- AZERTY
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La disposition AZERTY est un arrangement spécifique des caractères de l’alphabet latin et de divers caractères typographiques sur les touches des machines à écrire et claviers d’ordinateur. Elle dérive, tout comme le QWERTZ germanique, de la disposition QWERTY anglaise et possède ses propres variantes nationales en France et en Belgique. Son nom provient des six premières lettres de la première rangée des touches alphabétiques.
Sommaire
Histoire
Les premiers essais de dispositions de clavier ont été réalisés sur des secrétaires en 1865. La disposition qwerty, brevetée en 1868, a été spécifiquement étudiée pour éviter les risques de blocage des premières machines à écrire mécaniques produites massivement par l’armurier Remington. Sur ces premières machines à écrire, les tiges des touches voisines se coinçaient fréquemment l’une l’autre. La disposition qwerty a donc été conçue afin que les lettres les plus fréquemment contiguës dans les mots de la langue anglaise soient les plus écartées possibles sur le clavier, ce qui limite les risques de blocage des tiges.
En France
La disposition azerty apparaît en France dans la dernière décennie du XIXe siècle comme déclinaison de certaines machines à écrire américaines qwerty. Son origine est inconnue des historiens, pionniers et propagandistes de la machine à écrire. Au début du XXe siècle, la disposition française « zhjay » d’Albert Navarre ne trouve pas son public : les secrétaires sont déjà habituées au qwerty et à l’azerty[1],[2].
La disposition azerty est un standard de fait en France. Elle ne fait pas l’objet d’une description dans une norme française. En revanche, une disposition qwerty adaptée au français a été proposée comme norme expérimentale par AFNOR en 1976 (NF XP E55-060). Cette norme prévoyait une période transitoire d’adaptation durant laquelle les lettres A, Q, Z, W pouvaient être situées comme dans la disposition azerty traditionnelle. En outre, aucune adaptation n’était prévue pour la touche M, même à titre transitoire.
Ajouts de caractères successifs
Le responsable marketing du produit Ordinateur personnel en France[Quoi ?], Marcel Boulogne[Qui ?], refuse de donner un avis favorable au lancement du produit[Quand ?] tant que le clavier ne comprendrait pas non les touches muettes (^ et ¨) et la touche micro « µ »[3]. Au terme d’un véritable bras de fer, le caractère micro « µ » est inclus dans la page de codes du PC et inclus sur la disposition azerty.[réf. nécessaire]
Après l'apparition de l’euro, le caractère € est ajouté aux dispositions azerty disponible avec la combinaison Alt Gr+E.
En Belgique
En Belgique, l'azerty est la disposition de clavier la plus répandue : le placement alphabétique est identique à l'azerty français avec quelques variantes pour les caractères typographiques.
Autres pays
En Suisse romande, la disposition germanique qwertz est plus répandue que l'azerty.
Le gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral exigent l’utilisation du clavier ACNOR[4], c’est une disposition de clavier qwerty modifiée pour la langue française[5],[6],[7]. Cependant, comparativement à un clavier azerty, les claviers dits canadiens-français et canadiens-multilingues (il y a au moins 3 dispositions d'usage courant, dont celle de l'ACNOR) sont tous beaucoup plus proches du qwerty américain : en effet, les lettres non accentuées et les chiffres sont tous aux mêmes endroits que le qwerty, et certains signes de ponctuation sont aussi gardés aux mêmes endroits que le qwerty.
L’azerty a probablement inspiré la disposition lituanienne ąžerty[Quand ?].
Différentes dispositions AZERTY
L'arrangement des lettres latines de la disposition azerty sur les claviers d'ordinateurs PC 105 touches ou les claviers Apple est le suivant :
a z e r t y u i o p q s d f g h j k l m w x c v b n
D'autres caractères forment une sorte de « base commune » à tous les azerty modernes :
- cinq caractères diacritiqués : é è à ù ç ;
- des caractères typographiques : _ - ' . , ; : ! ? @ & § ~ ^ ` ¨ ° | ( ) { } [ ] / \ < > " # espace ;
- des chiffres ou opérations mathématiques : 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 ² * + = % µ ;
- des unités monétaires : € $ ¤ £.
Les caractères « ^, ¨, ~ et ` » représentent respectivement les touches mortes accent circonflexe, tréma, tilde et accent grave et donnent accès à, au moins : â äÄ ãà àÀ êÊ ëĖ èÈ ìÌ îÎ ïÏ ñÑ ôÔ öÖ õÕ òÒ ùÙ ûÛ üÜ ÿ.
Les dispositions azerty belges possèdent quelques caractères supplémentaires comme le chiffre trois en exposant « ³ » ainsi qu’une touche morte supplémentaire, l'accent aigu, qui donne accès aux caractères « ´ áÁ éÉ íÍ óÓ úÚ ýÝ ».
L'évolution de l'informatique et des systèmes d'exploitation a permis de combler certaines lacunes. Sous Macintosh et sous Linux, des caractères supplémentaires comme les ligatures ou caractères accentués (par exemple les caractères « Æ, Œ, Ù, Ç… ») sont disponibles grâce aux combinaisons Alt Gr+touche et Alt Gr+Maj+touche sans passer par la méthode de saisie par numéro de caractère comme le fait Windows. L'utilisation de la touche verrouiller Maj (caps lock) est ainsi plus pertinente pour saisir du texte en capitales. Les touches mortes sont également plus complètes (Ÿ ỹ Ỹ par exemple[8]).
Il est possible sous Windows d’utiliser des pilotes azerty « complétés » donnant un accès aux lettres supplémentaires nécessaires à l'écriture du français[9],[10],[11],[12]. À défaut, certains logiciels de traitement de texte pallient parfois certains des manques.
Critiques
La principale critique vient du fait que l'arrangement azerty est basé sur le qwerty, lui-même optimisé pour pallier les contraintes mécaniques des premières machines à écrire et non pour la langue anglaise. L’origine de l'azerty est plutôt sombre mais il est clair qu'il n'a pas été pensé pour la langue française. Il serait même proche d'une répartition aléatoire. Dans le cas d’une frappe à l’aveugle à dix doigts basée sur la rangée de repos, cette dernière n'est utilisée en azerty que pour un quart des frappes là où les dispositions de type Dvorak l'utilisent pour plus de deux tiers des frappes. En effet la rangée de repos azerty ne contient que des consonnes et quasi dans l’ordre alphabétique (…FGHJKLM). Elle ne permet de saisir que des abréviations de deux lettres en français, par exemple des unités comme kg, nm, dl. L'absence de voyelles ne facilite pas l'alternance des mains et empêche d'accèder à des mots longs sans déplacer les doigts[13].
Certaines lettres peu utilisées en français ont un accès facile, comme le Q ou le K et certains caractères ont même une touche dédiée, comme le ù, présent dans un seul mot de la langue française : « où ».
D’autres critiques sont également faites directement par rapport à la disposition qwerty : les parenthèses et crochets ne sont pas contigus, les caractères accentués ne peuvent pas être mis en majuscules (un problème ne se retrouvant pas sur le qwerty canadien, ni sur le qwertz pour les Allemands). Le fait que les chiffres ne sont pas en accès direct peut aussi être vu comme un problème. Plusieurs dispositions concurrentes ont vu le jour pour tenter de remplacer la disposition azerty : — la disposition zhjayscpg proposée en 1907 ; — la disposition de Claude Marsan en 1976 ; — le Dvorak-fr en 2002 ; — la disposition bépo après 2005, qui dispose maintenant d'une reconnaissance commerciale. Ces dispositions sont restées marginales bien que conçues spécifiquement pour la saisie de la langue française (étude de corpus, analyse fréquentielle, accessibilité des touches…). Les habitudes liées à l'utilisation massive des claviers AZERTY sont en majorité la cause de cet échec.
Notes et références
- The history and power of writing, University of Chicago Press, 1995, 608 pages (ISBN 978-0-226-50836-8). Henri-Jean Martin,
- Delphine Gardey, « La standardisation d'une pratique technique : La dactylographie (1883-1930) », dans Réseaux, CNET, vol. 16, no 87 « Les claviers », janvier-février 1998, p. 75–103 (ISSN 0751-7971) [texte intégral]
- Afin de faciliter la saisie de certaines unités de mesure : microseconde (µs), microfarad (µF), micromètre (µm) dont la solution habituellement adoptée était d’écrire us, uF, et un[réf. nécessaire]
- Ou clavier multilingue normalisé CAN/CSA Z243.200-92.
- Office québécois de la langue française, Le clavier de votre ordinateur est-il normalisé?.
- Standard sur le clavier québécois. Services gouvernementaux du Québec,
- FAQ. La démystification du clavier québécois (norme CAN/CSA Z243.200-92). Alain LaBonté, 2001,
- Ÿ est absent de la page de code CP1252.
- pilote de clavier azerty enrichi pour Windows. Denis Liégeois,
- pilote clavier Français International pour Windows. Christophe Jacquet,
- kbdfr-dk - pilote de clavier azerty français amélioré, 22 février 2007. Hadrien Nilsson,
- pilote azerty enrichi. Gilbert Galéron,
- August Dvorak préconise cet arrangement car l'écriture de l’anglais est basée sur une alternance consonne/voyelle très fréquente (de même en français).
Voir aussi
Articles connexes
- Disposition des touches des claviers informatiques : qwerty, qwertz, disposition Dvorak anglaise et dispositions similaires
Liens externes
- Les machines à écrire sur le site des archives nationales
- Accentuer les lettres capitales
- (fr+en) La page de Microsoft sur les dispositions de claviers / keyboard layouts
- Site de Mon nom accentué sur les pilotes de clavier pour Windows
Catégorie :- Disposition de touches
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