1 Dywizja Pancerna

1 Dywizja Pancerna

1re division blindée (Pologne)

1re division blindée polonaise
1 pancerna gen Maczka.gif

Odznaka 1 Dywizji Pancernej gen. Maczka.
Période 25 février 1942 – juin 1947
Pays Pologne
Allégeance Alliés
Branche Armée polonaise de l'Ouest
Type Division blindée
Rôle Infanterie mécanisée
Taille 16 000 personnes
Équipement 380 chars de combat, 470 mitrailleuses
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Bataille de Normandie
Commandant Major Stanislaw Maczek

La 1re division blindée polonaise ou 1 Dywizja Pancerna (1942-1947) était une division polonaise qui fut intégrée aux forces militaires alliées durant la Seconde Guerre mondiale. Elle a servi sur le front de l'Ouest, dans la bataille de Normandie puis dans la libération de la Belgique, de la Hollande et du nord de l'Allemagne.

Sommaire

Histoire

Création

Char Crusader de la 1re division blindée polonaise à Haddington en 1943.

En 1939, une forte proportion de Polonais, militaires ou civils parviennent à fuir la Pologne pour la France ou le Royaume-Uni, via la Hongrie ou la Roumanie. Après la défaite française, certains Polonais qui ont participé à la campagne de 1940, ou engagés de la dernière heure, se retrouvent en Grande-Bretagne. C'est la cas de son futur commandant, Stanislaw Maczek, qui après avoir combattu vaillamment sur Montbard s'enfuit en Afrique du Nord avant de passer en Angleterre.

Dès 1940, le gouvernement polonais en exil que dirige Sikorski veut mettre en place des unités nationales qui combattront à l'Ouest sous commandement britannique. C'est le cas pour la 1re division polonaise, formée de Polonais de Pologne mais aussi d'autres venus de la diaspora des États-Unis, du Canada, d'Argentine, du Brésil, d'Australie, de Belgique et bien sûr de France (une petite poignée d'entre eux est d'ailleurs originaire du Calvados)

La Normandie

Campagne de la lere division blindée polonaise sur le front de l'Ouest.

La division débarque en Normandie à la fin du mois de juillet 1944. Elle est rattachée au IIe corps d'armée canadien (Simmonds) de la 1re armée canadienne (Crerar). Le 4 août, elle est engagée dans l'opération Totalize aux côtés de la 4e DB canadienne (Kitching). Mais elle subit plusieurs pertes dues à la résistance opiniâtre d'éléments allemands et notamment de formations de la 12e SS Panzerdivision Hitlerjugend. Cependant, une intervention énergique du 24e lanciers réussit à sortir la force Worthington (4e DB) de l'encerclement.

Les 17 et 18 août, alors que les Canadiens combattent pour la libération de Falaise, la 1re DB polonaise libère les bourgs de Jort et Morteaux-Couliboeuf. Montgomery la détourne alors de son prochain objectif, Trun, laissé alors aux Canadiens, pour l'orienter vers le secteur de Chambois-Coudehard, non loin d'Argentan. Le but recherché est alors de faire jonction avec le Ve corps d'armée américain de Gerow (80e DI, 90e DI et 2e DB française) qui vient du Sud. Cette jonction permettra d'encercler les restes de la VIIe armée allemande (Hausser) qui tente de s'extraire de la poche de Falaise. Montgomery dit à Maczek : « vous êtes le bouchon de la bouteille, tâchez de tenir bon. »

Maczek scinde alors sa division en trois groupes de combat :

  1. Le groupement Stefanewicz (1er RB, 9e et 10e chasseurs) qui doit se porter sur le mont Ormel (nom de code « Maczuga » ce qui signifie massue), point culminant de la région qui permet de tenir les colonnes allemandes sous le feu.
  2. Le groupement Koszutski (8e chasseurs, 2e RB) pour le secteur de Coudehard.
  3. Le groupement Zgorselski (10e dragons, 10e chasseurs à cheval et 24e lanciers) en direction de Chambois.

La 1re DB entame alors sa pression sur les troupes allemandes dès le 19 août. D'ailleurs, un des groupements de combat, mal guidé par un civil français qui a cru comprendre que les Polonais voulaient se diriger vers Champeaux (au lieu de Chambois), se retrouve en plein dans le QG de la 2e Panzerdivision !! Un rude combat s'engage, finalement remporté par les Polonais.

Pendant ce temps, le groupement Stefanewicz atteint le mont Ormel et y attend les blindés canadiens encore aux prises avec des arrière-gardes allemandes à Saint-Lambert-sur-Dive, dont le pont sur la Dive est l'unique point de passage avec le gué de Moissy de ce fleuve, petit certes, mais très encaissé.

Le même jour, le capitaine Waters du 358e régiment de la 90e DI américaine se présente dans Chambois où il aperçoit deux officiers qu'il croit être britanniques. Ce sont en fait le major Zgorselski et l'un de ses subordonnés. La poche de Falaise est alors « physiquement » fermée.

Américains et Polonais vont passer les deux jours suivant à repousser avec acharnement des contre-attaques venues du camp d'en face.

Néanmoins, le groupement Stefanewicz (environ 2 000 hommes) est toujours isolé sur son promontoire dominant le « Couloir de la Mort » au milieu de 100 000 Allemands en retraite. Apprenant cela, Hausser, en relation avec von Kluge, Eberbach (Ve Panzerarmee), Bittrich (IIe corps blindé SS) et Meindl (IIe corps de parachutistes) ordonne de forcer le passage par une contre-attaque conjointe. Le IIe corps de parachutistes (353e DI et 3e division de paras) lancera une contre-attaque depuis l'extrémité Est de la poche sur Coudehard, tandis que des « Kampfgruppen » des 2e division SS Das Reich (Baum) et 9e panzerdivision SS Hohenstauffen (Bock) forceront le secteur polono-canadien. Le 21 août, après une minutieuse et efficace préparation d'artillerie, les restes du SS-Panzergrenadier Regiment 4 « Der Führer » (2e SS), appuyés par des blindés, s'élancent sur les pentes du Mont-Ormel en chantant « Deutschland über alles » (authentique).

Un combat digne de la Grande Guerre s'engage alors. Isolés, les Polonais de Stefanewicz (qui ne tarde pas à être blessé) repoussent plusieurs fois les Waffen-SS. Cependant, les munitions commencent à manquer, les Polonais se battent alors au couteau, à la baïonnette, au casque, à mains nues voire même à la bouteille. Un officier de chasseurs va jusqu'à ordonner à ses hommes de ne tirer qu'à bout portant sur les Allemands. Dans les sous-bois on voit même se produire des duels à la grenade d'arbre en arbre ! Toutefois, une troisième contre-attaque engage alors les restes du IIe corps de parachutistes sur Coudehard. Cette fois-ci, avec la pression combinée des Panzer SS, les Polonais doivent lâcher prise sur plusieurs secteurs. Sur le mont Ormel, Stefanewicz, alarmé dit à ses officiers: « Messieurs c'est la fin, il est inutile de se rendre aux SS. Mourrons pour la Pologne et la civilisation. »

Le 22 au matin, les chars canadiens du 22e RB (Canadian Grenadier Guards) dégagent enfin Saint-Lambert-sur-Dive et parviennent aux pieds des coteaux du Mont-Ormel. C'est alors que, n'y tenant plus, les chasseurs à pied s'élancent en hurlant dans une furieuse contre-attaque qui brise l'isolement. Des soldats canadiens affirment que des fantassins polonais leur sont tombés dans les bras en pleurant. La bataille de Normandie est terminée. La 1re DB polonaise a perdu près de 2 000 hommes depuis le début de son engagement. Sur le mont Ormel, on a relevé plus de 100 tués, près de 1 000 blessés et seulement une soixantaine d'hommes étaient encore en état de combattre. Les Canadiens n'ont pas tardé à parler de « Polish battlefield » (champ de bataille polonais).

Le « bouchon » a tenu bon, mais la lenteur des Canadiens et aussi les réticences de Bradley de lancer ses unités plus au nord ont permis aux meilleures unités allemandes et à un nombre non négligeables d'officiers supérieurs de s'échapper (Meindl, Hausser...)

Le sacrifice des Polonais n'a cependant pas été vain, puisqu'il a permis aux Alliés de faire définitivement sauter le verrou normand. S'ils ont perdu des effectifs, les hommes de Maczek ont aussi rendu coup pour coup à l'ennemi, de par leur ardeur au combat, leur courage et l'esprit de revanche qui les animait. Pour ce fait d'armes, le général Maczek sera fait grand officier de la Légion d'honneur de part le souhait du général de Gaulle.

Nord de la France, Belgique et Hollande

Fin août, toujours incorporée à la Ire armée canadienne, la division passe la Seine, libère Abbeville (Maczek y sera fait citoyen d'honneur) et se dirige vers la Belgique où elle délivre Ypres. Elle participe à la bataille de l'Escaut Durant l'hiver 1944-1945, elle est faiblement engagée face à la contre-offensive allemande des Ardennes. C'est lors d'un accrochage que meurt le prince André Poniatowski, descendant du maréchal de Napoléon.

En mars-avril 1945, la division participe à la libération de la Hollande et termine la guerre par la prise du port allemand de Wilhemshaven, où elle recueille d'ailleurs un nombre important de prisonniers polonais.

Après la guerre

Les accords de Potsdam ont stipulé que la Pologne serait placée dans la zone soviétique avec un gouvernement d'unité nationale. Mais rapidement les communistes prennent le pouvoir. Les Polonais ayant combattu à l'Ouest se retrouvent déchus de leur nationalité. Ils ne peuvent d'ailleurs pas participer au défilé de la victoire à Londres. On sait maintenant qu'un nombre important de soldats de la 1re division blindée ont pu retourner en Pologne. Le reste, la grande majorité, choisit l'exil dans plusieurs pays d'Occident. Beaucoup ont connu une difficile réinsertion, à l'image du général Stanislaw Maczek qui, mis prématurément à la retraite, termina sa vie active comme vendeur de journaux et comme barman à Édimbourg.

Les soldats de la division tombés au combat reposent désormais dans le cimetière d'Urville-Langannerie, dans le Calvados entre Caen et Falaise et au cimetière polonais de Breda.

Aujourd'hui, la 1re division blindée est devenu une unité de référence aux sein des nouvelles forces armées polonaises.

Composition

La 1re division polonaise qui deviendra 1re division blindée polonaise est placée sous les ordres du général Maczeck. Elle est formée à la britannique, une brigade blindée, une brigade d'infanterie motorisée, une forte artillerie ainsi que les services auxiliaires de maintenance, du génie, de transmission et d'approvisionnement. La division s'entraîne durant près de quatre ans en Écosse. En 1944 elle compte plus de 13 000 hommes. C'est une unité de tradition, son insigne, un casque ailé, rappelle les hussards polonais qui furent de redoutables combattants durant près de trois siècles contre les Cosaques et les Turcs.

Détail :

  • Commandant : général Stanislaw Maczeck
    • 10e régiment de chasseurs à cheval ; reconnaissance blindée (lieutenant-colonel Maciejewski)
  • 10e brigade de cavalerie (colonel Majewski)
    • 1er régiment blindé (lieutenant-colonel A. Stefanewicz)
    • 2e régiment blindé
    • 24e régiment de lanciers
    • 10e régiment de dragons (major W. Zgorselski)
  • 3e brigade d'infanterie (colonel Wladyswladec)
    • 8e bataillon de chasseurs à pied « chemises sanglantes »
    • 9e bataillon de chasseurs à pied « chasseurs des Flandres »
    • 1er bataillon de chasseurs de Podhale (bataillon vétéran de Narvik)
  • artillerie divisionnaire (colonel Noël)
    • 1er régiment d'artillerie
    • 2e régiment d'artillerie
    • 1er régiment d'artillerie antichar
    • 1er régiment d'artillerie antiaérien

La division reçoit du matériel et de l'équipement britannique (armes individuelles, artillerie et mortiers, Bren Carriers, Scout Cars, chars Cromwell attribué au régiment de reconnaissance, Sherman Firefly) et américains (chars Sherman M4, Half-tracks)

Sources

  • Le mémorial de Montormel (Orne)
  • Georges Bernage, Le couloir de la mort, Heimdal, 2007, Bayeux
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