Ufologie

Ufologie

L’ufologie ou l’ovniologie[1] est une discipline amateur qui consiste à recueillir, analyser et interpréter les données se rapportant au phénomène OVNI, par exemple des photographies, des témoignages ou des traces au sol.

L'acronyme anglais UFO (unidentified flying object) fournit la racine du mot ufologue, inventé par le capitaine Edward J. Ruppelt (premier directeur du projet Blue Book) en 1952 pour remplacer l'expression populaire de « soucoupe volante »[2]. L'ufologie est marquée par son caractère de recherche non-officielle sur le phénomène des ovnis, à l'inverse des études officielles de l'US Air Force ou du CNES par exemple.

Il existe plusieurs courants d'ufologues. Ils peuvent par exemple défendre l'hypothèse extraterrestre, le modèle sociopsychologique du phénomène ovni, des théories paranormales ou afficher un scepticisme ufologique.

Parmi les ufologues se trouvent aussi bien des personnes sans formation scientifique spécifique[3],[4][réf. incomplète] que des scientifiques et des ingénieurs.

Sommaire

Naissance de l'ufologie

Article détaillé : Histoire de l'ufologie.

Certains auteurs[Qui ?] font le lien entre les récits de science-fiction et les témoignages de "soucoupes volantes", arguant que les premiers ont très largement inspirés les seconds non seulement par les romans mais aussi par les bandes dessinées ou les feuilletons radios voire télévisés[5],[6].

D'autres auteurs qu'elle est apparue dans les années 1950, à la suite d'une médiatisation de l'observation de Kenneth Arnold et de l'incident de Roswell. D'autres affaires, comme le témoignage de l'équipage d'un vol de la compagnie United Airlines rapportant avoir été escorté par neuf objets en forme de disque au-dessus de l'Idaho dans la soirée du 4 juillet 1947 ou la mort du capitaine Mantell, dont l'avion explosa en percutant un ballon-sonde rempli d'hélium[7] et dont le pilote prétendit poursuivre un ovni. L'incident de Roswell n'eut, en 1947, que peu de retentissement, car l'histoire d'occupants trouvés dans les débris ne prit corps que dans les années 1980. La première interprétation du phénomène des soucoupes fut qu'il s'agissait d'engins terrestres secrets (AVNI : arme volante non-identifiée). Dans les années 1950, les livres publiés par George Adamski étaient encore pris au sérieux et n'étaient pas encore considérés par la plupart des observateurs comme des mystifications.

Associations

De nombreuses associations à travers le monde s'intéressent aux ovnis. Elles sont généralement fondées par des amateurs. Les articles publiés dans certaines revues sont de qualité inégale.

Les associations les plus connues sont :

  • le CNEGU, Comité nord-est des groupes ufologiques, groupe ufologique francophone qui travaille dans une optique sceptique, plus particulièrement dans le cadre du modèle sociopsychologique;
  • l'association française COMETA, Comité pour des études approfondies, rédactrice du rapport COMETA, rapport privé[8] remis en 2000 à Jacques Chirac et à Lionel Jospin;
Article détaillé : Rapport COMETA.
  • le Committee for Skeptical Inquiryl (anciennement Committee for the Scientific Investigation of Claims of the Paranormal ou CSICOP) est une organisation américaine qui se consacre à la critique des phénomènes « paranormaux » ou de disciplines qu'il juge pseudo-scientifiques comme l'ufologie, la parapsychologie, la cryptozoologie ou encore l'homéopathie. Il s'agit d'une des organisations les plus importantes du mouvement sceptique contemporain, avec la Skeptics Society. Le CSICOP a été fondé en 1976, par le philosophe Paul Kurtz et des membres aussi éminents que Carl Sagan, Isaac Asimov, James Randi, Martin Gardner. Il publie régulièrement un journal, le Skeptical Inquirer (« l'enquêteur sceptique »). Une commission, qui comprend par exemple Robert Sheaffer (ou encore Philip J. Klass de son vivant), se penche particulièrement sur le phénomène ovni;
  • le Groupe d'étude des phénomènes aériens (GEPA) était une association française d'étude du phénomène ovni, fondée en 1962. Elle regroupait des scientifiques et des militaires français. Elle a été présidée entre 1964 et 1970 par le général Lionel-Max Chassin. Ce fut la première association ufologique scientifique française. Cette association a pu s'attacher la collaboration de scientifiques extérieurs comme Claude Poher (du CNES) ou Jean-Pierre Petit (du CNRS). En 1977, l'association prononça sa dissolution, le CNES ayant créé un organisme scientifique officiel d'étude des ovnis : le GEPAN;
  • le COBEPS (Comité belge d’étude des phénomènes spatiaux) reprend certaines activités de la défunte SOBEPS en décembre 2007[9];
  • L'A.E.S.V, Association pour l'étude des soucoupes volantes, publiant la revue Ovni-Présence.
  • L'Observatoire des parasciences, association loi-1901, éditant la revue Anomalies. Le rédacteur en chef est Pierre Lagrange.

Les théories alternatives

Systèmes de classification des observations

Classification de Hynek

Josef Allen Hynek (1910-1986) était un astronome et ufologue américain. Il a été conseiller scientifique du projet Blue Book entre 1951 et 1969. La « classification de Hynek » est une méthode de classification des observations d'ovnis non imputables, après enquête, à un canular, une hallucination ou une méprise. Elle a été proposée en 1972 par Josef Allen Hynek, dans son livre L'Expérience des ovnis : une étude scientifique (The UFO Experience: A Scientific Study en anglais).

Classification de Vallée

La classification de Vallée est un système de classification des observations d'ovni créé par l'ufologue français Jacques Vallée.

Classification sceptique

Cette classification se base sur les conclusions du rapport Condon et du Projet Blue Book (en particulier : « Il n'existe aucune preuve que les O.V.N.I. encore "inexpliqués" représentent des créations technologiques ou des principes situés au-delà de notre connaissance scientifique actuelle »[10]. Les cas se classent en méprise, hallucination, épilepsie temporale causée ou non par un champ magnétique, arme volante non identifiée, canular, hystérie collective, etc.

Classification de Michel Wautelet

La vague d'ovnis belges a incité le physicien Michel Wautelet à proposer une classification se voulant plus conforme à la méthode scientifique. Ce dernier dénonce un important amalgame (« l'amalgame entre des phénomènes qui, apparemment, n'ont en commun que le fait d'être inexpliqués  »)[11] et propose une classification des hypothèses.

L'orthoténie

Article détaillé : orthoténie.

Astroarchéologie et théorie des anciens astronautes

Dans l'Antiquité, les phénomènes météorologiques ou astronomiques étaient parfois interprétés comme des manifestations divines. L'exemple le plus connu est celui de l'empereur Constantin qui interpréta une rentrée de météore dans l'atmosphère comme un signe divin qui allait lui donner la victoire. Certains auteurs à sensation, recherchant la gloire ou la source de revenus, ont réinterprété des textes historiques et des objets archéologiques, sans soumettre leurs travaux à l'avis d'experts, et produit ainsi des travaux inédits[12] en histoire et en archéologie. Après la publication de ces ouvrages, certains ufologues ont recherché la trace d'ovni avant 1947.

Exemple de réinterprétation historique ou archéologique

Les Dogū (土偶) sont considérés par les partisans de la théorie comme d'anciens astronautes ayant visité la Terre pendant la période Jōmon (Xe millénaire av. J.-C. à IIIe siècle av. J.-C.) au Japon. La statuette montrerait selon eux une combinaison spatiale avec casque et lunettes. Pour les archéologues ces statuettes sont liées au culte de la fertilité et les grands yeux sont des lunettes de neige[13]

Classification des courants ufologiques

  • Le courant Nuts and Bolts : traduit en français par « tôles et boulons ». C'est une interprétation des observations dans laquelle les ovnis sont des engins inconnus, imaginés d'abord comme d'origine terrestre (engins secrets de l'armée américaine), puis comme soucoupe volante extraterrestre (navette rattachée à un engin interplanétaire en forme de grand cigare).
  • Le courant des « contactés » : certains témoins déclarent avoir été enlevés ou contactés par des extraterrestres. Ce sera le cas d'Adamski, Howard Menger, Daniel Fry, Billy Meier, George King. S'ils ont connu un certain succès dans les années 1950 à 1970, ils ne bénéficient plus d'une grande crédibilité aujourd'hui au sein de la communauté ufologique.
  • Le courant spiritualiste : des mouvements contemporains comme celui des Raéliens et les débuts de la Scientologie sont fondés sur l'hypothèse extraterrestre. Le livre d'Urantia en contient également des mentions ainsi que la secte Heaven's Gate. Des parallèles ont été également faits avec certains récits de la Théosophie sur la multiplicité des mondes[14],«[15].
  • Le courant « astro-archéologique » : dans les années 1970, avec Erich von Däniken, se développe une sous-hypothèse de l'HET avançant que des visites extraterrestres auraient eu lieu dans le passé, et que l'on peut en trouver des traces aujourd'hui (motifs de Nazca, peintures rupestres et statuettes d'« anciens astronautes »). Les tenants de ce courant avancent des thèses extravagantes au niveau historique et n'ont jamais publié de livres ou de thèses en histoire. A ce titre, ils sont considérés par le monde universitaire comme des charlatans (en ufologie).
  • Le courant conspirationniste : certains courants extrêmes de l'ufologie avancent l'hypothèse qu'il existe des liens entre les ovnis, la recherche militaire et des intelligences extraterrestres ainsi qu'une théorie du complot rendue populaire par certaines séries américaines (X-Files, Taken, Roswell, etc.). En France, ces courants furent relayés par Jimmy Guieu.
  • Après la sortie du livre de Michel Monnerie "Et si les ovnis n'existaient pas", un nouveau courant apparut[16],[17] s'intéressant aux raisons qui poussaient des personnes à croire qu'elles avaient vu un engin extraterrestre. Ces nouveaux ufologues développèrent le modèle sociopsychologique du phénomène ovni.
  • Après la remise en question des nouveaux ufologues, certains affichèrent ouvertement leur scepticisme. On trouve dans ce courant des auteurs comme Wim Van Utrecht, des associations comme le CNEGU ou l'A.E.S.V.
  • Sous l'impulsion de l'ingénieur en aéronautique Philip J. Klass, certains auteurs[Qui ?] s’appelant "démystificateurs" remirent à l'ordre du jour les conclusions du rapport Condon mais aussi l'analyse de Donald Menzel, à savoir que les ovnis, expliqués comme étant l'observation d'un engin extraterrestre, ne seraient qu'imaginaires.

Selon Isabelle Stengers, l'opposition entre croyance et non-croyance est une singularité du phénomène ovni[18]

Hypothèses et interprétations

Les statistiques issues d'études d'organismes gouvernementaux officiels indiquent que la majorité des témoignages d'ovnis reposent sur une méprise. Depuis les années 1950, quelques scientifiques se sont intéressés aux ovnis. Deux tendances principales sont apparues : d'un côté les sceptiques qui suivront la méthodologie et les conclusions du rapport Condon en affirmant que l'hypothèse sociopsychologique ou l'hypothèse d'armes volantes non-identifiées sont les meilleures pour expliquer les cas d'ovnis inexpliqués, en particulier parce qu'elles ne font pas appel à des éléments extraordinaires ou paranormaux. Aujourd'hui, la majorité des scientifiques[réf. nécessaire] préfèrent adopter cette attitude car ils considèrent qu'il n'existe aucun élément probant pour soutenir l'hypothèse extraterrestre[réf. nécessaire]. De nombreux sceptiques considèrent que l'ensemble des observations peut donc être ramené à des éléments prosaïques tels qu'une identification erronée de phénomènes astronomiques, météorologiques ou d'engins humains, à des canulars et à des phénomènes sociopsychologiques (connus ou non) tels que des méprises complexes, des illusions d'optiques, un phénomène optique inconnu ou encore une paralysie du sommeil (explication souvent donnée pour les prétendues abductions extraterrestres).

C'est sur ce point précis qui tend à expliquer tous les cas par l'hypothèse sociopsychologique, que certains ufologues et scientifiques contestent les sceptiques en estimant que les enquêtes officielles menées sur le sujet par différents gouvernements n'ont pas permis de déterminer la nature de la totalité des ovnis et invitent à la poursuite des recherches, en particulier vis-à-vis des cas encore inexpliqués, même par l'hypothèse sociopsychologique. Parmi eux on retrouve des scientifiques comme Carl Sagan, Peter A. Sturrock, Josef Allen Hynek[19], Philip Morrison ou encore Thornton Page ainsi que les membres de l'actuel GEIPAN[20]. Un travail semblable sera également réalisé par le sous-comité ovni constitué au sein de l'AIAA par Kuettner. Également Richard F. Haines ou Paul R. Hill, spécialistes en aéronautique de la NASA, étudieront divers cas et publieront des ouvrages techniques sur le sujet. D'autres vont plus loin en estimant qu'une frange de cas inexpliqués pourrait être due à des visites extraterrestres et soutiennent l'hypothèse extraterrestre. On retrouve parmi eux des scientifiques comme Jean-Pierre Petit ou Jean-Jacques Velasco [21].

Articles détaillés : hypothèse sociopsychologique, hypothèse extraterrestre, arme volante non-identifiée, ovni, hypothèse du champs magnétique, Démystification et Canulars en ufologie.

Le témoignage en ufologie

Selon Michel Wautelet, « Le phénomène OVNI repose presque exclusivement sur des témoignages de non scientifiques, où les illusions (notamment d'optique) et les évaluations (de distance, de vitesse) douteuses sont monnaie courantes »[22]. Le témoignage pose la question de la réalité de ce qu'il rapporte mais également de sa fiabilité.

L'estimation des distances

Beaucoup de cas ovni se basent sur l'estimation des distances faite par le témoin. Le témoin ne possédant aucun instrument de télémesure et sans arrière-plan de référence, ne peut savoir si l'objet est petit et proche ou grand et éloigné.

Pour un observateur situé en O n'estimant pas correctement les distances, mais percevant l'écartement, un objet éloigné et grand (en bleu) peut être perçu comme rapproché et petit (en rose). Voir calcul de l'angle solide.

La parallaxe et l'œil humain

La vision humaine possède une faible distance entre les deux yeux et ne peut servir d'instrument de mesure fiable pour estimer des lumières nocturnes. En astronomie, on mesure la distance des astres par la parallaxe annuelle[23]. Des confusions avec la planète Vénus furent répertoriées[24] où l'œil humain ne distingue pas la distance d'avion ou d'aéronef dans l'atmosphère avec celle de planètes ou d'étoiles. L'observation des gendarmes[25] lors de la Vague d'ovnis belges résulte selon les sceptiques d'une confusion avec la planète Vénus.

Cas particulier d'estimation erronée

Le fameux « Ovni du 23 septembre 1986 »[26],[27] s'avéra en fait être des débris de rentrée dans l'atmosphère d'un météore[28] ou d'un lanceur soviétique[29]. La grande distance entre les débris ignés, conjuguée à la grande distance entre les objets et les témoins, fit croire à ces derniers à un seul objet plus petit à plus petite distance, donc à quelque chose de mystérieux.

Un cas analogue se produisit aux États-unis le 10 août 1972[30], où un bolide traversa le ciel selon une trajectoire quasi-horizontale. Ce qui fit dire aux ufologues de la Sobeps :« Et n'ayez surtout pas la mauvaise idée d'y voir plutôt un ovni ».

L'interaction entre l'enquêteur et le témoin

Les enquêteurs peuvent influencer le témoin[31] (ou le patient) et selon Jacques Scornaux, certains auraient tendance à « souffler les réponses au témoin par la manière de formuler les questions[32] ». Cette influence de l'enquêteur sur le témoin peut augmenter de façon non négligeable le degré d'étrangeté d'un cas[réf. nécessaire]. Ainsi la question « Dans quelle direction s'est déplacé l'objet ? » présuppose qu'il s'agit d'un objet matériel et va renforcer chez le témoin l'idée de matérialité alors que rien ne présageait une telle chose[33].

Deux astronomes liégeois font remarquer que l'enquêteur est un amateur qui n'a reçu aucune formation spécifique, et qui risque, par ses questions ou ses remarques, d'orienter la déposition du témoin[34]

Les nouveaux ufologues font remarquer que l'étude du profil psychologique du témoin est négligée par les ufologues[35]

Une faute élémentaire pratiquée lors de nombreuses enquêtes consiste à interroger les témoins en même temps : le témoignage d'une personne[non neutre] va influencer le groupe dans lequel le témoignage est reçu[36].

Le côté subjectif du témoignage

Très souvent il arrive au témoin de donner plus de poids à ce qu'il a vu ou cru voir en amplifiant certaines parties de son récit.

Dans les cas belges des années 1989-1990, on a pu observer le compte-rendu de gendarmes témoins de lumières étranges qu'ils attribuèrent au survol d'un aéronef. Ils prétendirent que « les phares étaient aussi éblouissants que ceux d'un stade de football lorsqu'ils observèrent l'engin, étant eux-mêmes situés au bord d'une route à grande circulation »[37].

Un journal français[38] suggéra l'exagération de la manière suivante : « Comment se fait-il que le prétendu aéronef ayant survolé une route à grande circulation n'a généré aucun autre témoignage que celui des gendarmes ? On se serait attendu à ce que des centaines d'automobilistes s'arrêtent pour observer un phénomène lumineux aussi important et racontent aux journalistes leur mésaventure. »

L'approche scientifique remet en cause la bonne foi du témoin dans les cas de canular, et elle cherche à essayer de comprendre les événements sans a priori dans tous les cas de figure.

Les dissemblances entre témoignages d'un même phénomène

Le cas ovni le plus connu est le cas Morales-Robert lors de la vague belge d'ovnis. Mme Robert décrit un avion (hublots, feux disposés en triangle, phare d'approche à intensité variable, etc.) alors que Mme Morales donne un récit plus imaginatif pour décrire une sorte d'« engin venu d'ailleurs ». Le responsable du réseau d'enquêtes de la Sobeps tiendra au sujet de ce cas les propos suivants : « D'aucuns s'étonneront peut-être des différences de description données par les deux témoins, alors que ceux-ci assistent côte-à-côte au même événement »[39]. Ce cas sert d'évidence au fait qu'un banal avion sert de stimulus à la richesse imaginative des témoins. Le responsable du réseau d'enquêtes conclut : « Nous savons que de telles divergences ne manquent pas d'émerger en d'autres observations »[40].

Madame Morales a des cauchemars par la suite et décrit un ovni qui tue et réduit les survivants à l'esclavage[41].[travail inédit ?]

Description partielle par le témoin

La vague d'ovnis belges est la parfaite illustration d'une description incomplète d'une observation, et cela dans le cadre d'une excitation médiatique faisant croire à Independance Day en novembre 1989. L'hélicoptère d'Ernage fut pris pour une structure triangulaire simplement parce que le témoin ne vit que la structure triangulaire inférieure d'un hélicoptère de type Blackhawk. Le cas de Robertmont où l'hélicoptère Blackhawk est escorté par 3 hélicoptères de type Bell n'est pas perçu correctement par le témoin qui parle lui d' une « structure triangulaire » : « Le témoin n'a pas prêté une attention particulière à ce qu'il venait de voir. Ce n'est que le lendemain, prenant connaissance de l'affaire d'Eupen, qu'il réalisa que la structure triangulaire brillamment éclairée en son centre ressemblait à ce que les gendarmes avaient eux-mêmes observés »[42].

Conditions particulières du témoignage

Les témoignages de pilotes d'avions supersoniques sont à examiner avec réserve quant à leur contenu, ceux-ci étant soumis au voile noir ou au voile gris, plus propice aux hallucinations.

La fiabilité du témoignage

Au début du XXeme siècle, une mise en scène orchestrée par deux comédiens fut planifiée lors d'un congrès académique à Goettingue. On demanda aux participants du congrès de rédiger leur témoignage. Ils ignoraient que ce drame, joué par deux comédiens, était en fait un test destiné à mesurer la fiabilité du témoignage[43]. Les résultats montrèrent qu'un taux important d'erreurs se glissa dans le ces comptes rendus mais aussi que des détails purement inventés y furent ajoutés. Cette expérience montre comment se forment les légendes[44].

Difficulté d'entamer une recherche scientifique

Pour Léon Brenig, « Le scientifique n'est pas habitué à devoir tenir compte de facteurs tels [que] les convictions religieuses, la contagion médiatique, l'auto-suggestion, la duperie ou tout simplement les erreurs d'estimation de paramètres dues au manque de références ou de pratiques »[45].

Etude scientifique des Objets Volants Non Identifiés

Dans les sciences pures

Rapport scientifique

  • L'étude scientifique des Objets Volants Non Identifiés ou rapport Condon

Ce fut l'étude scientifique qui coûta le plus cher au contribuable américain pour avoir des conclusions que l'on savait déjà par les Projet Livre Bleu, Projet Grudge et Projet Sign, à savoir qu'il n'existe aucune preuve de l'existence d'engins extraterrestres et que 85% (97% dans le cas du Projet Livre Bleu) des cas s'expliquent par des méprises ou des canulars.

Articles scientifiques

  • Les Ovnis, Michel Wautelet, Physicalia magazine, 1993, Volume 15, n° 1.
  • L'irresistible ascension de Mystero Ufo, Léon Brenig, Physicalia Magazine, 1993, Volume, 15 n°1.
  • Pierre Magain et Marc Remy, Les OVNI : un sujet de recherche? , Physicalia Magazine, Vol. 15, n°4, pp. 311-318

Dans les sciences humaines

Controverses autour des observations en ufologie

Pour la plupart des scientifiques et certains auteurs spécialisés, certaines affaires d'ufologie hautement médiatisées sont dues à des charlatans ou des arnaqueurs[réf. nécessaire].

Le faux extraterrestre de Roswell

L'annonce médiatisée par VSD et TF1 de la diffusion des images de l'autopsie d'un extraterrestre, en rapport avec l'affaire de Roswell (dont l'explication jugée la plus probable par des scientifiques de la commission sénatoriale américaine est le lien avec les nacelles de forme hexagonale de ballons atmosphériques munis de capteurs destinés à détecter des explosions nucléaires soviétiques du projet Mogul)[46]) est au départ de ce qui peut être considéré comme une arnaque.

Le sociologue Pierre Lagrange s'exprime ainsi dans Science et Vie[47]: « Un manipulateur mercantile, Ray Santilli, a décidé d'exploiter la crédibilité du public. Il relance une vieille affaire d'ovnis, le crash de Roswell, en vendant un film à sensation. Les médias apportent leur caution. Et pourtant aucun élément de cette affaire n'a résisté à notre enquête ».

Ray Santilli prétend avoir acheté le film à Jack Barnett, le prétendu réalisateur de l'armée américaine. Il donne à expertiser des amorces du film et non des images où l'on peut voir les mannequins en latex[47].

Le cas Adamski

Le 11 novembre 1952, Georges Adamski, auteur d'ouvrages de science-fiction, prétendit avoir été enlevé par une soucoupe volante qu'il prit en photo le 13 décembre 1952[48]. Il publia deux ouvrages à sensation en 1955 (Inside The Space Ship et Flying saucers Have Landed). Il prétendit avoir été sur Vénus, où l'air est irrespirable (cela n'était pas connu à l'époque, les sondes spatiales arrivant bien plus tard), et y avoir rencontré sa mère décédée. Le soi-disant engin photographié était le dessus d'un « refroidisseur de boissons »[réf. nécessaire]. L'examen approfondi de la vie d'Adamski montre qu'il s'est très largement inspiré d'un récit de science-fiction dont il est l'auteur officiel mais écrit par un nègre littéraire, Lucy Mac Ginnis : Pioneers of Space.

Les ouvrages à sensation

A partir des années 1950 parurent de nombreux ouvrages pseudo-historiques à connotations sensationnelles. Présentant des idées qualifiées de très audacieuses par les historiens, leurs auteurs semblent avoir répondu à certaines angoisses du public. Il est raisonnable de penser qu'ils furent motivés par la gloire ou par l'argent, pour eux-mêmes ou leur association ufologique. Ces auteurs n'ont jamais écrit d'articles en histoire ni n'ont présenté de thèse sur le sujet. Les autorités universitaires sont en effet très sévères lorsqu'elles refusent une thèse pour cause d'incohérence ou d'idées farfelues.

Exemples d’ouvrages à sensation revisitant l’histoire

  • Robert Charroux, Histoire inconnue des hommes depuis cent mille ans, éditions Robert Laffont, 1963.
  • Erich von Däniken, Présence des extraterrestres, éditions Robert Laffont, 1969.
  • Michel Bougard, La chronique des ovnis, éditions Jean-Pierre Delarge, 1974.
  • Maurice Chatelain, Nos ancêtres venus du cosmos, 1975.

Pour Erich Von Daniken, certaines conduites d’aqueducs sont des « gaines pour fils électriques ». Il en fera un film mais jamais il n’écrira dans une revue d’histoire et aucun historien n’a jamais repris ces idées. Pour Michel Bougard, les voix de Jeanne d’Arc seraient des « communications télépathiques avec les extraterrestres ». Les historiens parlent des « voix célestes » de Jeanne d’Arc dans le contexte mystique de l’époque mais n’ont jamais envisagé pareille hypothèse.

Exemple de traduction erronée

Dans « La chronique des ovnis », il est fait référence à un article de la revue Philosophical Transactions. La traduction est non seulement erronée mais en plus l'auteur ajoute des éléments qui ne s'y trouvent point. "The Head" devient « La tête de cet étrange objet ». L'auteur traduit skyrocket par « étoile filante » (qui se dit shooting star en anglais) pour faire éliminer par le témoin l'idée qu'il pourrait s'agir d'une étoile filante alors que le témoin décrit simplement l'arrivée dans l'atmosphère d'un météore[49],[50],[51],[52].

La position du monde universitaire

Le monde académique, plongé dans ses propres disciplines, regardait peu ce qui se passait dans les pseudo-sciences[non neutre]. Cela change aujourd'hui, celui-ci se rendant compte de sa mission d'éducation de ses propres étudiants[53]

Bibliographie

Notes et références

  1. Entrée « Ovniologie » sur Grand dictionnaire terminologique, OQLF
  2. The Report on Unidentified Flying Objects, par Edward J. Ruppelt.
  3. Annexes du Moniteur belge, statuts de la Sobeps, où des administrateurs et responsables de réseau d'enquêtes sont négociants en philatélie, décorateur ou marchand ambulant.
  4. Au GEPA se trouvaient aussi bien des militaires que des scientifiques
  5. Meurger, M. : Scientifiction I - Vol.I. Alien Abductions (1995). éd. Encrage, Paris (collection Interface n° I)
  6. Bertrand Méheust, Science-fiction et soucoupes volantes, éd. Mercure de France, 1976
  7. C'est la version officielle
  8. Le rapport cometa.
  9. COBEPS.
  10. Historique des objets volants non-identifiés, numéro spécial de la revue Inforespace, éditions Sobeps.
  11. Les Ovnis, Michel Wautelet, Physicalia magazine, 1993, Volume 15, n° 1, pp. 57-68.
  12. Les livres à sensation de Charroux, Von Daniken, Bougard, ... n'ont pas fait l'objet de thèse ou de publication dans des revues d'histoire ou d'arghéologie
  13. dogu à lunettes de neige, Musée Guimet
  14. Jean-Bruno Renard, « Recension de UFO religions de Christopher Partridge » sur assr.revues.org. Consulté le 4 octobre 2010
  15. Mikael Rothstein, dans le chapitre 13 de « Les croyances aux OVNI comme composés syncrétistes », examine comment des membres de diverses confessions, dans lesquelles les ovnis sont absents ou marginaux (christianisme, Mormons, Mouvement Hare Krishna, Bahaïsme, Indiens Hopi, La Famille (ex-Les Enfants de Dieu)), intègrent la croyance aux OVNI et aux ET dans leur système de croyance. La connexion entre mythologies différentes se fait dans un « syncrétisme privé » qui rejoint l’idée postmoderne des « religions à la carte ».
  16. Inforespace, n° 39, mai 1978, pp. 14-17, Jacques Scornaux, Et si Michel Monnerie n'avait pas tout à fait tort? Réflexions à propos de l'ouvrage : "Et si les ovnis n'existaient pas ?"
  17. Inforespace n° 40, juillet 1978, pp. 25-30, Jacques Scornaux, Et si Michel Monnerie n'avait pas tout à fait tort? Réflexions à propos de l'ouvrage : "Et si les ovnis n'existaient pas?"
  18. Un entretien avec Isabelle Stengers, propos recueillis par jacques Baynac, Anomalies n°2, 1997, page 34, 1ere colonne, ligne 30
  19. Josef Allen Hynek.
  20. voir le livre de Jean-Jacques Velasco, Ovni, l'évidence.
  21. voir le livre de Jean-Jacques Velasco, Ovni, l'évidence.
  22. Les Ovni, Michel Wautelet, Physicalia Magazine, 1993, volume 15, n° 1, page 58, ligne 23.
  23. George Gamow, Un, deux, trois ...l'infini, Éditeur Cassini, juillet 2005, (ISBN 9782842250959).
  24. Michel Monnerie, Et si les Ovnis n'existaient pas, Les humanoïdes Associés, 1978.
  25. Science et vie Junior, janvier 1990.
  26. L'ovni du 23 septembre 1986, Inforespace, n°72, avril 1987.
  27. Commentaires, Inforespace, n° 71, novembre 1986, page 31.
  28. Ciel et Terre, vol. 102, n° 6, nov.-déc. 1986.
  29. Afis, n°165, janv.-fév. 1987.
  30. Sky and Telescope, juillet 1974.
  31. Guide de l'enquêteur, éd.Sobeps,le guide déconseille les questions orientées.
  32. Et si Michel Monnerie n'avait pas tout à fait tort? Réflexions à propos de l'ouvrage : "Et si les ovnis n'existaient pas?",Jacques Scornaux,Inforespace n° 40, juillet 1978, page 25, ligne 19
  33. Guide de l'enquêteur, éditions Sobeps
  34. Les Ovnis : un sujet de recherche? , Pierre Magain et Marc rémy, Physicalia magazine, 1993, Vol.15 n°4, page 314, Ligne 40
  35. "Et si les ovnis n'existaient pas?",Jacques Scornaux,Inforespace n° 40, juillet 1978, page 25, ligne 21
  36. "Et si les ovnis n'existaient pas?",Jacques Scornaux,Inforespace n° 40, juillet 1978, page 25, ligne 26
  37. Science et Vie Junior, janvier 1990.
  38. Science et Vie Junior,janvier 1990.
  39. Triangle et Pentagone, J.-L.V., Inforespace, n° 79, novembre 1990.
  40. Triangle et Pentagone, J.-L.V., ibidem.
  41. Enquête Sobeps, Stephane De Rath, 04 et 22.01.1990.
  42. Inforespace, n° 78, Escorté par des hélicoptères, Michel Bougard.
  43. A. Van Gennep, La formation des légendes, Flammarion, Paris, 1917, pp. 158-159.
  44. Ibidem.
  45. L'irresistible ascension de Mystero Ufo, Léon Brenig, Physicalia Magazine, 1993, Volume, 15 n°1, pp. 69-76.
  46. Science et Vie, n° 959, août 1997, Roman Ikonicoff, Roswell Cinquante ans de délire.
  47. a et b Science et Vie, n° 935, août 1995, Pierre Lagrange, Extraterrestres : La grande arnaque.
  48. La fausse photo d'Adamski.
  49. Philosophical Transactions, Numb. 477, For the months of August, September, October, November, and December, 1745, [524] et [525].
  50. Michel Bougard, La chronique des ovnis, éd. J-P.Delarge, 1974.
  51. Inforespace, n° 39, Michel Bougard, Chronique des ovnis, 18eme siècle : OVNI et Royal Society.
  52. Texte anglais mis en page de discussion.
  53. Guerre ouverte au paranormal : et si les universités remplissaient enfin leur rôle de garde-fou face au charlatanisme ? Alain Lallemand, Le Soir, 22 octobre 1993 (discours du recteur de l'Université Libre de Bruxelles le 2 octobre 1993 portant sur les « Mythes, magies, miracles, un serpentement sur les chemins de l'irrationnel ».

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