- Station de sports d'hiver
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Une station de sports d'hiver, plus couramment appelée station de ski, est un espace aménagé pour la pratique des sports d'hiver.
Dans les pays à climat tempéré, comme la France, l'Italie, la Suisse, l'Autriche ou encore les États-Unis, les stations de sport d'hiver sont situées en montagne. Seules les stations de haute montagne, à partir de 1 800 mètres d'altitude, ont la certitude d'avoir un enneigement suffisant tous les ans. Il existe cependant de nombreuses stations de moyenne montagne, à partir de 900 mètres d'altitude, dont l'enneigement est plus aléatoire. Depuis quelques années, des canons à neige permettent de combler artificiellement le déficit de neige au bas des pistes.
Dans des pays plus froids, comme le Canada ou la Finlande, des stations peuvent être aménagées sur des collines de très faible altitude, qui sont néanmoins enneigées tous les hivers.
Une station de sports d'hiver se compose :
- d'un domaine skiable, ensemble de pistes de ski alpin ou nordique et de remontées mécaniques, qui peut comprendre plusieurs stations ;
- de la station proprement dite, offrant hébergement, restauration et commerces.
Sommaire
Modèle économique
Le modèle économique des stations de sport d'hiver est fondé essentiellement sur le service : service des remontées et entretien des pistes, formation aux activités de neige, location de matériel, services d'hébergement et de restauration.
Les types de stations
Les stations de ski se sont développées principalement dans les Alpes puis ont servi de modèle pour les autres montagnes du monde. Il est souvent fait distinction d'un modèle « germanique » (Allemagne, Autriche, Suisse allemande, Haute-Savoie), d'un modèle « latin » (France - département de la Savoie, Italie excepté le Trentin-Haut Adige, Suisse romande) et d'un modèle « anglais », dans leur mise en place[1],[2].
Le modèle « germanique » repose sur une volonté des sociétés locales de préserver leur mode de vie rural et basé sur l'agriculture et permettant, ainsi, de trouver un complément de revenu avec le développement du tourisme. La station de ski se développe donc ainsi à partir du village, permettant aux populations la maîtrise du développement. Le modèle « latin », quant à lui, est caractérisé par le développement des villages ou plus souvent par des stations touristiques créées ex-nihilo dans les alpages par des promoteurs, publics ou privés, extérieurs. Enfin le dernier « modèle », « anglais », laisse les populations locales poursuivre leur développement, préservant ainsi un cadre de vie traditionnel à la base de la venue des touristes anglais.
L'exemple français
En France, la majeure partie des stations de sports d'hiver est concentrée dans les Alpes du Nord, dans les départements de la Savoie, de la Haute-Savoie et de l'Isère. On trouve cependant des stations dans les Alpes du Sud, les Pyrénées, le Massif central, le Jura, les Vosges et la Corse.
Les acteurs de l'aménagements admettent[3] une typologie des stations de ski françaises élaborée par le sens commun et des professionnels de la montagne. Elle repose sur une évolution historique des stations, notamment avec la montée en altitude de celles-ci. Sont ainsi distinguées :
- Les stations dites de « première génération », c’est-à-dire des stations touristiques développées autour d’un village pré-existant, à une altitude de 900 à 1 200 mètres (exemple Le Revard à proximité de Chambéry et Aix-les-Bains ; Megève, La Clusaz, Le Grand-Bornand, Morzine ou Chamonix en Haute-Savoie ; Villard-de-Lans en Isère).
- Les stations dites de « deuxième génération », sont des stations créées ex-nihilo, à une hauteur plus élevée, au niveau des alpages (1 600 à 1 800 mètres) (exemple Courchevel en Savoie; L'Alpe d'Huez ou Les Deux Alpes en Isère).
- Dans les années 1960, l’afflux de touristes pousse les promoteurs à proposer aux communes alpines des projets de stations dites « intégrées » ou « stations de troisième génération ». Ces projets trouvent leur origine dans une volonté gouvernementale, parallèlement au développement des stations balnéaires de la côte languedocienne, dans un cadre de « Déclaration d’utilité publique » offrant des facilités aux promoteurs privés et la possibilité d’expropriations (Plan neige). Le promoteur décide de l’ensemble des aménagements urbanistiques, commerciaux, techniques (remontées mécaniques…). Ces stations sont conçues à partir d’un point de chute (le parking), supérieur à 1 800 mètres, à proximité duquel se trouvent des immeubles en front de neige avec tout le confort et des services à proximité, généralement dans un site en forme d’amphithéâtre. Ces stations sont souvent accusées d’être des « usines à ski », peu respectueuses de l’environnement naturel (Isola 2000).
- À partir de 1975 et plus tard, des stations dites de « quatrième génération » ou « stations-villages » ont émergé. Elles correspondent à des villages « traditionnels », créées ex-nihilo ou autour d’un village existant, plus soucieux des usages traditionnels et intégrés à l’espace environnant et surtout à dimensions humaines.
Impact environnemental
Suite à la mise en place des stations intégrées, dès la fin des années soixante et au cours des années soixante-dix, un certains nombre de voix, notamment les écologistes ou une partie de la population montagnarde, se sont levées contre la destruction d'un cadre paysager alpin. Laurent Chappis, père de la station Courchevel et à l'origine de ces stations de front de neige, critique l'évolution et le bétonnage de la montagne[4].
L'édification de grands immeubles en montagne, les coupes rases dans les forêts pour faire passer pistes de ski et remontées mécaniques, le creusement de lac artificiels pour la neige de culture, ont en effet modifié, parfois avec des conséquences graves sur l'environnement, les établissements humains (risques d'avalanches accrus par le déboisement)[5].
Notes et références
- Article « Neige, les 5 Alpes », publié dans |l'Express en 1979, p.60 et suivantes.
- Rémy Knafou ne retient, dans ses différents ouvrages sur le sujet, que les deux premiers modèles. Peuvent être ainsi consultés les exemples de Grindelwald en Suisse et celui de La Plagne en France dans le numéro « Les Alpes » (n°8034) publié dans la collection Documentation photographique, en 2004, (ISBN 3-303331-280347) Pour sa part, le géographe français
- Rémy Knafou. Il présente simplement les trois premières génération (la quatrième n'existe pas lorsqu'il publie son ouvrage) en affirmant "C'est la typologie la plus classique, la plus communément admise par tous" p 16) R. Knaffou, Les Stations intégrées de sport d'hiver des Alpes françaises, Masson, 1978. Cette typologie est souvent attribuée à tort au géographe
- Laurent Chappis, Ma montagne : du rêve à la réalité, Fondation pour l'action culturelle internationale en montagne, 2003.
- Emmanuel Marcelpoil / Hugues François, Liliane Perrin-Bensahel, Les stations de sports d'hiver face au développement durable. Les idées et les théories à l'épreuve des faits, Editions L'Harmattan, 2010 (ISBN 2-29611-911-5, 9782296119116).
Articles connexes
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