- Tréma
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Ä ä Ë ë Ḧ ḧ Ï ï Ö ö ẗ Ü ü Ẅ ẅ Ẍ ẍ Ÿ ÿ Le tréma « ¨ » est un diacritique de l'alphabet latin hérité du tréma grec. Il est formé de deux points juxtaposés.
Le tréma est parfois le même signe graphique que l’umlaut allemand, bien que sa signification et son origine soient différentes.
Sommaire
Histoire
L'emploi du tréma commence, de manière très flottante et assez rarement, dans les langues occidentales à partir du XIIe siècle dans des manuscrits en anglo-normand. Il se trace plus comme un double accent aigu (redoublement d'un apex) que comme notre tréma. Il faut attendre l'imprimerie pour que son usage se généralise et commence à se codifier à partir du XVIe siècle.
Utilisation dans les langues à écriture latine
En français
Article détaillé : Tréma en français.En français, le tréma peut se placer sur les voyelles e, i, u (et y dans des noms propres) pour indiquer, normalement, que la voyelle qui précède doit être prononcée séparément et ne fait pas partie d'un digramme. Par exemple, maïs se prononce comme ma hisse et non pas comme mais. Avec la réforme de l'orthographe de 1990, la signification du tréma évolue et indiquerait plutôt que c'est la lettre sous le tréma qui doit être prononcée séparément (ambiguë devient ambigüe). Le tréma apparaît également dans des noms communs d'origine étrangère mais considérés comme introduits en français : Länder (pluriel du mot allemand Land) ou ångström.
Le tréma est placé après l’accent circonflexe dans l’ordre alphabétique.
Le tréma est placé à droite du p sur les claviers azerty (avec touche majuscule).
Il n'existe pas de nom commun contenant ÿ. Il apparaît par contre dans plusieurs noms propres :
- les communes : Aÿ, Faÿ-lès-Nemours, Freÿr, L'Haÿ-les-Roses et Moÿ-de-l'Aisne ;
- les noms de rue : rue et square des Cloÿs dans le 18e arrondissement de Paris, quai Jaÿr dans le 9e arrondissement de Lyon, rue Frédéric Faÿs à Villeurbanne (et le lycée du même nom) ;
- les noms de famille :
- les pharaons Aÿ Ier et Aÿ (II) ;
- Jules Balaÿ, nom d'origine stéphanoise ;
- Caÿstros, dieu fleuve de Lydie et le fleuve Caÿstre ;
- La Famille de Croÿ, originaire de Picardie (Crouy) ;
- Georges Demenÿ, nom d'origine hongroise ;
- Ghÿs, version française d'un patronyme d'origine flamande (Ghij) ;
- Pierre Louÿs, poète et romancier, de son vrai nom Pierre Louis ;
- Pierre Lecomte du Nouÿ (très couramment écrit Pierre Lecomte du Noüy),
- La famille Ysaÿe, originaire de Belgique ;
- La famille Allote de la Fuÿe dont Sophie, mère de Jules Verne.
En albanais
Dans l'alphabet albanais la lettre ë [ə] est indépendante. Elle est placée après la lettre e.
En suédois et finnois
Dans les alphabets suédois et finnois, ä et ö sont des lettres indépendantes. Elles sont placées à la fin de l'alphabet, après z et å, et ont la même origine que lä et lö allemands, qui ne sont cependant pas des lettres indépendantes. Voir aussi å.
En hongrois
En hongrois, ö et ü sont aussi des lettres indépendantes, placées après le ó et le ú.
Le tréma hongrois permet en fait de passer d'une voyelle dite « grave » ou « profonde » (formée avec tout le volume de la bouche et résonnant dans la gorge) à une voyelle « aigüe » (formée avec un volume buccal restreint par la langue et résonnant dans le fond de la bouche). Le son o (comme dans « bateau ») devient ainsi ö (« eu », comme dans « feu ») et le son u (« ou », comme dans « cou ») devient ü (u, comme dans « rue »).
Le tréma long hongrois est par ailleurs une simple modification de la longueur du son. Ainsi, le ö long est ő et le ü long est ű. Ce sont également des lettres à part entière de l'alphabet hongrois (voir double accent aigu).
Langues océaniennes
Le tréma est utilisé par les linguistes dans certaines langues du Vanuatu telles que l'araki et le mavea, pour représenter les consonnes linguo-labiales : m̈ [n̼], p̈ [t̼], v̈ [ð̼].
Utilisation dans les langues à écriture cyrillique
En russe
Le russe utilise le tréma sur la lettre е pour noter le son [jo] accentué. On aura ainsi все (« tous ») et всё (« tout »). La lettre ё apparaît généralement en remplacement d'une lettre е ou о sous l'accent, par exemple весёлый (« gai ») à mettre en regard avec весело (« gaiement »). Toutefois, cette distinction apparaît rarement hors des ouvrages destinés à l'enseignement : on écrira ainsi indifféremment все ou всё, à charge au lecteur de faire la distinction à l'oral. La lettre ё note aussi parfois les sons [ø] et [œ] dans la transcription de mots étrangers : гримёр (« maquilleur », du français « grimeur ») et серьёзный (« sérieux »).
En ukrainien
L'ukrainien ne connaît pas le ё russe, mais utilise le tréma pour distinguer ї [ji] de і [i].
Articles connexes
- Diacritique ;
- diacritiques de l'alphabet latin :
- tréma souscrit,
- tréma,
- diacritiques utilisés en français :
- diacritiques de l'alphabet latin :
- alphabet latin.
- Umlaut.
Source
- Jacques André, ISO Latin-1, norme de codage des caractères européens? trois caractères français en sont absents !, nov. 1996, 13 p.
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