalisés comme Independence Day avec Will Smith et Bill Pullman, Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal avec Harrison Ford, Men in Black et Paul avec Seth Rogen
Ainsi que la série fantastique "Roswell" en 1999.
Romans, bandes dessinées et dessins animés
Melinda Metz a écrit une série de romans Roswell High, inspirée de cette affaire. L'écrivain de science-fiction français Jimmy Guieu a pris des positions très passionnées sur la théorie du complot des dirigeants des États-Unis, qui auraient dissimulé la soucoupe de Roswell. Un autre romancier de science-fiction français, Yann Quero, a passé son enfance près de Roswell. Il évoque particulièrement cette affaire dans son dernier roman,L'Avenir ne sera plus ce qu'il était en 2010, dans lequel les Américains essaient de faire fonctionner la soucoupe de Roswell dans la Zone 51 et se la font dérober par des renégats aliens.
La série Les invisibles reprit le thème de l’incident de Roswell dans son second volume. On retrouve également le thème dans Bongo comics, Roswell Texas.
La série Futurama a également fait un hommage à l'incident de Roswell
Une animation japonaise Serial experiments lain contient un épisode évoquant l’incident. Un dessin animé pour enfants appelé Roswell Conspiracies: Aliens, Myths and Legends a été diffusé dans plusieurs pays et a inspiré un jeu vidéo en 2001 sur Playstation.
Musique
Le groupe de death metal suédois Hypocrisy a écrit un morceau appelé Roswell 47. Le groupe américain les Foo fighters ont appelé leur maison de disques Roswell records et ont joué un concert en 2005 sur le site de l’Air Force à Roswell[72].
Un CD de compilation appelé Area51 : L’incident de Roswell est apparu en 1997 avec des groupes comme Synæsthesia, Hawkwind, Tangerine Dream.
Le groupe Far less a écrit un morceau intitulé Roswell that ends well sur leur disque Everyone is Out to Get Us.
Will Smith se moque de Roswell dans la chanson Men In Black.
Un morceau des Pixies appelé Motorway to Roswell donne une interprétation de l’incident.
Le groupe américain Splitsville rend hommage à l’incident dans leur chanson Home (album Ultrasound). Les paroles sont chantées du point de vue de l’extraterrestre qui découvre qu’il doit atterrir par manque de carburant et dit « Je pourrais trouver pire qu’une ville du sud-ouest des États-Unis, je pourrais atterrir à Roswell ». Alors qu’il commence sa descente sur la ville, il contemple son destin et conclut « J’ai été là-haut pendant si longtemps, ça me fera du bien de voir de nouvelles têtes ».
Le groupe de thrash metal américain Megadeth fait référence à cette affaire dans le morceau Hangar 18 paru en 1990 sur l'album Rust In Peace. Le vidéoclip montre des extraterrestres (avec parmi eux, les 4 musiciens) capturés et disséqués par les soldats américains. La pochette de l'album montre les dirigeants de plusieurs pays, ainsi que Vic Rattlehead, (mascotte du groupe) observant un extraterrestre.
Jeux vidéo
- Dans The Pandora Directive (1996), le joueur incarne Tex Murphy, un détective privé du milieu du XXIe siècle, engagé pour enquêter sur la disparition d'un scientifique. Son enquête le conduit sur la piste de Roswell et des événements de 1947.
- Dans le jeu vidéo Tomb Raider III (1998), le monde Nevada contient la fameuse base « Area-51 » (Zone 51 en français) et l'on peut y apercevoir des extraterrestres.
- Dans le jeu de skateboard Tony Hawk's Pro Skater (1999), un niveau est appelé Roswell. Quand le joueur explore le niveau, il peut découvrir un extraterrestre et un OVNI.
- Dans le jeu vidéo Deus Ex (2000), un niveau est appelé Zone 51 (Area 51), à plusieurs moments du jeu on peut rencontrer des extraterrestres (laboratoires de VersaLife, etc.)
- Dans le jeu vidéo Perfect Dark (2000), la mission « Area-51 » (Zone 51 en français) consiste à libérer Elvis, un extraterrestre. Il s'en suit la découverte d'un important complot.
- Dans le jeu vidéo Motocross Madness 2 (2000), sur le Circuit « Roswell » on peut croiser un OVNI.
- Dans le jeu Grand Theft Auto: San Andreas (2004), la Zone 51 est représentée. Le joueur peut y accéder mais elle est hautement surveillée.
- Dans le jeu Destroy All Humans (2005), le joueur se rend à Roswell pour libérer un ami extraterrestre.
- Dans le jeu Area 51, le joueur est plongé en plein site militaire infesté par des aliens. Ces derniers ont une forte apparence humaine. Le joueur entre dans la peau d'un commando d'élite pour faite face à la menace.
Le jeu fut d'abord créé sur borne d'arcade. En effet, on saisissait un pistolet factice pour tirer à l'écran, à la manière d'un Time Crisis, ou d'un The House of the Dead. Il fut ensuite sorti sur Playstation 1.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Roswell UFO Incident » (voir la liste des auteurs)
- Modèle sociopsychologique du phénomène ovni Voir aussi
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- (en) Awards for Roswell (1994) (TV) IMDB
- Close Encounters of the Foo Fighters Kind - RealNetworks, Inc. Press Release
Bibliographie indicative
En français:
- (fr) Gilles Fernandez, Roswell: Rencontre du Premier Mythe - Extraordinaire, ordinaire et déni, Books-on-Demand, 2010.
- (fr) Pierre Lagrange, La rumeur de Roswell, La Découverte, 1996.
- (fr) Gilles Fernandez, Roswell : Rencontre du premier mythe. Books on Demand, 2010.
- (fr) Gildas Bourdais, Sont-ils déjà là ? Extraterrestres, l'affaire Roswell , Les Presses du Châtelet, 1995.
- (fr) J-F Manatane, Mes rencontres avec les petits verts, Paris : La Pléiade, 1997.
En anglais:
- (en) Charles Berlitz & William Moore, The Roswell Incident, 1980.
- (en) Benson Saler, Charles A. Ziegler & Charles B. Moore, UFO Crash at Roswell : The Genesis of a Modern Myth, Washington, Smithsonian Institution Press, 1997, 198 p
- (en) Klass, Philip J, The Real Roswell Crashed Saucer Coverup, Buffalo: Prometheus, 1997.
- (en) Korff, Kal K, The Roswell UFO Crash - What They Don't Want You to Know, Buffalo: Prometheus, 1997.
Liens externes
- (en) La page du Skepdic sur l'affaire Roswell
- (fr) Site très complet sur l'incident Roswell
- (fr) Documentaire TF1 sur l'incident de Roswell
- (fr) L'Affaire Roswell et la vie extraterrestre Les Archives de Radio-Canada
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